Nigeria: les parents des 317 adolescentes enlevées toujours sans nouvelles

Le pensionnat de jeunes filles de Jangebe est désert (Photo, AFP).
Le pensionnat de jeunes filles de Jangebe est désert (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 28 février 2021

Nigeria: les parents des 317 adolescentes enlevées toujours sans nouvelles

  • L'école pour jeunes filles de Jangebe, dans l'Etat de Zamfara, était totalement déserte samedi et seules quelques chèvres perçaient le silence de mort autour du pensionnat
  • «J'aurais encore préféré que mes deux filles soient tuées», confie Abubakar Zaki, père de famille accablé par la douleur

JANGEBE: Les parents des 317 adolescentes enlevées vendredi dans leur pensionnat du Nord-Ouest du Nigeria étaient toujours sans nouvelles de leurs enfants samedi, jour où d'autres otages, kidnappés mi-février dans le centre du pays, ont retrouvé samedi la liberté et leurs familles.

L'école pour jeunes filles de Jangebe, dans l'Etat de Zamfara, était totalement déserte samedi et seules quelques chèvres perçaient le silence de mort autour du pensionnat, où les 317 élèves ont été arrachées de leurs dortoirs par des hommes armés, dans la nuit de jeudi à vendredi.

A l'intérieur du bâtiment, il ne reste que des lits en métal superposés, de vieux matelas en mousse abîmés et des vêtements abandonnés.

Dans le village, les parents - dont certains en colère ont attaqué vendredi un convoi officiel voulant se rendre sur les lieux, blessant grièvement un journaliste local - attendent désormais résignés des nouvelles des équipes de secours lancés à la recherche des captives.

« J'aurais encore préféré que mes deux filles soient tuées », confie Abubakar Zaki, père de famille accablé par la douleur. « Au moins, je les aurais enterrées et je saurais qu'elles sont auprès d'Allah, plutôt que de les savoir entre les mains de bandits ».

Bello Gidan-Ruwa, un habitant de Jangebe resté auprès des parents, angoisse avec eux : « Personne ne sait comment sont traitées les filles ».

« Le gouvernement dit qu'ils font des efforts, mais on le croira quand nous verrons que les filles sont de retour », poursuit le villageois.

« Traumatisés »

A plusieurs centaines de kilomètres au sud, des élèves, des professeurs et leurs proches, enlevés à la mi-février dans un pensionnat à Kagara, dans l'Etat du Niger, ont été libérés samedi et reçus par le gouverneur, Abubakar Sani Bello.

« En fait, ils n'étaient pas 42 otages comme nous le pensions, mais 38 », a expliqué Sani Idris, porte-parole du gouverneur de l'Etat du Niger, « tous sont sains et saufs, mais l'un d'eux a dû être hospitalisé, certains autres ont des blessures et sont encore traumatisés ».

Idris a assuré que les 38 otages, dont 24 enfants, pourraient regagner leurs foyers après des examens médicaux et psychologiques.

Les « bandits », comme les désignent les autorités, terrorisent les populations locales, mènent des kidnappings de masse contre rançon, pillent les villages et volent le bétail depuis plusieurs années, notamment dans le Nord-Ouest et le centre-Ouest du Nigeria. 

Mais dernièrement, ces bandes criminelles multiplient également les enlèvements d'élèves dans des écoles.

« Chantage »

Début décembre, 344 jeunes garçons avaient été enlevés dans un pensionnat de Kankara, dans l'Etat voisin de Katsina, avant d'être relâchés une semaine plus tard, après des négociations.

Les autorités nient payer une quelconque rançon aux ravisseurs, mais cela fait pourtant peu de doute pour les experts en sécurité qui craignent que cela ne mène à une multiplication des enlèvements dans ces régions minées par l'extrême pauvreté et peu ou pas du tout sécurisées.

Après ce nouveau kidnapping de masse vendredi, le président Muhammadu Buhari, très décrié face à la situation sécuritaire catastrophique dans le Nord du Nigeria, d'où il est originaire, a assuré qu'il ne « cèderait pas au chantage » des « bandits ».

Violences, extrême pauvreté et descolarisation

Leur nombre est incertain, mais ces groupes armés attirent de plus en plus de jeunes désœuvrés de ces régions dont plus de 80% des habitants vivent dans l'extrême pauvreté. 

« On ne peut pas savoir exactement combien ils sont », explique Nnamdi Obasi, analyste Nigeria pour l'International Crisis Group (ICG). « Dans le seul Etat de Zamfara, on estime qu'il y a environ 40 camps » où les criminels vivent et se cachent, poursuit l'expert. 

Certains de ces groupes comptent des centaines de combattants, d'autres, seulement quelques dizaines. Certains ont tissé des liens forts avec les groupes jihadistes présents dans le Nord-Est, d'autres non.

Ces violences criminelles ont fait plus de 8 000 morts depuis 2011 et forcé plus de 200 000 personnes à fuir leur domicile, selon un rapport d'ICG publié en mai 2020.

L'autre inquiétude est que la multiplication de ces kidnappings n'aggravent encore la déscolarisation, particulièrement des filles, dans cette région qui compte déjà le plus grand nombre d'enfants n'allant pas à l'école au monde, selon l'ICG.


Ukraine: ce que l'on sait après le sommet Trump-Poutine

Le président américain Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine arrivent pour tenir une conférence de presse conjointe après avoir participé à un sommet américano-russe sur l'Ukraine à la base militaire Elmendorf-Richardson à Anchorage, en Alaska, le 15 août 2025. (Photo par Drew ANGERER / AFP)
Le président américain Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine arrivent pour tenir une conférence de presse conjointe après avoir participé à un sommet américano-russe sur l'Ukraine à la base militaire Elmendorf-Richardson à Anchorage, en Alaska, le 15 août 2025. (Photo par Drew ANGERER / AFP)
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  • Une feuille de route en vue d'un « accord de paix » prévoyant des concessions territoriales et des garanties de sécurité pour Kiev, mais ni cessez-le-feu ni sanctions contre Moscou
  • L'Ukraine craignait que l'accord d'Anchorage ne la pousse à céder, de jure ou de facto, une partie de ses territoires. L'armée russe occupe actuellement environ 20 % du territoire ukrainien, dans quatre régions du sud et de l'est.

PARIS : Une feuille de route en vue d'un « accord de paix » prévoyant des concessions territoriales et des garanties de sécurité pour Kiev, mais ni cessez-le-feu ni sanctions contre Moscou : voilà ce que l'on sait de la teneur des discussions lors du sommet d'Anchorage entre Donald Trump et Vladimir Poutine.

- Pas de cessez-le-feu -

« Il a été jugé par tous que la meilleure façon de mettre fin à la guerre (…), c'est d'aller directement à un accord de paix qui mettrait fin à la guerre, et non à un simple accord de cessez-le-feu qui ne tient souvent pas », a déclaré M. Trump sur son réseau Truth Social, en référence aux pourparlers russo-américains, une position à l'opposé de celle de l'Ukraine et de ses alliés.

C'est une victoire pour Vladimir Poutine, dont les troupes ont récemment fait des avancées dans l'est de l'Ukraine. Le président russe exige depuis le début un « accord de paix » plus général, consacré selon lui aux « causes profondes » de la guerre, à commencer par la volonté de l'Ukraine d'adhérer à l'OTAN. Moscou considère cette alliance militaire comme une menace existentielle qui s'étend à ses frontières. 

- Questions territoriales -

L'Ukraine craignait que l'accord d'Anchorage ne la pousse à céder, de jure ou de facto, une partie de ses territoires. L'armée russe occupe actuellement environ 20 % du territoire ukrainien, dans quatre régions du sud et de l'est (Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijjia), ainsi qu'en Crimée, annexée en 2014.

Ni M. Poutine ni M. Trump n'ont évoqué ce sujet brûlant directement lors de leurs interventions devant la presse.

Cependant, selon un responsable ayant eu connaissance d'échanges téléphoniques entre le président américain et des dirigeants européens, M. Trump soutiendrait une proposition de la Russie prévoyant un contrôle total des régions de Donetsk et Lougansk, ainsi qu'un gel du front dans celles de Kherson et Zaporijjia.

Quelques mois après le début de l'invasion, la Russie a proclamé, en septembre 2022, l'annexion de ces quatre régions, même si ses troupes n'en contrôlent aucune en totalité.

- Une réunion tripartite est-elle à l'horizon ? -

M. Trump a confirmé qu'il recevrait M. Zelensky lundi à la Maison Blanche. « Si tout se passe bien, nous programmerons alors une rencontre avec le président Poutine », a-t-il ajouté. Il avait auparavant estimé qu'un accord pour mettre fin à la guerre « dépendait vraiment du président » ukrainien.

Ce dernier a cependant jugé que le refus d'un cessez-le-feu par la Russie « compliquait la situation », se disant sceptique quant à la volonté de Moscou d'arriver à une paix durable.

- Sanctions américaines en suspens -

Vendredi, un ultimatum fixé par M. Trump à la Russie pour mettre fin à la guerre en Ukraine expirait théoriquement, sous peine de sanctions dites « secondaires », c'est-à-dire visant les pays qui se fournissent auprès de la Russie, en particulier en pétrole et en armes.

Mais « vu comme cela s'est passé aujourd'hui, je ne pense pas que je doive y penser maintenant », a finalement jugé le président américain sur Fox News, après sa rencontre avec M. Poutine.

Les dirigeants européens ont en revanche affirmé qu'ils « continueraient à renforcer les sanctions et les mesures économiques ciblées pour peser sur l'économie de guerre de la Russie, jusqu'à l'établissement d'une paix juste et durable ».

Les forces russes occupent la quasi-totalité de la région de Lougansk et une grande partie de celle de Donetsk, dont leurs capitales régionales.

Ce n'est pas le cas des deux autres, dont les principaux centres urbains sont toujours sous contrôle ukrainien.

On ignore quel serait le statut formel de ces territoires pour l'Ukraine et la communauté internationale, alors que Volodymyr Zelensky a rejeté toute concession territoriale incompatible avec la Constitution ukrainienne. 

- Garanties de sécurité -

Soutenue par les Européens, l'Ukraine exige de telles garanties en cas d'arrêt des hostilités pour éviter toute reprise de l'invasion russe, ce que Moscou refuse catégoriquement.

Dans son compte rendu post-sommet à M. Zelensky et à plusieurs dirigeants européens, M. Trump a évoqué, en faveur de Kiev, une garantie de sécurité similaire à l'article 5 de l'OTAN, mais en dehors du cadre de l'Alliance atlantique, selon deux sources proches du dossier.

La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a pour sa part indiqué qu'il s'agirait, dans un premier temps, de définir « une clause de sécurité collective qui permettrait à l'Ukraine d'obtenir le soutien de tous ses partenaires, y compris des États-Unis, prêts à agir en cas d'attaque ».

Plusieurs pays européens, notamment la France et le Royaume-Uni, ont indiqué être prêts à contribuer à une force de « réassurance » stationnée en Ukraine, mais pas sur la ligne de front.


La mère d'Austin Tice révèle des informations nouvellement déclassifiées

Debra Tice, mère du journaliste américain Austin Tice, disparu lors d'un reportage en Syrie en août 2012, lors d'une conférence de presse le 20 janvier 2025. (AFP)
Debra Tice, mère du journaliste américain Austin Tice, disparu lors d'un reportage en Syrie en août 2012, lors d'une conférence de presse le 20 janvier 2025. (AFP)
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  • La conférence de presse marque les 13 ans de la disparition de son fils à l'extérieur de Damas.
  • Debra Tice, journaliste indépendant couvrant le conflit syrien pour le Washington Post et d'autres médias américains, a été enlevé dans la banlieue de Damas en août 2012.

WASHINGTON : La mère du journaliste américain disparu Austin Tice, ancien marine américain, a partagé de nouveaux détails tirés de documents du renseignement récemment déclassifiés, affirmant que les dossiers contiennent des informations qui pourraient aider à localiser son fils.

S'exprimant lors d'une conférence de presse marquant le treizième anniversaire de la disparition de son fils à l'extérieur de Damas, Debra Tice a déclaré que les documents suggéraient que les agences américaines disposaient d'informations quasi-quotidiennes sur son état de santé et sa captivité au cours des années qui ont suivi sa disparition en République arabe syrienne.

Les dossiers ont été communiqués au début de l'année par la directrice du renseignement national des États-Unis, Tulsi Gabbard, à la suite d'une demande de longue date de la famille d'accéder aux documents bruts des services de renseignement relatifs à l'affaire.

"Lorsqu'il avait un problème de dents, ils l'emmenaient chez le dentiste. Lorsqu'il avait des problèmes d'estomac, ils l'emmenaient chez le médecin", aurait déclaré Debra Tice au Washington Post. Elle n'a pas précisé les dates ni les lieux.

Debra Tice, journaliste indépendant couvrant le conflit syrien pour le Washington Post et d'autres médias américains, a été enlevé dans la banlieue de Damas en août 2012. Une vidéo publiée peu après sa disparition le montrait les yeux bandés et détenu par des hommes armés. Les autorités américaines soupçonnent depuis longtemps le gouvernement syrien d'être à l'origine de sa disparition, mais Damas a toujours nié son implication.

Debra Tice a déclaré que des fonctionnaires des administrations précédentes lui avaient dit à plusieurs reprises qu'il n'existait pas de nouvelles informations. Mais elle affirme que les dossiers ont révélé le contraire, renforçant sa conviction que son fils est vivant et qu'il peut encore être retrouvé.

Elle a affirmé que le gouvernement syrien avait tenté de faire revenir son fils peu après sa disparition en contactant la secrétaire d'État américaine de l'époque, Hillary Clinton.

"Le gouvernement syrien a contacté Hillary Clinton pour qu'elle vienne chercher Austin en [...] Le gouvernement syrien a contacté Hillary Clinton pour qu'elle vienne chercher Austin en août 2012, et elle a refusé", a-t-elle déclaré, rapporte le Washington Post.

Cependant, la publication a cité d'anciens fonctionnaires américains ayant connaissance de l'affaire qui ont nié qu'une telle offre ait été faite, affirmant que le régime syrien n'a jamais reconnu détenir Tice et "a vigoureusement nié toute connaissance d'Austin jusqu'à la fin".

Les responsables américains ont imputé l'absence de progrès à l'obstruction du régime de Bachar Assad et à la nature très secrète du réseau de détention syrien.

Depuis l'effondrement du régime Assad en décembre 2024, la CIA aurait adopté une évaluation de "faible confiance" selon laquelle Tice est probablement mort - une évaluation que la famille rejette fermement. Debra Tice a déclaré qu'elle restait persuadée que son fils était en vie et que la libération de milliers de détenus des prisons syriennes effondrées n'avait pas encore permis d'obtenir des informations définitives sur son cas.

L'accès de la famille Tice aux dossiers des services de renseignement a été accordé à la suite d'efforts de lobbying. Debra Tice a déclaré que les informations nouvellement déclassifiées avaient renforcé sa détermination à maintenir la pression sur les autorités américaines pour qu'elles résolvent l'affaire.

"Nous savons qu'Austin est vivant. Nous devons le retrouver", a-t-elle déclaré.

Le cas d'Austin Tice reste l'un des plus longs enlèvements non résolus d'un journaliste américain au Moyen-Orient. Les groupes de défense des droits et de la liberté de la presse ont à plusieurs reprises exhorté le gouvernement américain à donner la priorité à la recherche du journaliste et à veiller à ce que ses ravisseurs répondent de leurs actes. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Après son sommet avec Poutine, Trump veut un plan de paix en Ukraine, plus de cessez-le-feu

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky prévoit de rencontrer le président américain Donald Trump à Washington la semaine prochaine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky prévoit de rencontrer le président américain Donald Trump à Washington la semaine prochaine. (AFP)
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  • Lors de son sommet en Alaska, Donald Trump a exclu un cessez-le-feu immédiat entre Russie et Ukraine, préférant viser un accord de paix global, et prévoit de rencontrer Zelensky lundi à la Maison Blanche
  • Les combats se poursuivent sur le terrain, tandis que les dirigeants européens expriment leur soutien à un sommet trilatéral

WASHINGTON: Le président américain Donald Trump a exclu samedi un cessez-le-feu immédiat entre la Russie et l'Ukraine et réclame désormais directement un "accord de paix", au lendemain de son sommet en Alaska avec son homologue russe Vladimir Poutine.

Donald Trump avait assuré vouloir obtenir un cessez-le-feu en Ukraine avant ce sommet annoncé comme décisif vendredi, à l'issue duquel les deux dirigeants n'ont rien dévoilé de leurs discussions pour mettre fin à un conflit meurtrier qui dure depuis trois ans et demi.

"Il a été jugé par tous que la meilleure façon de mettre fin à la guerre horrible entre la Russie et l'Ukraine est d'aller directement à un accord de paix, qui mettrait fin à la guerre, et non à un simple accord de cessez-le-feu, qui souvent ne tient pas," a déclaré M. Trump sur son réseau Truth Social, une fois rentré à Washington.

Il a également confirmé qu'il recevrait le président ukrainien Volodymyr Zelensky lundi après-midi à la Maison Blanche. "Si tout marche bien, nous programmerons alors une rencontre avec le président Poutine", a ajouté Donald Trump, laissant envisager un sommet tripartite.

M. Zelensky -- qui n'avait pas été invité à Anchorage et souhaitait d'abord un accord de cessez-le-feu, comme les Européens -- avait annoncé peu avant qu'il irait lundi rencontrer Donald Trump, et que celui-ci l'avait informé des "principaux points" de ses échanges avec son homologue russe.

"Lundi, je rencontrerai le président Trump à Washington pour discuter de l'ensemble des détails pour mettre fin aux tueries et à la guerre", a indiqué M. Zelensky sur X. "Je suis reconnaissant de l'invitation. Il est important que les Européens soient impliqués à chaque étape afin d'apporter des garanties de sécurité fiables, aux côtés des États-Unis".

Au cours de son vol retour d'Anchorage, M. Trump a eu un "long appel" avec M. Zelensky, selon sa porte-parole. Le président américain s'est également entretenu avec des dirigeants de l'Otan, a précisé la porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt.

Cet appel, auquel ont notamment participé la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte, a duré "un peu plus d'une heure", selon une porte-parole de la Commission européenne.

- "Nous n'y sommes pas" -

Dans un communiqué commun, les dirigeants européens ont ensuite affirmé être "prêts à travailler avec M. Trump et M. Zelensky en vue d’un sommet trilatéral, avec le soutien de l'Europe", tout en maintenant la pression sur Moscou.

"Nous continuerons à renforcer les sanctions et les mesures économiques ciblées pour peser sur l'économie de guerre de la Russie, jusqu'à l'établissement d’une paix juste et durable", ont-ils déclaré.

M. Macron a mis en garde contre "la propension" de la Russie "à ne pas tenir ses propres engagements". Plus optimiste, M. Starmer a estimé que "les efforts" de M. Trump "nous rapprochent plus que jamais" de la fin de la guerre en Ukraine.

Avant de quitter Anchorage, le président américain avait évoqué une réunion "très productive" et Vladimir Poutine un entretien "constructif".

Donald Trump a assuré pendant des déclarations conjointes à la presse qu'il restait "très peu" de points à régler pour trouver une issue à la guerre déclenchée par l'invasion russe de l'Ukraine. "L'un d'entre eux (ces points) est probablement le plus important", a-t-il ajouté, mais sans préciser lequel.

"Nous n'y sommes pas, mais nous avons fait des progrès. Il n'y a pas d'accord jusqu'à ce qu'il y ait un accord", a averti le président des Etats-Unis.

M. Trump s'était fixé pour ambition d'organiser très vite un sommet tripartite avec les chefs d'Etat russe et ukrainien, tout en décrochant un cessez-le-feu.

Dans un entretien sur la chaîne Fox News enregistré juste après les déclarations à la presse, Donald Trump a estimé qu'un accord pour mettre fin à la guerre "dépendait vraiment du président" ukrainien.

- La guerre continue -

Avec son homologue russe, le président américain n'a plus eu le ton quelque peu bravache d'avant la rencontre, lorsqu'il menaçait de claquer la porte en cas d'impasse.

M. Trump, qui avait menacé la Russie de "conséquences très graves" si elle n'acceptait pas de mettre un terme à la guerre, a précisé ne plus envisager de mesures dans l'immédiat. "Vu comme cela s'est passé aujourd'hui, je ne pense pas que je doive penser à cela maintenant", a-t-il déclaré.

M. Poutine, sur la même tonalité engageante et cordiale, a dit espérer que "l'entente" trouvée en Alaska apporterait "la paix" en Ukraine.

Avec ce sommet, Poutine signe un spectaculaire retour sur la scène internationale, alors que le conflit le plus meurtrier en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale continue.

L'armée russe a lancé 85 drones et un missile sur l'Ukraine pendant la nuit de vendredi à samedi, a affirmé Kiev, assurant en avoir abattu 61, dans les régions de Soumy (nord-est), Donetsk (est), Tcherniguiv (nord) et Dnipropetrovsk (centre-est).

Parallèlement, les forces du Kremlin ont revendiqué samedi la prise de deux localités dans l'est de l'Ukraine, autre signe de la poursuite sans relâche des combats.