Avec SpaceX, la Station spatiale internationale dans son «âge d'or». Et après?

L’ISS, la Station spatiale internationale (Photo, NASA/Roscosmos/AFP).
L’ISS, la Station spatiale internationale (Photo, NASA/Roscosmos/AFP).
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Publié le Lundi 15 mars 2021

Avec SpaceX, la Station spatiale internationale dans son «âge d'or». Et après?

  • L'ISS «est devenue le port spatial que nous voulions qu'elle soit», a déclaré au début du mois Kathy Lueders, cheffe des programmes habités de la Nasa
  • Plus de 3 000 expériences sont menées dans ce laboratoire en apesanteur, qui file en orbite à 400 km au-dessus de la Terre, à 28 000 km/h

WASHINGTON: Après plus 20 ans de présence humaine continue à son bord, la Station spatiale internationale fonctionne au plein de ses capacités, avec encore quelques belles années devant elle grâce au retour des vols depuis les Etats-Unis. Mais la question de son avenir devient de plus en plus prégnante.

L'ISS « est devenue le port spatial que nous voulions qu'elle soit », a déclaré au début du mois Kathy Lueders, cheffe des programmes habités de la Nasa, lors d'une conférence de presse.

Après la fin des navettes spatiales en 2011, les fusées russes Soyouz restaient les seuls « taxis » pour s'y rendre. Mais depuis l'année dernière, grâce à la société SpaceX, les vols depuis les Etats-Unis ont repris.

« Notre accord récent avec l'industrie privée nous permet d'amener plus de gens vers la Station spatiale internationale », se réjouit Joel Montalbano, directeur du programme de la station pour la Nasa.

Comme la capsule de SpaceX, Dragon, peut emmener quatre astronautes (contre trois pour Soyouz), la taille standard de l'équipage est passée de six à sept personnes.

Dans l'ISS, il faut donc ajouter... un lit. En cours d'installation. 

La deuxième mission régulière à voler avec Dragon, Crew-2, décollera le 22 avril depuis la Floride, avec à son bord le Français Thomas Pesquet.

Ils cohabiteront quelques jours avec les quatre astronautes de Crew-1, qui rentreront ensuite après six mois dans l'espace.

Durant cette période de passation, la Station spatiale accueillera pas moins de 11 personnes.

« On sera un peu en mode camping », s'est amusé Shane Kimbrough, de Crew-2. « Il faudra trouver un endroit pour dormir contre un mur ou au plafond. »

Davantage de science

« Nous entrons dans l'âge d'or de l'utilisation de l'ISS », a souligné David Parker, directeur de l'exploration humaine et robotique à l'Agence spatiale européenne (ESA), partenaire.

Le projet fou remonte pourtant à 1984, lorsque Ronald Reagan demande à la Nasa de développer « une station spatiale habitée en permanence ». Les premiers segments sont envoyés dans l'espace en 1998. Le premier équipage y passe plusieurs mois en 2000. Et l'assemblage de cet immense puzzle de 108 mètres de long est terminé en 2011.

« Pendant la première moitié de la vie de la station spatiale, la plupart de l'attention était portée sur sa construction », a expliquébRobert Pearlman, historien de l'espace et co-auteur d'un livre sur le sujet.

Aujourd'hui, les astronautes doivent toujours effectuer des opérations de maintenance, mais « la majorité de leur temps, ils la passent à réaliser des centaines d'expériences scientifiques ». 

Plus de 3 000 expériences menées dans ce laboratoire en apesanteur, qui file en orbite à 400 km au-dessus de la Terre, à 28 000 km/h.

« Il y a tellement de choses là-haut », raconte Thomas Pesquet d'un air amusé. « Si vous pouviez juste appuyer sur un bouton pour les apporter instantanément à vous et faire votre travail, ça serait brillant. »

Quel avenir ?

L'avenir de l'ISS est aujourd'hui officiellement assuré jusqu'en 2024 par les gouvernements américain, russe, européens, japonais et canadien. 

Et « d'un point de vue technique, nous avons validé que l'ISS pourra voler jusqu'en 2028 », a déclaré la Nasa. « De plus, notre analyse n'a identifié aucun problème qui empêcherait une extension au-delà de 2028. » 

L'étude pour la période 2028-2032 devrait être lancée « plus tard cette année », selon Joel Montalbano. 

Mais l'utilisation de la Station va évoluer. La Nasa, qui cherche à s'en désengager financièrement pour se concentrer sur l'exploration lointaine (la Lune et Mars), a annoncé en 2019 qu'elle accueillerait des touristes dans l'ISS, contre rémunération. 

Ils s'y rendront avec SpaceX, ou Boeing -- dont le développement de son propre « taxi », la capsule Starliner, a pris du retard.

« Mon espoir est que nous fassions voler la première mission d'astronautes privée en 2022 », a dit Joel Montalbano. 

Si l'ISS va donc encore voler quelques années, les remplaçants se bousculent déjà au portillon. 

La société Axiom Space veut construire « la première station spatiale internationale commerciale », d'abord rattachée à l'ISS.

La Chine prévoit également de commencer cette année l'assemblage d'une grande station spatiale, Tiangong, et de l'achever d'ici 2022.

Et la Russie vient d'annoncer un projet de station lunaire, « à sa surface ou en orbite », en collaboration avec Pékin, après avoir boudé le projet américain de mini-station lunaire Gateway, qui servira d'étape aux futurs Américains allant sur la Lune. 

Tout un symbole : les décennies de partenariat russo-américain dans l'espace pourraient ainsi bien prendre fin au moment où l'ISS sera finalement, au moment de sa retraite, envoyée vers la Terre pour venir se fracasser dans l'océan.


Israël attaque l’Iran: fortes explosions tôt vendredi dans le centre du pays

De fortes explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, trois d’entre elles près d'une base militaire dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars (Photo, AFP/Archives)
De fortes explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, trois d’entre elles près d'une base militaire dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars (Photo, AFP/Archives)
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  • Des drones ont été abattus mais il n'y a pas eu d'attaque par missiles "jusqu'à présent", ont indiqué les autorités iraniennes
  • Les vols commerciaux ont été suspendus avant une reprise graduelle depuis les deux aéroports majeurs de la capitale, comme l’a annonce l’agence Irna

TEHERAN, WASHINGTON : Israël a lancé une attaque contre l'Iran, en représailles aux frappes iraniennes contre son territoire du week-end dernier, ont indiqué plusieurs médias aux Etats-Unis, citant des responsables américains.

ABC, CBS et CNN, entre autres médias, ont rapporté les frappes tôt vendredi, heure du Moyen-Orient, en citant des responsables américains.

CNN a précisé que l'attaque israélienne n'avait pas pris pour cible d'installations nucléaires, rapportant là encore un responsable américain.

De fortes explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, trois d’entre elles près d'une base militaire dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars.

Des drones ont été abattus mais il n'y a pas eu d'attaque par missiles "jusqu'à présent", ont indiqué les autorités iraniennes. Et les installations nucléaires basées dans la région d'Ispahan (centre), sont "totalement en sécurité", a précisé l'agence Tasnim.

 


Des députés britanniques exhortent le gouvernement à désigner le CGRI comme un groupe terroriste

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  • Les signataires de la lettre ouverte affirment que l’organisation iranienne «n’a jamais représenté une aussi grande menace pour le Royaume-Uni»
  • La désignation du CGRI comme groupe terroriste le mettrait sur un pied d’égalité avec Daech et Al-Qaïda

LONDRES: Un groupe multipartite formé de plus de 50 députés et de pairs à la Chambre des lords au Royaume-Uni a exigé que le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien soit désigné comme une organisation terroriste.

Ce groupe, qui comprend les anciennes secrétaires d’État à l’intérieur Suella Braverman et Priti Patel, a formulé cette demande dans une lettre ouverte publiée dans le quotidien The Times.

Le CGRI constitue un élément clé des capacités militaires et de projection de puissance de l’Iran. Plus de 125 000 personnes servent dans ses rangs, réparties dans des unités telles que la force Al-Qods, l’unité d’outre-mer chargée d’assurer la liaison avec les milices au Yémen, au Liban, en Irak et en Syrie, et de les soutenir. Ces dernières années, le CGRI a également établi des relations avec le Hamas dans la bande de Gaza.

La lettre ouverte, signée par 134 personnes, intervient après l’attaque iranienne du week-end dernier contre Israël, que les signataires ont décrite comme le «dernier chapitre de la terreur destructrice du CGRI».

«Le gouvernement lutte contre le terrorisme et l’extrémisme en considérant le Hamas et le Hezbollah comme terroristes, mais ce n’est pas suffisant», indique le document.

«Le CGRI est la principale source de radicalisation idéologique, de financement, d’équipement et de formation de ces groupes.»

«Le gouvernement doit agir contre la racine même du problème et considérer le CGRI comme une organisation terroriste.»

L’Iran a riposté à l’attaque israélienne contre son consulat à Damas, qui a fait onze morts, dont des commandants de haut rang.

L’ancien président américain Donald Trump a désigné le CGRI comme une organisation terroriste en 2019, un an avant l’assassinat de Qassem Soleimani, commandant de la force Al-Qods.

Le Royaume-Uni s’est toutefois montré réticent à faire de même par crainte de rompre les canaux de communication diplomatiques avec Téhéran.

Cependant, dans le cadre des sanctions imposées à l’Iran en raison de son programme nucléaire, le Royaume-Uni a sanctionné le CGRI; il a gelé les avoirs de ses membres et a mis en œuvre des mesures d’interdiction de voyager.

La désignation du CGRI comme groupe terroriste au Royaume-Uni le mettrait sur un pied d’égalité avec Daech et Al-Qaïda et rendrait illégal tout soutien au groupe, avec une peine maximale de quatorze ans d’emprisonnement.

Les 134 signataires affirment que le CGRI «n’a jamais représenté une aussi grande menace pour le Royaume-Uni». Ils accusent des «voyous» qui appartiennent au groupe d’avoir poignardé un dissident iranien à Londres le mois dernier.

La lettre a été coordonnée par le Groupe parlementaire multipartite Royaume-Uni-Israël, dont fait partie l’ex-ministre de l’Immigration Robert Jenrick.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Washington et Londres imposent des sanctions contre l'Iran, visant des fabricants de drones

Un camion militaire iranien transporte des pièces d'un missile Sayad 4-B devant un portrait du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un défilé militaire dans la capitale Téhéran, le 17 avril 2024. (AFP)
Un camion militaire iranien transporte des pièces d'un missile Sayad 4-B devant un portrait du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un défilé militaire dans la capitale Téhéran, le 17 avril 2024. (AFP)
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  • Elles concernent également trois filiales du constructeur automobile iranien Bahman Group et le ministère iranien de la Défense
  • L'Iran a lancé dans la nuit de samedi à dimanche plus de 350 drones et missiles contre Israël, dont la quasi-totalité ont été interceptés en vol

WASHINGTON: Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont imposé jeudi des sanctions contre l'Iran, ciblant "le programme iranien de drones, l'industrie sidérurgique et les constructeurs automobiles", après l'attaque du week-end dernier contre Israël.

Les sanctions de Washington visent "16 personnes et deux entités permettant la production de drones iraniens" dont les Shahed qui "ont été utilisés lors de l'attaque du 13 avril", a annoncé le département du Trésor dans un communiqué.

Elles concernent également trois filiales du constructeur automobile iranien Bahman Group et le ministère iranien de la Défense.

Le président américain Joe Biden a déclaré que les Etats-Unis allaient continuer à faire "rendre des compte" à l'Iran avec ces nouvelles sanctions visant la République islamique.

Il a assuré que les sanctions étaient destinées à "limiter les programmes militaires déstabilisateurs de l'Iran", selon un communiqué de la Maison Blanche.

Les sanctions imposées par Londres ciblent, elles, "plusieurs organisations militaires iraniennes, individus et entités impliqués dans les industries iraniennes de drones et missiles balistiques", a précisé le Trésor.

L'Iran a lancé dans la nuit de samedi à dimanche plus de 350 drones et missiles contre Israël, dont la quasi-totalité ont été interceptés en vol.

Téhéran a présenté son attaque comme une riposte à la frappe meurtrière imputée à Israël visant le consulat iranien à Damas début avril.

Eviter l'escalade 

En réponse, les pays occidentaux ont promis de renforcer leurs sanctions contre l'Iran, mais veulent aussi éviter une escalade de la violence dans la région.

L'Union européenne a ainsi décidé, mercredi lors d'un sommet à Bruxelles, d'imposer de nouvelles sanctions visant les producteurs iraniens de drones et de missiles.

Et jeudi, la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock a indiqué que les dirigeants des pays du G7, en réunion sur l'île italienne de Capri, discutent "de mesures supplémentaires", tout en insistant sur la nécessité d'éviter "une escalade".

Les pays du G7 (Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni, France, Allemagne, Japon et Italie) devraient appeler à des sanctions individuelles contre des personnes impliquées dans la chaîne d'approvisionnement iranienne en missiles et en drones, selon une source au sein du ministère italien des Affaires étrangères.

Et les ministres des Finances et banquiers centraux du G7, réunis à Washington, avaient promis, dans un communiqué mercredi soir, d'assurer "une coordination étroite de toute mesure future visant à affaiblir la capacité de l'Iran à acquérir, produire ou transférer des armes pour soutenir ses activités régionales déstabilisatrices".

Ils avaient par ailleurs appelé "à la stabilité dans l'ensemble de la région, au vu des risques économiques posés par une escalade régionale, notamment les perturbations du transport maritime international".