Face aux mutations du coronavirus, sur quels vaccins parier ?

Face aux multiples variants du coronavirus, l’efficacité des vaccins existants n’est pas certaine (Photo, AFP).
Face aux multiples variants du coronavirus, l’efficacité des vaccins existants n’est pas certaine (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 08 mars 2021

Face aux mutations du coronavirus, sur quels vaccins parier ?

  • Le coronavirus se transforme de plus en plus, au risque d'affaiblir les vaccins actuels
  • «Je ne suis pas sûr qu'on ne sera pas amené à refaire une campagne de vaccination au mois d'octobre», prévient Yves Gaudin, virologue au CNRS en France

PARIS: Le coronavirus se transforme de plus en plus, au risque d'affaiblir les vaccins actuels. Pour les chercheurs, il faut d'abord parier sur des vaccins faciles à adapter, même si certains politiques espèrent un sérum qui frappe immédiatement très large.

« Je ne suis pas sûr qu'on ne sera pas amené à refaire une campagne de vaccination au mois d'octobre », prévient Yves Gaudin, virologue au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) en France.

Car, depuis plusieurs mois, émergent de nouvelles souches du virus à l'origine de la Covid-19, différentes des versions face auxquelles ont été développés les premiers vaccins.

L'une d'elles, le variant dit britannique, est depuis la semaine dernière majoritaire parmi les nouvelles contaminations en France.

Certes, cette souche semble, sous sa forme actuelle, poser un problème de contagiosité accrue plutôt que de résistance aux vaccins.

Mais face à d'autres variants, notamment celui dit sud-africain, les premières études indiquent une moindre efficacité des principaux vaccins actuellement proposés.

Sur quel type de vaccin peut-on le plus compter face à cette situation mouvante ? Pour les chercheurs interrogés, l'enjeu est d'abord de vite adapter ceux déjà développés.

Or « il y a des formats plus rapidement et plus facilement adaptables », souligne Sylvie Van der Werf, virologue à l'institut Pasteur en France. « Clairement, ce sont les ARN messagers. »

Les vaccins Pfizer/BioNTech et Moderna, donc : ils injectent directement des séquences d'ARN qui conduisent les cellules à fabriquer des protéines présentes dans le coronavirus afin d'y habituer le système immunitaire. Ces séquences peuvent être très vite synthétisées en laboratoire.

Par contraste, les vaccins AstraZeneca et Johnson & Johnson utilisent la technique du « vecteur viral ». Elle intègre également du matériel génétique aux cellules mais en prenant comme « navette » un virus préexistant, par ailleurs différent du coronavirus.

C'est plus long à développer. En guère plus d'un mois, Moderna a lancé les essais cliniques d'un nouveau vaccin, alors qu'AstraZeneca a prévenu qu'un tel travail lui prendrait six mois - un délai rapide par rapport à la norme.

Mais « ce n'est pas sûr qu'il y ait une si grande différence entre les ARN messagers et les vecteurs viraux, une fois que l'on prend en compte la production à grande échelle », relativise Julian Yang, virologue à l'université britannique de Leicester.

Les vaccins à ARN messager nécessitent en effet un maintien à très basse température, ce qui complique les étapes suivant la synthèse du principe actif.

Valneva attendu

Novatrices, ces deux catégories sont en tout cas beaucoup plus rapides à redévelopper que les vaccins classiques, dit « inactivés ». 

Pourtant, le gouvernement britannique fonde beaucoup d'espoirs sur ces vaccins pour répondre à l'émergence de nouvelles souches.

Contre la Covid-19, ils ne sont pas encore approuvés en Europe mais l'un deux, développé par Valneva, devrait être distribué au Royaume-Uni d'ici à l'automne.

Alors que les vaccins à ARN messager et à vecteur viral se concentrent sur une petite partie du virus - la protéine S, dite « Spike » - les vaccins inactivés utilisent le coronavirus dans son ensemble pour développer la réponse immunitaire.

Cela « donne beaucoup plus de chances de refléter les mutations », a jugé début février le secrétaire d'Etat Nadhim Zahawi devant les parlementaires britanniques, jugeant que ce vaccin pouvait donc être « incroyablement efficace ».

Compter sur un vaccin qui n'ait pas besoin d'être souvent réadapté ? L'idée laisse sceptiques les chercheurs interrogés, qui la jugent très hypothétique. 

« Pour l'instant, ce n'est pas démontré », estime Etienne Decroly, spécialiste des virus émergents auprès du CNRS, y voyant l'espoir d'un vaccin "universel » qui ne nécessite plus du tout d'adaptations.

« On essaie de le faire depuis une dizaine d'années contre la grippe ; si ça n'a malheureusement pas encore abouti, on peut se dire que les choses ne sont pas si simples que ça », remarque-t-il, notant qu'au fil du temps, les virus auront de toute façon tendance à muter dans une direction qui échappe aux vaccins existants.

Pire, il pourrait être contre-productif de trop compter sur les vaccins à virus inactivé. 

« Certes, ça induit une réponse très large, mais ce qu'on veut, c'est d'abord une bonne réponse contre la protéine Spike », tranche Gaudin.

Or « le fait d'inactiver le virus peut parfois abîmer la protéine », limitant potentiellement l'efficacité du vaccin, prévient-il.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.