Attaque au Niger: Le parquet national antiterroriste ouvre une enquête

Les humanitaires d'Acted, leur chauffeur et un guide touristique, tous deux Nigériens, ont été tués par des hommes armés (Photo, AFP).
Les humanitaires d'Acted, leur chauffeur et un guide touristique, tous deux Nigériens, ont été tués par des hommes armés (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 11 août 2020

Attaque au Niger: Le parquet national antiterroriste ouvre une enquête

  • Macron préside mardi matin en visioconférence un conseil de défense consacré à la situation au Niger
  • La plupart des victimes ont été abattues par balle et une femme qui a réussi à s'enfuir a été rattrapée et égorgée

KOURÉ: Les forces armées nigériennes continuent de traquer les auteurs de l'attaque, dénoncée comme "terroriste" par Niamey et Paris, qui a tué dimanche huit personnes dont six humanitaires français de l'ONG Acted, qui va porter plainte à Paris. Le parquet national antiterroriste français a également annoncé avoir ouvert une enquête notamment pour "assassinats en relation avec une entreprise terroriste".
Ces meurtres, qui n'ont pas été revendiqués, ont été perpétrés dans la région Kouré, non loin de Niamey, et surviennent dans un pays régulièrement frappé par les groupes jihadistes sahéliens, dont l'Etat islamique au Grand Sahara (EIGS). Les humanitaires d'Acted, leur chauffeur et un guide touristique, tous deux Nigériens, ont été tués par des hommes armés lors d'une excursion touristique dans un parc à 60 km au sud-est de Niamey, qui abrite les derniers troupeaux de girafes d'Afrique de l'ouest
Parmi les victimes françaises figurent quatre femmes salariées de l'ONG et un volontaire international basé à Niamey, a précisé le cofondateur de l'association, Frédéric Roussel, lors d'une conférence de presse à Paris. Les victimes sont âgées de 25 à 50 ans.
L'attaque a eu lieu dans la seule zone classée "jaune" où les déplacements touristiques sont possibles dans ce pays en proie à des violences jihadistes croissantes.
Ratissage
Le ministère nigérien de l'Intérieur a indiqué qu’une "enquête et des opérations de ratissage, en collaboration avec les forces françaises sur le terrain sont en cours en vue de dénicher les auteurs de ces actes ignobles et de renforcer la sécurité dans la zone".
Pour sa part, Le ministère français des Armées a affirmé appuyer les recherches nigériennes dans cette zone boisée en déployant dans les airs deux Mirage 2000, relevés ensuite par un drone, et au sol des techniciens en identification criminelle.
Par ailleurs, Acted a confirmé le prochain dépôt d'une "plainte pénale pour que soit éclairci ce qui s'est passé précisément", a précisé son avocat, Me Joseph Breham. "A priori, c'était une attaque d'opportunité" peut-être destinée à tuer des Occidentaux, a déclaré Roussel, ajoutant que son ONG n'avait pas fait l'objet de menaces. Roussel a par ailleurs jugé "déplorable" que la communauté internationale ne garantisse pas davantage la sécurité des travailleurs humanitaires. "La communauté internationale doit réaliser la contradiction qu'il y a entre nous demander de soutenir ces populations qui vivent de façon dramatique et nous laisser seuls confrontés à une violence où nous sommes devenus les cibles les plus faciles", a-t-il ajouté.
Macron
Dimanche soir, le président français Emmanuel Macron avait dénoncé cette attaque meurtrière et s'est dans la foulée entretenu avec son homologue nigérien Mahamadou Issoufou ; les deux présidents ont, a l’issue de cet entretien, exprimé "leur détermination à poursuivre la lutte en commun contre les groupes terroristes au Sahel" demeurait "intacte".
Macron préside mardi matin en visioconférence un conseil de défense consacré à la situation au Niger.
L'attaque a eu lieu dimanche dans l’avant-midi à 6 km à l'est de Kouré, à une heure en voiture de Niamey, selon une source proche des services nigériens de l'environnement. "La plupart des victimes ont été abattues par balle et une femme qui a réussi à s'enfuir a été rattrapée et égorgée. Sur place, on a trouvé un chargeur vidé de ses cartouches", a relevé cette source. Les assaillants, encore inconnus, "sont venus à moto à travers la brousse et ont attendu l'arrivée des touristes", qui circulaient à bord d'un véhicule d'Acted.
Présente au Niger depuis 2010 auprès des populations déplacées, Acted dit compter 200 salariés dans le pays. Il s'agit de la première attaque visant des Occidentaux dans cette zone depuis qu'elle est devenue une attraction touristique il y a une vingtaine d'années, quand un petit troupeau de girafes peralta, une espèce menacée, y avait trouvé un havre de paix. C'est dans une autre région, Tillabéri, au nord-ouest de Niamey, dans la zone dite des "trois frontières" entre Niger, Burkina Faso et Mali, que les violences jihadistes sont les plus fréquentes. Entre décembre 2019 et janvier 2020, près de 200 soldats nigériens ont été tués dans une série d'attaques revendiquées par l'EIGS.
Les groupes islamistes armés étendent leur emprise au Sahel, en dépit du renforcement des armées locales et de la présence de 5.100 militaires français de la force Barkhane.


Metz: un forcené tué par balles, un policier touché à la main

Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
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  • Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier
  • Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard

STRASBOURG: Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet.

Les faits ont commencé dimanche soir dans une rue très passante de la vieille ville de Metz. "Vers 22h00, un individu menace depuis sa fenêtre, avec une arme à canon long, un passant", a rapporté le maire François Grosdidier sur sa page Facebook.

Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier.

Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard.

"Il sortait alors de son studio, tenant dans chaque main un revolver, et faisait feu sur les policiers présents dans le couloir", a-t-il ajouté. "Un policier était blessé à une main, tandis qu'un de ses collègues tirait à trois reprises, touchant l'individu à l'abdomen et au bras".

L'homme de 56 ans a été hospitalisé mais est décédé lundi matin. "Son casier judiciaire porte trace de neuf condamnations", selon M. Bernard.

Le policier blessé a également été hospitalisé.

L'homme détenait "plusieurs armes, de poing et d'épaule, dans son appartement", selon le maire qui a salué l'intervention des forces de l'ordre.


Tourisme en France : entre recherche de soleil, contraintes budgétaires et destinations alternatives

Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
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  • les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget.
  • L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées

RIYAD : Alors que l'été 2025 se profile, les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget. Si 61 % d’entre eux envisagent de prendre quelques jours de congé, selon un sondage OpinionWay pour Liligo, leur comportement de consommation évolue. Pour la première fois en cinq ans, le budget moyen baisse de 74 euros par personne.

L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées comme la Bretagne, la Normandie ou le nord de la France. Cette tendance s’explique notamment par deux étés précédents jugés peu cléments sur le plan météorologique, ce qui dissuade certains vacanciers de s'y rendre à nouveau.

Dans les établissements touristiques du Grand Ouest, les professionnels constatent un recul des séjours d'une semaine, compensé par une légère hausse des courts séjours (2 à 6 nuits). Les réservations de dernière minute restent fréquentes et très dépendantes des prévisions météorologiques du dimanche soir.

Confrontés à une inflation persistante et à des inquiétudes concernant leur pouvoir d’achat, les Français adaptent leurs comportements. Ils réduisent leurs dépenses dans les restaurants, les commerces ou les activités annexes, et sont plus prudents dans la planification de leurs séjours. Les formules « tout compris », jugées plus économiques et prévisibles, rencontrent un succès croissant.

Selon le cabinet Pro tourisme, les prix des hébergements touristiques ont grimpé de 27 % en quatre ans. Dans ce contexte, les territoires proposant des tarifs plus accessibles, comme l’intérieur des terres ou les destinations proches des grandes agglomérations comme l’Eure, la Vienne, l’Ain ou l’Oise, enregistrent une forte progression des recherches, parfois jusqu’à +150 %.

Si les littoraux restent prisés, un rééquilibrage s’opère en faveur des zones rurales et périurbaines. Ces destinations sont non seulement plus abordables, puisque les locations y sont en moyenne 20 à 30 % moins chères que sur la côte, mais elles offrent également un cadre de vie plus agréable.

Ces destinations répondent à une demande croissante de nature, de tranquillité et d’authenticité. La France rurale, longtemps en retrait, bénéficie désormais d’une attractivité renouvelée. Un phénomène accentué par l’essor du télétravail, le besoin de déconnexion et la quête d’expériences plus simples. L’arrière-pays n’est plus perçu comme une alternative de repli, mais comme un véritable choix de qualité.

Sur le plan international, la France reste solidement installée comme première destination mondiale avec 100 millions de touristes étrangers en 2024, devant l’Espagne. Les métropoles touristiques qui accueillent une clientèle étrangère à fort pouvoir d’achat, comme Paris, Cannes, Nice ou les régions viticoles, affichent des perspectives encourageantes.

Les analystes estiment que les Jeux Olympiques 2024 ont amplifié la visibilité de la France sur la scène mondiale, générant un regain d’intérêt pour la capitale et ses alentours. À Paris, la fréquentation touristique devrait rester élevée en 2025 grâce à l’effet post-événementiel.

Entre contraintes économiques, recherche d’ensoleillement et désir de proximité, le tourisme en France est en pleine mutation. Les professionnels s’adaptent à une clientèle plus exigeante, plus mobile et surtout plus attentive à l’équilibre entre plaisir et dépenses. Le paysage touristique français, longtemps polarisé entre le littoral et la montagne, s’enrichit désormais d’une diversité de choix stratégiques, économiques et culturels.


Dix passeurs présumés jugés pour un naufrage meurtrier dans la Manche

Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
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  • Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés
  • La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche

LILLE: Dix hommes, dont huit Afghans, sont jugés à partir de lundi à Lille pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d'une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Parti entre 1H00 et 1H30 du matin dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, le canot, qui transportait en majorité des migrants afghans, avait fait naufrage à quelques kilomètres des côtes anglaises.

Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés.

La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche.

Selon les éléments de l'enquête, alors que les migrants gonflaient le bateau avant le départ, plusieurs ont entendu une détonation, synonyme selon eux de crevaison. Les passeurs leur ont dit de ne pas s'en faire et qu'il s'agissait du seul bateau disponible pour eux.

D'après les témoignages des rescapés, il n'y avait pas assez de gilets de sauvetage pour tout le monde et aucune des personnes décédées n'en portait un. La température était glaciale et la mer très agitée.

Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l'eau à entrer dans l'embarcation, jusqu'à atteindre les genoux des passagers. Paniqués, ils se sont mis debout pour tenter de faire signe à un bateau. Mais le fond du canot, peu solide, a ployé sous leur poids et celui de l'eau, et tous se sont retrouvés à l'eau.

Neuf des prévenus sont jugés, jusqu'à vendredi, pour homicide involontaire par violation d'une obligation de sécurité, deux d'entre eux le sont pour blanchiment, tous pour aide au séjour irrégulier. Huit sont afghans, un syrien, un irakien.

Certains des prévenus sont soupçonnés d'avoir recruté des passeurs et assuré la logistique auprès des passagers, d'autres d'avoir géré l'organisation sur le camp de migrants de Loon-Plage (Nord), où vivaient les migrants avant leur tentative de traversée, toujours selon les éléments de l'enquête. D'autres encore sont jugés pour s'être occupés du transport des migrants vers la plage et de la mise à l'eau du canot, et deux pour avoir collecté une partie des paiements.

Le mineur sénégalais qui pilotait le canot est, lui, inculpé dans le cadre d'une procédure au Royaume-Uni.

Apparu en 2018, le phénomène des traversées de la Manche en petites embarcations est à l'origine de nombreux naufrages, le plus meurtrier ayant coûté la vie à 27 personnes en novembre 2021.

Depuis le début de l'année, au moins 15 migrants sont morts dans la Manche, bras de mer parmi les plus fréquentés du monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. En 2024, 78 étaient morts ainsi, un record.