De Pékin à l'Ouest américain, la réalisatrice Chloé Zhao a séduit Hollywood

La réalisatrice Chloé Zhao (Photo, AFP).
La réalisatrice Chloé Zhao (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 16 mars 2021

De Pékin à l'Ouest américain, la réalisatrice Chloé Zhao a séduit Hollywood

  • La cinéaste indépendante de 38 ans a été sélectionnée à quatre reprises aux Oscars lundi matin, notamment dans les catégories du meilleur film et du «meilleur réalisateur»
  • Chloé Zhao, qui a déjà été sacrée aux Golden Globes fin février, est la première femme à obtenir quatre nominations aux Oscars la même année

LOS ANGELES: Née à Pékin mais fascinée par l'Ouest américain, la réalisatrice de « Nomadland », Chloé Zhao, a conquis Hollywood avec une série de nominations prestigieuses et un ambitieux film de super-héros Marvel en voie d'achèvement.

La cinéaste indépendante de 38 ans a été sélectionnée à quatre reprises aux Oscars lundi matin, notamment dans les catégories du meilleur film et du « meilleur réalisateur », pour son road-movie intimiste sur des Américains âgés qui sillonnent les Etats-Unis à bord de camping-cars, vivant dans des conditions parfois très difficiles.

Chloé Zhao, qui a déjà été sacrée aux Golden Globes fin février, est la première femme à obtenir quatre nominations aux Oscars la même année.

« Mille mercis à mes pairs de l'Académie (des Oscars, ndlr) pour leur reconnaissance de ce film qui est si cher à mon cœur », a-t-elle réagi dans un communiqué aux médias américains.

« Nomadland », qui a pour toile de fond les paysages désertiques et sauvages du Dakota du Sud et du Nebraska, est une énième déclaration d'amour de l'artiste chinoise à son pays d'adoption et à ses grands espaces.

Déjà avec son premier film, « Les chansons que mes frères m'ont apprises », l'histoire d'une adolescente rêvant de quitter la réserve indienne de Pine Ridge, elle s'était immergée dans la vie des autochtones du Dakota du Sud.

C'est en étudiant le cinéma à New York que Chloé Zhao avait découvert des photos de ce territoire des Sioux Lakota. Elle avait alors conçu le projet « de raconter une histoire qui pourrait améliorer les choses » pour eux, expliquait-elle dans une récente interview au New York Magazine.

Le film a connu le succès dans certains festivals mais c'est deux ans plus tard, avec « The Rider », qu'elle s'est vraiment fait remarquer. Ce film, qui se déroule à Pine Ridge et dans le parc national des Badlands voisin, reprend un élément central des films de Zhao : des acteurs non professionnels qui interprètent leur propre personnage, peu ou pas romancés.

« Je ne suis pas le genre de scénariste-réalisatrice qui peut créer ses personnages toute seule dans une chambre sombre », lançait-elle au New York Magazine.

Dans « The Rider », Chloé Zhao suivait un cowboy vrai de vrai, Brady Jandreau, qui refusait de quitter les circuits de rodéo malgré une grave blessure à la tête mettant sa vie en danger.

Pour « Nomadland », la cinéaste a réussi à convaincre une actrice vedette de la trempe de Frances McDormand, elle aussi séduite par les films et la vision de Zhao, de s'inspirer de son propre parcours pour jouer son personnage de nomade, Fern.

« Si ça signifie que davantage de gens vont saluer les personnes qui ne vivent pas dans des maisons classiques, qui ont un mode de vie alternatif, alors ils en seront très heureux », déclarait Chloé Zhao après sa victoire aux Golden Globes.

« La reconnaissance que nous obtenons, l'attention que ça va susciter pour cette communauté itinérante, je pense que c'est formidable », ajoutait-elle.

Super-héros et Dracula futuriste

Née Zhao Ting à Pékin dans une famille riche, Chloé Zhao avait quitté la Chine alors qu'elle n'était encore qu'une adolescente pour intégrer un pensionnat anglais, avant de poursuivre ses études à Los Angeles, puis à New York, où elle a notamment eu Spike Lee pour professeur.

Les premiers succès de la réalisatrice lui avaient d'abord attiré des éloges dans son pays natal, où elle avait été qualifiée de « fierté ». Mais des propos lui étant attribués dans un magazine américain en 2013, où elle semblait critiquer son pays d'origine, ont ensuite refait surface, jetant une ombre au tableau.

Elle est depuis lors la cible de critiques de certains nationalistes qui l'ont qualifiée de « traîtresse », une controverse qui pourrait compromettre la sortie de « Nomadland » en Chine.

La cinéaste est désormais établie à Ojai, petite ville rurale de Californie à environ 150 km au nord-ouest de Los Angeles, fortement imprégnée de la culture hippie. Elle y vit avec son compagnon, un Britannique lui aussi cinéaste, et deux chiens.

Chloé Zhao va prochainement entrer de plain-pied dans le circuit des grosses productions hollywoodiennes : elle a réalisé « Eternals », un film Marvel mettant en scène des stars comme Angelina Jolie et Salma Hayek pour le compte d'une des plus grosses franchises Disney, qui doit sortir à la fin de l'année.

Et preuve de l'engouement de l'industrie du cinéma pour Zhao, on a appris le mois dernier que les studios Universal lui confiaient une version western futuriste de « Dracula ».


L’UE célèbre la Journée du 9 mai et le Mois de l’Europe en Arabie saoudite

Les drapeaux de l'Europe flottent devant le siège de la Banque centrale européenne (BCE). (Photo d'illustration/AFP).
Les drapeaux de l'Europe flottent devant le siège de la Banque centrale européenne (BCE). (Photo d'illustration/AFP).
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  • La Journée du 9 mai célèbre la paix et l’unité en Europe et vise à renforcer le sentiment d'appartenance à l'Europe.
  • Cette journée marque également le lancement du Mois de l'Europe en Arabie saoudite, une célébration de l'Europe et de sa coopération avec le Royaume

RIYAD : Le 9 mai de chaque année, l’union Européenne célèbre la paix et l'unité en Europe. La Journée du 9-mai vise à renforcer le sentiment d'appartenance à l'Europe. Elle incarne la volonté de dépasser les conflits, de promouvoir la paix et d'encourager la solidarité et la compréhension mutuelle entre les peuples.

Cette journée marque également le lancement du Mois de l'Europe en Arabie saoudite, une célébration de l'Europe et de sa coopération avec le Royaume.

Le Mois de l'Europe a pour but de partager des expériences culturelles et d'encourager la poursuite des échanges entre l'Europe et le Royaume. L'objectif est d'améliorer la compréhension mutuelle et de renforcer liens bilatéraux entre les deux pays.

Tout au long de ce mois, l’UE propose comme chaque année un éventail d'activités culturelles variées et attractives. Vous pourrez apprécier la culture européenne et en apprendre davantage sur l'Union européenne et sur les possibilités qu'elle offre dans de nombreux domaines tels que l'éducation et les affaires.

Ces événements sont organisés par la délégation de l'UE, les ambassades et les instituts culturels des États membres de l'UE en Arabie saoudite.

Mis en place à Riyad et Djeddah du 9 mai au 9 juin, il comptera une vingtaine d’événements : projection de courts métrages, ateliers d’initiation aux langues européennes, concerts, conférences…


Nadine Labaki fera partie du jury du Festival de Cannes

La réalisatrice libanaise Nadine Labaki fera partie du jury du 77e Festival de Cannes. (Images Getty)
La réalisatrice libanaise Nadine Labaki fera partie du jury du 77e Festival de Cannes. (Images Getty)
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  • Le jury décernera la très convoitée Palme d’or à l’un des vingt-deux films en compétition
  • Labaki a remporté en 2018 le Prix du jury au festival de Cannes pour son film Capharnaüm

DUBAÏ: La réalisatrice libanaise Nadine Labaki fera partie du jury du 77e Festival de Cannes, qui se déroulera du 14 au 25 mai, a annoncé la présidente du jury, Greta Gerwig.

Parmi les autres membres du jury figurent la scénariste et photographe turque Ebru Ceylan, l’actrice américaine Lily Gladstone, l’actrice française Eva Green, le réalisateur, producteur et scénariste espagnol Juan Antonio Bayona, l’acteur italien Pierfrancesco Favino, le réalisateur japonais Hirokazu Kore-eda ainsi que l’acteur et producteur français Omar Sy.

Le jury décernera la très convoitée Palme d’or à l’un des vingt-deux films en compétition.

Nadine Labaki a remporté en 2018 le Prix du jury pour son film Capharnaüm. Arab News revient sur son parcours au Festival de Cannes.

Tout commence en 2004, lorsqu’elle écrit et élabore son premier long métrage, Caramel, à la résidence de la Cinéfondation, avant de le présenter à l’occasion de la Quinzaine des réalisateurs. Deux de ses films – Et maintenant, on va où? (2011) et Capharnaüm (2018) – sont lancés à l’occasion du Festival de Cannes, dans le cadre de la sélection officielle pour le second.

«J’ai l’impression d’être leur bébé, d’une certaine manière. Un bébé, on assiste à ses premiers pas, on le voit grandir, on le protège, on l’encourage… Ils m’ont accompagnée dans ce voyage, ont salué mes efforts et m’ont encouragée. C’est vraiment génial. J’adore ce festival. Je pense que c’est le meilleur festival du monde», a confié Nadine Labaki à Arab News dans un précédent entretien en marge de l’édition 2019.

nadine labaki
Nadine Labaki avec la vedette de Capharnaüm, Zain al-Rafeea, en Californie. (Images Getty)

Capharnaüm a également été nommé à la fois aux Golden Globes et aux Oscars dans la catégorie du meilleur film étranger. Nadine Labaki est devenue la première femme du monde arabe à recevoir cet honneur.

Ce n’est pas la première fois que la réalisatrice fait partie du jury de Cannes. En 2018, elle était la première Arabe à être choisie comme présidente d’un jury, dans la catégorie «Un certain regard».

«Je ne regarde pas les films en tant que réalisatrice. Jamais», avait-elle déclaré à l'époque. «Je regarde le film en tant qu’être humain. […] Je n’aime pas le mot “jury”. Je n’aime pas juger, parce que je me suis moi-même retrouvée dans ces situations très difficiles, très fragiles. Quand on tourne un film, on doute, on ne sait pas, on n’a pas assez de recul, on n’a pas les bonnes réponses et on ne prend pas les bonnes décisions.»

Asmae el-Moudir, réalisatrice, scénariste et productrice marocaine, fera quant à elle partie du jury «Un certain regard» du festival cette année.

Elle sera accompagnée de la scénariste et réalisatrice franco-sénégalaise Maïmouna Doucouré, de l’actrice germano-luxembourgeoise Vicky Krieps et du critique de cinéma, réalisateur et écrivain américain Todd McCarthy.

Xavier Dolan sera le président du jury de la catégorie «Un certain regard». L’équipe supervisera la remise des prix de cette catégorie, qui met en avant des films d’art et de découverte d’auteurs émergents parmi une sélection de dix-huit œuvres, dont huit premiers longs métrages.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La star marocaine de la Coupe du monde Amallah apprécie la vie en Liga avec Valence

L'international marocain Selim Amallah profite de la vie au sein du de la Liga de Valence. (Photo, AN)
L'international marocain Selim Amallah profite de la vie au sein du de la Liga de Valence. (Photo, AN)
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  • Avant le départ de son club pour Barcelone, le milieu de terrain s’est entretenu avec Arab News au sujet de sa carrière en Espagne, des exploits de son pays à la Coupe du monde et des joueurs arabes en Europe
  • «Je suis très content de jouer en Espagne parce que c’est l’un des meilleurs championnats au monde»

VALENCE: Ces dernières années, Selim Amallah, star du Valence CF et du Maroc, a vécu des moments inoubliables, tant au niveau international qu’en club.

À l’été 2023, le footballeur de 27 ans a été prêté à l’équipe de la Liga par le club de deuxième division Real Valladolid, après avoir participé aux demi-finales de la Coupe du monde 2022 au Qatar avec la sélection marocaine.

Ce soir, le milieu de terrain né en Belgique fera partie de l’équipe de Valence, actuellement en huitième position dans le classement de La Liga. Le club est dirigé par la légende Ruben Baraja et il affrontera le FC Barcelone au stade olympique Lluis-Companys.

Selim est ravi de la tournure des événements.

«Je suis très content de jouer en Espagne parce que c’est l’un des meilleurs championnats au monde», déclare-t-il à Arab News, après une séance d’entraînement à la Ciudad Deportiva de Paterna, le complexe d’entraînement ultramoderne de Valence.

«C’est un championnat dans lequel je voulais jouer et j’y suis parvenu», précise-t-il. «Je m’attendais à avoir beaucoup plus de temps de jeu au départ», ajoute-t-il. «Je suis conscient de l'expérience d'apprentissage inestimable que cette saison m'a offerte. Franchement, je suis très heureux d'être ici.»

Si, historiquement, de nombreux joueurs d’Afrique du Nord ont brillé en Liga et dans d’autres championnats européens, très peu de joueurs du Moyen-Orient ou des pays du Golfe ont tenté de franchir le pas.

Selim Amallah estime que davantage de joueurs arabes devraient tenter leur chance, non seulement pour relever de nouveaux défis sportifs et découvrir de nouvelles cultures, mais aussi et surtout pour réussir en tant que professionnels sur le terrain.

«Bien sûr, entrer dans l'Histoire d'un championnat ou de son pays est quelque chose que l'on aspire à réaliser, et c’est aussi un de mes objectifs», poursuit-il.

À ce jour, le point culminant de la carrière de Selim Ramallah a sans aucun doute été l’incroyable parcours du Maroc vers les demi-finales de la Coupe du monde 2022 au Qatar. En cours de route, les Lions de l’Atlas ont battu l’Espagne et le Portugal, avant de s'incliner face à la France, championne du monde en titre.

«C’était incroyable», lance Selim. «Ce sont des souvenirs qui, je crois, resteront à jamais gravés dans nos mémoires. Aucun de nous ne s’attendait à arriver à ce niveau-là. Nous avons su montrer que les joueurs marocains et les clubs marocains peuvent aussi pratiquer le football au plus haut niveau. Nous sommes très fiers d’avoir représenté notre pays.»

L'expérience au Qatar a été marquée par le soutien massif que les sélections des pays arabes ont reçu, les membres des différentes communautés s’unissant pour soutenir les équipes de la région.

«C’était une fierté parce qu’il n’y avait pas nécessairement que le peuple marocain qui était derrière nous. Tous les peuples musulmans étaient avec nous», souligne Selim Amallah. «Nous étions heureux de montrer que les musulmans sont bien présents dans le football et que nous pouvions non seulement rendre fiers les Marocains, mais aussi tout le monde arabe et le monde africain, à travers notre détermination sur le terrain.»

Après l’euphorie du Qatar 2022, le Maroc a reçu une autre bonne nouvelle en étant désigné comme coorganisateur de la Coupe du monde 2030, aux côtés de l’Espagne et du Portugal.

Selim Amallah affirme que lui et ses coéquipiers cherchent à étoffer leur palmarès avant ce grand rendez-vous mondial du football.

«Je pense que nous avons envie de prouver, de montrer que le Maroc sera encore là», indique-t-il. «Nous avons une très belle équipe, nous avons de grands joueurs, mais je pense que désormais ça sera un peu plus difficile parce que nous serons attendus. Nous ferons tout notre possible pour représenter notre pays.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com