Vaccin: pour ceux qui ont déjà eu le Covid, une seule dose suffit

Un agent de santé est vacciné avec le vaccin AstraZeneca / Oxford Covid-19 le 7 février 2021 à l'hôpital Mignot du Chesnay près de Paris (Photo, AFP)
Un agent de santé est vacciné avec le vaccin AstraZeneca / Oxford Covid-19 le 7 février 2021 à l'hôpital Mignot du Chesnay près de Paris (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 12 février 2021

Vaccin: pour ceux qui ont déjà eu le Covid, une seule dose suffit

  • Les personnes guéries de la Covid-19 «ont déjà élaboré à l'occasion de l'infection une mémoire immunitaire. La dose unique de vaccin jouera ainsi un rôle de rappel»
  • Le gouvernement français avait estimé qu'on ne pouvait pas augmenter le délai entre les deux doses de vaccin Pfizer

PARIS : « Une seule dose » de vaccin contre le Covid-19 suffit pour les patients qui ont déjà eu la maladie, ont recommandé vendredi les autorités sanitaires françaises, une mesure qui permettrait d'économiser un nombre important de doses dans un contexte d'approvisionnement contraint. 

Ces personnes « ont déjà élaboré (...) une mémoire immunitaire. La dose unique de vaccin jouera ainsi un rôle de rappel », explique la Haute autorité de santé dans son avis, qui doit encore recevoir l'aval du gouvernement. 

L'autorité recommande d'attendre « au-delà de trois mois » après la maladie, « et de préférence six mois », avant d'injecter cette dose unique. 

« A ce jour, aucun pays ne s'est clairement positionné sur une vaccination en une dose pour les personnes ayant contracté la Covid-19 antérieurement à la vaccination », souligne la HAS. 

Les experts à l'origine de cette recommandation ont même envisagé la possibilité de ne pas vacciner du tout les anciens malades, considérant que « comme d'autres infections comme la rougeole, comme la varicelle, il y a une immunité qui s'est mise en place », qui « va permettre de protéger sur une très longue durée », a expliqué l'infectiologue Olivier Epaulard, lors d'un point de presse en ligne. 

« Mais étant donné qu'on manque de recul et que, par ailleurs, on a des vaccins, on a préféré dire qu'on allait quand même vacciner ces personnes », a-t-il ajouté. 

« Doses économisées »  

Les autorités misent beaucoup sur la campagne de vaccination pour faire face à une situation épidémique qui demeure fragile, mais le chemin est encore long: jeudi, 2 135 333 personnes avaient reçu au moins une dose de vaccin, dont 535 775 deux doses. 

Les objectifs du gouvernement en termes de personnes vaccinées ont été perturbés notamment par les annonces de livraisons inférieures aux prévisions du laboratoire britannique AstraZeneca. 

Les trois vaccins contre le Covid-19 actuellement autorisés dans l'Union européenne (Pfizer/BioNTech, Moderna et AstraZeneca/Oxford) nécessitent deux doses pour être pleinement efficaces chez les personnes n'ayant jamais été en contact avec le virus. 

Celui de Johnson & Johnson, en cours d'examen par l'Agence européenne du médicament, nécessite en revanche une seule injection. 

Depuis le début de la pandémie de Covid-19, 3,4 millions de cas d'infections confirmées par un test de dépistage ont été enregistrées en France.  

Les personnes concernées « ne sont pas toutes prioritaires pour la vaccination mais (...) cela fait autant de doses économisées », a souligné la présidente de la HAS, Dominique Le Guludec. 

Davantage de personnes ont probablement contracté le virus, notamment pendant la première vague, lorsque les tests n'étaient pas largement disponibles. 

Dans ce cas, la HAS recommande d'administrer les deux doses et de ne pas réaliser exprès un test sérologique démontrant ou non la présence d'anticorps. 

Logistique  

La recommandation d'une dose unique de vaccin ne s'applique pas non plus aux personnes immunodéprimées, par exemple les personnes greffées qui suivent un traitement immunosuppresseur. 

« La présence de symptômes persistants après une Covid-19 n'est pas une contre-indication à la vaccination. Toutefois, dans ce cas, une consultation médicale adaptée est nécessaire » pour « juger au cas par cas de l'intérêt » de se faire vacciner, ajoute la HAS. 

Le gouvernement suit généralement les avis de cet organisme. Fin janvier, il avait toutefois choisi de ne pas augmenter le délai entre les deux doses de vaccin Pfizer, contrairement à la recommandation émise quelques jours plus tôt par la HAS.  

L'autorité fonde notamment son avis sur l'analyse des études scientifiques concernant la réponse immunitaire des personnes guéries du Covid-19 et leur tolérance aux vaccins. 

Ces derniers jours, plusieurs études réalisées aux Etats-Unis et en Italie, pas encore évaluées par d'autres scientifiques, évoquaient cette solution d'une dose unique pour les ex-malades du Covid. 

« Chez les individus avec une immunité pré-existante, la réponse des anticorps à la première dose est équivalente, voire supérieure, à celle qu'on détecte après la deuxième dose » chez des personnes qui n'ont jamais été infectées par le coronavirus, écrit l'une de ces équipes, basée à l'école de médecine Icahn à New York. 

« Mettre cela en oeuvre dans le cadre d'un programme de vaccination de masse pourrait être complexe du point de vue logistique », a toutefois nuancé Eleanor Riley, infectiologue à l'université d'Edimbourg, citée par l'organisme britannique Science Media Centre. 

 


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.