Décès du député Olivier Dassault dans le crash de son hélicoptère

Olivier Dassault était député de l'Oise depuis 2002 (Photo, AFP).
Olivier Dassault était député de l'Oise depuis 2002 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 08 mars 2021

Décès du député Olivier Dassault dans le crash de son hélicoptère

  • Emmanuel Macron a rendu hommage au député LR, décédé dans l'accident tout comme le pilote de l'appareil
  • De sources proches de l'enquête, l'accident s'est produit au décollage vers 18H00 à Touques, à 5 km à l'est de Deauville

TOUQUES: Le député et capitaine d'industrie Olivier Dassault, fils de Serge Dassault, est mort dimanche soir à l'âge de 69 ans dans le crash de son hélicoptère à Touques, près de Deauville, dans le Calvados, suscitant tristesse et stupeur dans la classe politique française.

Emmanuel Macron a rendu hommage au député LR, décédé dans l'accident tout comme le pilote de l'appareil. « Olivier Dassault aimait la France. Capitaine d'industrie, député, élu local, commandant de réserve dans l'armée de l'air : sa vie durant, il ne cessa de servir notre pays, d'en valoriser les atouts. Son décès brutal est une grande perte », a twitté le chef de l'Etat.

De sources proches de l'enquête, l'accident s'est produit au décollage vers 18H00 à Touques, à 5 km à l'est de Deauville. De même source, il n'y avait personne d'autre à bord de l'hélicoptère.

« On ouvre une enquête judiciaire pour homicide involontaire. Je suis sur site, il fait nuit. Les investigations techniques ne débuteront que demain. On procède aux actes relatifs aux corps », a déclaré Delphine Mienniel, procureur de la République de Lisieux, confirmant le décès de Dassault et du pilote.

Les enquêteurs du Bureau d'Enquêtes et d'Analyses pour la Sécurité de l'Aviation civile seront sur les lieux lundi. Le BEA a indiqué dans un tweet que l'appareil, un Aérospatiale AS350 Écureuil, s'était écrasé « au décollage », effectué « depuis un terrain privé ».

Un photographe sur place a constaté qu'un périmètre de sécurité avait été mis en place autour de la carcasse de l'appareil.

Olivier Dassault était le père de trois enfants.

Aussitôt, de nombreuses personnalités politiques ont rendu hommage au fils de Serge Dassault et petit-fils de Marcel Dassault, qui était l'une des plus grandes fortunes de France.

Le Premier ministre Jean Castex a salué « un député humaniste, un entrepreneur visionnaire, un homme profondément engagé pour son pays, un artiste à l'élégante audace ».

« Je pense à sa famille et à ses proches qui doivent ressentir une terrible douleur », a réagi le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand. Son homologue au Sénat, Gérard Larcher, s'est dit « très touché par la disparition brutale » d'un « homme d'entreprise reconnu et député actif et engagé ».

361e fortune mondiale

De nombreuses autres personnalités de tous bords politiques ont fait part de leur stupeur et de leur tristesse. « Notre région perd un grand serviteur », a tweeté Xavier Bertrand, président (ex-LR) des Hauts-de-France. 

Le patron des députés LR, Damien Abad, a salué un « chef d'entreprise hors pair, député au grand cœur et grand défenseur de l'industrie » dont la « gentillesse et l'humanisme resteront à jamais dans notre mémoire ».

Le magazine Forbes classait Olivier Dassault comme la 361e fortune mondiale en 2020, à égalité avec ses deux frères et sa sœur avec environ 5 milliards d'euros chacun.

Après le décès de son grand-père, Marcel Dassault, en 1986, son père, Serge, l'avait nommé directeur-adjoint d'Europe Falcon Service et directeur de la stratégie des avions civils de l'entreprise Dassault Aviation, fabriquant des avions de combat Rafale et avions d’affaires Falcon.

En 2011, il avait été nommé président du conseil de surveillance du groupe Dassault, le plaçant en bonne position pour reprendre un jour la holding familiale.

Mais sept ans plus tard, quelques mois avant la mort de son père, il avait annoncé sa décision de démissionner de la présidence du conseil de surveillance de la holding familiale « pour cause d'incompatibilité avec son mandat de député ».

Son mandat d'administrateur de Dassault Aviation avait toutefois été renouvelé pour quatre ans en mai 2019.

Olivier Dassault était député de l'Oise depuis 2002.

« Je suis sous le choc. Aujourd'hui, je perds un ami », a réagi la maire de Beauvais, Caroline Cayeux, qui était encore avec lui vendredi dernier lors de la venue à Beauvais du Premier ministre Jean Castex.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.