En 2021, le retour du tourisme sera plus local et plus vert

Des avions stockés par TARMAC Aerosave, une société de recyclage et de stockage d'avions, sont représentés sur le parking de l'entreprise à Azereix, dans le sud-ouest de la France. (Lionel BONAVENTURE / AFP)
Des avions stockés par TARMAC Aerosave, une société de recyclage et de stockage d'avions, sont représentés sur le parking de l'entreprise à Azereix, dans le sud-ouest de la France. (Lionel BONAVENTURE / AFP)
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Publié le Jeudi 11 mars 2021

En 2021, le retour du tourisme sera plus local et plus vert

  • "Quand ça va repartir, ça va repartir fort", prédit Didier Arino, directeur général de la société de conseil Protourisme
  • Selon une étude du cabinet McKinsey, à l'échelle mondiale, l'industrie du tourisme devrait retrouver son niveau d'avant-crise en 2024

PARIS : La reprise du tourisme se fait attendre et pourtant, avec des voyageurs qui ont "des fourmis dans les jambes", les professionnels en sont persuadés, le secteur "va repartir fort", mais différemment: plus local, plus sain et plus vert.

"Quand ça va repartir, ça va repartir fort", prédit Didier Arino, directeur général de la société de conseil Protourisme.

"Il y a une appétence, un besoin, presque une envie vitale pour ceux qui partaient les années précédentes de repartir. Il y a une grande frustration et plus la frustration monte et plus les départs seront importants", selon lui.

"Les gens ont des fourmis dans les jambes", confirme le secrétaire d’État chargé du Tourisme Jean-Baptise Lemoyne qui reconnaît cependant que "les variants et le virus représentent une incertitude permanente".

L'idée d'un "passe sanitaire" ou d'un "passeport vaccinal" reste en effet embryonnaire, sans compter que les politiques vaccinales varient d'un pays à un autre, que les variants redistribuent régulièrement les cartes et que les frontières s'ouvrent et se ferment au gré des politique sanitaires.

Selon une étude du cabinet McKinsey, à l'échelle mondiale, l'industrie du tourisme devrait retrouver son niveau d'avant-crise en 2024 seulement, mais le tourisme domestique pourrait revenir à son niveau d'avant la crise en 2022 (2023 pour la France).

"Le tourisme en France devrait être constitué de 68% de voyageurs domestiques en 2021 (contre 58% en 2019) et 88% de touristes loisirs (contre 81% en 2019). Quant au tourisme international, il sera d’abord tiré par les voyageurs transfrontaliers", selon Aurélia Bettati, directrice associée chez McKinsey.

"Les solutions vont dépendre du pays ou vous vivez et de la quantité d'argent que vous pouvez dépenser", mais aussi "du risque que vous êtes prêt à prendre" face au Covid, selon la prospectiviste Cécile Poignant.

Les classes moyennes qui ont pu économiser devrait "monter en gamme", ce que certains hôtels de luxe ont déjà anticipé en proposant des formules avec repas étoilé en chambre, ou un équipement digne d'un cinéma.

"Conscience éco-responsable"

Les destinations habituellement bondées et qui par conséquent peuvent être un risque en temps de pandémie, comme Venise, Barcelone ou Santorin, devraient retrouver un flux de visiteurs plus modéré.

Mais la crainte du virus n'explique pas tout. "Les périodes de confinement et de couvre-feu ont généré un besoin de couper avec la ville et de se ressourcer", selon Aurélia Bettati.  

"Il y a aura ainsi probablement moins de courts séjours en ville et de plus en plus de voyages à destination de la campagne, associés à un effet bol d'air", selon elle.

L'été l'a prouvé, les bords de mer, la montagne, les lieux aérés seront prisés avec une volonté de liberté. Cécile Poignant observe ainsi une montée de "tout ce qui est Van life, qui est le camping-car moderne et bobo".

Sans oublier la conscience éco-responsable. Une musique de fond "qui existait déjà", selon le président des Entreprises du voyage, Jean-Pierre Mas, mais qui sera "de plus en plus audible et modifiera certains comportements avec des voyages moins fréquents et moins de voyages kleenex de deux ou trois jours".

"On aura aussi envie de passer quinze jours de vacances dans un club avec des moniteurs qui s'occupent des enfants", tempère-t-il.

"Les gens ont besoin de faire la fête, de se lâcher, de se retrouver", selon Didier Arino pour qui il y aura "le voyage revanche" où on oubliera les émissions de CO2 en prenant l'avion.

"On n'est pas à la fin de la consommation" massive, confirme Cécile Poignant, "mais cela va être redistribué". 

Pour la prospectiviste, "ce que fait cette pandémie, c'est bousculer les choses qu'on prenaient pour acquises et de se repositionner, se reposer la question de qu'est-ce que c'est que vivre bien?". 

"Et cela peut prendre autant de forme qu'il y a de gens. C'est à chacun de se réinventer et proposer autre chose", conclut-elle.


Un «Davos des banlieues» en septembre pour les entreprises des quartiers populaires

Bobigny, banlieue nord-est de Paris, le 17 mars 2021. (AFP)
Bobigny, banlieue nord-est de Paris, le 17 mars 2021. (AFP)
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  • «C'est l'occasion de poser une vision, un plan de développement économique de ces banlieues», estime Aziz Senni, organisateur de «Davos des banlieues»
  • «On dit souvent que la banlieue coûte au budget de l'Etat, on nous dit toujours combien ça coûte sans jamais nous dire combien elle rapporte», dit l'entrepreneur

PARIS: Un forum économique ou "Davos" des banlieues, visant à favoriser l'activité des entreprises des quartiers populaires, sera organisé les 17 et 18 septembre à Paris, ont annoncé jeudi ses organisateurs.

"L'enjeu (...) est d'identifier des leviers pour engager une véritable dynamique économique au sein des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), où vivent plus de 5 millions de Français, dont la plupart sont exposés à un taux de chômage 2,7 fois supérieur à celui de la moyenne nationale", indique le Forum économique des banlieues (FEB).

Dans les locaux du Conseil économique, social et environnemental (Cese), le millier de participants attendus passeront d'abord une journée à plancher sur la situation économique des quartiers populaires et les solutions pouvant y être apportées.

La seconde journée sera consacrée à la mise en relation d'entrepreneurs des quartiers avec de grandes entreprises, avec pour objectif de décrocher 100 millions d'euros de commandes.

"C'est l'occasion de poser une vision, un plan de développement économique de ces banlieues", estime auprès de l'AFP l'entrepreneur Aziz Senni, organisateur de ce "Davos des banlieues", clin d'œil à la ville suisse où se tient chaque année le Forum économique mondial.

"On dit souvent que la banlieue coûte au budget de l'Etat, on nous dit toujours combien ça coûte sans jamais nous dire combien elle rapporte", poursuit-il. "On a là un tissu économique qu'on pourrait développer, en créant des emplois locaux, des stages, des alternances".

Chaque intervenant sera invité à formuler des propositions pour les entreprises des quartiers populaires, qui seront consignées dans un Livre blanc.

Le Premier ministre Gabriel Attal, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire ou les anciens ministres Jean-Louis Borloo et Najat Vallaud-Belkacem y sont attendus, selon le FEB.

Côté acteurs privés, le fondateur de Free Xavier Niel, la directrice générale de la Fédération bancaire française Maya Atig ainsi que l'ex-président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux ont confirmé leur participation, indique-t-on de même source.

Les organisateurs souhaitent mettre l'accent sur les TPE et PME créées depuis plus de deux ans et moins éligibles aux aides publiques à l'entrepreneuriat, a expliqué Aziz Senni.

Le Forum économique des banlieues souhaite faciliter l'accès de 250 000 de ces entreprises installées dans les QPV aux marchés publics et privés.


Saudi Mobily connaîtra la plus forte croissance dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024

Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques. (Shutterstock)
Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques. (Shutterstock)
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  • Saudi Mobily a été classée comme l'entreprise à la croissance la plus rapide dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024 par le cabinet de conseil en marketing Brand Finance.
  • Brand Finance évalue les labels sur la base de plusieurs critères principaux, notamment l'indice de force de la marque, l'impact de l'entreprise sur l'augmentation du chiffre d'affaires et des bénéfices, et les prévisions de croissance future

RIYADH : Saudi Mobily a été classée comme l'entreprise à la croissance la plus rapide dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024 par le cabinet de conseil en marketing Brand Finance.

La liste révèle que la valeur de l'entreprise a augmenté d'environ 18 % par rapport à l'année précédente, conservant ainsi sa position de leader parmi les plus grandes entreprises du secteur au Moyen-Orient.

Les classements et les chiffres récemment publiés s'alignent sur l'objectif de l'Arabie saoudite de développer et de promouvoir la transformation numérique dans le Royaume et d'améliorer les services fournis dans le domaine des technologies de l'information et de la communication.

"Mobily est devenue le meilleur choix pour les particuliers et les entreprises, car ses réalisations au niveau de la marque reflètent ses performances exceptionnelles dans la fourniture de services numériques intégrés et pionniers dans le Royaume et sa réalisation de grands progrès dans le développement de l'infrastructure numérique", a déclaré Noura Al-Shiha, vice-présidente principale de la marque et de la communication d'entreprise chez Mobily.

Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques.

Cette place est principalement attribuée aux diverses initiatives qu'il a lancées depuis qu'il a rejoint la société, également appelée Etihad Etisalat Co, en 2019, et à son rôle central dans l'amélioration de la croissance de la marque de l'entreprise.

Al-Shiha a déclaré que l'inclusion du PDG de Mobily dans l'indice mondial de protection des marques reflète son intérêt à faire de l'entreprise l'un des noms commerciaux les plus forts au monde. 

Brand Finance évalue les labels sur la base de plusieurs critères principaux, notamment l'indice de force de la marque, l'impact de l'entreprise sur l'augmentation du chiffre d'affaires et des bénéfices, et les prévisions de croissance future.

La majorité des investissements de Mobily se concentrent sur le développement de l'infrastructure et l'adoption de nouvelles technologies telles que l'informatique en nuage et l'Internet des objets, l'augmentation des centres de données et l'élargissement de la portée du déploiement du réseau 5G. 

Cherchant à offrir une expérience moderne à ses clients, l'entreprise souhaite les placer au centre de son attention en adoptant l'approche "Customer First". Cette stratégie vise à atteindre les objectifs de la Saudi Vision 2030, qui s'efforce d'améliorer la qualité de vie des familles et des individus dans le Royaume.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Le marché saoudien du capital-investissement enregistre des transactions d'une valeur de 4 milliards de dollars

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  • Le secteur manufacturier est le plus important en termes de volume d'investissement, avec 46 % du total des capitaux investis.
  • Dominant la scène de l'investissement, les opérations de rachat ont représenté en moyenne 80 % du capital total investi, soulignant un changement stratégique et une importance croissante dans le paysage de l'investissement du Royaume.

RIYAD : Le secteur du capital-investissement en Arabie saoudite est en plein essor depuis cinq ans, avec des transactions d'une valeur de 4 milliards de dollars en 2023, selon MAGNiTT.

La plateforme de données sur le capital-risque, ainsi que la Saudi Venture Capital Co ont publié un rapport mettant en évidence une augmentation significative de l'activité de capital-investissement dans le Royaume. 

À partir de 2020, le secteur a connu une croissance impressionnante, atteignant un multiple de 3,7 en 2021 par rapport à l'année précédente et un bond exponentiel à 5,9 fois en 2022 par rapport à l'année précédente.

Les investissements en private equity impliquent l'injection de capitaux par des investisseurs ou des entreprises dans des sociétés privées non cotées en bourse. 

Gérés par des sociétés de capital-investissement, ces investissements visent à accroître la valeur de l'entreprise grâce à des améliorations stratégiques et à des gains d'efficacité opérationnelle, dans l'intention de vendre l'entreprise avec un bénéfice ultérieur.

Ce secteur se caractérise par des investissements à long terme, une gestion active et des profils de risque et de rendement plus élevés.

Le capital-investissement investit généralement dans des entreprises plus matures que le capital-risque, qui se concentre sur les entreprises en phase de démarrage à fort potentiel de croissance, souvent dans le secteur technologique, en utilisant le financement par actions.

Parallèlement, le rapport met en évidence un changement notable dans la nature des transactions de capital-investissement, avec une augmentation substantielle des transactions de rachat, dont la part dans le total des négociations a augmenté de 20 points de pourcentage entre 2020 et 2023, selon le rapport.

Les transactions de rachat font référence au processus par lequel une société de capital-investissement acquiert une participation majoritaire dans une entreprise, souvent en la privatisant pour la restructurer stratégiquement et améliorer sa santé financière.

Parallèlement, les transactions de croissance, qui se concentrent sur l'investissement de capitaux dans des entreprises établies à la recherche d'opportunités d'expansion ou de développement, ont également connu une augmentation de 2 points de pourcentage au cours de la même période.

Dominant la scène de l'investissement, les opérations de  rachat ont représenté en moyenne 80 % du capital total investi, soulignant un changement stratégique et une importance croissante dans le paysage de l'investissement du Royaume.

Le rapport met également en lumière la diversité des transactions et l'orientation sectorielle du secteur du capital-investissement au cours des cinq dernières années.

Le secteur de l'alimentation et des boissons est apparu comme l'un des domaines les plus actifs pour les transactions de capital-investissement.

Cependant, le secteur manufacturier a pris la tête du volume d'investissement, obtenant 46 % du capital total déployé entre 2019 et 2023.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com