Marine Le Pen veut normaliser son discours pour "rassurer" les Français

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Publié le Vendredi 12 mars 2021

Marine Le Pen veut normaliser son discours pour "rassurer" les Français

  • Loin des outrances de 2017, la dirigeante d'extrême droite a défendu un projet, selon elle, "raisonnable" destiné à "rassurer" les Français qui ont "entendu beaucoup de choses fausses" et "caricaturales" à son égard
  • "La raison, l'équilibre, le bon sens" seront les "valeurs" qu'elle défendra dans sa campagne, relève son numéro deux Jordan Bardella

 

PARIS : Marine Le Pen, candidate à l'Élysée, veut "rassurer" les Français sur sa capacité à exercer le pouvoir, en s'efforçant de normaliser toujours plus son discours, dont elle assume aussi les imprécisions.

"Décidément, que de témoignages de recentrage", s'est exclamé jeudi soir la présidente du Rassemblement national sur BFMTV, où elle a été interrogée pendant plus de deux heures.

Sur un ton mesuré, loin des outrances de 2017, la dirigeante d'extrême droite a défendu un projet, selon elle, "raisonnable" destiné à "rassurer" les Français qui ont "entendu beaucoup de (...) choses fausses" et "caricaturales" à son égard.

"La raison, l'équilibre, le bon sens" seront les "valeurs" qu'elle défendra dans sa campagne, relève son numéro deux Jordan Bardella. Campagne que Marine Le Pen aborde avec "combativité" face à Emmanuel Macron et une droite affaiblie, mais aussi "modestie".

Si les Français la trouvent -à 65% selon Elabe- "arrogante", "cela doit être corrigé", assure la cheffe du RN.

"Je n'ai pas peur des étrangers", a affirmé aussi Mme Le Pen, qui revendique une "dédiabolisation" de son parti des accusations d'antisémitisme et de racisme depuis son arrivée à sa tête en 2011, et défend une politique hostile à l'immigration.

"Union nationale"

Mais en invoquant l'Outremer, où le RN est arrivé en tête aux européennes de 2019, pour justifier qu'elle n'était pas xénophobe, la dirigeante d'extrême droite s'est attiré les foudres de toute la macronie.

"Faut-il comprendre que Madame Le Pen considère les Ultramarins comme des étrangers ? Les Outremer, c'est bien la France. La couleur de peau de nos compatriotes n'y change rien", a tweeté le ministre des Outremer Sébastien Lecornu.

Accusée de manquer de personnel politique, la cheffe du RN a cité quelques ministres potentiels, comme l'ancien député LR Jean-Paul Garraud pour la Justice, ou l'ancien conseiller de Raymond Barre devenu le chantre au RN d'une écologie identitaire, Hervé Juvin, pour l'Ecologie. Les mêmes que Mme Le Pen avait investis sur la liste du RN arrivée en tête aux élections européennes et qu'elle a désignés comme têtes de liste aux régionales.

En quête de voix pour franchir la barre des 50%, alors que les sondages la portent aux rives de la majorité au second tour, Mme Le Pen a défendu l'idée de former, si elle était élue, un "gouvernement d'union nationale", n'excluant pas d'y intégrer sa nièce Marion Maréchal, qui plaide pour une "union des droites".

Mais en s'inscrivant déjà dans une victoire potentielle, la candidate risque de démobiliser son électorat traditionnel. Son père et ancien président du FN (devenu RN) Jean-Marie Pen l'a prévenue qu'elle ne devait "pas du tout céder à cette attraction centriste avant le deuxième tour", parce qu'au premier tour, "il faut rassembler tous les Français qui sont légitimement excédés".

"Pas tant des chiffres"

En quête de crédibilité notamment sur l'économie, Mme Le Pen a redit jeudi qu'elle était désireuse de rembourser la dette Covid mais sans "austérité budgétaire" et a défendu une politique d'investissements financée par "un grand emprunt national".

La France insoumise a dénoncé son manque de "propositions sérieuses" en matière économique. "Dès qu'elle sort de son bac à sable +immigration-voile-délinquance+, il n'y a plus personne", a fustigé le député Adrien Quatennens.

Accusée d'incompétence face à M. Macron en 2017, Mme Le Pen a minimisé ses erreurs. "Que la langue d'un responsable politique fourche, les Français, ils s'en moquent".

Pour la candidate, "l'économie ce n'est pas tant des chiffres que du bon sens" et, à cet égard, un "gouvernement d'experts, c'est catastrophique".

Malgré ses imprécisions, Jean-Daniel Levy, directeur délégué d'Harris Interactive, relève que "les électeurs ont tendance à considérer de plus en plus qu'elle est crédible sur des sujets où elle ne l'était pas par le passé".

Aux élections européennes, elle a progressé auprès des populations âgées de 50 ans et plus qui ne votaient pas d'habitude pour elle à cause du Frexit (sortie de la France de l'UE), auquel elle a renoncé après la présidentielle de 2017, rappelle-t-il.

Et géographiquement, le vote RN s'est étendu vers l'Ouest "auprès de populations jusqu’à présent rétives à voter pour lui".


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.