L'ancien jet de service de Carlos Ghosn vendu par Nissan

Carlos Ghosn peu après son arrivée à Beyrouth, le 8 janvier dernier (archives AFP)
Carlos Ghosn peu après son arrivée à Beyrouth, le 8 janvier dernier (archives AFP)
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Publié le Jeudi 09 juillet 2020

L'ancien jet de service de Carlos Ghosn vendu par Nissan

  • C’est à bord du jet de près de 20 places, immatriculé N155AN, que l’ancien patron de l’alliance Renault-Nissan avait été arrêté à Tokyo en novembre 2018
  • Sept ressortissants turcs devant la justice pour avoir aidé Ghosn dans sa fuite

Tokyo, Japon :  Nissan a vendu le jet d'affaires qu'utilisait son ancien grand patron déchu Carlos Ghosn, ont confié des sources au quotidien japonais Yomiuri Shimbun, tandis qu'une porte-parole du constructeur automobile japonais a préféré s'abstenir de tout commentaire. Les images de cet appareil pouvant comprendre jusqu'à 20 places avaient fait le tour du monde en novembre 2018, car c'est peu après son arrivée à l'aéroport de Tokyo-Haneda avec cet avion que M. Ghosn avait été arrêté par les procureurs japonais, sur des soupçons de malversations financières.

A l'époque ce jet avait pour numéro d'identification N155AN, pour symboliser son appartenance au groupe japonais. Cependant Carlos Ghosn abusait de l'usage de cet avion à des fins personnelles, a dénoncé Nissan dans un rapport publié en janvier 2020, parmi de nombreux autres griefs qu'il reproche à son ex-grand patron. Le prix d'un modèle neuf de ce jet fabriqué par la société américaine Gulfstream Aerospace est estimé à plus de 7 milliards de yens (58 millions d'euros), a précisé le Yomiuri Shimbun.

Alors qu'il était en liberté sous caution dans l'attente de son procès au Japon, avec interdiction de quitter l'archipel, Ghosn s'est enfui fin décembre au Liban dans des conditions rocambolesques, à bord d'autres jets loués par des complices. Tokyo a formellement demandé vendredi aux États-Unis d'extrader deux Américains, Michael et Peter Taylor, soupçonnés d'avoir aidé Ghosn dans son évasion, en vue de les juger au Japon.

Ces deux complices présumés avaient été arrêtés en mai dans la région de Boston (nord-est des États-Unis).

Quatre pilotes et un haut responsable d'une compagnie de location de jets privés risquent jusqu'à huit ans de prison

Parallèlement, un tribunal d'Istanbul a commencé vendredi à juger sept ressortissants turcs accusés d'avoir aidé l'ancien patron de l'alliance Renault-Nissan Carlos Ghosn dans sa fuite rocambolesque du Japon fin 2019, ont rapporté les médias turcs. Selon l'agence de presse étatique Anadolu, quatre pilotes et un haut responsable d'une compagnie de location de jets privés risquent jusqu'à huit ans de prison pour "trafic de migrants en bande organisée". Deux hôtesses de l'air risquent par ailleurs un an de prison pour "non-dénonciation d'un crime".

Lors d'une conférence de presse très médiatisée, donnée à son arrivée au Liban qui n'a pas de traité d'extradition avec le Japon, Carlos Ghosn s'est dit victime d'un "coup monté" et a assuré ne pas avoir eu "d'autres choix" que de fuir une justice "partiale". Après avoir quitté Osaka (ouest du Japon), le jet privé transportant Ghosn s'est d'abord posé à Istanbul. Ce dernier a ensuite changé d'appareil pour se rendre à Beyrouth. C'est cette étape qui intéresse les autorités turques. D'après le procureur turc, deux complices présumés de Ghosn, Michael Taylor, ancien membre des forces spéciales américaines, et George-Antoine Zayek, un ressortissant libanais, ont "recruté" un cadre de la compagnie turque MNG Jet, Okan Kösemen, pour assurer le transit sans encombre à Istanbul. MNG Jet, à qui appartenaient les deux appareils utilisés pour la fuite, s'est constitué partie civile, affirmant que ses jets avaient été utilisés de manière "illégale" et que la présence de Ghosn à bord n'avait pas été déclarée. Selon l'acte d'accusation turc, Ghosn était dissimulé pendant le trajet dans un volumineux caisson pour instrument de musique dans lequel 70 trous avaient été percés afin de permettre au fugitif de respirer. M. Kösemen, qui comparaît en détention provisoire, a reçu plusieurs virements pour un montant total supérieur à 250.000 euros dans les mois qui ont précédé la fuite de Ghosn, d'après l'acte d'accusation.


Les pays riches doivent 500 milliards de dollars par an de dette morale aux pays pauvres, affirme Esther Duflo

L'économiste franco-américaine et co-lauréate du prix Nobel 2019 de sciences économiques, Esther Duflo, pose lors d'une séance photo à Paris le 20 juin 2023. (Photo, AFP)
L'économiste franco-américaine et co-lauréate du prix Nobel 2019 de sciences économiques, Esther Duflo, pose lors d'une séance photo à Paris le 20 juin 2023. (Photo, AFP)
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  • Les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni), soit 10% de la population de la planète, émettent environ 25% du CO2 lié au système énergétique mondial
  • Esther Duflo se base sur les travaux de l'économiste américain Michael Greenstone qui, en partant d'une valeur monétaire donnée pour une année de vie et de l'effet du réchauffement climatique sur l'augmentation de la mortalité, évalue à 37 dollars le coût

PARIS: Les pays riches doivent 500 milliards de dollars par an de "dette morale" aux pays pauvres, évalue la prix Nobel d'économie Esther Duflo, qui propose de faire assumer aux pays développés la responsabilité du réchauffement climatique à travers deux taxes.

"C'est ce que j'appelle une dette morale. Ce n'est pas ce que cela coûterait de s'adapter; ce n'est pas ce que cela coûterait d'atténuer. C'est ce que nous devons", a détaillé l'économiste dans un entretien au Financial Times lundi, se basant surtout sur l'effet du réchauffement climatique sur la mortalité dans les pays pauvres.

"Il y aura des dégâts énormes", poursuit Mme Duflo qui se base une étude menée par le Global Impact Lab en 2020 ayant montré que le nombre de décès liés à la chaleur risquait de bondir dans les pays pauvres d'ici à la fin du siècle.

"Ces dégâts seront concentrés dans les pays pauvres en dehors de l'OCDE", ajoute-t-elle, pointant la responsabilité des pays riches sur le changement climatique.

Les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni), soit 10% de la population de la planète, émettent environ 25% du CO2 lié au système énergétique mondial, selon l'AIE.

Esther Duflo se base sur les travaux de l'économiste américain Michael Greenstone qui, en partant d'une valeur monétaire donnée pour une année de vie et de l'effet du réchauffement climatique sur l'augmentation de la mortalité, évalue à 37 dollars le coût d'une tonne de carbone. Multiplié par la quantité d'émissions annuelles attribuables à l'Europe et aux Etats-Unis, 14 milliards de tonnes de CO2 équivalent, le prix de la "dette morale" monte alors à 518 milliards, soutient Mme Duflo.

Pour la financer, elle propose d'augmenter le taux minimal d'imposition des multinationales et de taxer les grandes fortunes, deux mécanismes qui permettraient selon elle de couvrir l'enveloppe annuelle.

L'aide financière climatique due par les pays riches aux pays en développement est fixée actuellement à 100 milliards de dollars par an. La COP29, en novembre à Bakou, doit établir le nouveau montant au-delà de 2025.

Le futur objectif, crucial pour renouer la confiance entre le Nord et le Sud, restera quoi qu'il arrive très en-deçà des besoins: les pays en développement (hors Chine) ont besoin de 2.400 milliards de dollars par an d'ici 2030 pour financer leur transition et s'adapter au changement climatique, selon un calcul d'experts de l'ONU.

En parallèle, de multiples pistes sont au coeur des négociations internationales pour trouver comment combler l'écart, parmi lesquelles l'allègement de la dette des pays pauvres ou des innovations financières via de nouvelles taxes internationales.

 

 


L'Asie paye le prix fort aux aléas climatiques

Des habitants traversent les eaux de crue après avoir été évacués d’une zone inondée suite à de fortes pluies dans la ville de Qingyuan, dans la province méridionale du Guangdong en Chine. (AFP)
Des habitants traversent les eaux de crue après avoir été évacués d’une zone inondée suite à de fortes pluies dans la ville de Qingyuan, dans la province méridionale du Guangdong en Chine. (AFP)
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  • L'année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Et en Asie l'impact des vagues de chaleur devient de plus en plus sévère
  • L'Asie se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale, avec des températures l'année dernière de près de deux degrés Celsius supérieures à la moyenne de 1961 à 1990

GENEVE: L'Asie a été "la région du monde la plus touchée par les catastrophes" liées à la météo en 2023, inondations et tempêtes ayant fait le plus de victimes et de pertes économiques, indique l'ONU mardi.

"Le changement climatique a exacerbé la fréquence et la gravité de tels événements, impactant profondément les sociétés, les économies et, plus important encore, les vies humaines et l'environnement dans lequel nous vivons", a déclaré Celeste Saulo, directrice de l'Organisation mondiale de la météorologie (OMM) dans un communiqué.

L'année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Et en Asie l'impact des vagues de chaleur devient de plus en plus sévère, souligne l'OMM, ajoutant que la fonte des glaciers -notamment dans la chaîne de l'Himalaya- menace la sécurité hydrique de la région.

En outre, l'Asie se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale, avec des températures l'année dernière de près de deux degrés Celsius supérieures à la moyenne de 1961 à 1990.

"Les conclusions du rapport donnent à réfléchir", a déclaré la cheffe de l'OMM.

"De nombreux pays de la région ont connu en 2023 leur année la plus chaude jamais enregistrée, accompagnée d'une série de conditions extrêmes, allant des sécheresses et des vagues de chaleur aux inondations et aux tempêtes", souligne le rapport.

Le rapport sur l'état du climat en Asie 2023 souligne l'accélération du rythme des principaux indicateurs du changement climatique tels que la température de surface, le retrait des glaciers et l'élévation du niveau de la mer, affirmant qu'ils auraient de graves répercussions sur les sociétés, les économies et les écosystèmes de la région.


Alistithmar Capital et Ezdihar Real Estate s'associent pour lancer un fonds de développement immobilier de 293 millions de dollars

Khalid bin Abdulaziz Al-Rayes , PDG d'Investment Capital, et Abdul Mohsen bin Fawaz Al Hokair, PDG d'Izdihar Real Estate Development Co. (Fournie)
Khalid bin Abdulaziz Al-Rayes , PDG d'Investment Capital, et Abdul Mohsen bin Fawaz Al Hokair, PDG d'Izdihar Real Estate Development Co. (Fournie)
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  • 'objectif est de stimuler la croissance du capital des investisseurs immobiliers
  • e partenariat avec Ezdihar vise à poursuivre des objectifs communs dans le domaine de l'immobilier et à offrir aux investisseurs des opportunités adaptées à leurs objectifs

RIYADH : La société saoudienne Alistithmar Capital s'associe à Ezdihar Real Estate Development Co pour créer un fonds immobilier de 1,1 milliard de SR (293 millions de dollars), ce qui profitera au paysage commercial et de bureaux de Riyad.

Dans un communiqué, Alistithmar Capital, la filiale d'investissement de la Saudi Investment Bank, a annoncé que l'objectif est de stimuler la croissance du capital des investisseurs en obtenant des droits d'usufruit sur une parcelle de 103 000 m² dans les locaux de l'Université du Roi Saoud sur la route Prince Turki Al-Awwal à Riyad, afin de développer le terrain en un complexe de bureaux commerciaux générant des revenus.

Le PDG de la société, Khalid Al-Rayes, a déclaré que le partenariat avec Ezdihar vise à poursuivre des objectifs communs dans le domaine de l'immobilier et à offrir aux investisseurs des opportunités adaptées à leurs objectifs et à l'évolution du paysage immobilier.

Il a ajouté que son organisation se consacre à offrir des perspectives d'investissement de haute qualité aux investisseurs immobiliers grâce à des fonds méticuleusement structurés et adaptés aux exigences de chaque projet. Cette approche garantit des avantages maximaux et des retours sur investissement optimaux.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com