César: «Josep» ou l'hommage au dessinateur antifranquiste Josep Bartoli

«J'ai voulu m'emparer de la vie de Josep pour lui rendre hommage et le faire connaître au grand public, tout en rendant hommage au dessin parce que c'est aussi ce qui nous lie tous les deux», explique Aurel (Photo, AFP).
«J'ai voulu m'emparer de la vie de Josep pour lui rendre hommage et le faire connaître au grand public, tout en rendant hommage au dessin parce que c'est aussi ce qui nous lie tous les deux», explique Aurel (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 20 février 2021

César: «Josep» ou l'hommage au dessinateur antifranquiste Josep Bartoli

  • «Josep», réalisé par Aurel, connu pour ses dessins de presse dans le quotidien Le Monde et l'hebdomadaire Le Canard Enchaîné, pourrait bien rafler le 12 mars, le César du meilleur film d'animation
  • Une «success story» inattendue et à laquelle le premier intéressé à encore du mal à croire: «Si on m'avait dit que le film connaitrait ce destin, je n'y aurais sans doute pas cru. Je suis très touché»

PARIS: C’est l'histoire d'une fascination pour une vie et un trait: avec «Josep», son premier long-métrage en lice aux César, Aurel rend hommage au dessinateur antifranquiste oublié Josep Bartoli et au dessin, art qui «nous lie tous les deux», dit-il.

Il y a d'abord eu le label Cannes 2020, puis, une fois en salles, le succès public et, enfin, le succès critique avec l'obtention de plusieurs prix dont le prestigieux Louis-Delluc, dans la catégorie du meilleur premier film. 

Sorti en DVD mercredi et disponible en VoD, «Josep», réalisé par Aurel, nom de plume du dessinateur Aurélien Froment, 40 ans, connu pour ses dessins de presse dans le quotidien Le Monde et l'hebdomadaire Le Canard Enchaîné, pourrait bien rafler le 12 mars, le César du meilleur film d'animation. 

Une «success story» inattendue et à laquelle le premier intéressé à encore du mal à croire: «Si on m'avait dit que le film connaitrait ce destin, je n'y aurais sans doute pas cru. Je suis très touché», dit-il lors d'un entretien.

«Film dessiné»

Écrit par Jean-Louis Milesi, scénariste fétiche de Robert Guédiguian, Josep, qui évoque la Retirada, l'exode, en 1939, par les Pyrénées de près d'un demi-million Républicains espagnols fuyant le franquisme, est avant tout un témoignage de l'amour qu'Aurel porte au dessin.

Le film raconte cet épisode peu connu de l'Histoire à travers le destin deux hommes qui vont se lier d'amitié: le dessinateur catalan Josep Bartoli (1910-1995) et Serge (personnage de fiction), un gendarme français. 

La violence de tous les instants, la faim, le racisme, les humiliations: le film jette une lumière crue sur les camps français dans lesquels survivaient les réfugiés espagnols, parmi lesquels Josep Bartoli.

«J'ai voulu m'emparer de la vie de Josep pour lui rendre hommage et le faire connaître au grand public, tout en rendant hommage au dessin parce que c'est aussi ce qui nous lie tous les deux», explique Aurel, qui raconte s'être «laissé porter par la fascination pour son trait et sa vie».  

Pensé «comme une enquête journalistique», le film, qui reste une fiction, s'est nourri de plusieurs sources documentaires dont les dessins de Josep Bartoli ainsi que du témoignage de sa veuve et de son neveu. 

Sur la forme, le film fait place au dessin avec des séquences volontairement peu animées. «Plus qu'un film d'animation, ce que je voulais, c'était de réaliser un film dessiné», souligne-t-il.

«Stimuler l'imaginaire»

Porter haut et fort le dessin en l'imposant comme un genre à part entière est une obsession pour celui qui «dessine depuis qu'(il) sait tenir un crayon». Plus connu sous sa casquette de dessinateur de presse, il s'est aussi essayé aux BD-reportages, dont celles, consacrées aux migrants, sont rassemblées dans l'album «Clandestino» paru en 2014.

«La grande force du dessin et de l'art graphique en général c'est qu'il stimule l’imaginaire et suggère l'indicible. L'évocation et la simplicité du trait permettent de raconter le monde dans sa complexité», remarque-t-il.

Son passage du dessin au 7e art se fait en 2011 lorsqu'il co-réalise, avec Florence Corre, le court-métrage d’animation «Octobre noir» sur la répression, à Paris, et en pleine guerre d'Algérie, de la manifestation d'Algériens du 17 octobre 1961, qui a fait des dizaines de morts.

«Donner vie à mes dessins grâce au mouvement, c'est quelque chose qui m'a toujours plu», dit-il, confiant voir dans le cinéma «un continuum», plus qu'une rupture.

Mais surtout, il est reconnaissant au cinéma d'avoir fait de l'art graphique un art et un outil à part entière. Une démarche que le journalisme n'a pas encore fait, selon lui. 

«Nous les dessinateurs de presse, on est toujours considérés comme des gens qui faisons de jolis dessins mais quand il faut parler de sujets importants ou aller sur le terrain, on enverra un photographe, pas un dessinateur. Le cinéma, lui, a fait une démarche intellectuelle qui est intéressante et qui correspond à l'idée que je me fais de mon art».


En ce Noël, unissons-nous pour souhaiter la paix dans toute la région

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  • Noël au Moyen-Orient incarne un message puissant d’harmonie interconfessionnelle, de résilience et de respect mutuel
  • De Bethléem à Riyad, les célébrations deviennent un acte d’espoir partagé et un appel sincère à la paix régionale

RIYAD : Fidèle à une tradition initiée en décembre 2022, Arab News souhaite un joyeux Noël à ses lecteurs chrétiens et à tous ceux qui célèbrent cette fête. Cette édition spéciale met cette année en lumière Noël à travers le Moyen-Orient, en soulignant l’harmonie interconfessionnelle, la résilience et l’intégration culturelle. Le tout est porté par un message particulier, sincère et plein d’espoir : voir la paix se diffuser dans toute la région en 2026.

En tête de cette couverture figure une tribune exclusive du grand érudit Dr Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans. Son message rappelle un principe essentiel : « Il n’existe aucun texte de la charia interdisant de féliciter les non-musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses, y compris Noël. » Il présente cette bienveillance non comme un affaiblissement de la foi, mais comme l’expression de sa force — une force qui affirme la dignité humaine et favorise l’harmonie sociale si nécessaire aujourd’hui.

Ce même esprit de solidarité face à la souffrance résonne depuis Bethléem, où le pasteur palestinien, le révérend Dr Munther Isaac, explique que le christianisme palestinien est indissociable de l’identité nationale. En réponse à la dévastation de Gaza, sa communauté a érigé une crèche faite de gravats, l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh. « C’était un message de foi », affirme-t-il. « Le Christ est solidaire de ceux qui souffrent… parce qu’il est né dans la souffrance. »

De cette profondeur naissent aussi des récits de renouveau. À Damas, les illuminations festives réapparaissent alors que des Syriens de toutes confessions s’accrochent à une paix fragile. Au Liban, les célébrations percent la morosité politique par des instants de joie. En Jordanie, les espaces publics s’illuminent de sapins et des hymnes de Noël de Fairouz, tandis qu’aux Émirats arabes unis, la diaspora multiculturelle s’anime dans une effervescence festive et unitaire.

La profondeur historique et intellectuelle de l’héritage chrétien de la région est mise en lumière par le Dr Abdellatif El-Menawy, qui rappelle le rôle indispensable de l’Égypte dans la transformation du christianisme, passé d’un message spirituel à une véritable civilisation. Cet héritage ancien trouve aujourd’hui une expression moderne et dynamique.

En Arabie saoudite, la période des fêtes est reconnue à travers une hospitalité innovante, où des chefs réinventent les menus de Noël en y intégrant des saveurs locales et une identité culinaire créative.

Cette édition spéciale offre bien plus qu’une simple atmosphère festive. Elle dépeint un Moyen-Orient où les différentes confessions approfondissent leurs propres racines en respectant celles des autres, où les célébrations sont tissées de résistance historique, et où le message de Noël — espoir, paix et humanité partagée — résonne avec confiance et optimisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
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  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La musique traditionnelle du rababah attire les foules au festival du chameau

(SPA)
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  • Des performances sont proposées à l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur
  • Le rababah, instrument de musique traditionnel à une seule corde, attire un large public au festival

RIYAD : Le rababah, un instrument traditionnel local à une seule corde issu des communautés bédouines, a suscité l’intérêt des visiteurs du Festival du chameau du roi Abdulaziz, qui se tient jusqu’au 2 janvier, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

L’instrument se joue en faisant glisser un archet sur son unique corde, tandis que les doigts de l’autre main contrôlent la hauteur du son.

Il est souvent accompagné de vers poétiques chantés, dans un mélange de musique et de tradition orale.

La principauté de la région des Frontières du Nord présente des performances de rababah dans le cadre de l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur, organisée lors du festival du chameau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com