Harry et Meghan: les questions sans réponses

C'est «pire» que ce à quoi s'attendait la famille, estime le Times. La monarchie aurait eu besoin d'un «gilet pare-balles» face aux «obus» lancés lors de cette interview, selon le Telegraph (Photo, AFP).
C'est «pire» que ce à quoi s'attendait la famille, estime le Times. La monarchie aurait eu besoin d'un «gilet pare-balles» face aux «obus» lancés lors de cette interview, selon le Telegraph (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Mardi 09 mars 2021

Harry et Meghan: les questions sans réponses

  • Le Premier ministre Boris Johnson a lui refusé de commenter les affaires de la famille royale, se contentant d'exprimer «sa plus grande admiration» pour Elizabeth II
  • Le racisme des médias britanniques explique «en grande partie» le départ du couple, a par ailleurs dit Harry

LONDRES: Les révélations du prince Harry et de sa femme Meghan sur leur vie au sein de la famille royale britannique et leur décision de s'en éloigner laissent plusieurs questions sans réponses.

Comment la famille royale va-t-elle réagir?

Le palais de Buckingham n'a pas commenté l'interview du couple à Oprah Winfrey. Selon les médias britanniques, il est peu probable qu'il le fasse, sauf pour répondre à des critiques portant sur certains membres visés personnellement.

Les révélations sont pourtant dévastatrices, Meghan affirmant n'avoir reçu aucun soutien alors qu'elle avait des pensées suicidaires. 

Les accusations de racisme visant un membre de la famille royale, non nommé, constituent un sujet particulièrement sensible au Royaume-Uni, traversé l'an dernier par de larges manifestations du mouvement Black Lives Matter.

Une réaction est particulièrement guettée du côté du frère aîné de Harry, William, et de sa femme Kate.

Lors de l'interview, Meghan a affirmé que contrairement à ce qui avait été rapporté par la presse britannique, ce n'était pas elle qui avait fait pleurer Kate lors d'un incident survenu peu avant son mariage, mais l'inverse.

Qui a fait un commentaire raciste?

Harry, dont l'épouse est métisse, a juré de ne jamais révéler quel membre de la famille royale lui avait demandé à quel point la peau de son fils Archie serait foncée.

Cette révélation a déclenché de fortes spéculations et n'améliorera pas la réputation de la famille royale, déjà critiquée pour son insensibilité.

La reine Elizabeth II et son époux le prince Philip ont été mis hors de cause lundi. Selon Oprah Winfrey, le prince Harry a tenu à ce qu'elle "sache (...) que ce n'était ni sa grand-mère, ni son grand-père".

À qui Meghan a-t-elle demandé de l'aide?

Meghan a déclaré qu'elle avait demandé de l'aide après avoir eu des pensées suicidaires mais a affirmé que "rien n'a jamais été fait". 

Ce qui soulève des questions concernant qui elle a contacté, et pourquoi elle n'a pas reçu plus d'aide pour s'adapter aux exigences de la monarchie. 

A quel point les liens familiaux ont-ils souffert?

Les affirmations du couple n'auront guère contribué à améliorer leurs liens avec la famille royale déjà distendus par leur décision de quitter le Royaume-Uni et de se mettre en retrait. Cela pourrait même conduire à couper les ponts pour de bon. 

Harry a révélé que son père, le prince Charles, avait cessé un temps de lui répondre au téléphone et s'est dit "vraiment déçu" par son manque de soutien tout en se montrant déterminé à resserrer les liens. 

Il a aussi dit s'être éloigné de son frère William.

La Maison Blanche juge que le couple a fait preuve de «courage»

La Maison Blanche a salué lundi le «courage» du prince Harry et de sa femme Meghan Markle au lendemain de leur interview explosive à la télévision américaine.

«Parler de ses propres combats sur les questions de santé mentale et relater son histoire personnelle demande, pour toute personne, du courage», a souligné Jen Psaki, porte-parole de l'exécutif américain.

Cependant, a-t-elle souligné, ils sont tous les deux désormais des «citoyens privés». «Nous ne ferons pas d'autres commentaires au nom du président», a-t-elle insisté.

Qui était jaloux de Meghan?

Harry a laissé entendre que des membres de la famille royale étaient jaloux de la popularité de Meghan lors d'un voyage du couple en 2018 en Australie et en Nouvelle-Zélande. 

Qui était-ce, pourquoi et cela peut-il expliquer les problèmes qui ont suivi? 

Cet épisode rappelle le moment où Diana avait éclipsé Charles lors de leur propre tournée en Australie en 1983, sujet traité dans la dernière saison de la série Netflix "The Crown".

Qu'en est-il des accusations de harcèlement?

L'interview du couple a été filmée avant les déclarations de la semaine dernière accusant Meghan de harcèlement envers des assistants du palais. La semaine dernière, le palais de Buckingham a assuré qu'il allait examiner ces accusations, se disant "très préoccupé".

La duchesse a réfuté ces accusations.

Et le père de Meghan?

Meghan s'est éloignée de son père Thomas Markle avant son mariage en 2018, et celui-ci n'a jamais rencontré ni Harry ni son petit-fils Archie.

Elle a expliqué avoir tout fait pour protéger ses parents mais s'est sentie "trahie" en découvrant qu'il alimentait les tabloïds.

Comment s'appellera leur fille?

Harry et Meghan ont révélé que leur deuxième enfant serait une fille, suscitant aussitôt des spéculations sur le nom qu'ils choisiront de lui donner.


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Short Url
  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Short Url
  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
Short Url
  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com