Ambassadeur italien tué en RDC: les rebelles hutus rwandais accusent les armées congolaise et rwandaise

A Rome, le drapeau de l'Italie ainsi que le drapeau européen ont été mis en berne après l'annonce de l'assassinat de l'ambassadeur Luca Attanasio, 43 ans. (AFP).
A Rome, le drapeau de l'Italie ainsi que le drapeau européen ont été mis en berne après l'annonce de l'assassinat de l'ambassadeur Luca Attanasio, 43 ans. (AFP).
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Publié le Mardi 23 février 2021

Ambassadeur italien tué en RDC: les rebelles hutus rwandais accusent les armées congolaise et rwandaise

  • Les rebelles hutus rwandais, accusés par Kinshasa, ont nié leur implication et pointé du doigt mardi les armées congolaise et rwandaise
  • Les rebelles rwandais affirment que «le convoi de l'ambassadeur a été attaqué dans une zone dite des "trois antennes", près de Goma sur la frontière avec le Rwanda non loin d'une position des FARDC (Forces armées de la RDC) et des (...) Forces rwandaises

GOMA : Au lendemain de l'attaque qui a coûté la vie à l'ambassadeur d'Italie en République démocratique du Congo, les rebelles hutus rwandais, accusés par Kinshasa, ont nié leur implication et pointé du doigt mardi les armées congolaise et rwandaise.

Luca Attanasio, 43 ans, est décédé après avoir été blessé par balles lorsque le convoi du Programme alimentaire mondial (PAM) dans lequel il circulait a été pris dans une embuscade dans la province du Nord-Kivu (Est), près de la frontière avec le Rwanda. Son garde du corps italien et un chauffeur congolais du Programme alimentaire mondial (PAM) ont aussi été tués.

Cette province est considérée comme l'une des zones les plus dangereuses de RDC, à la lisière du parc national des Virunga. Mais selon des responsables humanitaires, la route sur laquelle circulait le convoi ne nécessitait pas d'escorte.

Les autorités congolaises ont accusé lundi les rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), installées dans l'Est de la RDC, d'être responsables de l'attaque, qualifiée de «terroriste» par le président congolais Félix Tshisekedi.

Mais dans un communiqué parvenu mardi, les FDLR ont nié être impliqués: ils «demandent aux autorités congolaises et à la Monusco (Mission de l'ONU en RDC) de faire toute la lumière sur les responsabilités de cet ignoble assassinat au lieu de recourir à des accusations hâtives».

Les rebelles rwandais affirment que «le convoi de l'ambassadeur a été attaqué dans une zone dite des "trois antennes", près de Goma sur la frontière avec le Rwanda non loin d'une position des FARDC (Forces armées de la RDC) et des (...) Forces rwandaises de Défense» (armée rwandaise).

«Les responsabilités de cet ignoble assassinat est à rechercher dans les rangs de ces deux armées», accusent les rebelles.

Les FDLR, créées au début des années 2000 pour lutter contre le régime de Kigali, sont l'un des nombreux redoutables groupes armés qui menacent au quotidien les civils dans l'Est de la RDC. Certains des fondateurs des FDLR ont participé au génocide des Tutsis en avril-juillet 1994 au Rwanda, avant de se réfugier dans l'Est de la RDC, déstabilisant durablement la région.

L'attaque du convoi dans lequel circulait l'ambassadeur a eu lieu sur la route nationale 2 qui longe de très près la frontière rwandaise, dans une zone de forêt dense et montagneuse, où les frontières ne sont pas étanches.

Les autorités congolaises et rwandaises nient systématiquement toute présence de troupes rwandaises sur le territoire de la RDC.

Route sans besoin d'escorte

Selon la présidence congolaise, le convoi est tombé dans une embuscade à 3 km de leur destination, la commune de Kiwanja, dans le territoire de Rutshuru, lorsque «les assaillants, au nombre de six, munis de cinq armes de type AK-47 ainsi que d'une machette» ont fait irruption.

«Ils ont procédé à des tirs de sommation avant d'obliger les occupants des véhicules à descendre et à les suivre dans le fin fond du parc (des Virunga) et ce, après avoir abattu l'un des chauffeurs afin de créer la panique», ajoute la présidence.

Alertés, les rangers et les militaires congolais présents dans les environs se sont mis à la poursuite des assaillants. «À 500 m (du lieu de l'attaque), les ravisseurs ont tiré à bout portant sur le garde du corps (italien), décédé sur place, et sur l'ambassadeur, le blessant à l'abdomen».

Selon un expert du Baromètre sécuritaire du Kivu (KST), «les FDLR sont à proximité du lieu où l'attaque a eu lieu. Ca relève du domaine du possible que ces rebelles rwandais soient responsables de cette attaque», a-t-il expliqué.

Le chef de la diplomatie italienne Luigi Di Maio s'exprimera dans la journée devant le Parlement sur cette attaque. Luca Attanasio était ambassadeur en RDC depuis octobre 2019.

Selon un responsable humanitaire de l'ONU dans le pays, la route empruntée ne nécessitait pas d'escorte militaire.

«Cette route était validée sans escorte, mais avec obligation d'un convoi de deux véhicules minimum, a déclaré mardi cette source s'exprimant sous le couvert de l'anonymat.

Le PAM a de son côté indiqué dans un communiqué lundi que l'attaque s'est produite «sur une route qui avait été précédemment validée pour circuler sans escorte sécuritaire».

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a demandé à la RDC «d'enquêter avec diligence» sur cette attaque, condamnée fermement dans une déclaration par les 15 membres du Conseil de sécurité de l'ONU.


Grèce: des habitants et touristes évacués en Crète en raison d'un violent incendie

Des pompiers grecs luttent contre un feu de forêt, près de Thymari, au sud-est d'Athènes, le 26 juin 2025. Un feu de forêt s'est déclaré le 26 juin 2025 près des villes balnéaires de Palaia Fokaia et Thymari, à 50 km au sud-est d'Athènes, entraînant des évacuations et endommageant des maisons, selon les pompiers grecs et la chaîne de télévision publique Ert. (AFP)
Des pompiers grecs luttent contre un feu de forêt, près de Thymari, au sud-est d'Athènes, le 26 juin 2025. Un feu de forêt s'est déclaré le 26 juin 2025 près des villes balnéaires de Palaia Fokaia et Thymari, à 50 km au sud-est d'Athènes, entraînant des évacuations et endommageant des maisons, selon les pompiers grecs et la chaîne de télévision publique Ert. (AFP)
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  • Ces évacuations ont été ordonnées par précaution en raison de l'absence de moyens aériens pendant la nuit de mercredi à  jeudi pour lutter contre l'incendie qui s'est déclenché mercredi en fin de journée
  • Des renforts d'Athènes ont été envoyés sur place pour aider les pompiers locaux dont la tâche est rendue difficile par l'intensité des vents qui soufflent sur la région

ATHENES: Un incendie, déclenché dans des broussailles et attisé par des vents violents, a entraîné des évacuations d'habitants et de touristes dans le sud-est de l'île grecque de Crète, ont annoncé jeudi les autorités locales.

"Des évacuations ont eu lieu dans de nombreux hôtels et les touristes ont été transférés en toute sécurité dans un gymnase fermé de la municipalité de Iérapetra" sur la côte sud-est de la Crète, a souligné le vice-préfet de Lasithi Yannis Androulakis, sur la chaîne de télévision Mega.

Quelque 1.500 personnes ont dû être évacuées, selon les médias locaux, tandis que la chaîne de télévision publique ERT évoque "plus d'un millier" d'évacuations.

Ces évacuations ont été ordonnées par précaution en raison de l'absence de moyens aériens pendant la nuit de mercredi à  jeudi pour lutter contre l'incendie qui s'est déclenché mercredi en fin de journée, a précisé M. Androulakis.

"En ce moment, il y a trois fronts actifs. En raison des vents forts, le feu a progressé assez rapidement à plusieurs endroits", a-t-il aussi expliqué.

Des renforts d'Athènes ont été envoyés sur place pour aider les pompiers locaux dont la tâche est rendue difficile par l'intensité des vents qui soufflent sur la région.

Quelque 270 pompiers, 10 hélicoptères et des drones luttent contre les flammes près de la ville de Iérapetra, a précisé Vassilios Vathrakoyannis, porte-parole des pompiers lors d'un point de presse.

"Il y a encore de nombreux fronts disparates, le feu brûle des broussailles et des cultures, le vent est très fort jusqu'à 9 Beaufort",  selon ce porte-parole.

 


Les célébrations de la Journée de l'Afrique à Riyad mettent l'accent sur l'unité et la croissance partagée

Le vice-ministre des Affaires étrangères Waleed Al-Khuraiji (au centre) avec le doyen du corps diplomatique et ambassadeur de Djibouti Dya-Eddine Said Bamakhrama et le doyen du groupe des ambassadeurs africains Iya Tidjani. (AN photo/Basheer Saleh)
Le vice-ministre des Affaires étrangères Waleed Al-Khuraiji (au centre) avec le doyen du corps diplomatique et ambassadeur de Djibouti Dya-Eddine Said Bamakhrama et le doyen du groupe des ambassadeurs africains Iya Tidjani. (AN photo/Basheer Saleh)
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  • Waleed Elkhereiji, a réaffirmé l'engagement de l'Arabie saoudite à renforcer la coopération et le partenariat avec les pays africains, à promouvoir le commerce et l'intégration et à améliorer la consultation et la coordination sur les questions communes.
  • Le ministre saoudien présente un plan d'investissement de 25 milliards de dollars et une présence diplomatique accrue sur le continent.

RIYAD : Le vice-ministre des affaires étrangères, Waleed Elkhereiji, a réaffirmé l'engagement de l'Arabie saoudite à renforcer la coopération et le partenariat avec les pays africains, à promouvoir le commerce et l'intégration et à améliorer la consultation et la coordination sur les questions communes.

S'exprimant lors de la cérémonie de la Journée de l'Afrique au palais culturel du quartier diplomatique de Riyad, le ministre a décrit l'Afrique comme un continent riche en opportunités, doté de ressources naturelles, d'une population jeune et d'un potentiel renouvelable.

Il a déclaré que les pays africains étaient importants pour la politique étrangère de l'Arabie saoudite : "L'Afrique accueille le plus grand nombre de missions diplomatiques et consulaires saoudiennes, et le Royaume a l'intention de porter le nombre de ses ambassades en Afrique à plus de 40 dans les années à venir.

Artistes se produisant lors de la Journée de l'Afrique 2025, placée sous le thème de la justice pour les Africains et les personnes d'origine africaine : Justice pour les Africains et les personnes d'ascendance africaine grâce aux réparations. (Photo AN/Basheer Saleh)
Artistes se produisant lors de la Journée de l'Afrique 2025, placée sous le thème de la justice pour les Africains et les personnes d'origine africaine : Justice pour les Africains et les personnes d'ascendance africaine grâce aux réparations. (Photo AN/Basheer Saleh)

M. Elkhereiji a ajouté que le Royaume avait fourni plus de 45 milliards de dollars pour soutenir le développement et les projets humanitaires dans 54 pays africains, l'agence d'aide saoudienne KSrelief ayant fourni à elle seule plus de 450 millions de dollars d'aide dans 46 nations africaines.

M. Elkhereiji a ajouté que l'objectif du Royaume était d'investir 25 milliards de dollars en Afrique, d'assurer 10 milliards de dollars d'exportations et d'offrir 5 milliards de dollars de financement du développement au continent d'ici 2030.

L'événement intitulé "Justice pour les Africains et les personnes d'ascendance africaine grâce aux réparations" a rassemblé plus de 400 invités, dont des responsables saoudiens, des diplomates, des hommes d'affaires et des membres de la société.

Le doyen du corps diplomatique et ambassadeur de Djibouti en Arabie saoudite, Dya-Eddine Said Bamakhrama, a souligné l'importance symbolique et politique de cette journée, la qualifiant de rappel à la poursuite d'une Afrique fondée sur la dignité, l'équité et la justice. 

Invités à l'exposition de la Journée de l'Afrique 2025 organisée sur le thème de la justice pour les Africains et les personnes d'origine africaine : Justice pour les Africains et les personnes d'ascendance africaine grâce aux réparations. (Photo AN/Basheer Saleh)
Invités à l'exposition de la Journée de l'Afrique 2025 organisée sur le thème de la justice pour les Africains et les personnes d'origine africaine : Justice pour les Africains et les personnes d'ascendance africaine grâce aux réparations. (Photo AN/Basheer Saleh)

"C'est une journée de commémoration, d'unité et de responsabilité collective. Nous honorons nos ancêtres, reconnaissons la vision de nos dirigeants et réaffirmons notre engagement en faveur d'un avenir africain fondé sur la dignité, l'équité et la justice", a-t-il déclaré.

Il a souligné la nécessité pour les États africains de faire entendre leur voix dans les forums internationaux, de renforcer la coopération panafricaine et de promouvoir la jeunesse, les savoirs autochtones et les identités culturelles.

M. Bamakhrama a ajouté : "Sur la voie du développement, l'Afrique ne marche pas seule et compte sur la solidarité de ses partenaires, en particulier l'Arabie saoudite. Nous saluons les résolutions adoptées par le sommet Arabie saoudite-Afrique qui s'est tenu à Riyad en 2023 et qui a marqué une étape importante dans le renforcement du partenariat stratégique. 

Un invité à l'exposition de la Journée de l'Afrique 2025 organisée sur le thème de la justice pour les Africains et les personnes d'origine africaine : Justice pour les Africains et les personnes d'ascendance africaine grâce aux réparations. (AN photo/Basheer Saleh)
Un invité à l'exposition de la Journée de l'Afrique 2025 organisée sur le thème de la justice pour les Africains et les personnes d'origine africaine : Justice pour les Africains et les personnes d'ascendance africaine grâce aux réparations. (AN photo/Basheer Saleh)

"La Vision 2030 de l'Arabie saoudite offre de nouvelles possibilités de jeter des ponts durables entre nos peuples. Ensemble, nous pouvons transformer cette coopération en une alliance durable."

Le chef du corps diplomatique africain et ambassadeur du Cameroun en Arabie saoudite, Iya Tidjani, a rendu hommage à la vision des pères fondateurs du panafricanisme, qui considéraient l'unité africaine comme essentielle au développement du continent et à son rayonnement dans le monde.

"Il y a 62 ans, alors que l'Afrique portait encore les stigmates de l'esclavage, de la colonisation, de l'apartheid et de la discrimination, les chefs d'État africains ont jeté les bases de la charte de l'Organisation de l'unité africaine, marquant ainsi un tournant dans la quête de l'indépendance. Leurs successeurs, soutenus par l'Union africaine, restent engagés", a-t-il déclaré. 

Un invité à l'exposition de la Journée de l'Afrique 2025 organisée sur le thème de la justice pour les Africains et les personnes d'origine africaine : Justice pour les Africains et les personnes d'ascendance africaine grâce aux réparations. (AN photo/Basheer Saleh)
Un invité à l'exposition de la Journée de l'Afrique 2025 organisée sur le thème de la justice pour les Africains et les personnes d'origine africaine : Justice pour les Africains et les personnes d'ascendance africaine grâce aux réparations. (AN photo/Basheer Saleh)

"La Journée de l'Afrique, anciennement Journée de la liberté africaine et plus tard Journée de la libération africaine, trouve son origine dans la résistance collective du peuple africain. La commémoration de 2025, placée sous le thème de la justice pour les Africains, perpétue cet héritage".

Il a exhorté les jeunes générations à s'inspirer de cet héritage et à œuvrer à la réalisation des objectifs de l'Agenda 2063 de l'Union africaine, à savoir une croissance économique inclusive et durable sur l'ensemble du continent.

En marge de la réception, la diversité culturelle de l'Afrique a été mise en valeur par une exposition d'artisanat représentant différents pays.

À travers cette célébration, le corps diplomatique africain a voulu transmettre à la communauté internationale sa solidarité, son unité et sa détermination, tout en appelant au dialogue, à la reconnaissance historique et à l'action concrète en faveur de la justice pour les Africains et les personnes d'ascendance africaine. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 

 

 

 

 

 

 


Le Dalaï Lama confirme qu'il aura un successeur, la Chine veut approuver son nom

Né le 6 juillet 1935, Tenzin Gyatso pour l'état civil est devenu dès l'âge de 2 ans le quatorzième chef spirituel et politique des Tibétains, dûment identifié par la tradition bouddhiste comme la réincarnation de son prédécesseur.  Il a fui "sa" capitale Lhassa et la répression chinoise en 1959 et passe depuis l'essentiel de son temps dans un monastère de McLeod Ganj, dans les contreforts de l'Himalaya indien. (AFP)
Né le 6 juillet 1935, Tenzin Gyatso pour l'état civil est devenu dès l'âge de 2 ans le quatorzième chef spirituel et politique des Tibétains, dûment identifié par la tradition bouddhiste comme la réincarnation de son prédécesseur. Il a fui "sa" capitale Lhassa et la répression chinoise en 1959 et passe depuis l'essentiel de son temps dans un monastère de McLeod Ganj, dans les contreforts de l'Himalaya indien. (AFP)
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  • Lauréat en 1989 du prix Nobel de la paix, il incarne depuis dans le monde entier le combat pour la liberté du territoire himalayen
  • La question de sa succession fait l'objet d'un bras de fer entre le Dalaï Lama et Pékin, qui entend bien lui nommer un successeur à sa main

MC LEOD GANJ: Le Dalaï Lama a confirmé mercredi qu'un successeur serait désigné à sa mort pour perpétuer sa fonction de chef spirituel de la communauté tibétaine, s'attirant la riposte immédiate de la Chine qui exige d'approuver son nom.

"J'affirme que l'institution du Dalaï Lama sera perpétuée", a-t-il indiqué dans un message très attendu lu lors d'une réunion religieuse à McLeod Ganj, dans le nord de l'Inde, où il vit en exil.

Sans surprise, la Chine, dont les troupes ont envahi le Tibet en 1950 et en ont fait une province chinoise, a aussitôt réagi.

"La réincarnation de grandes figures bouddhistes comme le Dalaï Lama et le Panchen Lama doit être désignée par tirage au sort (...) et ensuite approuvée par le gouvernement central", a rappelé Mao Ning, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Né le 6 juillet 1935, Tenzin Gyatso pour l'état civil est devenu dès l'âge de 2 ans le quatorzième chef spirituel et politique des Tibétains, dûment identifié par la tradition bouddhiste comme la réincarnation de son prédécesseur.

Il a fui "sa" capitale Lhassa et la répression chinoise en 1959 et passe depuis l'essentiel de son temps dans un monastère de McLeod Ganj, dans les contreforts de l'Himalaya indien.

Lauréat en 1989 du prix Nobel de la paix, il incarne depuis dans le monde entier le combat pour la liberté du territoire himalayen.

La question de sa succession fait l'objet d'un bras de fer entre le Dalaï Lama et Pékin, qui entend bien lui nommer un successeur à sa main.

"Selon la tradition" 

"La responsabilité (de la nomination d'un successeur, ndlr) reposera exclusivement sur les membres du Ganden Phodrang Trust, le bureau de Sa Sainteté le Dalaï Lama", a rappelé mercredi le message du dirigeant tibétain.

"Ils conduiront les procédures de recherche et de reconnaissance (du successeur) en accord avec la tradition passée", a-t-il insisté", "personne d'autre n'a l'autorité requise pour se mêler de cette question".

L'actuel Dalaï Lama, considéré comme un dangereux séparatiste par Pékin, a déjà écarté à plusieurs reprises l'idée que le 15e Dalaï Lama puisse être nommé par les Chinois.

Il sera forcément "né dans le monde libre", a-t-il promis publiquement .

"Rien n'a changé en ce qui concerne l'implication de la Chine, le sujet n'a pas été évoqué en détail", a précisé devant la presse, après la diffusion du message, un représentant du bureau du Dalaï Lama, Samdhong Rinpoche.

En 1995, la Chine avait enlevé et placé en détention un enfant de 6 ans que le Dalaï Lama venait de désigner comme Panchen Lama, l'autre figure religieuse tibétaine de premier plan.

Et elle avait dans la foulée nommé à ce titre le candidat de son choix, aussitôt rejeté par les Tibétains comme le "faux Panchen".

Le défi lancé à la Chine par le Dalaï Lama a réjoui mercredi la communauté tibétaine.

"Nous nous opposons résolument à toute interférence ou tentative de la Chine d'installer un Dalaï Lama fantoche", a souligné auprès de l'AFP un Tibétain en exil, Jigme Taydeh.

"Combat" 

"Cette décision donne à la communauté internationale l'occasion historique (...) d'envoyer un message fort à Pékin et à tous les régimes autoritaires", a renchéri une partisane de l'autonomie du Tibet, Chemi Lhamo, 30 ans.

"Je n'ai aucun doute sur le fait que notre combat pour la vérité et la justice finira par l'emporter", a ajouté cette femme, exilée aux Etats-Unis.

Même si ces dernières années, le Dalaï Lama a suggéré l'idée qu'il pourrait être le dernier, une majorité de Tibétains était favorable à la poursuite du "cycle de la réincarnation".

Dans son message, il a fait état mercredi des nombreuses sollicitations de sa communauté en faveur de la prolongation de sa charge.

"J'ai reçu en particulier, par divers moyens, de nombreux messages de Tibétains du Tibet répétant ce même appel", a-t-il indiqué.

An nom de son bureau, Samdhong Rinpoche, a précisé qu'aucune autre instruction n'avait pour l'heure été donnée sur la procédure de nomination.

"Elles ne sont pas nécessaires à cette heure", a indiqué M. Rinpoche lors d'une conférence de presse, "Sa Sainteté le Dalaï Lama est actuellement en pleine forme".

En 2011, le Dalaï Lama avait renoncé au pouvoir politique de sa charge, confiée à un Premier ministre, élu par la diaspora, et à un gouvernement en exil.

Les festivités organisées pour son 90e anniversaire se poursuivent jusqu'à la fin de la semaine.