Folie dans l’art, Massou, l’homme des bois de Marminiac est mort

Roches gravées par Jean-Marie Massou à Marminiac, France. (Lionel Bonaventure/AFP)
Roches gravées par Jean-Marie Massou à Marminiac, France. (Lionel Bonaventure/AFP)
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Publié le Samedi 08 août 2020

Folie dans l’art, Massou, l’homme des bois de Marminiac est mort

  • L’art de Massou est bien vivant et extraordinaire dans cette nature qu’il n’a jamais dénaturée tout en l’embellissant
  • "On a du mal à imaginer qu'un homme a pu faire tout ça seul"

PARIS : Pendant 45 ans, un homme psychotique, solitaire et fruste, a bâti un monde en creux dans une forêt de châtaigniers du Lot, charriant des pierres, creusant inlassablement des passages souterrains vers un univers fantasmagorique.

Si l'art brut est souvent le fait d'esprits où la folie et le tragique sont transcendés dans une œuvre compulsive alors le parcours de Jean-Marie Massou en est un manifeste.

Massou est mort en mai, à l'âge de 70 ans, retrouvé face contre terre dans sa masure au milieu des bois.

Cet homme massif, à l'allure inquiétante, aurait pu passer une partie de sa vie en hôpital psychiatrique. Mais une poignée de personnes, dont sa mère, ont pris la peine de l'écouter, de lui donner les moyens de vivre libre et de créer.

"Ce qui m'a happé c'est tout l'univers autour de lui: son corps, sa création, sa détermination", explique le plasticien Antoine Boutet auteur en 2009 d'un documentaire remarqué sur Massou, "Le plein pays".

Dans les premiers plans de ce film hypnotique, l'on voit un homme à la tignasse ébouriffée se diriger d'un pas massif vers un trou recouvert de feuilles. Il se glisse et se fait avaler par la cavité.

"Attendre les extraterrestres"

Massou creuse des galeries, déterre des pierres gigantesques qu'il aligne, érige des pyramides ou sculpte des sphinx.

Il réalise également des collages et comme il ne sait ni lire ni écrire, il fixe son "message" sur des cassettes, des centaines de cassettes. Sur ces bandes magnétiques, il raconte la fin du monde, la surpopulation, le désastre écologique, le soleil blanc.

Il intime à l'humanité de ne plus se reproduire et d'attendre les extraterrestres pour aller à "Sodorome", ce paradis où les enfants ne souffriront plus.

Deux divinités illuminent son récit eschatologique: Brigitte Bardot et Marie-Ange, "la fille du comte" qu'il a croisée dans son enfance lorsque sa mère travaillait au château de Rubelles en Seine-et-Marne.

Une forêt comme page blanche

Dans les années 70, sa mère décide de retourner dans le Lot de ses ancêtres. Elle ne veut plus que son fils de 20 ans soit interné en psychiatrie. Elle achète une vieille ferme entourée d'une forêt de 5 hectares. Un bois de châtaigniers qui deviendra la page blanche sur laquelle va s’inscrire le travail de Massou.

En 1997, "sa mère m'a dit sur son lit de mort: c'est pas un mauvais garçon", dit André Bargues, l'ancien maire de Marminiac, village lotois de 360 âmes entre Bergerac et Cahors, qui est ainsi devenu le "protecteur" de Massou pendant près de 20 ans.

L'ex-édile et la nouvelle maire, Rachel French, souhaitent aujourd'hui valoriser l'héritage de l'artiste. "On a du mal à imaginer qu'un homme a pu faire tout ça seul", lance André Bargues au milieu de la forêt de Massou face à une porte de pierre ornée de calices et de fleurs de lys. Un "passage" qui ouvre sur une profonde faille recouverte de larges pierres.

"Souffrance de l'isolement"

"Il y avait chez lui une souffrance de l'isolement. On le voyait au plaisir de la rencontre", insiste le documentariste Antoine Boutet, qui le filme au plus près durant un an et demi.

"Il avait une culture beaucoup plus importante que ce qu'il pouvait laisser paraître", souligne-t-il.

Quelques années plus tard, en 2015 après avoir vu "Le plein pays", Olivier Brisson, du label "Vert Pituite la belle" - une association qui "défend les pratiques musicales singulières" - décide lui aussi d'aller à sa rencontre.

"Il avait une façon de répéter les phrases, il avait vraiment ses propres gimmicks", relève le producteur. Massou lui confie quelques cassettes de ses chansons qui vont donner naissance à un premier album en 2017, "Sodorome".

"Sur la fin, il s'affirmait. Il arrivait à voir le côté esthétique de son travail", confie encore Olivier Brisson. Quelques mois avant de s'éteindre, Massou, cabotin, lançait enfin, "Bien sûr que je suis un artiste".


Un programme de formation artisanale lancé dans la région d’Asir

La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
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  • Le programme puise son inspiration dans le patrimoine local
  • L’initiative s’inscrit dans les efforts de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives

ABHA: La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation artisanale dans la région d’Asir, en partenariat avec l’école italienne Alchimia Contemporary Jewellery School.

Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre du programme de formation spécialisée de la banque, propose aux artisans et professionnels indépendants une formation à la création de pièces utilisant le cuivre et la feuille d’or.

Le programme s’inspire du patrimoine local, notamment de l’art Al-Qatt Al-Asiri – inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO – pour concevoir des produits de qualité, répondant aux exigences du marché et favorisant des opportunités économiques durables.

La cérémonie de lancement a été marquée par la signature d’un accord de coopération stratégique entre la banque et l’école Alchimia. Ce partenariat vise à transférer un savoir-faire international vers le marché local grâce à des formations spécialisées à l’échelle nationale, dans le but de renforcer les compétences des artisans et leur compétitivité.

L’initiative fait partie des actions de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives. Depuis son lancement en 2023, le programme de formation spécialisée a bénéficié à plus de 300 participants à travers 15 programmes, donnant naissance à 250 produits uniques.

Par ailleurs, 30 % des participants ont obtenu un financement, et plus de 150 familles actives dans l’artisanat à domicile ont pu développer leurs activités.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.