Attentats du 13 Novembre en France: un Algérien visé par une enquête en Italie

Les attentats du 13 novembre 2015 ont durement touché la capitale française (Photo, AFP).
Les attentats du 13 novembre 2015 ont durement touché la capitale française (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 08 mars 2021

Attentats du 13 Novembre en France: un Algérien visé par une enquête en Italie

  • L'enquête a établi «son activité directe de soutien aux auteurs des attentats terroristes du Bataclan, du Stade de France et des attaques armées survenus à Paris le 13 novembre 2015»
  • Le quotidien La Repubblica identifie le suspect comme Athmane Touami, actuellement incarcéré pour détention de faux papiers. Il devait sortir de prison en juin

ROME : Une procédure pour «association terroriste internationale» en lien avec le groupe Etat islamique (EI) a été ouverte en Italie contre un Algérien soupçonné d'avoir fourni des «faux papiers» aux auteurs des attentats du 13 novembre 2015 en France, a annoncé lundi la police italienne.

Le suspect de 36 ans, identifié par le quotidien La Repubblica comme Athmane Touami, est membre présumé d'une cellule de l'EI opérant en France et en Belgique, liée à Abdelhamid Abaaoud, coordinateur de l'attaque du Thalys et des attentats du 13 novembre, et Khalid Zerkani, l'un des chefs de la nébuleuse jihadiste en Belgique.

L'enquête a établi «son activité directe de soutien aux auteurs des attentats terroristes du Bataclan, du Stade de France et des attaques armées (...) survenus à Paris le 13 novembre 2015, auxquels il a fourni de faux papiers», a indiqué la police de Bari (Pouilles, sud) dans un communiqué.

Une source proche de l’enquête française a toutefois relativisé l'importance de ce suspect, incarcéré en Italie depuis mai 2019 et condamné en janvier 2021 à deux ans de prison pour détention de faux papiers: «le lien avec les auteurs des attentats du 13 novembre est ténu», a-t-elle confié à l'AFP. De fait, l’antiterrorisme français n’a pas réclamé ce suspect aux autorités italiennes, auxquelles elle a toutefois transmis des éléments issus de son enquête.

La cellule franco-belge disposait de liens en Syrie et dans d'autres pays d’Afrique du Nord. Touami, qui devait sortir de prison le 19 juin, serait resté en contact opérationnel avec sa cellule à travers ses frères et ses complices, au nombre desquels un certain «Fufo» ou «Fofa Marsial». 

Son nom, ainsi que ceux de ses frères Medhi et Lyes, apparaît aussi dans des rapports sur les activités d'Amedy Coulibaly et Chérif Kouachi, auteurs - avec Saïd Kouachi - des attentats de janvier 2015 contre le journal satirique Charlie Hebdo, des policiers et d'une épicerie casher qui avaient fait 17 morts.

Athmane Touami avait été arrêté à bord d'un train Paris-Milan le 17 juillet 2015, selon des éléments de l'enquête française. Il était en possession d'une fausse carte d'identité belge, issue du réseau dit «Catalogue» qui avait fourni tous les faux papiers aux auteurs des attentats du 13 novembre, revendiqués par l'EI et qui ont fait 130 morts à Paris et dans la localité voisine de Saint-Denis.

Atelier de faussaires 

Athmane Touami est soupçonné d'avoir rencontré à Paris le 16 juillet 2015 Mohamed Abrini, «l'homme au chapeau» qui a renoncé à se faire exploser à l'aéroport de Bruxelles en 2016. Interrogé au sujet de cette possible rencontre en juillet 2019 par un juge antiterroriste parisien, Abrini avait fait valoir son droit au silence mais la France avait transmis les éléments à l'Italie.

C'est Farid Kharkhach, un trentenaire belge né au Maroc et détenu en France, qui est accusé d’être une des chevilles ouvrières de la fabrication des faux papiers de la cellule jihadiste fait partie des 20 personnes qui doivent être jugées en France à partir de septembre.

Les juges français ont établi que «la presque totalité des auteurs (des attentats du 13 novembre, ndlr) disposaient au total de 14 faux documents d'identité belges, tous issus de la même fabrication». Ces faux papiers s'étaient révélés décisifs, leur permettant «de réaliser la préparation des attentats et notamment de louer les appartements, de se déplacer en Europe pour constituer la cellule terroriste, de retirer de l'argent».

Certains avaient été confectionnés dans un atelier de faussaires découvert dans l'agglomération bruxelloise au cours d'une autre enquête en octobre 2015, soit un mois avant les attaques parisiennes. Dans ce dossier, qui les a menés par la suite jusqu'à Farid Kharkhach, les enquêteurs avaient saisi des fichiers informatiques contenant plusieurs fausses identités utilisées par des membres de la cellule franco-belge, dont Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos du 13 novembre. 

Lors d'une conférence de presse jeudi à Bari, le procureur Federico Perrone Capano, cité par le journal local La Gazzetta del Mezzogiorno, a précisé que le frère de Touami, Medhi, purgeait une peine de 16 ans en Belgique pour association terroriste, trandis que son autre frère, Lyes, avait été tué en Syrie.


Fleurs blanches et hommages de Marseillais à Mehdi Kessaci pour ses obsèques

Cette capture d'écran réalisée le 14 novembre 2025 à partir d'une vidéo de l'AFP datée du 7 juillet 2024 montre Mehdi Kessaci, frère d'Amine Kessaci, fondateur de l'association Conscience et ancien candidat dans la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône pour la coalition de gauche Nouveau Front Populaire (NFP).
Cette capture d'écran réalisée le 14 novembre 2025 à partir d'une vidéo de l'AFP datée du 7 juillet 2024 montre Mehdi Kessaci, frère d'Amine Kessaci, fondateur de l'association Conscience et ancien candidat dans la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône pour la coalition de gauche Nouveau Front Populaire (NFP).
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  • Au milieu des gerbes trônent celle des Ecologistes, le parti d'Amine Kessaci, frère de Mehdi, qui selon les premières investigations, pourrait avoir été tué pour toucher et avertir Amine
  • Il y a également celle de Guy Benarroche, sénateur écologiste des Bouches-du-Rhône mais aussi de simples citoyens comme cette retraitée, présente avec un bouquet de roses blanches

MARSEILLE: Les fleurs blanches commençaient à s'accumuler mardi au rond-point où a été abattu jeudi Mehdi Kessaci, en marge de ses obsèques attendues dans l'après-midi à Marseille, dans une ville traumatisée par ce nouveau cap franchi dans les violences liées au narcobanditisme.

Au milieu des gerbes trônent celle des Ecologistes, le parti d'Amine Kessaci, frère de Mehdi, qui selon les premières investigations, pourrait avoir été tué pour toucher et avertir Amine, militant engagé dans la lutte contre le narcobanditisme depuis l'assassinat d'un premier frère, Brahim.

Il y a également celle de Guy Benarroche, sénateur écologiste des Bouches-du-Rhône mais aussi de simples citoyens comme cette retraitée, présente avec un bouquet de roses blanches.

"Je suis venue pour Amine que j'ai bien connu car j'étais maîtresse dans la cité où il habitait avec sa famille. Je l'ai côtoyé ensuite lors de campagnes électorales et je trouve son engagement citoyen formidable", confie à l'AFP Christine Didon.

"Aujourd'hui, on ne peut plus s'en sortir grâce à l'école comme avant. Il y a une dégradation très rapide des conditions de vie, une pauvreté telle qu'il ne reste à certains que le trafic de drogue", ajoute-t-elle.

Mohamed Habib Errabia, 77 ans, est tout de suite descendu de chez lui jeudi quand il a entendu les coups de feu et ce matin il tenait à rendre hommage à ce jeune de 20 ans, victime innocente et totalement étrangère au trafic de drogue, selon les autorités. "On a des enfants, forcément on pense à eux. Qu'est-ce qui peut leur arriver ? On est pas à l'abri d'une balle perdue".

Les obsèques de Mehdi Kessaci se dérouleront mardi après-midi à Marseille sous forte surveillance policière. La famille, qui ne souhaite pas la présence de la presse, a annoncé qu'une marche blanche serait organisée ce week-end.

La police avait identifié des menaces sur Amine Kessaci et ce dernier était placé sous surveillance policière depuis plusieurs semaines. A la rentrée, il a publié un livre "Marseille, essuie tes larmes" (Le bruit du monde), sorte de longue lettre adressée à Brahim, tué avec deux autres jeunes hommes en 2020, dont les assassins présumés seront jugés prochainement.

Mardi matin, une réunion d'urgence à l'Elysée est par ailleurs organisée sur la lutte contre le narcobandistime qui a fait l'objet d'une loi en juin.

"Le narcotrafic est une peste, une lèpre, une venin qui court dans les veines du monde et l'empoisonne", écrit Amine Kessaci dans son livre. "On dit cartel, on dit baron, on dit empire. Moi je dis fosse commune, je dis cimetière, je dis clameur étouffée des mères qui pleurent leurs fils fauchés, des pères brisés par la poudre qui court, des enfants assassinés avant d'avoir su vivre".

 


France: une galerie du Louvre fermée au public en raison d'une «fragilité» de l'édifice

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
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  • Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde
  • A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi

PARIS: Une des galeries du musée du Louvre à Paris sera fermée au public "par mesure de précaution" après qu'un audit a révélé la "particulière fragilité" de certaines poutres d'une des ailes du bâtiment, a annoncé lundi le musée dans un communiqué.

Abritant neuf salles dédiées à la céramique grecque antique, la galerie Campana sera fermée le temps que des "investigations" soient menées "sur la particulière fragilité de certaines poutres portant les planchers du deuxième étage de l'aile sud" du quadrilatère Sully, qui enserre la cour carrée du Louvre.

Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde. Contacté par l'AFP, un porte-parole de l'établissement n'a pas pu préciser quand cette décision prendrait effet ni pour combien de temps.

A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi. Et assure avoir "immédiatement lancé une campagne complémentaire d'investigations" afin de déterminer les causes de la fragilité identifiée.

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables.

En janvier 2025, la présidente du Louvre Laurence des Cars, sous pression depuis ce casse spectaculaire, avait alerté le ministère de la Culture de l'état de grande vétusté du musée parisien, évoquant notamment "la multiplication d'avaries dans des espaces parfois très dégradés".

Peu après cette alerte, le président Emmanuel Macron avait annoncé le lancement d'un vaste chantier de rénovation et de modernisation du Louvre, centré notamment sur le quadrilatère Sully. Des travaux initialement estimés à quelque 800 millions d'euros, et revus à la hausse dans un récent rapport de la Cour des comptes qui a évoqué au moins 1,15 milliard d'euros.


Grenoble: l'adolescent blessé par balles toujours dans le coma

Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué. (AFP)
Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué. (AFP)
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  • Le parquet avait indiqué dimanche, dans un premier temps, que le mineur était âgé de 12 ans, né en décembre 2012
  • L'adolescent a été atteint de 3 balles, une dans le dos et deux dans les jambes et se trouvait en arrêt cardio-respiratoire lors de l'arrivée des secours: "il est toujours dans le coma et son pronostic vital reste engagé", précise le parquet

GRENOBLE: L'adolescent atteint dimanche par trois balles près d'un point de vente de drogue à Grenoble est toujours dans le coma avec un pronostic vital engagé et ses agresseurs en fuite, a indiqué lundi le parquet.

Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué.

Le parquet avait indiqué dimanche, dans un premier temps, que le mineur était âgé de 12 ans, né en décembre 2012.

L'adolescent a été atteint de 3 balles, une dans le dos et deux dans les jambes et se trouvait en arrêt cardio-respiratoire lors de l'arrivée des secours: "il est toujours dans le coma et son pronostic vital reste engagé", précise le parquet.

Le drame s'est déroulé dimanche vers 3H00 du matin près d'un point de vente de drogue du quartier Chorier-Berriat, dans l'ouest de la capitale iséroise. Neuf étuis de balles de 9 mm avaient été retrouvés sur place. "Le ou les auteurs des tirs n'ont pas été interpellés à cette heure", précise le communiqué.

Le mineur faisait l'objet d'une convocation devant le tribunal pour enfants de Grenoble le 10 décembre 2025, après avoir été contrôlé en possession de cannabis et de cocaïne sur un point de deal connu, situé près du lieu où il a été blessé dimanche, selon la même source.

Il avait à plusieurs reprises fugué du foyer où il était hébergé, a-t-on ajouté.

Un homme se présentant comme son grand frère, également connu de la police sous plusieurs alias, s'est présenté à l'hôpital où il a été transporté, indique également le parquet.