Au Royaume-Uni, la galère d'étudiants étrangers appauvris par la pandémie

Dans cette photo, un piéton portant un masque facial passe devant une boutique de souvenirs à volets sur Oxford Street, au centre de Londres. (Photo, AFP/Archives)
Dans cette photo, un piéton portant un masque facial passe devant une boutique de souvenirs à volets sur Oxford Street, au centre de Londres. (Photo, AFP/Archives)
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Publié le Samedi 20 février 2021

Au Royaume-Uni, la galère d'étudiants étrangers appauvris par la pandémie

  • Malgré la pluie, des dizaines de jeunes s'agglutinent devant le petit local de l'association Newham Community Project pour récupérer du riz, quelques légumes et autres denrées alimentaires
  • Destination très prisée des étudiants étrangers, le Royaume-Uni est le pays d'Europe le plus endeuillé par la pandémie avec environ 120 000 morts

LONDRES : « C'est dur d'acheter de la nourriture, les prix sont tellement plus élevés qu'en Inde » : sans travail ni aide de l'Etat, les jeunes étudiants étrangers venus, comme Jay Patel, au Royaume-Uni réaliser leurs rêves s'y trouvent plongés dans la pauvreté à cause de la pandémie.

Malgré la pluie, des dizaines de jeunes comme lui, capuches sur la tête et cabas à la main, s'agglutinent devant le petit local de l'association Newham Community Project, à l'Est de Londres, pour récupérer du riz, quelques légumes et autres denrées alimentaires.

« La condition pour que je vienne au Royaume-Uni, c'était que je ne demande pas d'argent à mes parents une fois sur place », confie Jay Patel, 19 ans, étudiant à l'université de Greenwich. « Je n'ai pas parlé à mon père de ma situation car la pandémie, c'est dur pour eux aussi ».

Sans l'aide de cette banque alimentaire, qui effectue des distributions trois soirs par semaine, « cela serait difficile » pour lui et ses colocataires, entre les frais d'université très élevés et le coût de la vie à Londres: « On serait sans doute affamés ».

« Je suis vraiment arrivé au mauvais moment », soupire-t-il.

Destination très prisée des étudiants étrangers, le Royaume-Uni est le pays d'Europe le plus endeuillé par la pandémie (environ 120 000 morts), mais aussi celui ayant subi la plus forte crise économique. L'Angleterre est soumise depuis le début de l'année à son troisième confinement, rendant quasi impossible de trouver un job étudiant.

« Besoin énorme »

Malgré le froid et la pluie, la queue devant le local atteint 300 mètres de 19h00 à 23h00. Les bénévoles saluent les habitués.

A l'intérieur, ils s'affairent pour servir au plus vite les étudiants, se lançant les paquets de riz à la volée. Au sol, des centaines de sacs de nourriture, soigneusement préparés à l'avance, proposent de quoi confectionner des repas végétariens ou hallal. 

Cette association ultra-locale, ancrée dans la communauté indienne de l'est londonien, a commencé ses distributions lors du premier confinement, quand a commencé le Ramadan. « Au début, on distribuait 20 colis par jour », explique Elyas Ismail, son dirigeant. « En trois semaines, on est passé à plus de 800 étudiants ! »

« Le besoin est énorme. On fait ça depuis dix mois maintenant et leur nombre ne cesse d'augmenter », a-t-il ajouté, estimant subvenir désormais aux besoins d'environ 2.000 foyers par semaine, parfois des colocations où s'entassent une quinzaine d'étudiants, les loyers étant très élevés à Londres.

Les plus touchés par la crise sont les jeunes non-européens, qui étaient, selon l'Agence statistique de l’Éducation supérieure, plus de 400 000 à venir en 2020, principalement de Chine ou d'Inde.

Dans le quartier de Newham, 99% de ceux qui viennent chercher à manger sont Indiens : de « pauvres étudiants » dont « les parents ont parfois dû vendre les bijoux » de famille pour les faire partir, se désole Elias.

« A cause de leur type de visa, ils n'ont pas accès aux aides financières du gouvernement ou des universités », renchérit Aamena Ismail, bénévole de 21 ans, qui estime que "le gouvernement doit faire quelque chose contre cette politique injuste".

« C'est vraiment un crève-cœur. Ils sont venus avec leurs espoirs d'une meilleure vie et soudain, la Covid est arrivé et a tout détruit », ajoute-t-elle.

« Rêves » brisés

C'est un peu le sentiment d'Alpef Shaik, 23 ans, venu au Royaume-Uni réaliser le « rêve » de ses parents qu'il « reçoive la vraie éducation » qu'eux n'ont jamais eue.

Six mois après son arrivée, le confinement est arrivé. « Depuis tout va de mal en pis », explique l'étudiant en master à l'université d'East London.

Entre le manque d'argent, l'absence de vie sociale et les cours en ligne, « cela ne vaut pas le coup » de venir étudier en ce moment au Royaume-Uni, estime-t-il: « Je paye pour une Rolls Royce, et je reçois une vieille Toyota basique ».

Mohammed Ahmed, 25 ans, vient lui se ravitailler depuis trois mois. Il a suivi sa femme, qui étudie à la BPP University.

« Nous avions beaucoup d'attentes en venant vivre au Royaume-Uni, et à cause de la pandémie, elles ont été déçues », soupire-t-il. « Si cela continue, on devra rentrer au pays. On ne peut pas survivre comme ça ».


L'UE promet 88 millions d'euros en faveur de l'Autorité palestinienne

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  • "Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica
  • Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël

BRUXELLES: Les pays de l'Union européenne vont verser quelque 88 millions d'euros pour aider l'Autorité palestinienne, pressée de se réformer par les Européens, soucieux de son rôle futur dans le cadre du plan Trump pour la région.

"Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica, à l'issue d'une conférence des donateurs à Bruxelles.

Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël.

"Aujourd'hui, nous avons présenté les progrès réalisés dans le cadre de notre programme de réforme nationale, qui est mis en œuvre, pas seulement promis, mais mis en œuvre et en avance sur le calendrier, ce qui a été reconnu par nos partenaires", a indiqué de son côté le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa.

Et cela "en dépit d'un environnement défavorable", a-t-il ajouté, accusant Israël de chercher "à affaiblir l'Autorité palestinienne ainsi que sa capacité à fonctionner".

Mme Suica a réitéré sur ce point les appels lancés par l'Union européenne pour qu'Israël accepte de libérer les recettes fiscales dues à l'Autorité palestinienne, indispensables à son fonctionnement.

"Cela a été dit par tous les participants", a-t-elle assuré.

Concernant Gaza, M. Mustafa a assuré que l'Autorité palestinienne avait un plan, soutenu par les pays arabes pour sa reconstruction. "Nous gouvernerons, nous réformerons et nous dirigerons la reconstruction de Gaza", a-t-il assuré.

L'Union européenne est le principal soutien financier de l'Autorité palestinienne. Elle conditionne toutefois le versement futur de cette aide à des réformes, qu'elle juge indispensables pour que cette Autorité soit en mesure de jouer pleinement son rôle dans le cadre de la solution à deux États, israélien et palestinien, que les Européens défendent depuis des années.

"Tout notre soutien à l'Autorité palestinienne est lié aux efforts pour poursuivre l'agenda des réformes", a rappelé Mme Suica.


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
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  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
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  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.