Face à l'épidémie, l’Irakien Ilham al-Madfaï chante l'espoir

Le musicien irakien Ilham al-Madfai dans son appartement du quartier Abdoun de la capitale jordanienne, le 16 février 2021. (Khalil Mazraawi/AFP)
Le musicien irakien Ilham al-Madfai dans son appartement du quartier Abdoun de la capitale jordanienne, le 16 février 2021. (Khalil Mazraawi/AFP)
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Publié le Lundi 15 mars 2021

Face à l'épidémie, l’Irakien Ilham al-Madfaï chante l'espoir

  • Contraint d'annuler en 2020 des concerts au Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Suède et dans le Golfe à cause de la pandémie, Ilham el-Madfaï s'est produit sans public en mai dans l'amphithéâtre romain d'Amman
  • Il est sorti de son silence cette semaine avec un hymne à l'espoir pour surmonter la morosité ambiante, intitulé "Après l'absence"

AMMAN : Après plus d'un an de pandémie qui l'a tenu à l'écart de la scène, la star de la chanson irakienne Ilham al-Madfaï est sorti de son silence cette semaine avec un hymne à l'espoir pour surmonter la morosité ambiante.

Dans son appartement de la capitale jordanienne, celui qui est surnommé "Baghdad Beatle" (le Beatle de Bagdad) en raison de son admiration pour le célèbre groupe pop britannique, s'empare de sa guitare.

"Après l'absence, tu dois revenir, ton rêve est un nuage, ta tristesse est un mirage. Reviens tendrement, ta voix sonne à mes oreilles, laisse la tristesse, oublie le passé", chante l'homme de 79 ans.

La chanson, intitulée "Après l'absence" et publiée cette semaine sur YouTube, parle de la nécessité de garder l'espoir en dépit de la pandémie de coronavirus. Ilham al-Madfaï a composé la musique et Omar Sari, un jeune poète jordanien, a écrit les paroles.

Installé en Jordanie depuis 1994, le chanteur irakien a révolutionné la mélodie traditionnelle de son pays au grand dam des puristes mais pour le bonheur des jeunes générations.

En 1967, revenant en Irak après un séjour à Londres, le jeune homme suscite l'émoi en remisant les instruments arabes comme le qanoun, l'oud, la flûte et le violon pour les remplacer par la guitare électrique, la batterie, le piano et le saxophone.

Il les réintroduira par la suite pour créer une fusion entre les musiques orientale et occidentale. Ainsi, il accompagnera des chansons européennes avec des instruments arabes et inversement.

"Poésie ancienne"

"Dans la musique arabe, l'introduction instrumentale est interminable et la mélodie triste. Moi, je réduis l'ouverture et je choisis l'instrument qui va imprimer un rythme gai", explique-t-il à l'AFP.

"En dehors de celles que j'écris, les paroles de mes chansons sont généralement issues de la poésie ancienne et des chants folkloriques. Je les interprète en y mêlant toutes les influences musicales que je découvre", dit-il. Il a ouvert la voie à de nouveaux chanteurs qui se sont inspirés de sa musique.

"Tout ce que j'ai fait, c'est renouveler la vieille chanson irakienne afin qu'elle (...) résiste à l'usure du temps. Je crois avoir ainsi sauvé de l'oubli des chansons du patrimoine irakien", explique le musicien.

"Tout le monde chantait chez nous, hommes, femmes et enfants. J'ai grandi dans l'amour de la musique", confie-t-il, nostalgique des années 1950 où l'art était florissant à Bagdad.

Dans son appartement d'Abdoun, quartier chic d'Amman, où se mêlent livres, tableaux et une grande photo de sa femme décédée, Ilham al-Madfaï passe son temps à dessiner, composer de la musique, écrire de la poésie et chanter.

"Nous devons continuer à chanter en toutes circonstances pour envoyer un message d'espoir au monde car la musique est la langue des peuples. Elle traverse les frontières", assure-t-il.

Mais l'artiste ne cache pas sa frustration d'être éloigné de son public.

Chanter à Bagdad

"Si l'épidémie continue, je chanterai sur mon balcon comme les Européens l'ont fait (...) La vie doit continuer", lance-t-il.

Contraint d'annuler en 2020 des concerts au Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Suède et dans le Golfe à cause de la pandémie, M. Madfaï s'est produit sans public en mai dans l'amphithéâtre romain d'Amman. Le concert a été retransmis par des télévisions irakiennes et jordaniennes.

Mais son désir le plus ardent, c'est de retourner chanter à Bagdad. "Nous avons tous quitté notre pays pour diverses raisons. Je vis en Jordanie mais je suis resté un Irakien que tout rattache à son sol natal", explique-t-il.

Et celui qui s'est produit dans les salles prestigieuses comme le Royal Albert Hall et le Queen Elizabeth Hall à Londres ou le théâtre Trianon à Paris, veut un jour chanter dans un petit café de Bagdad, al-Zahawi.

A ses débuts, ce café ouvert en 1917 et situé sur la célèbre rue Moutanabi accueillait la crème des chanteurs du maqam, la musique traditionnelle irakienne, comme Mohammad Al-Qubanji et Youssef Omar.

"C'est dans cette petite rue Moutanabi, où se croisent écrivains, intellectuels, musiciens et artistes de toutes religions, et qui respire la culture, que je rêve d'aller chanter après la pandémie", confie le chanteur.

 


Immersion avec Laura Smet dans la série policière «Surface»

Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin. (AFP)
Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin. (AFP)
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  • Haletant et puissant, le polar dont sont tirés les six épisodes, est paru en 2019 (éd. Michel Lafon)
  • Gros succès de librairie, il a pour personnage central la policière parisienne Noémie Chastain, grièvement blessée au visage après un tir en pleine tête

PARIS: Faire remonter la mémoire d'un village et revenir une flic à la vie: le roman policier "Surface" d'Olivier Norek est décliné en série à partir de jeudi sur france.tv et de lundi sur France 2, avec une touche fantastique et Laura Smet dans le rôle titre.

Haletant et puissant, le polar dont sont tirés les six épisodes, est paru en 2019 (éd. Michel Lafon). Gros succès de librairie, il a pour personnage central la policière parisienne Noémie Chastain, grièvement blessée au visage après un tir en pleine tête.

Sa hiérarchie la met au placard en l'envoyant dans l'Aveyron dans un village sans histoires. Mais les eaux du lac au fond duquel a été noyé le vieux village imaginaire d'Avalone font remonter à la surface un fût contenant le squelette d'un enfant disparu vingt-cinq ans auparavant. La capitaine de police n'a d'autre choix que de s'atteler à l'enquête, qui sera aussi sa rédemption.

C'est le premier polar d'Olivier Norek, 50 ans, à être adapté en série.

Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin.

Elle est entourée notamment de Théo Costa-Marini dans le rôle du collègue bousculé par son arrivée, et de Tomer Sisley dans celui du plongeur de la brigade fluviale, obstiné et sensible.

L'équipe du commissariat local est particulièrement attachante, avec le trio Otis Ngoi, Quentin Laclotte Parmentier et Pauline Serieys.

Les co-scénaristes Marie Deshaires et Catherine Touzet ont dû opérer des choix radicaux pour faire tenir l'intrigue en six fois 52 minutes, et captiver le téléspectateur.

Olivier Norek, lui-même scénariste à ses heures ("Engrenages", "Les Invisibles"...), convient qu'il n'aurait pu écrire lui-même cette adaptation: "Le job est de faire exploser le livre et d'en prendre toutes les parties pour reconstruire".

Fantômes et cicatrices 

"Ce qui m'intéresse, c'est de voir la vision de quelqu'un d'autre: de scénaristes, d'un réalisateur, d'acteurs et d'actrices", confie l'écrivain dont le dernier roman paru en 2024, "Les Guerriers de l'hiver" (éd. Michel Lafon) sur la guerre entre la Finlande et l'URSS en 1939-40, sera porté sur grand écran.

Dans "Surface", le réalisateur Slimane-Baptiste Berhoun, déjà aux manettes de la série "Vortex", a ajouté une dimension hypnotique voire fantastique à la série.

Les images sous-marines sont bluffantes. "C'était notre challenge: arriver à raconter cette histoire dans un décor englouti qui devait évoluer au fur et à mesure", dit-il.

La série a été tournée dans une piscine géante à Bruxelles, et entre les départements Tarn et Hérault, non loin de l'Aveyron qu'affectionne Olivier Norek.

Même si le personnage de Noémie s'y immerge à reculons, le monde rural est dépeint sans caricature, comme dans le livre où Olivier Norek a voulu "ne pas donner l'impression que c'est la ville qui regarde la campagne".

Son roman, qui s'est vendu à 500.000 exemplaires en langue française, est paru en six langues. Une traduction anglaise est en cours de négociation, et le livre doit être republié le 21 août, le jour de la mise en ligne de la série.

Norek, ancien policier lui-même et adepte d'une veine réaliste, s'est spécialement attaché à la reconstruction intime de l'enquêtrice. "Elle veut se cacher mais va devoir aller vers les gens, se révéler. C'est ce chemin-là, bien plus que l'intrigue de police, qui m'a intéressé", dit-il.

Un personnage avec lequel Laura Smet s'est mis au diapason: "Cette cicatrice, je la connais. Elle me parle", dit-elle.

"Noémie est quelqu'un d'extrêmement entier, qui a soif de justice. C'est une guerrière", décrit l'actrice qui, à 41 ans, avoue avoir "l'impression d'avoir passé (s)a vie sur un ring".

La fille de Johnny Hallyday et Nathalie Baye est rompue aux transformations, depuis son premier rôle dans "Les Corps impatients" de Xavier Giannoli en 2003, où elle apparaissait la tête rasée. Elle assure qu'il a été "difficile" de "quitter" le personnage de Noémie.


Un atelier à Riyad met en valeur le patrimoine culturel dans les réserves naturelles

En présence de divers spécialistes et experts, l'atelier a exploré les moyens d'exploiter le patrimoine culturel immatériel dans les réserves naturelles. (SPA)
En présence de divers spécialistes et experts, l'atelier a exploré les moyens d'exploiter le patrimoine culturel immatériel dans les réserves naturelles. (SPA)
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  • La réserve mène d’importants travaux de restauration, avec la plantation de centaines de milliers d’arbres, notamment des acacias, sur ses 91 500 km²

RIYAD : L’Autorité de développement de la Réserve royale Imam Abdulaziz ben Mohammed, en collaboration avec la Commission du patrimoine, a organisé un atelier consacré au patrimoine culturel dans les réserves naturelles.

Selon l’Agence de presse saoudienne, cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts nationaux visant à intégrer les dimensions culturelles et environnementales, tout en promouvant l’identité nationale par la préservation et le développement des réserves naturelles.

L’atelier, auquel ont participé de nombreux spécialistes et experts, a exploré les moyens de valoriser le patrimoine culturel immatériel dans les réserves, en soulignant le rôle essentiel des communautés locales dans sa préservation et sa transmission aux générations futures.

Cette initiative reflète les efforts conjoints d’organismes nationaux mobilisés pour préserver le patrimoine culturel, protéger la biodiversité naturelle et créer une expérience touristique intégrée mettant en lumière la richesse de l’identité saoudienne à travers ses dimensions environnementale et culturelle.

Par ailleurs, la réserve mène de vastes travaux de restauration écologique, avec la plantation de centaines de milliers d’arbres — principalement des acacias — sur une superficie de 91 500 km².

Ces efforts s’inscrivent dans le cadre de l’Initiative verte saoudienne, qui vise à revitaliser la végétation de la réserve et à rétablir l’équilibre écologique, selon la SPA.

Les acacias jouent un rôle clé dans cette mission, grâce à leur résistance aux conditions désertiques extrêmes et à leur contribution écologique : pâturage, ombrage, habitat pour la faune, stabilisation des sols, et source de nectar pour un miel de grande qualité.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Carnaval des dattes de Buraidah attire agriculteurs, acheteurs et commerçants

Le marché présentait quotidiennement plus de 100 variétés de dattes provenant des fermes de Qassim. (SPA)
Le marché présentait quotidiennement plus de 100 variétés de dattes provenant des fermes de Qassim. (SPA)
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  • L’événement annuel connaît une croissance significative et offre de nouvelles opportunités aux agriculteurs

BURAIDAH : Le Carnaval des Dattes de Buraidah a attiré des agriculteurs, acheteurs et commerçants de dattes venus de tout le Royaume et des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Des centaines de tonnes de dattes ont été vendues, avec en tête la variété Sukkari, très prisée dans la région de Qassim. Les variétés Khalas, Suqai, Wannana, Barhi, Shaqra, Majdool, Hoshaniyya et bien d’autres connaissent également une forte demande de la part des visiteurs.

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Le marché présentait quotidiennement plus de 100 variétés de dattes provenant des fermes de Qassim. (SPA)

Selon les statistiques officielles du carnaval, plus de 100 variétés de dattes issues des fermes de Qassim sont exposées quotidiennement sur le marché. Le carnaval propose aussi bien des opportunités économiques et sociales pour la communauté locale que des opportunités commerciales pour les agriculteurs et les commerçants.

Cet événement annuel connaît une croissance notable et représente une véritable plateforme pour les producteurs. Une équipe de contrôle qualité inspecte toutes les dattes entrantes afin de s'assurer qu'elles respectent les normes de consommation.

Le carnaval met en avant le travail des jeunes hommes et femmes du secteur, et propose un programme riche en événements, animations, activités et expositions autour des dattes et de leurs dérivés, avec la participation de nombreuses organisations gouvernementales, sociales et caritatives.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com