Quand Winston Churchill s'imprégnait de la lumière de Marrakech

Le leader conservateur a commencé à peindre sur le tard, quand il avait 40 ans. Celui qui aimait fuir les orages politiques et la grisaille londonienne avait découvert la lumière de la cité ocre de Marrakech dans les années 30 (Photo, AFP).
Le leader conservateur a commencé à peindre sur le tard, quand il avait 40 ans. Celui qui aimait fuir les orages politiques et la grisaille londonienne avait découvert la lumière de la cité ocre de Marrakech dans les années 30 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 28 février 2021

Quand Winston Churchill s'imprégnait de la lumière de Marrakech

  • «La tour de la mosquée Koutoubia», tableau peint à l'occasion d'une visite officielle pendant la Seconde Guerre mondiale, attise les spéculations, avec des estimations allant de 1,7 à 2,8 millions d'euros
  • L'huile sur toile mise à la vente par Angelina Jolie est considérée «comme le tableau le plus important de Sir Winston Churchill» en raison de son «imbrication dans l'histoire du XXe siècle»

RABAT: L’emblématique Premier ministre britannique Winston Churchill (1874-1965), peintre et écrivain à ses heures perdues, a trouvé à Marrakech un lieu d'inspiration "captivant". La plus célèbre de ses toiles peintes au Maroc sera mise aux enchères lundi chez Christie's à Londres.

"La tour de la mosquée Koutoubia", tableau peint à l'occasion d'une visite officielle pendant la Seconde Guerre mondiale, attise les spéculations, avec des estimations allant de 1,7 à 2,8 millions d'euros, selon le site de Christie's.

L'huile sur toile mise à la vente par l'actrice américaine Angelina Jolie est considérée "comme le tableau le plus important de Sir Winston Churchill" en raison de son "imbrication dans l'histoire du XXe siècle", écrit l'historien d'art britannique Barry Phipps dans le catalogue.

Le leader conservateur a commencé à peindre sur le tard, quand il avait 40 ans. Celui qui aimait fuir les orages politiques et la grisaille londonienne avait découvert la lumière de la cité ocre de Marrakech dans les années 30, à l'époque du protectorat français, et y effectua au total six voyages en 23 ans.

"Ici, dans ces vastes palmeraies émergeant du désert, le voyageur peut être sûr d'un ensoleillement éternel" et "contempler avec une satisfaction incessante le panorama majestueux et enneigé des montagnes de l'Atlas", écrivait-il en 1936 dans le journal britannique Daily Mail.

Coucher de soleil 

Le monstre politique aimait se perdre dans le dédale des rues de la vieille ville, partir en pique-pique dans la vallée de l'Ourika, sur les hauteurs de Marrakech, et installer son chevalet sur les balcons du grand hôtel La Mamounia ou de la villa Taylor -- qui deviendra un repère de la jet-set européenne dans les années 70.  

C'est depuis cette villa qu'il a peint la mosquée Koutoubia, après la conférence historique d'Anfa, organisée en janvier 1943 à Casablanca avec le président américain Franklin Roosevelt et le chef des Forces françaises libres, le général de Gaulle, et en présence du sultan Mohammed V, pour préparer la stratégie des Alliés.

Une légende rapportée par son entourage veut qu'il ait à l'époque dit à Roosevelt: "vous ne pouvez pas faire tout ce chemin en Afrique du Nord sans voir Marrakech (...) Je dois être avec vous quand vous verrez le coucher du soleil sur les montagnes de l'Atlas". 

Désormais propriété de la famille royale marocaine, la villa Taylor ne se visite plus. Le lieu offre "une vue exceptionnelle sur la médina, côté Bab Doukkala, jusqu'à la mosquée de la Koutoubia et au fond le Haut Atlas couvert de neige", selon Abderrazzak Benchaâbane, un des botanistes du célèbre "jardin Majorelle" à Marrakech.

Une photographie de presse d'époque montre Roosevelt et Churchill y admirer ensemble le coucher de soleil sur le panorama qui inspirera le tableau.

Ce paysage simple et sans fioritures représente le minaret, symbole de puissance de la dynastie Almohade (12e siècle), enlacé par les remparts de l'ancienne ville et adossé aux montagnes enneigées.

Churchill l'offre à l'époque à Roosevelt. Vendu par un des fils Roosevelt dans les années 50, le tableau change plusieurs fois de mains, avant d'atterrir en 2011 dans la collection du couple hollywoodien Angelina Jolie et Brad Pitt -- bien avant leur séparation.

"Panorama remarquable" 

De la première visite de Churchill au Maroc, en 1935, est restée une autre toile, "Scène à Marrakech", également aux enchères chez Christie's début mars. 

Estimé entre 340 000 à 578 000 euros, le tableau représente un détail de la palmeraie au pied de l'Atlas.

A l'époque, le député séjourne à l'hôtel La Mamounia, où il peint sept toiles et travaille sur une biographie de son ancêtre, le général Marlborough, d'après Celia Sandys, une de ses petites-filles qui a entrepris en 2002 un voyage mémoriel au Maroc.

Intarissable sur La Mamounia, M. Churchill apprécie le "panorama vraiment remarquable" de sa chambre, comme il le dit dans une lettre à son épouse Clémentine.

"Il avait pour habitude d'aller de balcon en balcon pour guetter la lumière, comme pour mieux capter les couleurs et les reproduire sur ses toiles", assure Meryem Mikou chargée de communication du palace. 

Au cours de ses rénovations successives, l'hôtel de luxe a perdu toute trace de cet illustre passage, même si une suite et un bar portent toujours son nom.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.


Layali Diriyah réchauffe le cœur historique du Royaume

Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
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  • L’événement constitue un pilier de la Diriyah Season, célébration vibrante de la culture saoudienne
  • La gastronomie y occupe une place majeure, avec un large éventail de cuisines saoudiennes et internationales

​​​​​​RIYAD : Layali Diriyah est de retour comme pièce maîtresse de la Diriyah Season de cette année, attirant les visiteurs vers un Al-Murayih transformé en une célébration en plein air de la culture, de la cuisine et de l’artisanat saoudiens.

L’événement se tient tous les jours de 17h à 2h du matin jusqu’en mars 2026. Des allées bordées de palmiers illuminées de guirlandes scintillantes instaurent une atmosphère mêlant l’héritage traditionnel najdi à la créativité saoudienne contemporaine.

Pour de nombreux visiteurs, le cadre lui-même fait partie de l’expérience. Shatha Abdulaziz, une visiteuse, a confié à Arab News : « Mon expérience a été merveilleuse et très agréable. Ce qui m’a réellement impressionnée, c’est l’atmosphère paisible, le thème traditionnel, l’organisation et les détails.

« Bien que je sois déjà venue lors des saisons précédentes, je pense qu’il y a eu une amélioration significative cette année. »

La gastronomie est un attrait majeur, avec un large choix de cuisines saoudiennes et internationales, dont des spécialités italiennes et méditerranéennes proposées par des restaurants exclusifs présents cette année.

« Ce fut une excellente expérience », a déclaré le visiteur Mohammed Fahad, ajoutant que l’attention portée aux détails était remarquable, tout comme « l’authenticité historique dans chaque recoin de Diriyah Nights ».

Il a ajouté : « Cela mêle véritablement le présent et le passé avec une touche raffinée et artistique. »

Des boutiques et stands proposent des articles en édition limitée à ceux en quête d’une expérience de shopping singulière.

Rawan Alsubaie, habituée de Diriyah mais présente à Layali Diriyah pour la première fois, a souligné le caractère exclusif des produits.

Elle a expliqué : « J’ai regardé certaines boutiques et stands et je les ai trouvés uniques, avec des produits introuvables en dehors de Diriyah Nights.

« Il y a des parfums que je n’ai trouvés nulle part ailleurs. J’ai même demandé aux commerçants s’ils avaient d’autres points de vente, mais ils m’ont dit que non, ce que je trouve remarquable.

« Je suis venue en m’attendant à découvrir quelque chose d’exceptionnel et, effectivement, l’endroit est magnifique, surtout durant la saison hivernale. C’est parfait. »

La Diriyah Season de cette année continue de mettre en valeur la richesse de l’héritage najdi tout en embrassant la créativité qui façonne l’Arabie saoudite moderne.

À travers des spectacles, des expositions et des expériences immersives, les visiteurs découvrent les traditions qui définissent Diriyah, ainsi que l'énergie qui anime son renouveau culturel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La durabilité à l’honneur à Médine pour la Journée mondiale des sols

Les sols de la région sont confrontés à des défis, notamment la salinisation due à une irrigation déséquilibrée et au changement climatique. (SPA)
Les sols de la région sont confrontés à des défis, notamment la salinisation due à une irrigation déséquilibrée et au changement climatique. (SPA)
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  • Médine renforce ses efforts de conservation des sols face à la salinisation et au changement climatique grâce à des programmes durables et une meilleure gestion des ressources
  • La Journée mondiale des sols rappelle l’importance de protéger le patrimoine agricole et de soutenir les objectifs environnementaux de la Vision 2030

MÉDINE : Médine s’est jointe au monde pour célébrer la Journée mondiale des sols le 5 décembre, mettant en lumière l’importance de la conservation des sols pour la sécurité alimentaire et les écosystèmes, selon l’Agence de presse saoudienne (SPA).

La journée revêt une importance particulière à Médine en raison de sa riche histoire agricole, de la diversité de ses sols — allant de l’argile au sable en passant par les formations volcaniques Harrat — et de son lien historique avec la production de dattes.

Le sol de la région fait face à plusieurs défis, notamment la salinisation due à un déséquilibre de l’irrigation et au changement climatique, ajoute la SPA.

Les autorités y répondent par des programmes de protection des sols, l’amélioration des techniques d’irrigation et la promotion de pratiques agricoles durables.

Le sol joue un rôle essentiel dans la purification de l’eau, agissant comme un filtre naturel. Avec l’arrivée de l’hiver, c’est une période opportune pour préparer les sols en vue du printemps, étendre les cultures et favoriser les récoltes, rapporte la SPA.

Le ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture à Médine met en œuvre des initiatives visant à améliorer l’efficacité des ressources, renforcer la sensibilisation des agriculteurs et lutter contre la désertification. Les agriculteurs contribuent également en utilisant des fertilisants organiques et en recyclant les déchets agricoles.

La Journée mondiale des sols souligne la nécessité d’une collaboration entre les organismes gouvernementaux, les agriculteurs et les parties prenantes pour assurer la durabilité des sols, préserver le patrimoine agricole et soutenir les objectifs de développement durable de la Vision 2030.

Approuvée par l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture en 2013, la Journée mondiale des sols vise à sensibiliser au rôle crucial des sols dans la santé des écosystèmes et le bien-être humain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com