Les inondations provoquent de plus en plus de drames au Maroc

Services d'urgence sur le site d'un atelier textile souterrain illégal qui a été inondé après de fortes pluies dans la ville marocaine de Tanger le 8 février 2021. (AFP
Services d'urgence sur le site d'un atelier textile souterrain illégal qui a été inondé après de fortes pluies dans la ville marocaine de Tanger le 8 février 2021. (AFP
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Publié le Vendredi 19 février 2021

Les inondations provoquent de plus en plus de drames au Maroc

  • 28 personnes sont mortes noyées dans une usine de textile située dans le sous-sol d’une villa à Tanger. En 2014, les inondations de Guelmim et Sidi Ifni avaient coûté la vie à 47 personnes
  • L’État est interpellé sur la nécessité de disposer d’une politique publique clairement établie pour se protéger contre les effets des catastrophes naturelles

CASABLANCA : Les dernières précipitations au Maroc en ce début d’année ont été très bien accueillies par les agriculteurs marocains. Des pluies salvatrices pour un secteur agricole stratégique pour l’économie du pays, puisqu’il est le premier contributeur du produit intérieur brut du pays (14%), et employant quatre millions de Marocains.

Ces fortes pluies ont contribué à une augmentation des retenues de barrages, dont le taux de remplissage a dépassé 46%, une aubaine pour un pays dont le stress hydrique ne cesse de s’accentuer, surtout dans la région du sud. De même, après deux années de sècheresse, l’économie marocaine avait besoin de ces précipitations pour limiter les dégâts après une année 2020 en berne.

Des maisons effondrées à Casablanca : 4 morts

Toutefois, ce que les Marocains redoutaient cette année est arrivé. Les fortes pluies ont entraîné des inondations dans plusieurs régions du pays, provoquant des dégâts matériels et humains importants. Un phénomène qui se répète après chaque fortes précipitations, à cause essentiellement du changement climatique, mais aussi à certaines infrastructures vétustes.

Au début de janvier 2021, les inondations ayant frappé Casablanca, la capitale économique du pays, ont engendré d’importants dégâts: des commerces, des maisons et des voitures inondées, des routes bloquées et des maisons se sont effondrées, causant la mort de 4 personnes. Sur les réseaux sociaux, les Casablancais ont manifesté leur colère face à l’inefficacité des infrastructures d’assainissement de la ville. Le maire de Casablanca, Abdelaziz el-Omari, et le gestionnaire délégué chargé de l’assainissement de la ville, Lydec, se rejettent la responsabilité de ces incidents.

28 morts noyés dans une usine de textile à Tanger

Au nord du royaume, à Tanger, c’est la même histoire. Un mois après l’incident de Casablanca, les inondations survenues dans la ville du détroit ont causé la mort de 28 personnes, noyées dans une usine de textile située dans le sous-sol d’une villa d’un quartier résidentiel. Le propriétaire de l’usine a été placé en prison le 17 février 2021, en attendant l’achèvement des procédures d’enquête. Il sera poursuivi pour homicide et blessures involontaires et violations du Code de travail. Plusieurs personnes ont toutefois regretté que le propriétaire soit le bouc émissaire dans cette affaire, pointant du doigt la responsabilité des autorités locales et le ministère du Travail marocain.

Des dizaines de milliers d’usines dites «clandestines» pullulent dans le pays, au mépris de toutes les règles de sécurité au travail, au vu et au su des autorités et des inspecteurs du travail. La corruption et les autorisations octroyées de manière frauduleuse seraient la cause de l’accentuation de ces activités «informelles».

Crue d’un oued à Errachidia en 2019 : 17 morts

Comme Casablanca et Tanger, d’autres villes ont vécu des drames à cause des inondations ces dernières années. En 2019, un autocar s’était renversé à cause de la crue d’un oued à Errachidia, une ville située dans le sud-est du Maroc, faisant 17 morts et 29 blessés. En 2014, les deux villes de Guelmim et Sidi Ifni ont subi des inondations exceptionnelles à cause de crues d’oueds de la région. Des inondations qui ont eu de lourdes conséquences : 47 personnes ont perdu la vie et les dommages ont été évalués à plus de 600 millions d’euros.

Drame de Guelmim et Sidi Ifni : Plusieurs dysfonctionnements relevés par Zurich

À l’époque, l’assureur Zurich avait mené une étude approfondie sur les causes de ce drame. Il en ressort plusieurs dysfonctionnements. «Les systèmes d’alerte précoce, les alertes météo, les protocoles et les informations étaient très peu adaptés aux besoins. De même, le processus d’alerte en place se contente de fournir des informations. On a également observé un manque de ressources du service de protection civile, une absence d’infrastructures essentielles et une urbanisation irraisonnée qui a aggravé le problème. Les équipes chargées de l’intervention au niveau local sont mal préparées et les réseaux de drainage dans les zones urbanisées n’ont pas fonctionné», soulignent les experts de Zurich.

Un constat alarmant qui interpelle l’État sur la nécessité de disposer d’une politique publique clairement établie pour se protéger contre les effets des catastrophes naturelles. Le Maroc a enregistré plus d’une quarantaine d’épisodes d’inondations de 1951 à aujourd’hui. À cause du changement climatique et de la vétusté des infrastructures, les prochaines inondations risquent d’être plus dévastatrices.

 

 

 


Israël: des élus favorables à une loi instaurant la peine de mort pour les «terroristes»

 La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
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  • Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative
  • La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture

JERUSALEM: La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir.

La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture.

Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative.

Dans une note explicative de la commission, il est indiqué que "son objectif est de couper le terrorisme à sa racine et de créer une forte dissuasion".

Le texte propose qu'un "terroriste reconnu coupable de meurtre motivé par le racisme ou la haine (...) soit condamné à la peine de mort - de manière obligatoire", ajoutant que cette peine serait "non optionnelle".

La proposition de loi a été présentée par une élue du parti Otzma Yehudit (Force Juive) d'Itamar Ben Gvir.

Ce dernier a menacé de cesser de voter avec la coalition de droite de Benjamin Netanyahu si ce projet de loi n'était pas soumis à un vote parlementaire d'ici le 9 novembre.

"Tout terroriste qui se prépare à commettre un meurtre doit savoir qu'il n'y a qu'une seule punition: la peine de mort", a dit le ministre lundi dans un communiqué.

M. Ben Gvir avait publié vendredi une vidéo de lui-même debout devant une rangée de prisonniers palestiniens allongés face contre terre, les mains attachées dans le dos, dans laquelle il a appelé à la peine de mort.

Dans un communiqué, le Hamas a réagi lundi soir en affirmant que l'initiative de la commission "incarne le visage fasciste hideux de l'occupation sioniste illégitime et constitue une violation flagrante du droit international".

"Nous appelons les Nations unies, la communauté internationale et les organisations pertinentes des droits de l'Homme et humanitaires à prendre des mesures immédiates pour arrêter ce crime brutal", a ajouté le mouvement islamiste palestinien.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des expatriés, basé à Ramallah, a également dénoncé cette décision, la qualifiant de "nouvelle forme d'extrémisme israélien croissant et de criminalité contre le peuple palestinien".

"C'est une étape dangereuse visant à poursuivre le génocide et le nettoyage ethnique sous le couvert de la légitimité", a ajouté le ministère.


Frappes israéliennes sur le sud du Liban: deux morts 

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
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  • Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé
  • Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani

BEYROUTH: Des frappes israéliennes sur le sud du Liban ont tué lundi deux personnes et blessé sept autres, a indiqué le ministère libanais de la Santé, au lendemain de la menace d'Israël d'intensifier ses attaques contre le Hezbollah pro-iranien.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du Hezbollah. Et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé dimanche le Hezbollah de tenter de se "réarmer".

Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé.

Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani.

Sur place, un photographe de l'AFP a vu des pompiers tenter d'éteindre l'incendie de la voiture visée qui s'est propagé à d'autres véhicules à proximité. Des ouvriers ramassaient les bris de verre des devantures de commerces endommagées, a-t-il également constaté.

Une autre frappe sur un village de la région de Bint Jbeil a fait un mort, selon le ministère de la Santé.

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah.

Des centaines de personnes ont participé à leurs funérailles dimanche dans la ville de Nabatiyé, scandant "Mort à Israël".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth, mais il demeure financièrement résilient et armé.

Les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, ce que le Hezbollah refuse.

"Nous attendons du gouvernement libanais qu'il fasse ce qu'il s'est engagé à faire, c'est-à-dire désarmer le Hezbollah, mais il est clair que nous exercerons notre droit à l'autodéfense comme convenu dans les termes du cessez-le-feu", avait averti le Premier ministre israélien dimanche.


La Turquie mobilise ses partenaires musulmans autour de Gaza

La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
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  • Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël
  • "Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens

ISTANBUL: La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien.

Les ministres de ces sept pays (Turquie, Arabie saoudite, Qatar, Emirats arabes unis, Jordanie, Pakistan et Indonésie), tous membres de l'organisation de la coopération islamique (OCI), avaient été reçus par Donald Trump fin septembre à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, avant la présentation du plan de paix américain six jours plus tard.

Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre, alors que "le Hamas semble déterminé" à respecter l'accord, estime-t-il.

"Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens.

En amont de cette réunion, le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a reçu samedi une délégation du bureau politique du Hamas emmenée par Khalil al-Hayya, le négociateur en chef du mouvement islamiste palestinien.

Selon des responsables du ministère des Affaires étrangères, M. Fidan doit appeler à la mise en place de mécanismes permettant aux Palestiniens d'assurer la sécurité et la gouvernance de Gaza.

"Agir avec prudence" 

"Nous devons mettre fin au massacre à Gaza. Un cessez-le-feu à lui seul ne suffit pas", a insisté M. Fidan lors d'un forum à Istanbul.

"Nous devons reconnaître que Gaza doit être gouvernée par les Palestiniens et agir avec prudence", a encore souligné le ministre turc, plaidant de nouveau pour une solution à deux Etats.

Le chef de la diplomatie turque accuse Israël de chercher des prétextes pour rompre le cessez-le-feu.

Mais les efforts d'Ankara, qui multiplie les contacts diplomatiques avec les pays de la région et cherche à infléchir la position pro-israélienne des Etats-Unis, sont vus d'un mauvais œil par Israël qui juge Ankara trop proche du Hamas.

Les dirigeants israéliens ont exprimé à plusieurs reprises leur refus de voir la Turquie participer à la force internationale de stabilisation à Gaza.

En vertu du plan de Donald Trump, sur lequel est basé l'accord de cessez-le-feu, cette force de stabilisation, formée principalement de troupes de pays arabes et musulmans, doit se déployer à Gaza à mesure que l'armée israélienne s'en retirera.

Seuls des pays jugés "impartiaux" pourront rejoindre cette force, a cependant prévenu le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

Autre signe de la méfiance du gouvernement israélien : une équipe de secouristes turcs dépêchée pour participer à la recherche de corps, y compris israéliens, dans les ruines de Gaza, attendait toujours en fin de semaine dernière le feu vert israélien pour entrer dans le territoire palestinien, selon Ankara.