L’«Holocauste» des migrants africains par les houthis et le silence du monde

Les camps de migrants en flammes sont devenus un spectacle familier de la Grèce au Yémen. (Photo, AFP)
Les camps de migrants en flammes sont devenus un spectacle familier de la Grèce au Yémen. (Photo, AFP)
Les groupes de défense des droits disent que les migrants sont régulièrement maltraités et menacés par des militants houthis et forcés de subir des conditions sordides. (AFP)
Les groupes de défense des droits disent que les migrants sont régulièrement maltraités et menacés par des militants houthis et forcés de subir des conditions sordides. (AFP)
Les groupes de défense des droits disent que les migrants sont régulièrement maltraités et menacés par des militants houthis et forcés de subir des conditions sordides. (AFP)
Les groupes de défense des droits disent que les migrants sont régulièrement maltraités et menacés par des militants houthis et forcés de subir des conditions sordides. (AFP)
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Publié le Dimanche 14 mars 2021

L’«Holocauste» des migrants africains par les houthis et le silence du monde

  • Des groupes internationaux de défense des droits de l’homme gardent un silence manifeste sur la mort de centaines de migrants africains à Sanaa
  • La réaction mondiale contraste fortement avec l'indignation suscitée par la mort en 2020 de l'homme afro-américain George Floyd à Minneapolis

RIYADH: Selon la plupart des témoignages, la milice houthie du Yémen vient de brûler vifs près de 500 migrants africains. Mais où est l'indignation parmi les grands partisans de la défense des droits humains ou le groupe des commentateurs libéraux? Ce n'est pas une question rhétorique, mais plutôt une question sérieuse.

Certes, l'indignation mondiale sélective n'est pas nouvelle; elle existe depuis la naissance de la communauté internationale et les débuts du mouvement des droits humains. Mais le silence assourdissant de ceux qui revendiquent le rôle d'arbitres moraux internationaux sur le dernier scandale des Houthis est un irréfutable scandale en soi.

Même selon les normes du mépris des Houthis pour la sécurité des civils, ce qui s'est passé le 7 mars dans un centre de détention à Sanaa était vraiment ignoble. La milice a utilisé la force pour mettre fin à une grève des migrants qui protestaient contre les traitements cruels, l'extorsion et les mauvaises conditions à l'intérieur du centre de détention, a déclaré l'organisation SAM installée à Genève en se basant sur des entretiens avec quelques survivants.

Sa conclusion n'a laissé aucune place à ce que font les suspects habituels : «Les Houthis étaient directement et systématiquement responsables du meurtre et des blessures d'environ 450 migrants, pour la plupart éthiopiens, dans un centre de détention, le 7 mars 2021, dans un incendie provoqué par des bombes lacrymogènes apparemment lancées par les gardiens houthies. »

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Les groupes de défense des droits de l’homme affirment que les migrants sont souvent maltraités et menacés par des militants houthis qui les forcent à subir des conditions sordides. (Photo, AFP)

Plusieurs groupes locaux indépendants ont souscrit à cette constatation.

Mwatana, une importante organisation yéménite de défense des droits humains, a durement blâmé les Houthis pour l'incendie en les accusant de détenir arbitrairement des survivants et des proches des victimes afin de les empêcher de parler de l'incident.

«Le groupe houthi d’Ansar Allah a délibérément causé la mort et des blessures de nombreux migrants africains en mettant le feu qui a provoqué un incendie mortel dans un centre de détention bondé à Sanaa le 7 mars», a déclaré Mwatana dans un communiqué.

Par ailleurs, le Women Solidarity Network a accusé les Houthis d'utiliser des balles réelles et des engins explosifs pour réprimer les manifestations des migrants et a demandé aux Nations Unies de protéger les survivants de telles menaces.

«Nous exhortons les organisations internationales, notamment les Nations Unies, à fournir une protection aux migrants qui ont été hospitalisés», a annoncé le groupe.

«Nos sources ont sonné l'alarme que les Houthis promettaient aux migrants dans les hôpitaux la délivrance de cartes de séjours en échange de leur silence. Selon les informations recueillies auprès des témoins, les Houthis ont également rassemblé des migrants africains illégaux, en particulier des enfants, de leurs foyers pour les recruter de force comme combattants afin de les envoyer sur les champs de bataille.

Muammar Al-Eryani, ministre de l'Information du gouvernement yéménite internationalement reconnu, a affirmé que les Houthis avaient intimidé les survivants et leurs familles pour étouffer leurs avis dans les comptes des médias sociaux ou dans toute enquête internationale à l'avenir.

Soulignant que les survivants et autres témoins ne vont certainement pas faire des témoignages équitables s'ils restent à l'intérieur des zones contrôlées par les Houthis, Al-Eryani a appelé l'agence des Nations Unies pour les migrations, l'OIM, à les évacuer vers d'autres endroits, loin de toute pression des Houthis.

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La ville d'Aden au Yémen réclame la nourriture et l'eau. (Photo de l'OIM via AFP)

Abdurrahman Barman, un défenseur des droits humains yéménite et directeur du Centre américain pour la justice, a révélé que son organisation avait interrogé des survivants qui avaient blâmé les Houthis pour la tragédie, les accusant d'avoir entassé des centaines d'Éthiopiens dans le centre de détention, ce qui a conduit au surpeuplement.

Barman a en outre souligné que les Houthis ont empêché les fonctionnaires du Centre américain pour la justice de rendre visite aux survivants dans les hôpitaux de Sanaa, ajoutant que les récits des survivants indiquent que le nombre de morts se situait entre 200 et 300.

Dans une tournure complètement ironique, le massacre de Sanaa s'est produit à peu près au même moment où la ville américaine de Minneapolis a accepté de payer 27 millions de dollars afin de régler un procès civil pour la mort l'année dernière d'un seul homme noir, George Floyd, qui était en détention provisoire.

Le conseil municipal de Minneapolis a annoncé le règlement record – le plus grand règlement des droits civils avant le procès. Cela est un message puissant pour dire que la vie des Noirs est importante et la brutalité policière contre les personnes de couleur doit cesser pour toujours.

«La mort de George Floyd a déclenché un mouvement social furieux», a écrit Derrick Johnson, président et chef de la direction de l'Association nationale pour l’évolution des personnes de couleur, dans une tribune du The Guardian en juin de l'année dernière. «Dans tous les États et dans le monde entier, des personnes de toutes les couleurs, de tous les sexes  et de tous âges se sont rassemblé pour marcher avec fureur et espoir, dans le but de renoncer au passé et sauver l'avenir».

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Ces migrants africains au Yémen ont la chance de recevoir des soins dans un hôpital de la ville méridionale de Lahj. Beaucoup d'autres vivent dans des «conditions inhumaines». (Photo de l'OIM via AFP)

Malheureusement, si l'on se fie à l'histoire, il est peu probable que «des gens de toutes les couleurs, de tous les sexes et de tous âges» se rassemblent «pour marcher avec fureur et avec espoir» face à la perte de centaines de vies éthiopiennes au Yémen. Qu'importe qu'un hashtag #HouthiHolocaust ait été à la mode sur Twitter en arabe, reflétant la profondeur de l'indignation publique à travers le Moyen-Orient.

À son honneur, Michael Aron, l’ambassadeur du Royaume-Uni au Yémen, a fermement condamné la mort de ces migrants en appelant à une enquête immédiate et objective et à un accès sans entrave aux migrants blessés.

«Consterné par le feu dans le centre de migrants contrôlé par les Houthis à Sanaa», a-t-il déclaré vendredi sur Twitter. «Le HCDH et les agences humanitaires ont besoin d'un accès immédiat et sans restriction au site et aux blessés. Une enquête crédible, transparente et indépendante doit être menée, en particulier un compte rendu complet des personnes tuées et blessées».

Toutefois, Aron n'a pas trop disputé sur qui ou ce qui était à blâmer pour l'incendie et la perte des vies humaine. C'est le traitement inhumain des migrants par les Houthis – spécialement la création de conditions de surpeuplement dans le centre – qui a conduit à cette terrible perte en vies humaines», a-t-il déclaré.

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Les membres de la milice houthie soutenue par l'Iran sont fous furieux au Yémen depuis ces dernières années. (Photo, AFP/Archives)

S'adressant à Arab News, Badr Al-Qahtani, rédacteur yéménite du journal Asharq Al-Awsat, a placé l'indignation sourde des organisations internationales dans le même contexte des réalités politiques du Yémen. Qu'il s'agisse de la mort de migrants ou de l'enlèvement de civils, le problème de l'ONU et les autres organisations qui font du travail humanitaire dans de larges zones du pays est le même: la capacité des Houthis à créer davantage de problèmes.

«Ils vivent dans la peur des Houthis parce que la milice peut leur rendre la vie plus difficile. La tactique fonctionne. Ils traitent avec la milice en mettant la sécurité comme leur principale préoccupation», a déclaré Al-Qahtani, faisant référence aux groupes humanitaires.

«En traitant avec des gouvernements souverains, tels que l'Arabie saoudite ou les Émirats arabes unis, ou des entités similaires, ils ont une relation différente contrairement à leur approche des Houthis car ils n'ont pas à faire face à des menaces de violence».

Élaborant sur ce point, Al-Qahtani a souligné : «Les organisations internationales sont toujours prudentes lorsqu'elles traitent des problèmes dans les zones contrôlées par les Houthis afin d'atteindre leurs objectifs humanitaires. Leurs réactions à l'incident meurtrier de Sanaa en sont la preuve. »

«Comparez cet incident avec d'autres problèmes impliquant certains groupes similaires et le gouvernement yéménite reconnu par l'ONU. À Aden, par exemple, si le même problème s'est produit concernant les migrants africains, les mêmes organisations et militants vont sûrement adopter une position plus ferme contre le gouvernement et ont fait toutes sortes de revendications. », ajoute-t-il.

En outre, il affirme :«Le gouvernement a traité avec ces organisations au vu de leur stature et de leur réputation internationales, et s'est conformé à leurs demandes. Ces organisations travaillent toujours avec le gouvernement en traitant d’une manière directe avec lui sans aucun problème ni crainte».

En revanche, les Houthis n'hésiteront pas à utiliser des tactiques musclées. «Ils peuvent retarder vos papiers soit à l'aéroport, soit en transport ou même au travail. Par conséquent, les organisations préfèrent ne pas les affronter. Elles peuvent divulguer certaines informations, mais elles ne peuvent pas élever la voix », a expliqué Al-Qahtani.

«Vous devez réaliser qu'il existe un organisme houthi récemment créé dont le but est de contrôler pleinement les organisations internationales. Même les gouvernements étrangers tiennent parfois compte de ce facteur. Lorsque l'ambassadeur britannique s'exprime ouvertement sur une question, vous pouvez être sûr de l'ampleur du défi».

Barman, du Centre Américain pour la Justice, a critiqué sans détour les organisations internationales ainsi que la communauté internationale pour avoir fermé les yeux sur les actions atroces des Houthis.

«C'est un crime odieux», a-t-il déclaré à Arab News, faisant référence aux morts à Sanaa. «Le monde aurait fait une scène si les migrants brûlés étaient blancs. Et si les auteurs n'étaient pas les Houthis, le Conseil de sécurité se serait immédiatement réuni ».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com