Préserver le passé en ligne

Archive photographique d’Irak – Le père d’Ayah Wafi, Muafaq Wafi, avec ses amis lors d’un voyage universitaire au barrage de Saddat al-Hindiyah, 1964 (Photo, Fournie)
Archive photographique d’Irak – Le père d’Ayah Wafi, Muafaq Wafi, avec ses amis lors d’un voyage universitaire au barrage de Saddat al-Hindiyah, 1964 (Photo, Fournie)
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Publié le Vendredi 19 février 2021

Préserver le passé en ligne

  • Arab News s'entretient avec les fondateurs de trois plates-formes en ligne dédiées à la préservation des histoires personnelles du monde islamique
  • Pour Sadiya Ahmed, fondatrice de The Archive, le projet a démarré comme un moyen de se connecter avec ses identités multiples

BANGALORE: Née Lady Evelyn Murray en 1867, Zainab Cobbold fut la première aristocrate écossaise à se convertir à l'islam à l'époque victorienne. Elle est devenue la première femme née au Royaume-Uni à effectuer le Hajj, en 1933, après avoir contacté Hafiz Wahba – alors ambassadeur du Royaume du Hedjaz et Najd au Royaume-Uni – qui a écrit au roi Abdelaziz al-Saoud, afin qu’il lui octroie l’autorisation d'effectuer son pèlerinage. 

Zainab Cobbold est décédée à l'âge de 96 ans et a été enterrée sur une colline en Écosse, face à La Mecque. Des versets du Coran ont été gravés sur sa stèle funéraire. 

L'histoire singulière de Zainab Cobbold n'est que l'une des nombreuses disponibles sur The Everyday Muslim Heritage and Archive Initiative, une plate-forme qui relate l'héritage musulman en Grande-Bretagne à travers des photographies, des traditions orales, des films, des objets et des promenades patrimoniales. 

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Archive photographique d’Irak – Le père d’Ayah Wafi avec ses camarades de classe de géologie à l’université de Bagdad dans les années 1960 (Photo, Fournie) 

Pour Sadiya Ahmed, fondatrice de The Archive, le projet a démarré comme un moyen de se connecter avec ses identités multiples. Sadiya veut transmettre son expérience de musulmane en Grande-Bretagne à la prochaine génération, mais aussi mettre en exergue les histoires de la génération précédente. 

Elle est tombée sur de vieilles photos de ses parents dans leur jeunesse, un homme insouciant à Trafalgar Square et une jeune femme près d'un ruisseau à Nairobi, chacun avec ses propres ambitions et rêves, en proie aux pressions culturelles inhérentes à l’émigration vers un nouveau pays. Ce fut pour elle un catalyseur pour préserver l'histoire des personnes figurant sur les Polaroids. 

«Ces photographies sont essentielles parce qu’elles m’ont permis de constater une rupture générationnelle», dit-elle. En échangeant avec d'autres communautés des diasporas, elle a réalisé que son sentiment était partagé. En 2014, elle a donc commencé à fouiller pour trouver des récits d’histoires personnelles. 

Au-delà des histoires que The Archive glane, la plate-forme recèle de nombreuses possibilités de participation communautaire (y compris des expositions et des ressources pédagogiques), et le compte Instagram génère un vif intérêt dans les communautés de la diaspora de deuxième et troisième génération. 

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Le père de Sadiya Ahmed à Trafalgar Square (Photo, Fournie) 

«Les réseaux sociaux ont permis l’accès à beaucoup de connaissances qui, autrement, n’auraient été réservées qu’à certains, comme les universitaires, ou aux espaces culturels où dans lesquels les communautés arabes, sud-asiatiques ou autres ne sont pas habituellement représentées», dit Sadiya Ahmed. 

«Instagram permet aux gens de partager des informations sans retenue», ajoute-t-elle. Si The Archive partage des récits personnels sur les communautés musulmanes de la diaspora, la plate-forme met également en évidence le rôle que ces communautés ont joué dans l'histoire britannique. 

Le parcours patrimonial proposé par le site comprend une visite autoguidée des plus anciens cimetières musulmans du Surrey, où reposent des soldats musulmans de la Seconde Guerre mondiale et d'éminents penseurs musulmans. «C’est pourquoi il est important pour nous de documenter nos expériences et de nous les approprier», souligne Sadiya. 

Sur Gulf South Asia, un compte Instagram populaire sur l’histoire et les récits personnels des Sud-Asiatiques dans le Golfe et des natifs du Golfe en Asie du Sud, Ismail Noor écrit: «Je suis né à Dubaï et j'y ai vécu pendant quelques années, du coup je m’y sentais chez moi. Et de Karachi, où j’ai vécu, j’ai amassé des souvenirs.» 

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Une photo partagée sur Gulf South Asia par Ismail Noor (Photo, Fournie) 

Ismail se souvient des vacances d'été passées à Dubaï dans les rues derrière Deira Tower. Le récit comprend également des histoires comme celle de l'entrepreneur sindhi Rao Sahib Jashanmal, qui a ouvert son premier magasin sur la place Safaat au Koweït en 1934. Aujourd'hui, le groupe Jashanmal est géré par la quatrième génération de la famille et possède des enseignes dans tout le Golfe. 

Pour Ayesha Saldanha, fondatrice de Gulf South Asia, la motivation pour relater des récits personnels est la même que celle de Sadiya Ahmed avec The Archive. «Mon grand-père a travaillé dans le Golfe presque toute sa vie. D'abord à Mascate, puis à Doha. Mais je n’ai pas beaucoup réfléchi à sa trajectoire avant de déménager à Bahreïn en 2001», explique-t-elle. 

Elle y a vécu douze ans, période pendant laquelle l'écrivaine et traductrice arabe s'est beaucoup intéressée à l'histoire du Golfe, en particulier aux liens entre le Golfe et l'Asie du Sud. «J’ai longtemps voulu partager ce que j'ai trouvé sur les relations entre le Golfe et l'Asie du Sud – dans des livres, des articles universitaires et des archives – dans un format non académique facilement accessible», dit-elle. 

Ayesha veut également inviter les gens à partager leurs histoires, et un compte Instagram semble le meilleur moyen de combiner l'historique et le personnel. «Je pense qu'Instagram est un excellent moyen de partager des histoires, avec de petits détails qui ne peuvent pas se trouver dans des articles de journaux ou des articles universitaires. Ce sont ces détails qui nous touchent et nous aident à nous connecter aux expériences d’autres personnes», précise-t-elle. 

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Un mariage à Hyderabad Deccan en 1958, de The Everyday Muslim Heritage and Archive Initiative (Photo, Fournie) 

Ayesha n’avait pas imaginé que la jeune génération de Sud-Asiatiques qui a grandi dans le Golfe serait aussi heureuse de partager ses histoires avec un public plus large. «On n’a pas accordé beaucoup d’attention à ces récits auparavant», indique-t-elle. 

Sur le site Web Iraq Photo Archive et sur le compte Instagram, un abonné dénommé Al-Mansour partage une photographie floue, mais la joie des personnes sur la photo est évidente. La légende dit: «Mes grands-parents et ma tante dansent à la réception de mariage de mes parents. Bagdad, 1978.» Ayah Wafi partage une photo sépia de son père Muafaq Wafi avec ses amis lors d'un voyage universitaire au barrage de Saddat al-Hindiyah en 1964. 

Les archives photographiques irakiennes sont de simples souvenirs de la vie d'avant les années 1980 – passer du temps au bord du lac ou se remémorer les relations avec les amis et la famille – explique le fondateur irlando-irakien, Basil Al-Rawi. 

Il explique qu'avoir sa plate-forme sur Instagram attire un public plus jeune, ce qui génère un dialogue intergénérationnel intéressant. Son projet comprend également des histoires orales, des archives photographiques de bâtiments et des récits dans un environnement de réalité virtuelle. 

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Des membres du Walthamstow Asian Center de Londres lors d'un voyage à Margate dans le Kent (Photo, Fournie) 

Pour Basil al-Rawi, l'idée des archives photographiques irakiennes est venue d'un projet de recherche de doctorat qui utilise des photographies et des films d'archives comme point de départ pour créer une œuvre d'art immersive qui ravive les souvenirs de la diaspora irakienne. Le seul lien qu’il entretient toutefois avec la culture irakienne provient de son père. 

«Mon père possédait des albums photo de l'époque où il vivait en Irak. Alors que je grandissais en Occident dans les années 1980 et 1990, il y a eu trois conflits majeurs en Irak», souligne Basil. «L’image du pays – telle que présentée dans les médias – était dominée par des conflits et des traumatismes. Mais ces photographies que je regardais évoquaient quelque chose de très différent.» 

Écouter son père parler de son enfance en Irak et de sa ville natale a montré à Basil al-Rawi la dimension humaine du pays au quotidien. 

Les raisons qui l’incitent à continuer à développer son projet pourraient également s'appliquer à Ayesha et Sadiya: «C'est une plate-forme pour des gens comme moi, qui éprouvent le désir de se connecter à une culture qui ne leur appartient plus», conclut-il. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cate Blanchett sera à l’honneur au Festival du film d’El Gouna

Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
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  • L’actrice australienne sera l’invitée d’honneur du festival égyptien et recevra le Champion of Humanity Award pour son engagement humanitaire auprès des réfugiés en tant qu’ambassadrice du HCR
  • Reconnue pour ses rôles marquants au cinéma et son implication sur scène, Blanchett est aussi saluée pour son action sur le terrain dans des camps de réfugiés, incarnant la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité

DUBAÏ : L’actrice et productrice australienne Cate Blanchett sera mise à l’honneur lors de la 8e édition du Festival du film d’El Gouna, en Égypte, qui se tiendra du 16 au 24 octobre.

Elle sera l’invitée d’honneur de cette édition et recevra le Champion of Humanity Award (Prix de la Championne de l’Humanité).

« De ses rôles emblématiques dans Elizabeth, Blue Jasmine et TÁR, à ses collaborations remarquables avec les plus grands réalisateurs, Cate Blanchett a laissé une empreinte indélébile sur le cinéma mondial », a publié le festival sur Instagram.

« Au-delà de son art, elle continue de défendre des causes humanitaires urgentes en tant qu’ambassadrice de bonne volonté mondiale pour le HCR, reflétant ainsi la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité », ajoute le communiqué. « Pour saluer son engagement en faveur des réfugiés et des personnes déplacées de force, Cate Blanchett recevra le Champion of Humanity Award du Festival du film d’El Gouna. »

Cate Blanchett est également connue pour son travail sur scène, ayant été co-directrice artistique de la Sydney Theatre Company. Elle est aussi cofondatrice de Dirty Films, une société de production à l’origine de nombreux films et séries récompensés.

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Depuis 2016, elle occupe le rôle d’ambassadrice de bonne volonté pour le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. À ce titre, elle utilise sa notoriété pour sensibiliser à la cause des réfugiés et encourager le soutien international. Elle a visité des camps de réfugiés et des communautés hôtes dans des pays comme la Jordanie, le Liban, le Bangladesh, le Soudan du Sud, le Niger et le Brésil.

En 2018, elle a reçu le Crystal Award lors du Forum économique mondial en reconnaissance de son engagement humanitaire.

Amr Mansi, fondateur et directeur exécutif du Festival d’El Gouna, a déclaré : « C’est un immense honneur d’accueillir une artiste du calibre de Cate Blanchett. Son talent exceptionnel fascine le public depuis des décennies, et son engagement humanitaire à travers le HCR est véritablement inspirant.

Ce partenariat avec le HCR et la Fondation Sawiris, ainsi que sa venue, illustrent parfaitement la mission essentielle de notre festival : utiliser la force du cinéma pour promouvoir un changement positif et soutenir l’humanité. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Quatre chanteuses pour une diva: Céline Dion au coeur d'un nouveau spectacle hommage

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.  Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable. Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
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  • Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise
  • Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings

PARIS: Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise.

"Il y a une vraie attente de se retrouver tous ensemble, de chanter, de danser sur les chansons qu'on connaît. Et je pense que Céline, elle incarne ça", s'enthousiasme Erick Benzi, aux manettes de ce "tribute", ou spectacle hommage, un format qui rencontre un vif succès en France comme à l'étranger.

Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings.

"D'abord, est-ce qu'on est capable de chanter +All by myself+ ? Il y a des chansons comme ça qui sont des espèces de couperets", lance Benzi, en référence au standard d'Eric Carmen repris par Céline Dion en 1996.

Quatre chanteuses ont été sélectionnées pour interpréter des tubes en français et en anglais, tels que "On ne change pas", "I'm alive" ou "My heart will go on", le thème du "Titanic" de James Cameron. Catherine Pearson - chanteuse québecoise qui officie déjà dans le spectacle "Passion Céline" au Canada -, Magali Ponsada, Chiara Nova et Virginie Rohart unissent leurs voix, aux ressemblances troublantes avec celle de leur idole.

Plutôt que de faire incarner la star par une seule artiste, il a préféré opter pour "le fun d'une soirée" où "on raconte sa vie musicale" comme "un groupe de fans", explique le directeur de ce show produit par Richard Walter, l'un des spécialistes des "tributes" (Queen, Pink Floyd).

"Populaire" 

"Je connais bien Céline, parce que j'ai fait quatre albums avec elle, donc je sais un peu comment raconter cette histoire-là sans la trahir, sans mettre quoi que ce soit en péril", assure Erick Benzi, qui a notamment œuvré sur son album culte "D'Eux", avec Jean-Jacques Goldman.

Mais "il faut être bien conscient qu'on ne peut pas remplacer Céline: ce n'est pas qu'une des cinq meilleures chanteuses du monde - déjà ça, c'est difficile à trouver - mais c'est aussi une icône de mode, un conte de fées", s'exalte celui qui fut aussi proche de son mari et mentor René Angélil, décédé en 2016.

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.

Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf.

L'amour du public tient en partie à sa musique, "à la fois très exigeante au niveau vocal et en même temps très populaire", relève Erick Benzi.

"Tribute to Céline Dion", "Entre-D'eux", "Destin": les spectacles-hommages à la star sont légion, portés par un répertoire qui reste une valeur sûre et la demande d'un public jamais rassasié.

D'autant que son éventuel retour, en concert ou à travers un nouvel album studio, alimente les rumeurs mais reste hypothétique à ce stade.

Les fans se consolent avec l'anniversaire de l'album "D'eux", sorti il y a 30 ans avec des chansons ("Pour que tu m'aimes encore", "Je sais pas") écrites par Goldman et devenues cultes. Il est encore le disque francophone le plus vendu au monde, à environ 10 millions d'exemplaires.

"Quand je serai plus là", déclarait la chanteuse de 57 ans dans un documentaire diffusé fin août sur M6, "je pense sincèrement qu'il sera encore joué et qu'il sera encore chanté".

 


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.