Les Houthis «utilisent des familles piégées à Marib comme bouclier humain»

Des enfants yéménites sont photographiés dans un camp pour personnes déplacées à l'intérieur du pays à la périphérie de la ville nord de Marib, le 18 février 2021 dans le dernier bastion nord du gouvernement yéménite soutenu par l'Arabie saoudite. (AFP)
Des enfants yéménites sont photographiés dans un camp pour personnes déplacées à l'intérieur du pays à la périphérie de la ville nord de Marib, le 18 février 2021 dans le dernier bastion nord du gouvernement yéménite soutenu par l'Arabie saoudite. (AFP)
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Publié le Dimanche 28 février 2021

Les Houthis «utilisent des familles piégées à Marib comme bouclier humain»

  • Des militants ont récemment pris d'assaut plusieurs camps de déplacés à Serwah, empêchant les gens de fuir vers des zones plus sûres
  • «Les Houthis ont empêché 470 familles de fuir, en les utilisant comme boucliers humains», indique un rapport.l’unité exécutive du gouvernement internationalement reconnue pour les camps de déplacés internes

AL-MUKALLA: Des centaines de familles yéménites piégées dans leurs camps dans la province de Marib par des Houthis soutenus par l'Iran sont utilisées comme bouclier humain contre les forces gouvernementales, affirme une unité gouvernementale yéménite.

Dans un rapport examiné par Arab News samedi, l’unité exécutive du gouvernement internationalement reconnue pour les camps de déplacés internes a déclaré que les combattants de la milice avaient assiégé des camps et posé des mines sur les routes principales pour empêcher les familles de s’échapper et l’avancée des troupes.

« Les Houthis ont empêché 470 familles de fuir, en les utilisant comme boucliers humains. Encore aujourd’hui, de nombreuses familles dans les camps sont toujours piégées par les Houthis », indique le rapport.

Des militants ont récemment pris d'assaut plusieurs camps de déplacés à Serwah, à l'ouest de Marib, empêchant les gens de fuir vers des zones plus sûres.

L'unité gouvernementale a appelé les rebelles à cesser de prendre les familles déplacées en otages et à leur permettre de quitter les camps.

«L'Unité exécutive pour les camps de déplacés internes appelle les Houthis à respecter le droit international humanitaire , à cesser de cibler les civils et les personnes déplacées, et à ouvrir des couloirs humanitaires.»

Au début du mois, les Houthis ont renouvelé une offensive sanglante contre Marib, une ville riche en pétrole et dernier bastion du gouvernement dans la moitié nord du pays. Pendant quatre semaines, les Houthis ont fait face à une résistance acharnée des forces gouvernementales soutenues par l’aviation et la logistique massive de la coalition arabe.

Les commandants de l'armée disent que des centaines de Houthis ont été tués, blessés ou capturés et que leur avancée sur Marib a été freinée.

Le major général Nasser Al-Thaybani, commandant de l'Autorité des opérations militaires de l'armée, a déclaré que plus de la moitié des combattants houthis envoyés pour saisir Marib étaient morts ou avaient été blessés dans les combats, tandis que les troupes de l'armée et les membres des tribus alliées avaient repoussé toutes les attaques des Houthis contre les zones contrôlées par le gouvernement.

Les forces gouvernementales yéménites ont également essuyé de lourdes pertes lors de violents affrontements.

Les officiers locaux et les médias ont déclaré samedi que le brigadier général Abdul Ghani Sha’alan, commandant des forces spéciales de sécurité à Marib, comptait parmi les soldats tombés vendredi au combat avec les rebelles près de la montagne Balouq dans le district de Serwah, à l’ouest de la ville de Marib.

Un officier militaire local, qui a refusé de dévoiler son identité, a déclaré à Arab News que Sha’alan dirigeait les troupes gouvernementales pour repousser une violente attaque Houthi, revendiquée par les forces gouvernementales la semaine dernière.

Plusieurs commandants de l'armée et chefs tribaux ont été tués depuis le début de l'offensive rebelle sur Marib.

Le ministère des Affaires étrangères du Yémen a critiqué samedi l’incapacité des groupes de défense des droits internationaux à « pointer du doigt » les Houthis qui ont attaqué des zones résidentielles après avoir pris pour cible la ville densément peuplée avec 10 missiles balistiques au cours des dernières 24 heures.

«Depuis le début du mois de février, la province a subi l’attaque la plus féroce des Houthis au cours de laquelle la milice a utilisé toutes sortes d'armes lourdes, y compris de l'artillerie, des drones chargés d'explosifs et des missiles balistiques, » souligne le ministère dans un communiqué.

Vendredi, le Premier Ministre du Yémen, Maeen Abdul Malik Saeed, a salué le soutien militaire de la coalition arabe pour faire basculer la guerre en faveur de l’armée, promettant de continuer à soutenir les troupes de l’armée et les membres de la tribu jusqu’à ce qu’ils poussent les Houthis hors des zones sous leur contrôle.


L'Égypte coordonne avec la Grèce le retour des victimes du bateau de migrants et met en garde contre les itinéraires irréguliers

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
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  • Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine
  • Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux

DUBAI: Les mesures prises par l'Égypte ont reçu le soutien de la communauté internationale, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a demandé à l'ambassade égyptienne à Athènes de renforcer la coordination avec les autorités grecques, a rapporté Ahram Online mardi.

Cette mesure vise à soutenir les survivants et à accélérer le rapatriement des corps des victimes une fois les procédures légales achevées.

Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine.

Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux et réglementés.

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016, les responsables soulignant que le pays ne sera pas utilisé comme voie de transit vers l'Europe.

Les autorités affirment qu'aucun bateau de migrants n'a quitté les côtes égyptiennes depuis l'introduction de la stratégie, bien que l'Égypte accueille près de 10 millions de ressortissants étrangers, y compris des réfugiés, des demandeurs d'asile et des migrants de 133 pays.

L'approche a continué à évoluer au fil des ans, tout récemment avec l'adoption du plan d'action national 2024-2026 par le Comité national pour la lutte et la prévention de la migration illégale et de la traite des personnes.

Des initiatives antérieures ont également soutenu ces efforts, notamment le programme "Lifeboats" de 2019, qui a alloué 250 millions EGP pour créer des opportunités d'emploi dans les villages considérés comme les plus vulnérables à la migration irrégulière.

Les mesures prises par l'Égypte ont bénéficié d'un soutien international, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières, les capacités de recherche et de sauvetage et les efforts de lutte contre le trafic de migrants.


Explosion du port de Beyrouth: un juge libanais en Bulgarie pour l'enquête

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  • Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort
  • Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban"

BEYROUTH: Le juge libanais Tarek Bitar s'est déplacé mercredi en Bulgarie pour interroger le propriétaire du navire lié à l'explosion meurtrière dans le port de Beyrouth en 2020, a indiqué un responsable judiciaire à l'AFP.

Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort.

M. Grechushkin est désigné par les autorités libanaises comme le propriétaire du Rhosus, le navire qui transportait le nitrate d'ammonium débarqué dans le port de Beyrouth dans un entrepôt, où il avait explosé suite à un incendie, faisant plus de 200 morts, des milliers de blessés et d'importants dégâts.

Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban, acte terroriste ayant entraîné la mort d'un grand nombre de personnes et désactivation de machines dans le but de faire couler un navire", selon le parquet bulgare.

"M. Bitar est parti pour Sofia mercredi" et doit interroger M. Grechushkin jeudi, a précisé sous couvert d'anonymat un responsable de la justice libanaise à l'AFP.

L'ambassade libanaise à Sofia s'est occupée de trouver un traducteur et un huissier chargé de prendre en note l'interrogatoire, qui se fera en présence d'autorités judiciaires bulgares, a précisé la même source.

La justice libanaise espère obtenir des informations sur la cargaison de nitrate d'ammonium et en particulier son commanditaire. Elle veut aussi savoir si Beyrouth était la destination finale du navire.

Le juge indépendant Tarek Bitar avait repris en début d'année l'enquête qu'il avait dû interrompre en janvier 2023, se heurtant à l'hostilité d'une grande partie de la classe politique, notamment du Hezbollah qui l'accusait d'impartialité, avant d'être poursuivi pour insubordination.

Son enquête a pu reprendre après l'entrée en fonction du président Joseph Aoun et de son Premier ministre, qui ont promis de préserver l'indépendance de la justice, à la suite de la guerre entre Israël et le Hezbollah dont le mouvement chiite soutenu par l'Iran est sorti très affaibli à l'automne 2024.


«Des habitants meurent de froid»: Gaza frappé par de nouvelles intempéries

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
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  • "Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa)
  • "Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré

GAZA: De nouvelles pluies hivernales se sont abattues cette semaine sur la bande de Gaza, déjà ravagée par la guerre, faisant au moins 18 morts depuis le début des intempéries.

Des Palestiniens poussant une voiture dans une rue inondée, une charrette tirée par un âne progressant difficilement à travers les eaux, des tentes et des abris de fortune de déplacés inondés: la situation s'aggrave dans un territoire palestinien en ruines.

"Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa).

"Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre après deux années de guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Nourrissons «en danger»

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs.

Trois enfants étaient décédés dans des conditions similaires la semaine dernière, d'après la Défense civile, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du mouvement islamiste.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Environ 1,3 million de personnes, sur une population de plus de deux millions d'habitants dans le territoire, ont actuellement besoin d'un hébergement d'urgence, selon les Nations unies, qui mettent en garde contre un risque croissant d'hypothermie.

Les nourrissons encourent particulièrement un "grand danger" avec les conditions hivernales, avertit l'organisation.

«Reconstruire le territoire»

La Défense civile de Gaza avait indiqué vendredi qu'au moins 16 personnes étaient mortes en 24 heures des suites de l'effondrement de bâtiments ou des effets du froid.

Outre le nourrisson, le porte-parole de l'organisation, Mahmoud Bassal, a fait état mardi d'un autre décès après l'effondrement du toit d'un bâtiment à la suite de fortes pluies dans le nord-ouest de la ville de Gaza.

Il a précisé que la maison avait déjà été endommagée par des frappes aériennes pendant la guerre.

Des images de l'AFP montrent des secouristes extraire le corps d'un Palestinien des décombres d'un bâtiment. Non loin, des proches en deuil pleurent.

"Nous appelons le monde à résoudre nos problèmes et à reconstruire le territoire afin que nous puissions avoir des maisons au lieu (...) de vivre dans la rue", a déclaré Ahmed al-Hossari, qui a perdu un membre de sa famille.

La bande de Gaza connaît généralement un épisode de fortes pluies à la fin de l'automne et en hiver, mais l'état de dévastation du territoire, des conséquences de la guerre, a rendu ses habitants plus vulnérables.