La vénérable sandale Birkenstock propulsée sur la planète luxe

Le groupe a écoulé en 2019 plus de 24 millions de paires de chaussures dans plus de 100 pays, pour un chiffre d'affaires de quelque 720 millions d'euros, selon l'agence Bloomberg (Photo, AFP).
Le groupe a écoulé en 2019 plus de 24 millions de paires de chaussures dans plus de 100 pays, pour un chiffre d'affaires de quelque 720 millions d'euros, selon l'agence Bloomberg (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Vendredi 26 février 2021

La vénérable sandale Birkenstock propulsée sur la planète luxe

  • Les deux propriétaires, Christian et Alex Birkenstock, louent des partenaires «ayant la même vision stratégique et à long terme que la famille»
  • Birkenstock est «considéré comme une marque patrimoniale avec des racines et un savoir-faire allemands forts et cela correspond bien aux autres marques patrimoniales chapeautées par LVMH»

FRANCFORT: Jadis symbole de ringardise, les célèbres sandales allemandes Birkenstock vont passer sous contrôle de fonds liées au géant du luxe LVMH, séduit par cette marque devenue culte, populaire tant chez les campeurs, les hipsters que les grands créateurs. 

Aucun détail financier n'a été révélé vendredi par les différentes parties mais selon plusieurs médias, la transaction valorise à environ 4 milliards d'euros l'ensemble du groupe, dont le chiffre d'affaires s'élevait à 720 millions d'euros en 2019.

Le rachat d'une part majoritaire du fabricant par L Catterton, contrôlé par LVHM, et le fonds Financière Agache de la famille Arnault, est "la prochaine étape logique pour atteindre une forte croissance également sur des marchés d'avenir comme la Chine et l'Inde", a annoncé le groupe familial allemand dans un communiqué. Il n'est pas précisé à combien s'élève cette part majoritaire.

Jadis producteur de semelles orthopédiques habillant des sandales au look rustique, le chausseur a progressivement gagné sa place dans les défilés de mode et aux pieds des stars. 

L'entrée dans le giron LVHM, qui reste soumise à l'approbation des autorités de la concurrence, consacre son atterrissage sur la planète luxe.

Les deux propriétaires, Christian et Alex Birkenstock, louent des partenaires "ayant la même vision stratégique et à long terme que la famille".

Le patron du fabricant Oliver Reichert évoque de son côté dans une interview au quotidien économique allemand Handelsblatt des "opportunités" car "le propriétaire de LVMH Bernard Arnault joue un rôle clé dans la stratégie de L Catterton".

"Nous allons aider Birkenstock à réaliser son grand potentiel de croissance" a de son côté déclaré Bernard Arnault, cité dans un communiqué.

Birkenstock est "considéré comme une marque patrimoniale avec des racines et un savoir-faire allemands forts et cela correspond bien aux autres marques patrimoniales chapeautées par LVMH", décrypte Fflur Roberts, responsable du pôle luxe chez Euromonitor.

'Marque sexy' 

Dans les années 2000, la sandale "la plus laide du monde", avec son "lit de pied" en liège et ses grosses brides, s'est débarrassée de son image kitsch, vestige de la culture hippie, et a été adoptée par les branchés -- avec ou sans chaussettes.

Le groupe a dépoussiéré ses collections, lançant des modèles aux coloris plus gais et s'associant à des labels de créateurs comme Paco Rabanne, Valentino ou Céline qui a récemment revisité la Birkenstock en version fourrure (la "Furkenstock").

En février 2019, l'actrice Frances McDormand foulait même le tapis rouge des Oscars une paire de claquettes allemandes aux pieds, pour accompagner une robe de luxe griffée Valentino.

Cette touche glamour a achevé de rendre fréquentable la sandale qui s'appuie également sur le credo écolo, lié à l'usage de matériaux naturels (cuir, latex, liège), et le "Made in Germany".

S'y ajoute un effet Covid qui rend le confortable nu-pieds germanique, encore plus désirable.

"L'industrie de la mode traversait déjà une période de transition portée par les loisirs sportifs et une approche plus décontractée de l'habillement", explique Mme Roberts. "Cette tendance s'est accélérée avec la pandémie, les consommateurs plébiscitant des vêtements de détente à porter en télétravail et pour faire de l'exercice à domicile".

"Nous sommes une marque extrêmement sexy", résume le patron.

Production allemande 

Basé à Linz am Rhein dans le Land de Rhénanie-Palatinat (sud-ouest) et employant 4 300 personnes, Birkenstock revendique de produire en Allemagne, sur quatre sites dont l'un des plus importants se trouve à Görlitz, ex-RDA, non loin de la frontière polonaise.

"Il n'y aura pas de délocalisation de la production vers l'Asie ou ailleurs", a déclaré M. Reichert. 

Les héritiers Birkenstock avaient opéré un premier virage stratégique en 2013, appelant aux commandes de l'entreprise deux dirigeants choisis hors du cercle familial - Oliver Reichert et Markus Bensberg -  qui ont réorganisé l'entreprise.

Le groupe a écoulé en 2019 plus de 24 millions de paires de chaussures dans plus de 100 pays, pour un chiffre d'affaires de quelque 720 millions d'euros, selon l'agence Bloomberg. Les ventes sont soutenues par les sandales, mais également par la diversification opérée dans les produits cosmétiques et la literie haut de gamme. 


Le 87ème prix Albert Londres sera remis le 25 octobre à Beyrouth

Le journaliste français et président du Prix Albert Londres, Hervé Brusini, s'exprime lors du dévoilement d'une plaque commémorative en hommage au caméraman de l'AFP Arman Soldin, tué en Ukraine, sur l'esplanade du Centre universitaire de Vichy, dans le centre de la France, le 7 mai. (AFP)
Le journaliste français et président du Prix Albert Londres, Hervé Brusini, s'exprime lors du dévoilement d'une plaque commémorative en hommage au caméraman de l'AFP Arman Soldin, tué en Ukraine, sur l'esplanade du Centre universitaire de Vichy, dans le centre de la France, le 7 mai. (AFP)
Short Url
  • La capitale libanaise devait l'an dernier accueillir les délibérations de la plus prestigieuse récompense de la presse francophone, mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban ont obligé le jury à rapatrier ses travaux sur Paris
  • "Il y a d'abord Beyrouth, Beyrouth est une ville heureuse", écrit Albert Londres en novembre 1919, cité par le communiqué de l'association

PARIS: Le 87ème prix Albert Londres, qui récompense le meilleur reportage écrit et audiovisuel francophone de l'année, sera remis le 25 octobre à Beyrouth, a annoncé mercredi l'association.

La capitale libanaise devait l'an dernier accueillir les délibérations de la plus prestigieuse récompense de la presse francophone, mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban ont obligé le jury à rapatrier ses travaux sur Paris.

"Il y a d'abord Beyrouth, Beyrouth est une ville heureuse", écrit Albert Londres en novembre 1919, cité par le communiqué de l'association.

"Mais l'histoire en décida autrement. Quand le journaliste est revenu dans la région dix ans plus tard, les mots massacres et assassinats se sont imposés sous sa plume. Le conflit israélo-palestinien voyait ses premières victimes", poursuit le texte.

"Déjà ! Près de cent ans plus tard, la tragédie est massive. Informer est un enjeu vital malgré les bombes, malgré les murs. Le Prix Albert Londres se devait d'aller y voir. Le propre du reportage, en somme".

L'association Albert Londres a dévoilé la liste des articles, films et livres pré-sélectionnés pour l'édition 2025, sur 134 candidatures.

Pour le 87ème prix de la presse écrite, ont été choisis : Eliott Brachet (Le Monde), Julie Brafman (Libération) , Emmanuel Haddad (L'Orient-Le Jour), Iris Lambert (Society, Libération), Ariane Lavrilleux (Disclose), Célian Macé (Libération), Matteo Maillard (Libération, Jeune Afrique) et Arthur Sarradin (Libération, Paris Match).

Pour le 41ème prix audiovisuel, ont été retenus : Solène Chalvon-Fioriti pour "Fragments de guerre" (France 5), Marianne Getti et Agnès Nabat pour "Tigré : viols, l'arme silencieuse" (Arte), Jules Giraudat et Arthur Bouvart pour "Le Syndrome de La Havane" (Canal+), Julien Goudichaud pour "Calais-Douvres, l'exil sans fin" (LCP), Louis Milano-Dupont et Elodie Delevoye pour "Rachida Dati, la conquête à tout prix" (France 2) et Solène Oeino pour "Le Prix du papier" (M6).

Pour le 9ème prix du livre, ont été désignés Charlotte Belaich et Olivier Pérou pour "La Meute" (Flammarion), Siam Spencer pour "La Laverie" (Robert Laffont), Quentin Müller pour "L'Arbre et la tempête" (Marchialy) et Elena Volochine pour "Propagande : l'arme de guerre de Vladimir Poutine" (Autrement).

L'an dernier, la journaliste du Monde Lorraine de Foucher avait remporté le prix pour l'écrit pour ses reportages et enquêtes sur les viols de Mazan, les migrantes violées et encore les victimes de l'industrie du porno.

Le prix de l'audiovisuel avait été décerné à Antoine Védeilhé et Germain Baslé pour leur film "Philippines: les petits forçats de l'or" (Arte) et le prix du livre avait couronné Martin Untersinger pour "Espionner, mentir, détruire" (Grasset), une enquête sur les attaques dans le cyberespace.

Créé en 1933 en hommage au journaliste français Albert Londres (1884-1932), père du grand reportage moderne, le prix est doté de 5.000 euros pour chacun des candidats, qui doivent avoir moins de 41 ans.


Des projets architecturaux saoudiens parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA

Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
Short Url
  • Deux projets innovants situés à Riyad – le parc King Salman et le centre d’expérience de Wadi Safar – ont été sélectionnés parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA
  • Ce prix célèbre des projets ayant un impact social fort et une vision durable

DUBAÏ : Riyad s'impose comme un centre du design de pointe, alors que le Royal Institute of British Architects (RIBA) a dévoilé les 15 finalistes de son tout premier prix des bâtiments les plus transformateurs du Moyen-Orient.

Cette nouvelle distinction récompense les projets architecturaux récents ayant le plus d’impact social et de transformation à travers le Golfe, et deux des candidats les plus remarquables se trouvent dans la capitale saoudienne.

Au cœur de la contribution de Riyad figure le parc King Salman, une vaste opération de réhabilitation de l’ancien aéroport de la ville, réalisée par Gerber Architekten, Buro Happold et Setec. Ce projet ambitieux transforme une relique de l’ère aérienne en une oasis urbaine immense, offrant aux habitants et visiteurs un réseau de jardins, de plans d’eau et d’espaces de loisirs. Il met en œuvre des techniques novatrices de régénération des sols désertiques, d’utilisation durable de l’eau et de plantation résistante au climat.

Non loin de là, le centre d’expérience de Wadi Safar sert de porte d’entrée au développement plus large de Wadi Safar. Conçu par Dar Al Omran – Rasem Badran, il s’inspire du style vernaculaire najdi, avec des cours intérieures et un aménagement paysager en bermes de terre créant une atmosphère fraîche et contemplative tout en valorisant le patrimoine régional.

La liste des finalistes met également en lumière l’excellence dans tout le Moyen-Orient. Aux Émirats arabes unis, le sanctuaire des tortues et de la faune de Khor Kalba (Hopkins Architects) soutient la réhabilitation des tortues et oiseaux en danger dans la mangrove ancestrale de Sharjah, avec des pavillons arrondis se fondant dans le paysage côtier. À Dubaï, le centre Jafar du Dubai College (Godwin Austen Johnson) offre un espace STEM flexible, baigné de lumière naturelle, où l’acoustique et l’efficacité énergétique sont prioritaires.

À Doha, le centre Al-Mujadilah et sa mosquée pour femmes (Diller Scofidio + Renfro) réinterprètent de manière contemporaine un espace sacré, avec un toit percé de plus de 5 000 puits de lumière diffusant une lumière naturelle apaisante dans les salles de prière et les espaces communautaires.

Plusieurs projets revisitent les formes patrimoniales dans un contexte contemporain. À Sharjah, The Serai Wing, Bait Khalid Bin Ibrahim (ANARCHITECT) transforme deux maisons familiales des années 1950, autrefois propriétés d’un marchand de perles, en un hôtel boutique alliant préservation du patrimoine et design contemporain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cate Blanchett sera à l’honneur au Festival du film d’El Gouna

Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
Short Url
  • L’actrice australienne sera l’invitée d’honneur du festival égyptien et recevra le Champion of Humanity Award pour son engagement humanitaire auprès des réfugiés en tant qu’ambassadrice du HCR
  • Reconnue pour ses rôles marquants au cinéma et son implication sur scène, Blanchett est aussi saluée pour son action sur le terrain dans des camps de réfugiés, incarnant la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité

DUBAÏ : L’actrice et productrice australienne Cate Blanchett sera mise à l’honneur lors de la 8e édition du Festival du film d’El Gouna, en Égypte, qui se tiendra du 16 au 24 octobre.

Elle sera l’invitée d’honneur de cette édition et recevra le Champion of Humanity Award (Prix de la Championne de l’Humanité).

« De ses rôles emblématiques dans Elizabeth, Blue Jasmine et TÁR, à ses collaborations remarquables avec les plus grands réalisateurs, Cate Blanchett a laissé une empreinte indélébile sur le cinéma mondial », a publié le festival sur Instagram.

« Au-delà de son art, elle continue de défendre des causes humanitaires urgentes en tant qu’ambassadrice de bonne volonté mondiale pour le HCR, reflétant ainsi la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité », ajoute le communiqué. « Pour saluer son engagement en faveur des réfugiés et des personnes déplacées de force, Cate Blanchett recevra le Champion of Humanity Award du Festival du film d’El Gouna. »

Cate Blanchett est également connue pour son travail sur scène, ayant été co-directrice artistique de la Sydney Theatre Company. Elle est aussi cofondatrice de Dirty Films, une société de production à l’origine de nombreux films et séries récompensés.

View this post on Instagram

A post shared by El Gouna Film Festival (@elgounafilmfestivalofficial)

Depuis 2016, elle occupe le rôle d’ambassadrice de bonne volonté pour le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. À ce titre, elle utilise sa notoriété pour sensibiliser à la cause des réfugiés et encourager le soutien international. Elle a visité des camps de réfugiés et des communautés hôtes dans des pays comme la Jordanie, le Liban, le Bangladesh, le Soudan du Sud, le Niger et le Brésil.

En 2018, elle a reçu le Crystal Award lors du Forum économique mondial en reconnaissance de son engagement humanitaire.

Amr Mansi, fondateur et directeur exécutif du Festival d’El Gouna, a déclaré : « C’est un immense honneur d’accueillir une artiste du calibre de Cate Blanchett. Son talent exceptionnel fascine le public depuis des décennies, et son engagement humanitaire à travers le HCR est véritablement inspirant.

Ce partenariat avec le HCR et la Fondation Sawiris, ainsi que sa venue, illustrent parfaitement la mission essentielle de notre festival : utiliser la force du cinéma pour promouvoir un changement positif et soutenir l’humanité. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com