Drame dans un atelier clandestin au Maroc : des questions sans réponse

Les services d’urgence devant le site de l’atelier textile souterrain illégal qui a été inondé après les fortes pluies enregistrées dans la ville marocaine de Tanger le 8 février 2021. Au moins 28 personnes ont trouvé la mort. (AFP)
Les services d’urgence devant le site de l’atelier textile souterrain illégal qui a été inondé après les fortes pluies enregistrées dans la ville marocaine de Tanger le 8 février 2021. Au moins 28 personnes ont trouvé la mort. (AFP)
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Publié le Jeudi 11 février 2021

Drame dans un atelier clandestin au Maroc : des questions sans réponse

  • Les interrogations sont nombreuses au Maroc mercredi, deux jours après la mort de 28 personnes dans l'inondation d'un atelier de textile clandestin, à Tanger (nord)
  • L'affaire a suscité une vague d'indignation sur les conditions de travail au Maroc, relançant un vieux débat sur les failles du secteur informel, qui représente un tiers du PIB du pays, selon un récent rapport de la Banque centrale

Tanger, Maroc : Quel degré d'illégalité? Quelles conditions de travail et de sécurité? Qui savait? Quel poids pour ce secteur informel? Les interrogations sont nombreuses au Maroc mercredi, deux jours après la mort de 28 personnes dans l'inondation d'un atelier de textile clandestin, à Tanger (nord).

L'affaire a suscité une vague d'indignation sur les conditions de travail au Maroc, relançant un vieux débat sur les failles du secteur informel, qui représente un tiers du PIB du pays, selon un récent rapport de la Banque centrale, et sur la tolérance des autorités face au non-respect des lois.

Le seul communiqué officiel fait état d'une «unité clandestine de textile» mais le statut de l'atelier de confection situé au sous-sol d'une résidence privée d'un quartier du sud-est de la ville portuaire  «reste à vérifier», a indiqué à l'AFP une source au sein de la police.

Le propriétaire «est toujours en réanimation à l'hôpital et sera entendu quand son état le permettra», selon cette source.

«La société est en règle. Il paie ses impôts et les employés sont déclarés», a assuré sa soeur dans une vidéo diffusée sur Youtube. Selon elle, tout est fait «pour dédouaner» l'Etat et la société d'assainissement de la ville de leurs «responsabilités», l'inondation provoquée par des pluies torrentielles n'ayant pas déclenché le système de pompage dédié. 

«Cette société dispose d'un registre de commerce, elle est tout à fait en règle», a confié à l'AFP un représentant local de l'Association marocaine des industries textile. Parlant sous couvert d'anonymat, il pointe lui aussi «l'infrastructure défaillante» en souhaitant que l'on «demande des comptes aux services d'assainissement».

Selon lui, «ces ateliers de proximité existent par centaines à Tanger et font vivre des milliers de familles». «Je n'imagine pas qu'ils soient tous dans l'illégalité puisqu'ils travaillent pour des grandes marques internationales», affirme-t-il.

«Ils sont en règle sauf qu'ils ne respectent pas les mesures de sécurité, mais ce n'est pas de leur faute», résume Abdelatif Saydi, technicien dans une unité de lavage de vêtements. 

«S'ils ne sont pas autorisés, on peut considérer que c'est un crime, mais c'est aussi un crime s'ils sont autorisés parce qu'ils ne respectent pas les conditions nécessaires à la production industrielle et ne se trouvent pas en zone industrielle», estime pour sa part Abdelaziz Janati, un avocat militant pour les droits humains, dans un entretien avec l'AFP.

«Exploitation»

Le syndicat CDT a dénoncé «la prolifération d'unités de production illégales» à Tanger, «l'exploitation des ouvriers» et «l'absence de conditions de travail adéquates» dans un communiqué publié mardi.

Selon une étude publiée en 2018 par la Confédération patronale marocaine (CGEM), plus de la moitié (54%) de la production du secteur «textile et cuir» du Maroc provient d'unités «informelles», incluant des unités de production «ne répondant pas aux normes légales». 

Conditions précaires, salaires très bas, horaires harassants, normes de sécurité discutables... les pratiques du secteur textile ont été épinglées par différents rapports. 

En 2012, l'ONG espagnole Setem avait lancé une campagne «Habits propres» contre les marques espagnoles qui sous-traitaient à l'époque à Tanger, comme Mango, Cortefiel, El Corte Inglés ou les nombreuses filiales du groupe Inditex.

La télévision nationale marocaine y a même consacré un reportage diffusé en 2019: «90% de ces usines travaillent dans l'illégalité. Ils louent des caves dans des quartiers résidentiels, 120m² avec une quarantaine d'ouvriers non déclarés, sans protection incendie, ni assurance», y assurait un opérateur du secteur textile.  

L'Observatoire du nord des droits humains, une ONG locale, affirme pour sa part avoir constaté à Tanger «l'existence de plusieurs ateliers situés dans des sous-sols de maisons ne respectant pas les normes de sécurité, même pendant la pandémie de coronavirus». 

Lundi, les eaux ont subitement submergé l'atelier sous-terrain, «les victimes se sont retrouvées coincées sans aucune issue de secours» et sont «mortes noyées», selon le commandant régional de la protection civile.

La résidence fait partie d'un «lotissement construit près d'un oued (rivière) ce qui est interdit» car c'est une zone inondable, et son permis de construire ne prévoyait pas de sous-sol, selon Ahmed Ettalhi, président de la commission de l'Urbanisme cité par le site Media24. 


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com