Les nominations aux César, consolation pour les films qui ont bravé la pandémie

Après une année catastrophe pour le 7e art, les César mettront peut-être sur les rangs des valeurs sûres de la comédie absurde, comme Albert Dupontel pour «Adieu les Cons» ou le duo Benoît Delépine / Gustave Kervern pour «Effacer récupéré» (Photo, AFP).
Après une année catastrophe pour le 7e art, les César mettront peut-être sur les rangs des valeurs sûres de la comédie absurde, comme Albert Dupontel pour «Adieu les Cons» ou le duo Benoît Delépine / Gustave Kervern pour «Effacer récupéré» (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 08 février 2021

Les nominations aux César, consolation pour les films qui ont bravé la pandémie

  • Au total, 133 films français ont été recensés par l'Académie des César, profondément remaniée après une crise historique l'an dernier
  • Très attendues par la profession, ces nominations, à l'issue du premier tour de vote des 4 300 membres issus de la profession, sont aussi les premières d'une nouvelle ère pour l'Académie des César

PARIS: Difficilement visibles sur les écrans, en mal de public, les films de 2020 s'offrent une nouvelle chance d'être dans la lumière, avec les nominations aux César mercredi, pour ceux qui sont sortis malgré la pandémie.
Au total, 133 films français ont été recensés par l'Académie des César, profondément remaniée après une crise historique l'an dernier. Ils sont passés entre les gouttes, pendant les quelques mois d'ouverture des salles (de janvier à début mars, puis entre les deux confinements, de fin juin à octobre).

Les valeurs sûres
Qui pour succéder aux «Misérables» de Ladj Ly? Après une année catastrophe pour le 7e art, les César mettront peut-être sur les rangs des valeurs sûres de la comédie absurde, comme Albert Dupontel pour «Adieu les Cons» ou le duo Benoît Delépine/Gustave Kervern pour «Effacer récupéré» . Deux films qui ont réussi à faire rire sous les masques chirurgicaux.
D'autres postulants sont sur les rangs, comme François Ozon («Eté 85»), habitué des nominations mais éternel déçu à l'heure des récompenses, ou l'actrice deux fois couronnée Isabelle Huppert, mi-flic mi-dealeuse dans la comédie «La Daronne», pour lequel elle a dû apprendre à prononcer la langue arabe ...
On citera également «Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait», d'Emmanuel Mouret sur les vicissitudes de l'amour, qui a remporté les «Lumières» de la presse internationale, un prix donnant souvent le ton pour les César. Ou encore deux films à la carrière brisée par un confinement: le biopic «De Gaulle» avec Lambert Wilson, «ADN» de l'actrice et réalisatrice Maïwenn. Ce drame mêle la petite et la grande histoire, la famille et les relations franco-algériennes.

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La réalisatrice française Caroline Vignal pose pour le film «Antoinette dans les Cévennes» au 13ème Festival du Film Francophone d'Angoulême à Angoulême, ouest de la France le 29 août 2020 (Photo, AFP).

Les belles surprises
Dans la catégorie «personne ne les avait vus venir», l'acteur et réalisateur Jean-Pascal Zadi a été le succès public de l'été, avec plus de 700 000 entrées avec «Tout simplement noir». Une nomination serait une suite logique pour cette comédie à sketchs, politique mais pleine de dérision, qui s'attaque aux clichés sur les Noirs, par un artiste qui ne vient pas du sérail.
Jusqu'ici peu connue du grand public, Caroline Vignal s'est elle aussi imposée, avec plus de 700 000 entrées pour sa comédie «Antoinette dans les Cévennes», portée par Laure Calamy ... et l'âne Patrick. Le film devrait logiquement se tailler une place dans les nominations.
Côté documentaire, «Un pays qui se tient sage» de David Dufresne, procès en règle des violences policières en France, devrait retenir l'attention, tout comme «Adolescentes» de Sébastien Lifshitz, qui pourrait poursuivre sa carrière, après avoir déterminé fin janvier le prix Louis-Delluc.
Dans un tout autre genre, l'acteur Nicolas Maury a su émouvoir en passant à la réalisation avec «Garçon chiffon» tandis que la cinéaste Maïmouna Doucouré a frappé fort avec «Mignonnes» et ses bluffantes actrices adolescentes, dénonçant à la fois l'hypersexualisation des enfants et le poids des traditions.
Et sa présélection aux Oscars pourrait donner envie aux Académiciens de se repencher sur «Deux», premier long métrage de l'Italien Filippo Meneghetti, un drame resté confidentiel sur une thématique peu explorée: la vieillesse et l'amour entre femmes âgées.

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Roschdy Zem ayant remporté le prix du meilleur acteur lors de la 45e édition de la cérémonie des Cesar Film Awards en 2020 (Photo, AFP).

Une nouvelle ère?
Très attendues par la profession, ces nominations, à l'issue du premier tour de vote des 4 300 membres issus de la profession, sont aussi les premières d'une nouvelle ère pour l'Académie des César, qui doit donner des gages de son profond renouvellement.
Fondée il y a 45 ans, sa direction a explosé en vol à l'approche de la remise des prix 2020, minée par l'entre soi et l'opacité. Avant le coup de grâce lors de la cérémonie - le César du meilleur réalisateur décerné à Roman Polanski, accusé de viol, pour «J'accuse» - provoquant la fureur et le départ de l'actrice Adèle Haenel.
La nouvelle direction, sous l'égide de Véronique Cayla, a tout revu: Polanski ne fait plus partie des membres, les Césars se veulent démocratiques et paritaires.


La cérémonie, prévue le 12 mars, aura valeur de test, sous la présidence de Roschdy Zem, avec Marina Foïs en maîtresse de cérémonie, Laurent Lafitte et Blanche Gardin à l'écriture des sketchs.


Le 87ème prix Albert Londres sera remis le 25 octobre à Beyrouth

Le journaliste français et président du Prix Albert Londres, Hervé Brusini, s'exprime lors du dévoilement d'une plaque commémorative en hommage au caméraman de l'AFP Arman Soldin, tué en Ukraine, sur l'esplanade du Centre universitaire de Vichy, dans le centre de la France, le 7 mai. (AFP)
Le journaliste français et président du Prix Albert Londres, Hervé Brusini, s'exprime lors du dévoilement d'une plaque commémorative en hommage au caméraman de l'AFP Arman Soldin, tué en Ukraine, sur l'esplanade du Centre universitaire de Vichy, dans le centre de la France, le 7 mai. (AFP)
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  • La capitale libanaise devait l'an dernier accueillir les délibérations de la plus prestigieuse récompense de la presse francophone, mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban ont obligé le jury à rapatrier ses travaux sur Paris
  • "Il y a d'abord Beyrouth, Beyrouth est une ville heureuse", écrit Albert Londres en novembre 1919, cité par le communiqué de l'association

PARIS: Le 87ème prix Albert Londres, qui récompense le meilleur reportage écrit et audiovisuel francophone de l'année, sera remis le 25 octobre à Beyrouth, a annoncé mercredi l'association.

La capitale libanaise devait l'an dernier accueillir les délibérations de la plus prestigieuse récompense de la presse francophone, mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban ont obligé le jury à rapatrier ses travaux sur Paris.

"Il y a d'abord Beyrouth, Beyrouth est une ville heureuse", écrit Albert Londres en novembre 1919, cité par le communiqué de l'association.

"Mais l'histoire en décida autrement. Quand le journaliste est revenu dans la région dix ans plus tard, les mots massacres et assassinats se sont imposés sous sa plume. Le conflit israélo-palestinien voyait ses premières victimes", poursuit le texte.

"Déjà ! Près de cent ans plus tard, la tragédie est massive. Informer est un enjeu vital malgré les bombes, malgré les murs. Le Prix Albert Londres se devait d'aller y voir. Le propre du reportage, en somme".

L'association Albert Londres a dévoilé la liste des articles, films et livres pré-sélectionnés pour l'édition 2025, sur 134 candidatures.

Pour le 87ème prix de la presse écrite, ont été choisis : Eliott Brachet (Le Monde), Julie Brafman (Libération) , Emmanuel Haddad (L'Orient-Le Jour), Iris Lambert (Society, Libération), Ariane Lavrilleux (Disclose), Célian Macé (Libération), Matteo Maillard (Libération, Jeune Afrique) et Arthur Sarradin (Libération, Paris Match).

Pour le 41ème prix audiovisuel, ont été retenus : Solène Chalvon-Fioriti pour "Fragments de guerre" (France 5), Marianne Getti et Agnès Nabat pour "Tigré : viols, l'arme silencieuse" (Arte), Jules Giraudat et Arthur Bouvart pour "Le Syndrome de La Havane" (Canal+), Julien Goudichaud pour "Calais-Douvres, l'exil sans fin" (LCP), Louis Milano-Dupont et Elodie Delevoye pour "Rachida Dati, la conquête à tout prix" (France 2) et Solène Oeino pour "Le Prix du papier" (M6).

Pour le 9ème prix du livre, ont été désignés Charlotte Belaich et Olivier Pérou pour "La Meute" (Flammarion), Siam Spencer pour "La Laverie" (Robert Laffont), Quentin Müller pour "L'Arbre et la tempête" (Marchialy) et Elena Volochine pour "Propagande : l'arme de guerre de Vladimir Poutine" (Autrement).

L'an dernier, la journaliste du Monde Lorraine de Foucher avait remporté le prix pour l'écrit pour ses reportages et enquêtes sur les viols de Mazan, les migrantes violées et encore les victimes de l'industrie du porno.

Le prix de l'audiovisuel avait été décerné à Antoine Védeilhé et Germain Baslé pour leur film "Philippines: les petits forçats de l'or" (Arte) et le prix du livre avait couronné Martin Untersinger pour "Espionner, mentir, détruire" (Grasset), une enquête sur les attaques dans le cyberespace.

Créé en 1933 en hommage au journaliste français Albert Londres (1884-1932), père du grand reportage moderne, le prix est doté de 5.000 euros pour chacun des candidats, qui doivent avoir moins de 41 ans.


Des projets architecturaux saoudiens parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA

Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
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  • Deux projets innovants situés à Riyad – le parc King Salman et le centre d’expérience de Wadi Safar – ont été sélectionnés parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA
  • Ce prix célèbre des projets ayant un impact social fort et une vision durable

DUBAÏ : Riyad s'impose comme un centre du design de pointe, alors que le Royal Institute of British Architects (RIBA) a dévoilé les 15 finalistes de son tout premier prix des bâtiments les plus transformateurs du Moyen-Orient.

Cette nouvelle distinction récompense les projets architecturaux récents ayant le plus d’impact social et de transformation à travers le Golfe, et deux des candidats les plus remarquables se trouvent dans la capitale saoudienne.

Au cœur de la contribution de Riyad figure le parc King Salman, une vaste opération de réhabilitation de l’ancien aéroport de la ville, réalisée par Gerber Architekten, Buro Happold et Setec. Ce projet ambitieux transforme une relique de l’ère aérienne en une oasis urbaine immense, offrant aux habitants et visiteurs un réseau de jardins, de plans d’eau et d’espaces de loisirs. Il met en œuvre des techniques novatrices de régénération des sols désertiques, d’utilisation durable de l’eau et de plantation résistante au climat.

Non loin de là, le centre d’expérience de Wadi Safar sert de porte d’entrée au développement plus large de Wadi Safar. Conçu par Dar Al Omran – Rasem Badran, il s’inspire du style vernaculaire najdi, avec des cours intérieures et un aménagement paysager en bermes de terre créant une atmosphère fraîche et contemplative tout en valorisant le patrimoine régional.

La liste des finalistes met également en lumière l’excellence dans tout le Moyen-Orient. Aux Émirats arabes unis, le sanctuaire des tortues et de la faune de Khor Kalba (Hopkins Architects) soutient la réhabilitation des tortues et oiseaux en danger dans la mangrove ancestrale de Sharjah, avec des pavillons arrondis se fondant dans le paysage côtier. À Dubaï, le centre Jafar du Dubai College (Godwin Austen Johnson) offre un espace STEM flexible, baigné de lumière naturelle, où l’acoustique et l’efficacité énergétique sont prioritaires.

À Doha, le centre Al-Mujadilah et sa mosquée pour femmes (Diller Scofidio + Renfro) réinterprètent de manière contemporaine un espace sacré, avec un toit percé de plus de 5 000 puits de lumière diffusant une lumière naturelle apaisante dans les salles de prière et les espaces communautaires.

Plusieurs projets revisitent les formes patrimoniales dans un contexte contemporain. À Sharjah, The Serai Wing, Bait Khalid Bin Ibrahim (ANARCHITECT) transforme deux maisons familiales des années 1950, autrefois propriétés d’un marchand de perles, en un hôtel boutique alliant préservation du patrimoine et design contemporain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cate Blanchett sera à l’honneur au Festival du film d’El Gouna

Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
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  • L’actrice australienne sera l’invitée d’honneur du festival égyptien et recevra le Champion of Humanity Award pour son engagement humanitaire auprès des réfugiés en tant qu’ambassadrice du HCR
  • Reconnue pour ses rôles marquants au cinéma et son implication sur scène, Blanchett est aussi saluée pour son action sur le terrain dans des camps de réfugiés, incarnant la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité

DUBAÏ : L’actrice et productrice australienne Cate Blanchett sera mise à l’honneur lors de la 8e édition du Festival du film d’El Gouna, en Égypte, qui se tiendra du 16 au 24 octobre.

Elle sera l’invitée d’honneur de cette édition et recevra le Champion of Humanity Award (Prix de la Championne de l’Humanité).

« De ses rôles emblématiques dans Elizabeth, Blue Jasmine et TÁR, à ses collaborations remarquables avec les plus grands réalisateurs, Cate Blanchett a laissé une empreinte indélébile sur le cinéma mondial », a publié le festival sur Instagram.

« Au-delà de son art, elle continue de défendre des causes humanitaires urgentes en tant qu’ambassadrice de bonne volonté mondiale pour le HCR, reflétant ainsi la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité », ajoute le communiqué. « Pour saluer son engagement en faveur des réfugiés et des personnes déplacées de force, Cate Blanchett recevra le Champion of Humanity Award du Festival du film d’El Gouna. »

Cate Blanchett est également connue pour son travail sur scène, ayant été co-directrice artistique de la Sydney Theatre Company. Elle est aussi cofondatrice de Dirty Films, une société de production à l’origine de nombreux films et séries récompensés.

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Depuis 2016, elle occupe le rôle d’ambassadrice de bonne volonté pour le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. À ce titre, elle utilise sa notoriété pour sensibiliser à la cause des réfugiés et encourager le soutien international. Elle a visité des camps de réfugiés et des communautés hôtes dans des pays comme la Jordanie, le Liban, le Bangladesh, le Soudan du Sud, le Niger et le Brésil.

En 2018, elle a reçu le Crystal Award lors du Forum économique mondial en reconnaissance de son engagement humanitaire.

Amr Mansi, fondateur et directeur exécutif du Festival d’El Gouna, a déclaré : « C’est un immense honneur d’accueillir une artiste du calibre de Cate Blanchett. Son talent exceptionnel fascine le public depuis des décennies, et son engagement humanitaire à travers le HCR est véritablement inspirant.

Ce partenariat avec le HCR et la Fondation Sawiris, ainsi que sa venue, illustrent parfaitement la mission essentielle de notre festival : utiliser la force du cinéma pour promouvoir un changement positif et soutenir l’humanité. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com