Violences dans la métropole de Lyon: pointée du doigt, la police reçoit des renforts

Des policiers patrouillent dans une rue à la suite d'émeutes et après l'incendie de plusieurs voitures dans le quartier de Parilly à Bron, près de la ville de Lyon, dans le centre-est de la France, le 6 mars 2021 (Photo, AFP).
Des policiers patrouillent dans une rue à la suite d'émeutes et après l'incendie de plusieurs voitures dans le quartier de Parilly à Bron, près de la ville de Lyon, dans le centre-est de la France, le 6 mars 2021 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 08 mars 2021

Violences dans la métropole de Lyon: pointée du doigt, la police reçoit des renforts

  • M. Darmanin a annoncé un bilan total de 21 arrestations, dont une majorité de mineurs, après ces trois nuits de troubles
  • Le maire LR du 2e arrondissement Pierre Oliver a rapporté au Progrès avoir été «insulté et menacé» samedi par une trentaine de jeunes

LYON : La métropole lyonnaise a été agitée depuis plusieurs nuits par des troubles urbains qui rappellent de mauvais souvenirs, sur fonds d'accusations contre les forces de l'ordre qui viennent de recevoir des renforts de Paris pour prévenir une éventuelle escalade.

«On peut penser qu'il y a une forme de surenchère, le terreau est présent dans notre zone mais on n'espère pas de nouveaux troubles dans d'autres quartiers ce soir», a confié une source syndicale policière. Selon la préfecture la situation demeurait calme vers 21H30 dimanche soir.

La Duchère à Lyon jeudi soir, Rillieux-la-Pape vendredi, puis Bron samedi: la métropole lyonnaise a subi des débordements urbains à répétition marqués par des échauffourées entre jeunes et forces de l'ordre et de nombreux incendies de véhicules.

Ces troubles sont le fait de petits groupes mais ils ravivent chez certains les sombres souvenirs de 2005 et 2015, lorsque les banlieues lyonnaises s'étaient embrasées à tour de rôle.

A Bron samedi soir, un équipage de police secours qui sortait d'un foyer pour mineurs a été pris à partie. Les policiers «étaient à 30 contre trois. Ils ont dû abandonner leur véhicule pour se réfugier dans le foyer» et leur fourgon a été dégradé, a rapporté une source policière. Une enquête a été confiée à la sûreté départementale.

De l'avis du maire LR de Bron Jérémie Bréaud, qui fait l'objet d'une protection après des menaces répétées, c'est l'action de la police contre le trafic de drogue qui a provoqué ces violences. Mais une source policière confie que les forces de l'ordre sont aussi montrées du doigt pour l'accident d'un mineur survenu en marge des heurts.

Dimanche, le parquet a annoncé avoir ouvert une enquête sur la chute samedi soir d'un mineur de 15 ans, atteint d'une hémorragie cérébrale et «dont le pronostic vital serait toujours engagé» dimanche.

Des jeunes ont indiqué à des pompiers auditionnés qu'«il avait pris la fuite avec eux par peur de la police» avant de chuter, d'être saisis de convulsions puis de perdre connaissance, selon le parquet.

A la Duchère, c'est un autre accident, de scooter qui a mis le feu aux poudres jeudi. La veille, un adolescent de 13 ans qui roulait sans casque a été gravement touché après avoir perdu le contrôle de son véhicule.

Selon la presse locale, des jeunes du quartier assurent que le scooter était poursuivi par une voiture de police banalisée, ce que la préfecture a formellement démenti. Une enquête a été confiée à l'IGPN.

«Les collègues sont intervenus uniquement pour secourir ce jeune», se défend une source syndicale policière. «Il y a une minorité qui, aujourd'hui, quoi qu'on puisse faire, fait tout de suite l'amalgame et nous pointe du doigt».

Encore un maire menacé

A Rillieux-la-Pape, ville classée en janvier parmi les quartiers de «reconquête républicaine» (QRR) par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, 13 véhicules ont été incendiés vendredi soir. Selon le maire LR Alexandre Vincendet, «certains se sont servis de ce qui s'est passé (la veille) à la Duchère pour laisser libre cours à leur violence».

M. Darmanin a annoncé un bilan total de 21 arrestations, dont une majorité de mineurs, après ces trois nuits de troubles.

Cinq suspects arrêtés à Bron, dont un majeur, se trouvaient encore en garde à vue dimanche. Quatre autres mineurs arrêtés à Rillieux-la-Pape étaient en cours de défèrement dimanche soir et trois autres jeunes, dont un majeur, arrêtés à La Duchère, attendaient d'être présentés à la justice, selon le parquet.

Réclamé depuis de nombreux mois par les élus de la métropole, un renfort de 200 policiers et gendarmes se trouvait à Lyon depuis samedi. 

Signe que le climat lyonnais se tend, le maire LR du 2e arrondissement Pierre Oliver a rapporté au Progrès avoir été «insulté et menacé» samedi par une trentaine de jeunes qu'il a surpris en plein tournage de clip de rap illégal dans un sous-sol de la gare Perrache.

Face aux violences et incivilités lyonnaises, la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen a fustigé sur Twitter la «faiblesse et le laxisme» du gouvernement.

En déplacement à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) dimanche, M. Darmanin a estimé que «s'il y a des violences urbaines, s'il y a des voitures qui peuvent brûler, des policiers qui sont pris à partie, des élus menacés, c'est parce (...) qu'on intervient, on démantèle chaque jour des points de deal».

«Plus il y aura harcèlement de ces points de deal, plus il y a manifestement réaction des dealers, mais à la fin ce sera toujours la police qui va gagner», a-t-il assuré.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.