La décision britannique n'aura probablement pas d'impact sur les conducteurs d'Uber au Moyen-Orient

Les conducteurs d'Uber fêtent la décision du tribunal qu’ils écoutent sur une tablette devant la Cour suprême de Londres, vendredi (Photo, AP).
Les conducteurs d'Uber fêtent la décision du tribunal qu’ils écoutent sur une tablette devant la Cour suprême de Londres, vendredi (Photo, AP).
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Publié le Lundi 22 février 2021

La décision britannique n'aura probablement pas d'impact sur les conducteurs d'Uber au Moyen-Orient

  • Le service de covoiturage en Arabie Saoudite est déjà extrêmement réglementé, seuls les Saoudiens étant autorisés à conduire
  • La décision de la Cour suprême a confirmé que les chauffeurs britanniques d'Uber devraient être classés comme des employés et non comme des travailleurs indépendants

DUBAI: Une décision de justice très médiatisée au Royaume-Uni octroyant des avantages sociaux tels que des congés payés et des indemnités de maladie aux chauffeurs d'Uber n'aura probablement pas d'impact significatif au sein des États membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) tant le secteur est déjà fortement réglementé.

La décision de la Cour suprême a confirmé que les chauffeurs britanniques d'Uber devraient être classés comme des employés et non comme des travailleurs indépendants.

Elle a rejeté l'appel d'Uber contre une décision du tribunal du travail engagée par deux de ses chauffeurs en 2016.

Joe Aiston, un associé principal basé à Londres du cabinet d'avocats Taylor Wessing, a déclaré à Reuters que la décision pourrait servir de référence pour les tribunaux et les régulateurs en dehors du Royaume-Uni.

Toutefois, il est peu probable que cela ait un impact majeur sur les conducteurs Uber au Moyen-Orient, car le secteur est déjà fortement réglementé. A titre d’exemple, l’Arabie saoudite a récemment déclaré que seuls les citoyens saoudiens pouvaient travailler pour des services comme Uber.

Les porte-parole de la société au Moyen-Orient n’ont pas répondu aux sollicitations d’Arab News concernant ses activités dans la région.

Ils se sont plutôt référés à la déclaration mondiale publiée par Jamie Heywood, directeur général régional d'Uber pour l'Europe du Nord et de l'Est.

« Nous respectons la décision du tribunal qui s'est concentrée sur un petit nombre de conducteurs qui ont utilisé l'application Uber en 2016 », a déclaré Heywood.

« Depuis ce moment, nous avons apporté des changements importants à notre entreprise, avec la participation des chauffeurs à chaque étape du processus. Il s'agit notamment de donner encore plus de contrôle sur la façon dont ils gagnent et de fournir de nouvelles protections comme une assurance gratuite en cas de maladie ou de blessure », a-t-il ajouté.

« Nous nous engageons à faire plus, comme nous allons maintenant consulter tous les conducteurs actifs à travers le Royaume-Uni afin de comprendre les changements qu'ils souhaitent voir ».

EN BREF

16 entreprises sont autorisées à exploiter des services de covoiturage en Arabie Saoudite.

• Environ 800 000 conducteurs sont enregistrés, 250 000 sont actifs en Arabie saoudite.

• Au cours des trois dernières années, 300 millions de trajet ont été effectués grâce aux services de covoiturage dans le Royaume, rapportant aux conducteurs environ 6 milliards de SR (1,6 milliard de dollars) de profit.

• Les conducteurs saoudiens d'Uber possèdent généralement leurs propres voitures, l'entreprise ne prend que 20 à 30% de commission pour chaque trajet.

Le cœur du débat juridique au Royaume-Uni se résume à savoir si les chauffeurs d’Uber doivent être classés comme travailleurs indépendants, travailleurs salariés ou employés.

Au Royaume-Uni, un travailleur est considéré comme un statut intermédiaire entre travailleur indépendant et salarié, avec certains avantages et droits tels qu'un contrat, un salaire minimum et des congés payés.

À l'heure actuelle, aucun chauffeur d’Uber au Moyen-Orient n'est considéré comme un employé de l'entreprise car il est payé à la commission.

« Vous êtes votre propre patron. Vous pouvez conduire avec l'application Uber de jour comme de nuit.  Vous pouvez adaptez la conduite à votre rythme de vie, pas l'inverse. Et vous pouvez gagner de l'argent selon vos conditions », annonce Uber sur la page d'accueil des chauffeurs émiriens et saoudiens de son site Web.

« Plus vous conduisez, plus vous pouvez gagner d'argent. Lorsque la demande est supérieure à la normale, vous pouvez gagner encore plus ».

Un sondage récent commandé par Uber au Royaume-Uni a révélé que 89% des conducteurs ont affirmé que la flexibilité était la raison la plus importante pour laquelle ils choisissaient de conduire en utilisant l'application.

Une majorité de conducteurs interrogés préféreraient conserver le droit de fixer leurs propres heures, même si l'alternative était un salaire plus élevé de 20%.

En Arabie saoudite, l'industrie du covoiturage est déjà très réglementée. Le mois dernier, le ministère des Transports et l’autorité du transport publique (ATP) ont annoncé que seuls les citoyens saoudiens sont autorisés à conduire pour des services tels que Uber et son principal rival Careem, lui-même racheté par Uber dans le cadre d'un accord de 3 milliards de dollars l'année dernière.

L’ATP a déclaré que 16 entreprises sont autorisées à exploiter des services de covoiturage dans le Royaume, et ce dans 60 villes du pays. Même si environ 800 000 conducteurs sont enregistrés, 250 000 sont des chauffeurs actifs.

Mueed Al-Saeed, vice-président adjoint de l’ATP, a déclaré à la chaine Al-Ekhbariya qu'au cours des trois dernières années, 300 millions de trajets ont été effectués à l'aide de services de covoiturage dans le Royaume, rapportant aux conducteurs environ 6 milliards de SR (1,6 milliard de dollars) de profits.

Le ministre des Transports Saleh Al-Jasser a annoncé en janvier une série d'initiatives visant à encourager davantage de Saoudiens à devenir conducteurs avec UBER, notamment un accord avec la Banque de développement social de manière à fournir aux conducteurs un financement pour acheter leurs propres véhicules.

Les conducteurs saoudiens d'Uber possèdent généralement leur propre voiture, la société ne prend que 20 à 30% de commission pour chaque trajet, a déclaré un ancien conducteur à Arab News.

Mais parfois, Uber offert des incitations aux conducteurs pour qu'ils travaillent plus en réduisant la commission à 10%, a-t-il ajouté.

Aux Émirats arabes unis, la situation est un peu différente car seuls les chauffeurs émiratis sont autorisés à conduire leurs propres véhicules privés, et les chauffeurs expatriés sont généralement des employés directs des compagnies de flotte ou de taxi.

Toutefois, on ne sait pas si ces chauffeurs travaillent en bénéficiant d’un salaire fixe pour l'entreprise qui fournit leur visa de travail, ou si la commission sur les trajets d’Uber va au chauffeur ou à l'entreprise qui engage ces conducteurs.

Uber entretient des liens directs avec l'Arabie saoudite via son fonds souverain, le fonds d’investissement publique (FIP) qui a investi pour la première fois 3,5 milliards de dollars dans l'entreprise en 2016.

Plus tôt ce mois-ci, dans le cadre de son dépôt réglementaire au quatrième trimestre 2020 aux États-Unis, la participation du FIP dans Uber était évaluée à 3,71 milliards de dollars, soit 29% de son portefeuille total d'investissements dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Comment la Vision 2030 transforme l'Arabie saoudite en une économie compétitive à l'échelle mondiale

Les investissements pour la première phase de NEOM pourraient atteindre 1 200 milliards de SR d’ici 2030. (Fourni)
Les investissements pour la première phase de NEOM pourraient atteindre 1 200 milliards de SR d’ici 2030. (Fourni)
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  • De l'efficacité et de la performance économique à l'infrastructure et à la cybersécurité, le Royaume est un endroit où il est souhaitable de faire des affaires
  • Les progrès réalisés dans les domaines du transport, de la logistique et des marchés financiers ont stimulé la compétitivité mondiale du Royaume

RIYAD: Quels exploits extraordinaires l'Arabie saoudite a-t-elle accomplis pour se voir classée devant la Chine, l'Allemagne et le Royaume-Uni dans le cadre d'une mesure mondiale de la compétitivité économique?

À l'occasion de son 8e anniversaire, la Vision 2030 a franchi plusieurs étapes remarquables et a réalisé des progrès constants depuis son lancement par le prince héritier, Mohammed ben Salmane, révélant un parcours transformateur qui continue de remodeler l'avenir du Royaume.

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La Vision 2030 a franchi plusieurs étapes et a fait des progrès constants depuis son dévoilement par le prince héritier Mohammed ben Salmane en 2016. (Photo SPA)

«C'est un plan directeur ambitieux, mais réalisable, qui exprime nos objectifs et nos attentes à long terme et reflète les forces et les capacités de notre pays», a déclaré le prince héritier lors du lancement de la Vision 2030 en 2016.

«Toutes les réussites commencent par une vision et les visions réussies reposent sur des piliers solides.»

Selon un rapport sur la compétitivité de l'International Institute for Management Development, basé en Suisse, le Royaume se classe 3e parmi les nations du G20 sur ce critère, et 17e parmi tous les pays.

Quelles sont les réalisations du Royaume qui lui ont permis d'obtenir cette place de choix parmi les pays compétitifs?

Selon le dernier bulletin annuel de la Vision 2030, l'Arabie saoudite a réalisé des progrès significatifs dans quatre facteurs de compétitivité évalués dans le rapport.

Elle s'est hissée à la 6e place en matière de performance économique, est grimpée jusqu’à la 11e place en matière d'efficacité gouvernementale et jusqu’à la 13e place en matière d'efficacité des entreprises, tout en se maintenant 34e dans le classement des infrastructures.

Parmi les autres performances, le Royaume est 3e parmi les pays du G20, 5e au niveau mondial pour l'indice des marchés financiers et 2e pour l'indicateur de cybersécurité.

PIF: une puissance d'investissement

En tant que principal moteur de la diversification économique et de la revitalisation des secteurs vitaux, le Fonds d'investissement public (PIF) possède des portefeuilles d'investissement de premier plan.

Ces derniers sont conçus pour orienter les investissements vers la diversification de l'économie, le développement des infrastructures, la stimulation de l'innovation et le renforcement des liens économiques mondiaux.

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L'Oxagon, situé au bord de la mer Rouge, dans la province de Tabuk, au nord-ouest du Royaume, est en cours de construction. Il accueillera les industries avancées et propres de Neom. (Fourni)

Le fonds a élargi son portefeuille pour englober des secteurs prometteurs dotés d'un potentiel de croissance important, allant du tourisme et du divertissement aux technologies financières en passant par les jeux et les sports.

Ses compétences en matière d'investissement se sont rapidement accrues, positionnant le PIF comme un leader mondial dans l'exploitation des opportunités économiques aux niveaux national et international.

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Des hommes marchent sur le campus de l'université des sciences et de technologie du roi Abdallah, à Thuwal. (Fourni)

Infrastructures de transport

Le secteur des transports est essentiel pour le développement durable et il joue un rôle clé dans l'amélioration de la sécurité en améliorant les routes et en mettant en œuvre des systèmes de transport avancés.

Ces efforts contribuent à réduire le nombre d'accidents de la route, de blessés et de morts, à créer un environnement plus sûr et à améliorer la qualité de vie en général, ce qui fait partie des objectifs de la stratégie nationale des transports, dans le cadre de la Vision 2030.

Le rapport présente les indicateurs de sécurité routière et souligne que le taux de mortalité routière est passé de 28,8 pour 100 000 personnes en 2016 à 13,3 en 2022.

Il indique également que le taux de blessures est tombé à 71,67 blessures pour 100 000 personnes en 2022.

Un marché financier compétitif

Le marché financier de l'Arabie saoudite a connu une croissance et une activité significatives depuis l'annonce de la Vision 2030, ce qui démontre la force et la robustesse du secteur financier du Royaume.

Le Royaume a été classé 5e au niveau mondial – et 3e parmi les pays du G20 – dans l'indice des marchés financiers, selon l’International Competitiveness Yearbook 2023 du World Competitiveness Center.

Le nombre d'entités de technologie financière en 2023 a atteint 216, dépassant de loin l'objectif de 150. Cela indique une croissance et un développement rapides dans le secteur des technologies financières.

En outre, le nombre de cotations sur le marché financier en 2023 a atteint 43, dépassant l'objectif de 24, ce qui indique un intérêt accru de la part des entreprises pour la cotation sur le marché.

Cette croissance est un signe positif de la confiance des investisseurs et de l'attrait du marché pour les offres publiques, puisque le nombre total de sociétés cotées est maintenant de 310, ce qui indique un marché diversifié et étendu.

Le pourcentage élevé de microentreprises et de petites sociétés cotées sur le marché (76,7%, par rapport à l'objectif de 44 %) montre que même les petites entreprises trouvent des occasions de s'introduire en bourse, selon le rapport.

L'histoire de la transformation de l'Arabie saoudite a de nombreux acteurs, parmi lesquels le gouvernement, les citoyens saoudiens, le secteur privé et les partenaires internationaux.

En 2023, leurs efforts combinés ont fait de l'Arabie saoudite un pays où il fait bon vivre, travailler et se rendre.

Tous écrivent le prochain chapitre en 2024 – une année d'opportunités inégalées pour le Royaume et tous ceux qui veulent faire partie de l'histoire.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Guerre au Proche Orient pourrait faire remonter l'inflation, selon la Banque mondiale

Les Palestiniens pleurent leurs proches tués dans les bombardements israéliens à l'hôpital al-Najjar à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 25 avril (Photo, AFP).
Les Palestiniens pleurent leurs proches tués dans les bombardements israéliens à l'hôpital al-Najjar à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 25 avril (Photo, AFP).
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  • Si les tensions géopolitiques restent limitées au conflit de Gaza, les prix du baril devraient atteindre en moyenne 84 dollars cette année
  • Or un maintien prolongé de taux élevés n'est pas sans conséquence sur l'économie mondiale

WASHINGTON: Le conflit à Gaza, s'il s'étendait au reste de la région, pourrait avoir un impact significatif sur l'économie mondiale en faisant repartir l'inflation, sous l'effet d'une hausse des prix de l'énergie, selon un nouveau rapport publié jeudi par la Banque mondiale (BM).

Selon les données issues de son rapport sur le marché des matières premières, un conflit plus large au Proche et Moyen-Orient, alors que les tensions entre Israël et l'Iran restent vives, pourrait entraîner des ruptures d'approvisionnement de pétrole et une forte accélération du Brent (référence européenne de l'or noir), qui pourrait dépasser 100 dollars le baril.

Si les tensions géopolitiques restent limitées au conflit de Gaza, les prix du baril devraient atteindre en moyenne 84 dollars cette année, avant de redescendre à 79 dollars de moyenne en 2025.

Cela reste cependant supérieur à la moyenne de long terme observée avant la pandémie: entre 2015 et 2019, le prix moyen du baril de Brent était autour de 57 dollars.

Prix élevés 

Or, même sans le conflit au Proche Orient, ces prix plus élevés se retrouvent sur l'ensemble des matières premières, ce qui vient peser sur l'inflation et explique, en partie, que son ralentissement marque le pas depuis le début de l'année.

Entre juin 2022 et juin 2023, les prix des matières premières ont baissé de 40% au niveau mondial, mais sont stables depuis. La BM s'attend à une baisse moyenne de 3% en 2024 et 4% en 2025.

"L'inflation n'est pas encore battue. Élément essentiel pour sa baisse, les prix des matières premières ont atteint un plancher. Cela signifierait que les taux pourraient rester plus élevés qu'initialement attendu pour cette année et la prochaine", a souligné le chef économiste de la Banque mondiale, Indermit Gill, cité dans un communiqué.

Le ralentissement marqué de l'inflation tout au long de l'année 2023 semblait laisser espérer une baisse rapide des taux, en particulier du côté de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Mais depuis début 2024, l'inflation s'est stabilisée aux États-Unis et la première baisse des taux, initialement attendue en juin, pourrait ne pas intervenir avant septembre, au mieux, ou au dernier trimestre.

Or un maintien prolongé de taux élevés n'est pas sans conséquence sur l'économie mondiale, ainsi que sur le risque de voir des pays déjà fragilisés plonger dans une crise de la dette qui pourrait renforcer le décrochage économique de certains pays du Sud.


Les géants de l'automobile se disputent la vedette au salon de Pékin

Une voiture de sport électrique MG EXE181 est exposée au Salon de l'auto de Pékin, le 25 avril 2024 (Photo, AFP).
Une voiture de sport électrique MG EXE181 est exposée au Salon de l'auto de Pékin, le 25 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • La foule afflue jeudi dans le centre d'exposition qui accueille jusqu'au 4 mai l'événement, d'ordinaire organisé tous les deux ans en alternance avec celui de Shanghai mais qui n'a pas eu lieu depuis 2019 du fait de la pandémie
  • Le marché chinois de l'électrique a explosé ces dernières années - représentant 69% des ventes mondiales en décembre 2023, selon le cabinet Rystad Energy - et les constructeurs chinois s'attaquent désormais au marché international

PARIS: Les géants chinois de l'automobile, engagés dans une guerre des prix acharnée, sont réunis jeudi à Pékin pour le salon automobile Auto China, rivalisant pour attirer de nouveaux clients et faire les gros titres au sein du plus grand marché de véhicules électriques du monde et à l'étranger.

La foule afflue jeudi dans le centre d'exposition qui accueille jusqu'au 4 mai l'événement, d'ordinaire organisé tous les deux ans en alternance avec celui de Shanghai mais qui n'a pas eu lieu depuis 2019 du fait de la pandémie.

Le marché chinois de l'électrique a explosé ces dernières années - représentant 69% des ventes mondiales en décembre 2023, selon le cabinet Rystad Energy - et les constructeurs chinois s'attaquent désormais au marché international.

La qualité des produits proposés par les constructeurs chinois ces dernières années "s'améliore", a déclaré à l'AFP lors du salon William Li, directeur général de la marque Nio établie à Shanghai.

"Durant la première moitié d'avril cette année, les ventes (en Chine) de véhicules à énergie nouvelle ont dépassé les ventes de véhicules à carburant", a rapporté M. Li.

Plusieurs autres grands noms chinois du secteur ont pris la parole lors du salon, comme He Xiaopeng, directeur général de XPeng, et Lei Jun, patron de Xiaomi, tandis que les visiteurs déambulaient entre les stands et prenaient des photos des véhicules exposés.

M. Lei a été assailli par des légions d'admirateurs jeudi, désireux de suivre ses moindres mouvements sur les lieux de l'événement.

Il existe pas moins de 129 marques de véhicules électriques en Chine, mais seulement 20 d'entre elles ont réussi à atteindre une part de marché nationale de 1% ou plus, selon les données de Bloomberg.

«Optimiser l'expérience»

Les constructeurs chinois de véhicules électriques "considèrent la voiture beaucoup plus comme Apple considère le téléphone, l'iPad ou l'ordinateur portable. Ils cherchent à optimiser l'expérience", estime Daniel Kollar, en charge des questions de mobilité et d'automobile au sein du cabinet de conseil Intralink, précisant que "c'est ce que le consommateur chinois attend".

Cela constitue un défi pour les entreprises étrangères tentant de se placer comme rivales sur le marché chinois.

"Des entreprises comme Volkswagen et Stellantis (...) tentent d'adopter une approche du type +Si vous ne pouvez pas les vaincre, joignez-vous à elles", explique M. Kollar à l'AFP. "C'est pourquoi l'on voit apparaître des partenariats, comme avec XPeng. Elles pensent qu'elles sont derrière et que le meilleur moyen de se placer devant est de s'allier" à eux.

Parmi les marques les plus en vue du salon figure BYD (Build Your Dreams), géant de l'automobile et des batteries établi à Shenzhen (sud).

BYD a battu Tesla au 4e trimestre 2023 pour devenir le premier vendeur de véhicules électriques au monde.

Tesla affirme avoir repris ce titre au premier trimestre cette année, mais BYD reste fermement en tête sur son marché national, avec un tiers des ventes, contre 8% pour Tesla.

L'entreprise devrait dévoiler son premier pick-up électrique, le BYD Shark, lors du salon.

Les mastodontes traditionnels de l'automobile, qui ont du mal à faire face à la vague déferlante de concurrents chinois ces dernières années, sont également présents sur ce salon, alors que l'expansion rapide de la production chinoise de véhicules électriques inquiète les pays occidentaux, qui craignent pour l'avenir de leurs propres constructeurs.

Batteries et IA 

La société chinoise CATL est aussi représentée à Pékin. Fondée en 2011 dans la ville orientale de Ningde, l'entreprise est le leader incontesté des batteries de véhicules électriques au niveau mondial.

CATL a répondu jeudi à l'une des principales critiques concernant l'automobile électrique, celle des longs temps de chargement qui limitent la mobilité, en dévoilant "Shenxing Plus", une batterie à recharge ultra-rapide pouvant, selon la firme, regagner un kilomètre de déplacement pour chaque seconde de chargement.

XPeng, l'un des autres grands rivaux de Tesla sur le marché chinois, a annoncé un projet de déploiement progressif à grande échelle de la conduite assistée de l'intelligence artificielle (IA) dans ses véhicules en mai.

"L'IA apprend les habitudes des conducteurs et peut ensuite imiter leur conduite" et améliorer la sécurité, a décrit He Xiaopeng de XPeng face au public en présentant X9, un sept places "si spacieux qu'il peut accueillir cinq vélos dans son coffre".

Le poids lourd japonais Toyota a quant à lui annoncé jeudi qu'il allait s'associer avec le géant chinois du jeu vidéo et de la tech Tencent dans le domaine de l'IA pour tirer parti de l'appétit croissants des consommateurs chinois pour les fonctions avancées des voitures intelligentes.