Virus: l'Allemagne ferme ses frontières et s'attire des critiques de l'UE

Ces restrictions ont été décidées en raison des craintes du gouvernement allemand d'une nouvelle vague de contamination à la Covid-19 provenant des variants britannique et sud-africain du virus (Photo, AFP).
Ces restrictions ont été décidées en raison des craintes du gouvernement allemand d'une nouvelle vague de contamination à la Covid-19 provenant des variants britannique et sud-africain du virus (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 15 février 2021

Virus: l'Allemagne ferme ses frontières et s'attire des critiques de l'UE

  • Seules personnes autorisées à passer : les Allemands, les personnes résidant dans le pays ainsi que les frontaliers et professions jugées stratégiques
  • Dimanche après-midi, la police allemande avait contrôlé quelque 1 700 véhicules et refoulé 500 d'entre eux

KIEFERSFELDEN: L'Allemagne a fermé dimanche certaines de ses frontières, avec la République tchèque et le Tyrol autrichien, pour tenter de contenir la propagation de Covid-19, suscitant les critiques de l'Union européenne et les protestations de Vienne.

« C'est une catastrophe ! » : venue d'Autriche, Irene voulait passer en transit en Allemagne en voiture mais la police l'a stoppée net au poste-frontière de Kiefersfelden, où les forces de l'ordre, masque sur le visage, filtrent strictement désormais les entrées.

« Je viens du Tyrol, je voulais juste passer en transit par l'Allemagne pour raccourcir le trajet en direction de Vienne. J'ai un vieux chien de 15 ans dans la voiture et maintenant il va falloir que je passe des heures sur les petites routes autrichiennes, tout ça sans GPS », maugrée-t-elle. 

Seules personnes autorisées à passer : les Allemands, les personnes résidant dans le pays ainsi que les frontaliers et professions jugées stratégiques, comme le transport de marchandises, sous condition de pouvoir présenter un test PCR négatif très récent au coronavirus.

Dimanche après-midi, la police allemande avait contrôlé quelque 1 700 véhicules et refoulé 500 d'entre eux.

Trains suspendus

Un important dispositif d'un millier de policiers a été mobilisé pour assurer ces contrôles. La compagnie ferroviaire Deutsche Bahn a suspendu ses liaisons avec ces zones et la police a effectué des contrôles aux arrivées de l'aéroport de Francfort.

« Les gens qui sont refoulés sont mis de côté en file avec leurs véhicules. Une voiture de police vient se mettre en tête de convoi et les ramène vers l'Autriche », explique au poste de Kiefersfelden un porte-parole des forces de l'ordre, Rainer Scharf. 

A la frontière tchèque, il fallait dimanche compter avec une heure d'embouteillage.

Ces restrictions ont été décidées en raison des craintes du gouvernement allemand d'une nouvelle vague de contamination à la Covid-19 provenant des variants britannique et sud-africain du virus. Or la République tchèque, la Slovaquie et la région autrichienne du Tyrol sont considérées par Berlin comme zones à haut risque.

Des contrôles aux frontières pourraient aussi être prochainement instaurés à la frontière avec la Moselle, département français où la circulation des variants est particulièrement active.

« Il faut empêcher au mieux toute nouvelle intrusion », fait valoir le ministre de l'Intérieur du Bade-Wurtemberg, une région frontalière de la France.

Mesures « erronées »

Ce tour de vis n'est pas du goût de l'Union européenne, qui craint comme au printemps 2020 la tentation du « chacun pour soi » des pays du bloc et une remise en cause de l'espace Schengen de libre circulation face à la pandémie.

« La Commission européenne est préoccupée par les récentes décision unilatérales » en matière de frontières, a indiqué dimanche le commissaire à la Justice Didier Reynders.

« Le virus ne se laissera pas arrêter par des frontières fermées », a aussi déploré la commissaire européenne à la Santé Stella Kyriakides dimanche dans le quotidien allemand Augsburger Allgemeine.

« La seule chose qui aide, ce sont les vaccins et les mesures de précaution sanitaires, il est à mon avis erroné de revenir à une Europe des frontières fermées », a-t-elle ajouté.

« Ca suffit ! », a rétorqué dans le quotidien Bild le ministre allemand de l'Intérieur Horst Seehofer, renvoyant la Commission européenne aux critiques dont elle fait l'objet pour la lenteur de la campagne de vaccination.

La Commission « a commis assez d’erreurs » comme cela « et devrait nous soutenir plutôt que nous mettre des bâtons dans les roues avec ses conseils », a-t-il dit.

L'Allemagne est favorable à l'Europe sans frontières « mais il y a un moment lors d'une pandémie où il faut prendre de telles décisions pour préserver la santé publique », a renchéri son collègue de la Santé, Jens Spahn, dans le quotidien Sueddeutsche Zeitung.

Face au risque des variants du virus, Berlin vient tout juste de prolonger sur son territoire le confinement partiel auquel est soumis la population depuis la fin de l'année dernière, même si le nombre d'infections recule.


Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir usé d'un agent chimique en Ukraine

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  • Washington a annoncé mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères
  • Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies

WASHINGTON: Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir eu recours à un agent chimique, la chloropicrine, contre les forces ukrainiennes, en violation de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC), selon un communiqué mercredi du département d'Etat.

En outre, la Russie se sert d'agents anti-émeutes comme "méthode de guerre en Ukraine, également en violation de la convention", ajoute la diplomatie américaine dans ce texte.

"L'utilisation de ces produits chimiques n'est pas un incident isolé et est probablement motivée par le désir des forces russes de déloger les forces ukrainiennes de positions fortifiées et de réaliser des avancées tactiques sur le champ de bataille", écrit le département d'Etat.

Washington a annoncé en parallèle mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères, accusées de participer à l'effort de guerre russe dans l'invasion de l'Ukraine.

Outre des entreprises russes de la défense, ainsi que des entités chinoises, ces sanctions concernent également plusieurs unités de recherche et entreprises impliquées dans les programmes d'armes chimiques et biologiques russes.

"Le mépris permanent de la Russie pour ses obligations au titre de la CIAC s'inscrit dans la même logique que les opérations d'empoisonnement d'Alexeï Navalny et de Sergueï et Ioulia Skripal avec des agents neurotoxiques de type Novichok", poursuit le département d'Etat.

Alexeï Navalny, ancien opposant au président russe Vladimir Poutine, décédé le 16 février, avait été victime d'un grave empoisonnement qu'il avait attribué au Kremlin,

L'ancien agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia Skripal avaient été empoisonnés en Angleterre en 2018.

La Russie a déclaré ne plus posséder d'arsenal chimique militaire, mais le pays fait face à des pressions pour plus de transparence sur l'utilisation d'armes toxiques dont il est accusé.

Selon les Instituts nationaux de la santé (NIH), la chloropicrine est un produit chimique qui a été utilisé comme agent de guerre et comme pesticide et qui, en cas d'inhalation, présente un risque pour la santé.

«Contournement» des sanctions 

"Les sanctions prises aujourd'hui visent à perturber encore plus et affaiblir l'effort de guerre russe en s'attaquant à son industrie militaire de base et aux réseaux de contournement (des sanctions existantes, ndlr) qui l'aident à se fournir", a déclaré la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, citée dans un communiqué.

Parmi les entreprises étrangères visées, seize sont chinoises ou hongkongaises, pour la plupart accusées d'aider la Russie à se fournir en composants qui sont normalement interdits, mais aussi, pour deux d'entre elles, d'avoir procuré les matériaux nécessaires à la production de munitions.

Les sanctions concernent des entreprises issues de cinq autres pays: les Emirats arabes unis, la Turquie et l'Azerbaïdjan, ainsi que deux membres de l'Union européenne, la Belgique et la Slovaquie.

Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies.

Enfin, les sanctions concernent aussi les infrastructures de gaz et pétrole russes, alors que Moscou cherche à développer celles qui lui permettraient d'exporter plus facilement ses hydrocarbures, en particulier vers la Chine. Ces exportations se font actuellement par pétroliers ou méthaniers, faute d'oléoducs et gazoducs suffisants vers l'est.

Ces sanctions prévoient notamment le gel des avoirs des entreprises ou personnes visées et présentes aux Etats-Unis, ainsi que l'interdiction pour des entités ou citoyens américains de faire affaire avec les cibles des sanctions.

Les membres du G7 ainsi que l'UE et plusieurs pays proches, tels que l'Australie ou la Corée du Sud, ont multiplié les sanctions à l'encontre de la Russie depuis le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine en février 2022.

Les dernières sanctions ont en particulier ciblé le secteur minier, notamment l'aluminium, le cuivre et le nickel, dont l'importation aux Etats-Unis et au Royaume-Uni sont désormais interdits.


Ukraine: une attaque russe de missiles à Odessa fait une dizaine de blessés

Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
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  • Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones
  • Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville

KIEV: Une attaque russe de missiles a fait une dizaine de blessés à Odessa, une ville portuaire ukrainienne déjà ciblée en début de semaine par des attaques meurtrières, ont rapporté les autorités locales dans la nuit de mercredi à jeudi.

"Une nouvelle attaque russe de missiles balistiques" a touché Odessa, a rapporté le maire de cette ville du sud-ouest de l'Ukraine, Guennadiï Troukhanov, sur le réseau social Telegram.

"Des infrastructures civiles ont été détruites" et "13 personnes ont été blessées" dans l'attaque, a-t-il précisé, ajoutant que les pompiers combattaient "un incendie" d'ampleur, sans fournir davantage de détails.

Oleg Kiper, le gouverneur de la région d'Odessa, a de son côté affirmé qu'une "attaque russe de missile sur Odessa" avait blessé 14 personnes. "Des infrastructures civiles ont été endommagées, dont des entrepôts postaux", a-t-il ajouté.

Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones.

Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville. Et lundi, une attaque similaire conduite par Moscou y avait tué cinq personnes, d'après des responsables locaux.

La Russie frappe sans relâche les villes ukrainiennes depuis des mois et avance sur le front est de l'Ukraine avant l'arrivée d'armes américaines cruciales pour Kiev.


Guerre à Gaza: la Colombie rompt ses liens diplomatiques avec Israël

Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza. (AFP).
Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza. (AFP).
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  • Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza
  • Israël a immédiatement accusé M. Petro de "récompenser" le mouvement islamiste palestinien Hamas qui a, de son côté, salué l'annonce du dirigeant colombien, la qualifiant de "victoire"

BOGOTA: Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza.

Israël a immédiatement accusé M. Petro de "récompenser" le mouvement islamiste palestinien Hamas qui a, de son côté, salué l'annonce du dirigeant colombien, la qualifiant de "victoire".

M. Petro avait vivement critiqué, à plusieurs reprises, la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza après les attaques sans précédent du Hamas dans le sud du territoire israélien le 7 octobre.

"Demain (jeudi), les relations diplomatiques avec l'Etat d'Israël seront rompues (parce qu'il a) un gouvernement, un président génocidaire", a déclaré mercredi le président colombien, lors d'un discours prononcé devant plusieurs milliers de partisans à Bogota à l'occasion du 1er-Mai.

En Israël, le chef du gouvernement est le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, tandis que le président, Isaac Herzog, a  un rôle avant tout symbolique.

"On ne peut pas revenir aux époques de génocide, d'extermination d'un peuple entier", a déclaré le président colombien. "Si la Palestine meurt, l'humanité meurt", a-t-il lancé, déclenchant les vivats de la foule.

Le ministre israélien des Affaires étrangères Israël Katz a aussitôt réagi en qualifiant Gustavo Petro d'"antisémite". "Le président colombien avait promis de récompenser les meurtriers et violeurs du Hamas, aujourd'hui il a tenu promesse", a écrit M. Katz sur X.

"Nous apprécions grandement la position du président colombien Gustavo Petro (...) que nous considérons comme une victoire pour les sacrifices de notre peuple et sa cause qui est juste", a déclaré pour sa part dans un communiqué la direction du Hamas, en appelant d'autres pays d'Amérique latine à "rompre" leurs relations avec Israël.