Génération identitaire, vivier et source d'idées pour le RN

Manifestation de Génération Identitaire contre « l’islamisation de la société française », à Paris en 2019 (Photo, AFP).
Manifestation de Génération Identitaire contre « l’islamisation de la société française », à Paris en 2019 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 16 février 2021

Génération identitaire, vivier et source d'idées pour le RN

  • Le RN voit dans la procédure de dissolution du groupe d'extrême droite radicale une décision «politique»
  • A la différence du RN, GI ne s’oppose pas seulement à «l'islamisme», entendu comme l'islam radical, mais à «l'islamisation» de la France et de l'Europe

PARIS: Le Rassemblement national s'est insurgé contre la dissolution du mouvement radical Génération identitaire, l'un de ses viviers de recrutement et une inspiration sur le « localisme », thème nouveau défendu par Marine Le Pen, même si des différences subsistent sur l’immigration et l’islam.

Le parti présidé par Marine Le Pen voit dans la procédure de dissolution du groupe d'extrême droite radicale, qui représente 800 militants et sympathisants, une décision « politique » et « une dangereuse atteinte aux libertés fondamentales » d'association et d'expression, même s'il « ne partage pas toutes les opinions » de GI ni ses « modes d'expression ».

En l'occurrence, à la différence du RN, GI ne s’oppose pas seulement à « l'islamisme », entendu comme l'islam radical, mais à « l'islamisation » de la France et de l'Europe. D’autre part GI prône la « remigration », soit le retour de tous les immigrés dans leur pays d'origine, alors que le RN demande le renvoi chez eux des immigrés en situation irrégulière ou ayant commis des crimes ou délits.

« Le RN admet l’hypothèse de l'assimilation (des immigrés) alors que les identitaires la jugent impossible », explique le spécialiste de l'extrême droite, Jean-Yves Camus.

Le politologue voit aussi une différence sur l’identité européenne, GI considérant « qu'il y a une identité civilisationnelle européenne, notion qui est assez inexistante chez Marine Le Pen », même si cette dernière a évoqué récemment les « nationaux européens » qui seraient les seuls autorisés à circuler dans l'espace Schengen.

« Ecole des cadres »

Ces différences n'empêchent pas Marine Le Pen de prendre la défense de GI : « 63% de Français sont inquiets de l’immigration massive et de ses conséquences : le gouvernement ira-t-il jusqu’à dissoudre 63% des Français ? », a-t-elle demandé sur Twitter dimanche.

La présidente du RN avait rendu « hommage », le 1er mai 2018, aux actions antimigrants menées dans les Alpes par GI, saluant une « belle opération de communication ».

Son parti multiplie les clins d’œil à GI. Le mouvement de jeunesse du FN (devenu RN) a été rebaptisé « Génération Nation », et la campagne du RN contre le Pacte européen sur la migration a été lancée sur le mot d'ordre « Save Europe », proche du slogan « Defend Europe » de GI dans les Alpes et les Pyrénées.

Les Identitaires (ex Bloc identitaire), dont GI fut jusqu'en 2016 la branche jeunesse avant de prendre son autonomie, a d'abord été un parti politique concurrent du FN. Puis il a cessé de se présenter aux élections et appelé à voter FN, avec une cinquantaine de candidats sur les listes du FN aux municipales de 2014.

Des cadres identitaires intègrent alors le FN tandis que GI choisit de faire « du Greenpeace de droite », selon sa porte-parole Thaïs Descufon, qui se présente sur le réseau Télégram avec le hashtag #whitelivesmatter (« les vies des Blancs comptent »).

Localisme

« GI oscille entre école des cadres du RN et mouvement transnational d'agit-prop jouant le rôle d'avant-garde », selon l'historien Nicolas Lebourg. 

Pour Jean-Yves Camus, « les opérations de GI sont tout bénéfice pour le RN » car la « dédiabolisation » du parti « passe par le fait que les jeunes ne fassent plus assaut de radicalité » comme dans les années 1980 et 1990. 

Mais en dépit des réticences de Marine Le Pen à intégrer des identitaires, un ancien responsable du Bloc, Philippe Vardon, est promu en 2018 au Bureau national du RN (direction élargie). Et l'ancien cadre de GI, Damien Rieu, devient en 2019 assistant parlementaire du principal conseiller de Marine Le Pen, l'eurodéputé Philippe Olivier.

Eric Cattelin-Denu, élu conseiller municipal RN à Lille en 2020, est l'avocat d'un des jeunes identitaires condamnés en décembre dernier, notamment pour une agression à caractère raciste. 

Il y a en outre une « vraie proximité » idéologique entre le RN et GI sur le localisme et les circuits courts, note Camus. Ce thème faisait déjà l'objet d'un colloque des Identitaires en 2010, où intervenait Hervé Juvin, élu depuis eurodéputé du RN et devenu le chantre d'une écologie civilisationnelle.

Juvin a créé fin décembre le Mouvement localiste, salué en « partenaire » par Marine Le Pen, qui pourrait jouer un rôle dans sa campagne présidentielle.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.