En Allemagne, l'héritier de Merkel se démarque de sa gestion sanitaire prudente

Armin Laschet, né le 18 février 1961 à Aix-la-Chapelle, est un journaliste et homme politique allemand membre de l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne. (AFP)
Armin Laschet, né le 18 février 1961 à Aix-la-Chapelle, est un journaliste et homme politique allemand membre de l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne. (AFP)
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Publié le Mercredi 17 février 2021

En Allemagne, l'héritier de Merkel se démarque de sa gestion sanitaire prudente

  • Elu il y a un mois à la tête du parti chrétien-démocrate CDU, M. Laschet peine encore à décoller dans les sondages, à sept mois des élections qui marqueront la fin de l'ère Merkel
  • Avant deux scrutins régionaux cruciaux mi-mars, M. Laschet, 60 ans jeudi, a décidé de se démarquer de la dirigeante allemande, modérée comme lui et tenante depuis le début de la pandémie d'une gestion prudente

BERLIN : Ne plus «traiter les citoyens comme des enfants»: présenté comme l'héritier d'Angela Merkel, le nouveau dirigeant de la CDU, Armin Laschet, prend ses distances avec la gestion sanitaire de la chancelière, ce qui lui vaut un procès en «populisme».

Elu il y a un mois à la tête du parti chrétien-démocrate CDU, M. Laschet peine encore à décoller dans les sondages, à sept mois des élections qui marqueront la fin de l'ère Merkel.

Avant deux scrutins régionaux cruciaux mi-mars, M. Laschet, 60 ans jeudi, a décidé de se démarquer de la dirigeante allemande, modérée comme lui et tenante depuis le début de la pandémie d'une gestion prudente.

«On ne peut pas continuer à inventer de nouvelles limites pour empêcher la vie de se dérouler», a lancé M. Laschet lundi soir devant la commission économique de son parti dans le Bade-Würtemberg, un des deux Länder appelés aux urnes le 14 mars. 

 «Coup tordu»

M. Laschet a ainsi remis en cause le seuil de 35 nouvelles infections pour 100.000 habitants, fixé par la chancelière et les dirigeants régionaux, en-deçà duquel de nouveaux assouplissements seraient possibles.

«Nous ne pouvons pas mesurer toute notre vie uniquement avec des valeurs d'incidence», a-t-il lancé, fustigeant une tendance à «traiter les citoyens comme des enfants».

M. Laschet «dit tout haut ce que beaucoup pensent», a renchéri le quotidien populaire Bild, volontiers critique de la politique sanitaire du gouvernement.

Lui-même dirigeant de la région la peuplée d'Allemagne, la Rhénanie du nord-Westphalie, M. Laschet a pourtant participé le 10 février à la séance de négociations avec Mme Merkel et a soutenu ces mesures.

Gouvernement et dirigeants régionaux étaient alors convenus de prolonger les restrictions jusqu'au 7 mars, avec de possibles assouplissements pour les commerces non essentiels et musées notamment en-deçà d'une incidence de 35.

Le taux s'élevait mercredi à 57 en Allemagne, avec trois Länder sous la barre des 50, dont Berlin.

Le pays reste toutefois sur le qui-vive, avec des contrôles à plusieurs de ses frontières pour contrer les contagieux variants. Le variant britannique représente désormais plus de 20% des contaminations recensées en Allemagne, selon le ministre de la Santé, Jens Spahn.

Cette prise de distance avec la politique sanitaire allemande est soutenue par des cadres de la CDU, pour qui une «stratégie d'ouverture» se fait attendre, en tenant compte d'autres indicateurs que le seul taux d'incidence, tels que «la performance des centres de santé et hôpitaux».

Mais dans une année électorale chargée, cette sortie d'un candidat éventuel à la succession de Mme Merkel a donné du grain à moudre à ses adversaires, en particulier des sociaux-démocrates en légère hausse dans les sondages face à une droite qui s'effrite.

Le secrétaire général du SPD, Lars Klingbeil, a ainsi dénoncé un «coup tordu» et le «populisme déplacé» de M. Laschet.

«Volte-face»

Plus inquiétant dans l'optique de la formation d'une coalition avec les écologistes en septembre pour diriger l'Allemagne, les Verts se sont eux aussi démarqués du dirigeant conservateur.

M. Laschet a commis une «erreur», estime le politologue Oskar Niedermayer (université libre de Berlin).

«Le mécontentement croissant des électeurs a été causé par le chaos de la vaccination plutôt que par une désaffection vis à vis du confinement», explique-t-il à l'AFP. Cette «volte-face renforce encore son image d'homme politique sans ligne de conduite claire dans la gestion des crises».

M. Laschet avait déjà plaidé contre des mesures trop strictes lors de la première vague au printemps 2020, avant de changer d'avis face à la formation de plusieurs foyers de contamination dans sa région.

La question de la candidature conservatrice à la chancellerie devrait être tranchée au printemps, après les scrutins régionaux, entre M. Laschet et le Bavarois Markus Söder, favori des sondages qui a défendu à nouveau mercredi la plus grande vigilance face au virus.

Ce dernier continue à semer des petits cailloux vers une candidature. Il a ainsi tweeté mercredi des photos de son parti, la CSU, où apparaissent des livres sur l'architecture de la chancellerie berlinoise et l'art de gouverner.

 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.