USA: en dépit du plan Biden, les minorités redoutent que leurs entreprises ne survivent pas au Covid

Le président américain Joe Biden quitte Air Force One à son arrivée à l'aéroport régional de Hagerstown, dans le Maryland, le 12 février 2021. Biden dirige la retraite présidentielle de Camp David où il doit passer le week-end. (Mandel NGAN / AFP)
Le président américain Joe Biden quitte Air Force One à son arrivée à l'aéroport régional de Hagerstown, dans le Maryland, le 12 février 2021. Biden dirige la retraite présidentielle de Camp David où il doit passer le week-end. (Mandel NGAN / AFP)
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Publié le Dimanche 14 février 2021

USA: en dépit du plan Biden, les minorités redoutent que leurs entreprises ne survivent pas au Covid

  • Les minorités sont durement touchées par la pandémie de Covid-19 aux Etats-Unis, avec des taux plus élevés de décès, de chômage et de faillites d'entreprise, et moins de réussite dans l'obtention d'une aide du gouvernement fédéral
  • Le taux de chômage, qui était de 5,7% pour les Américains blancs le mois dernier, s'élevait à 9,2% pour les Afro-Américains et à 8,6% pour les Hispaniques

WASHINGTON : Au cours des onze derniers mois, Reign Free a fait tout ce qu'elle a pu pour maintenir sa petite affaire de traiteur ouverte malgré la pandémie, un combat auquel de nombreux chefs d'entreprise afro-américains ont été confrontés.

Reign Free a contracté des prêts auprès du gouvernement américain et recherché de nouvelles opportunités commerciales.

Mais elle se demande combien de temps son enseigne Red Door Catering à Oakland, en Californie, va pouvoir survivre à la crise.

"Nous récupérons des miettes et ce n'est pas suffisant. Nous avons encore de l'espoir et essayons toujours de rester à flot, mais vraiment, nous nous enfonçons de plus en plus", confie-t-elle à l'AFP.

Les minorités sont durement touchées par la pandémie de Covid-19 aux Etats-Unis, avec des taux plus élevés de décès, de chômage et de faillites d'entreprise, et moins de réussite dans l'obtention d'une aide du gouvernement fédéral.

Le président Joe Biden assure que son plan de relance de 1.900 milliards de dollars financera une large campagne de vaccination permettant le retour des affaires, et remédiera aux inégalités qui se sont aggravées pendant la pandémie.

"C'est un effort important", relève Cathy Adams, présidente-directrice générale de la chambre de commerce afro-américaine d'Oakland, à propos du plan du président démocrate.

Les membres de la chambre de commerce ont réussi à éviter la fermeture au cours des derniers mois, mais seulement au prix d'une lutte considérable. Et la responsable craint pour leur avenir.

"Imaginez s'ils n'obtiennent rien. Davantage d'entreprises ont fermé, les gens sont sans abri: nous avons été frappés de plein fouet" par les conséquences de l'épidémie, ajoute-t-elle.

Antécédents médicaux 

La pandémie de Covid-19 a fait des ravages aux Etats-Unis, tuant plus de 475.000 personnes et entraînant des licenciements massifs, avec 20,4 millions de chômeurs en janvier, selon les données du ministère du Travail.

Et elle a également creusé les inégalités.

Le taux de chômage, qui était de 5,7% pour les Américains blancs le mois dernier, s'élevait à 9,2% pour les Afro-Américains et à 8,6% pour les Hispaniques, selon les chiffres officiels.

Les données gouvernementales montrent également que ces deux minorités ont des taux de mortalité dus à la maladie plus élevés que ceux des Blancs, et que leurs entreprises sont également en plus grand danger.

Une étude de la Réserve fédérale de New York publiée en août concluait qu'au début de la pandémie, les petites entreprises appartenant à des Noirs avaient fait faillite à un rythme deux fois supérieur à la moyenne nationale de 22%. Les entreprises appartenant à des Hispaniques et à des Asiatiques accusaient également des taux de fermeture plus élevés.

Pour y faire face, le Congrès a voté dès mars 2020 le Programme de protection de la paie (PPP), offrant des prêts et des subventions aux petites entreprises, dans le cadre du programme de secours de 2.200 milliards de dollars de la loi CARES.

Mais en Californie, l'Etat américain le plus peuplé, les quartiers noirs et hispaniques ont reçu moins d'argent au titre du PPP que les quartiers blancs et asiatiques, selon une étude de l'Université de Californie, basée à Los Angeles. 

Inégalités raciales 

Pour Rodrigo Dominguez-Villegas, co-auteur de l'étude, les entreprises appartenant à des minorités, ayant tendance à manquer de relations avec les grandes banques ou d'expérience avec des programmes gouvernementaux aussi massifs, ont demandé de l'aide tardivement, alors que les fonds étaient déjà épuisés.

Ces programmes finissent paradoxalement "par aggraver les inégalités raciales qui existaient déjà auparavant", a souligné l'expert.

Le plan de Biden entend maintenir le filet de sécurité contre le chômage, élargi par la loi CARES, et prévoit des chèques de soutien allant jusqu'à 1.400 dollars par personne, mais il fait face à l'opposition de législateurs surtout républicains qui trouvent ce montant excessif.

Pour William Spriggs, économiste en chef de la fédération syndicale AFL-CIO, ce programme constitue "un élément clé de l'équité raciale en ajoutant des fonds supplémentaires (...), sachant que la durée du chômage chez les Afro-Américains est plus longue que pour tout autre groupe".

Selon des données de la banque centrale américaine datant de 2019, soit avant la pandémie, une famille afro-américaine moyenne disposait déjà de huit fois moins de richesses qu'une famille blanche moyenne.

La proportion était de cinq fois moins pour une famille hispanique moyenne.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.