Une para-athlète irakienne donne de l’espoir aux femmes du monde entier

Zainab al-Eqabi a été choisie pour participer à la campagne Self-Love Uprising de The Body Shop. (Instagram)
Zainab al-Eqabi a été choisie pour participer à la campagne Self-Love Uprising de The Body Shop. (Instagram)
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Publié le Lundi 08 mars 2021

Une para-athlète irakienne donne de l’espoir aux femmes du monde entier

  • Il existe de nombreuses personnes handicapées qui se sentent timides ou gênées, ou qui choisissent simplement de ne pas s'intégrer dans la société
  • Zainab al-Eqabi, âgée de 30 ans, est un exemple de positivité corporelle et une source de motivation

DUBAÏ: À l’âge de 7 ans, la passionnée de sport irakienne Zainab al-Eqabi aujourd'hui âgée de 30 ans, a perdu une de ses jambes à la suite de l'explosion d’une bombe près de son domicile.

«Ce n’a pas été un parcours facile», a déclaré à Arab News la pharmacienne devenue athlète. C'est le soutien de la famille et des amis, ainsi que sa propre force intérieure, qui l'ont aidée. En dépit de ces obstacles, Zainab a porté son la pratique de son sport à un haut niveau et a continué à participer à plusieurs compétitions sportives aux Émirats arabes unis (EAU).

La jeune femme admet cependant qu'elle n'a pas toujours été une athlète. Ce n'est que lorsqu'un médecin lui a recommandé de commencer à nager pour soulager son mal de dos, induit par sa prothèse de jambe, qu'elle a commencé à faire du sport.

Zainab dévoile que ce fut «un tournant» dans sa vie. «La natation n'a pas été aussi difficile et effrayante que je le pensais, et cela m’a d’une certaine façon ouvert les portes à d'autres sports.» Elle a participé à deux triathlons (par équipes) en tant que cycliste aux EAU et, en 2020, elle a rejoint le Dubai Fitness Challenge, au cours duquel elle tracté une jeep de deux tonnes.

En plus d'un programme d’entraînement intense, d’un emploi de pharmacienne à temps plein et de discours de motivation, Mme Al-Eqabi met un point d'honneur à publier des photos inspirantes d'elle-même sur Instagram – où elle a accumulé 1,5 million d'abonnés – dans le but de briser les stéréotypes, combattre les préjugés et contribuer à une société plus confiante.

EN BREF

  •  Zainab al-Eqabi a perdu sa jambe dans l'explosion d'une bombe à Bagdad alors qu'elle avait 7 ans.

 

  • Elle a commencé à nager sur les conseils de son médecin pour soulager son mal de dos, induit par sa prothèse de jambe.

 

  •  En plus d'un programme d’entraînement intense, elle travaille à temps plein comme pharmacienne et de discours de motivation.

 

  • Elle a participé à deux triathlons par équipes en tant que cycliste aux EAU.

 

  • En 2020, elle a rejoint le Dubai Fitness Challenge, au cours duquel elle a tracté une jeep de 2 tonnes.

 

  • Mme Al-Eqabi a porté son sa pratique sportive à un haut niveau et a participé à plusieurs compétitions sportives aux EAU.

«Au Moyen-Orient, il y a une stigmatisation des personnes qui ont des besoins spéciaux ou un handicap», déclare-t-elle. «Quand je parlais aux gens de ma prothèse de jambe, ils ne comprenaient pas. Ils ne saisissaient pas que j’ai subi une amputation. J'ai donc décidé de créer une page Facebook intitulée “Disabled and Proud” et j'ai commencé à raconter des histoires de ma vie quotidienne», ajoute-t-elle.

Elle se souvient d’un cas où une femme lui a confié que son fils handicapé était devenu plus sociable et plus confiant depuis qu'il avait commencé à suivre Zainab sur les réseaux sociaux.

«Il y a tellement de personnes handicapées qui se sentent timides ou gênées, ou qui choisissent simplement de ne pas s'intégrer dans la société. Ils limitent leurs activités et leurs interactions sociales à cause de ce qu’ils vivent », explique-t-elle. «Je déteste ça et c'est ce qui m'a poussé à aller sur les réseaux sociaux.»

Naturellement, Mme Al-Eqabi a été choisie par le groupe The Body Shop qui cherchait des visages, dans la région, pour représenter sa nouvelle campagne Global Self Love Movement, qui promeut l'estime de soi et la positivité corporelle.

«Je peux vraiment comprendre cette campagne. L’estime de soi est un trésor que nous devons tous continuer à développer afin de pouvoir avoir la meilleure relation avec nous-mêmes. Je suis honnêtement si très fière de faire partie de cette campagne», souligne-t-elle.

Lorsqu'il s'agit de sa propre routine de beauté, elle suit un régime de soins de la peau précis, car elle a la conviction que prendre soin de son corps est important. La plupart du temps, elle ne se maquille pas, appliquant simplement une crème hydratante, un écran solaire et un masque une fois par semaine. Les jours où elle ne nage pas, elle met du mascara sur ses cils.

Le secret de Zainab d’Al-Eqabi pour se sentir mieux est tout simplement de bien dormir et de faire du sport. «Faire du sport vous fait vraiment vous sentir bien», explique-t-elle.

Mme Al-Eqabi a dû suspendre nombre de ses plans en raison de la pandémie. Cependant, elle continue d'être un exemple de positivité corporelle.

«Je veux dire aux personnes handicapées de ne pas laisser le handicap les arrêter. On doit vivre sa propre vie. Ça n’a pas de sens d’être ou de se sentir exclu. C'est votre vie. Vous méritez de la vivre et d'en profiter.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Centre de coordination militaro-civile pour Gaza: beaucoup de discussions, peu de résultats

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  • "Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore" ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés
  • "Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix"

JERUSALEM: Lancé par les Etats-Unis dans le sillage du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas pour surveiller la trêve et favoriser l'afflux d'aide humanitaire, le Centre de coordination militaro-civile (CMCC) pour Gaza peine à tenir ses promesses.

"Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix, il n'y a aucune autre initiative, c'est ça ou continuer à discuter dans le vent avec des Israéliens".

"Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore", ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés par la campagne militaire israélienne.

Le CMCC doit permettre d'amorcer la suite des étapes du plan de paix pour Gaza après plus de deux ans d'une guerre dévastatrice déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement palestinien Hamas sur Israël.

"Lorsque nous l'avons ouvert, nous avons clairement indiqué qu'il se concentrait sur deux choses: faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, logistique et sécuritaire vers Gaza et aider à surveiller en temps réel la mise en oeuvre de l'accord", insiste le capitaine Tim Hawkins, porte-parole du Commandement militaire central américain (Centcom), couvrant notamment le Moyen-Orient.

L'initiative a été présentée aux acteurs (ONG, agences des Nations unies, diplomates...) comme un générateur d'idées totalement inédites.

Frustrés par leurs difficultés avec les autorités israéliennes, de nombreux pays et acteurs humanitaires disent s'être jetés dans le projet, impatients d'avoir un nouvel interlocuteur se disant enclin à trouver des solutions: les Etats-Unis.

"Rien n'a changé" 

"Au début, les Américains nous ont dit qu'ils découvraient qu'Israël interdisaient l'entrée de tout un tas de choses dans Gaza, la fameuse liste des biens à double usage, ils avaient l'air choqués et on se disait qu'enfin on allait franchir cet obstacle", raconte un ingénieur humanitaire, "mais force est de constater que strictement rien n'a changé".

Deux mois après l'ouverture, nombre d'humanitaires et diplomates contactés par l'AFP jugent, sous couvert de l'anonymat, que la capacité ou la volonté américaines à contraindre Israël est limitée.

Les visiteurs réguliers ou occasionnels des lieux ont décrit à l'AFP le grand hangar occupé par le CMCC à Kiryat Gat (sud d'Israël), comme un entrepôt où de nombreux militaires, israéliens et américains principalement, rencontrent des humanitaires, diplomates, et consultants.

Le premier des trois étages du bâtiment est réservé aux Israéliens, et le dernier aux troupes américaines. Tous deux sont interdits d'accès aux visiteurs.

Le deuxième, recouvert de gazon artificiel, sert d'espace de rencontres avec le monde extérieur.

"On dirait un espace de coworking, mais avec des gens en uniforme", s'amuse une diplomate qui raconte y croiser des "GIs qui boivent de la bière" au milieu d'une sorte d'open-space, avec des panneaux récapitulant les principaux points du plan Trump.

Plusieurs personnes ont dit à l'AFP avoir vu un tableau blanc barré de l'inscription "What is Hamas?" ("Qu'est-ce que le Hamas?") en lettres capitales, sans éléments de réponse.

"Il y a des tables rondes sur des sujets qui vont de la distribution d'eau ou de nourriture à la sécurité", raconte un humanitaire, "en gros on nous écoute décrire ce qu'on veut faire, et quels problèmes on a rencontrés depuis deux ans".

"Boussole du droit" 

Mais "ce n'est pas là que les décisions sont prises", tranche un diplomate qui cite des canaux de discussions parallèles, notamment une équipe supervisée par Arieh Lighstone, un collaborateur de l'émissaire américain Steve Witkoff, à Tel-Aviv.

Plusieurs diplomates regrettent l'absence d'officiels palestiniens dans les murs.

Un autre problème réside dans l'émergence de concepts largement rejetés par la communauté internationale, notamment celui des "Alternative Safe Communities" (ASC), visant à regrouper des civils "vérifiés", non affiliés au Hamas, dans des communautés créées ex nihilo dans une zone de la bande de Gaza sous contrôle militaire israélien, et où les services de base seraient dispensés.

"On a perdu la boussole du droit", commente une diplomate.

Mais le reproche qui revient le plus souvent est le fait que les questions politiques (gouvernance, maintien de l'ordre...) sont évacuées au profit de questions techniques.

"Ils discutent d'où mettre les stations d'épuration, pas de qui les exploitera ni de qui paiera les employés", résume un autre.

Concédant "certaines frictions", sans plus de détail, le capitaine Hawkins, du Centcom, met en avant certaines avancées comme l'ouverture de nouveaux points de passage pour l'aide à destination de Gaza. "Nous progressons, assure-t-il, tout en reconnaissant pleinement qu'il reste encore beaucoup à faire."


Le Congrès américain approuve la levée définitive des sanctions contre la Syrie

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
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  • Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar
  • Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis

WASIHNGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi la levée définitive des sanctions imposées par les Etats-Unis contre la Syrie du temps de Bachar al-Assad, devant permettre le retour d'investissements dans ce pays ravagé par des années de guerre civile.

L'abrogation d'une loi dite "Caesar", adoptée en 2019 lors du premier mandat de Donald Trump et qui imposait ces sanctions, figure en effet dans le texte sur la stratégie de défense (NDAA), que le Sénat américain a approuvé mercredi par 77 voix pour et 20 contre.

La Chambre des représentants s'était déjà prononcée la semaine dernière et le texte attend désormais d'être promulgué par le président américain.

Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar. Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a salué sur Telegram le vote du Sénat comme "ouvrant de nouveaux horizons pour la coopération et le partenariat entre notre pays et le reste du monde".

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars.

Bien que son application soit suspendue, de nombreux responsables américains jugeaient qu'elle pouvait nuire à la confiance des investisseurs tant qu'elle n'était pas abrogée.

Le dirigeant syrien Ahmad al-Chareh a été reçu le 10 novembre à la Maison Blanche par le président Trump, une première pour un chef d'Etat syrien depuis l'indépendance du pays en 1946 et une consécration pour l'ancien jihadiste qui, en moins d'un an au pouvoir, a sorti son pays de l'isolement.

Donald Trump l'avait déjà rencontré lors d'un voyage dans le Golfe en mai, annonçant alors la levée des sanctions américaines.

Après 13 ans de guerre civile, la Syrie cherche à garantir des fonds pour sa reconstruction, dont le coût pourrait dépasser 216 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

"L'abrogation aujourd'hui de la loi Caesar est une étape décisive pour donner au peuple syrien une véritable chance de se reconstruire après des décennies de souffrances inimaginables", s'est félicité la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen.


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.