Découverte d'une météorite aussi ancienne que le système solaire

Un morceau de météorite découverte dans le Sahara (Photo, AFP).
Un morceau de météorite découverte dans le Sahara (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 16 mars 2021

Découverte d'une météorite aussi ancienne que le système solaire

  • Des scientifiques ont identifié une météorite comme la plus ancienne d'origine volcanique, issue d'une protoplanète apparue dans le premier million d'années de notre système solaire
  • Il lui aura fallu un long voyage, depuis sa cristallisation il y a 4 milliards et 565 millions d'années, avant d’atterrir « grâce au hasard des orbites » dans le sud algérien

PARIS: Des scientifiques ont identifié une météorite comme la plus ancienne d'origine volcanique, issue d'une protoplanète apparue dans le premier million d'années de notre système solaire.

Il lui aura fallu un long voyage, depuis sa cristallisation il y a 4 milliards et 565 millions d'années, avant d’atterrir « grâce au hasard des orbites » dans le sud algérien il y a « au moins une centaine d'années », selon le géochimiste Jean-Alix Barrat, de l'Université de Brest.

Il a signé récemment une étude, dans les Proceedings de l'Académie américaine des sciences, consacrée à l'objet trouvé en mai 2020 par des chasseurs de météorites dans une zone du Sahara, dont elle tire son nom d'Erg Chech 002. 

Il en existe officiellement 43 fragments, dont les plus importants sont « gros comme le poing », explique-t-il. 

La roche, d'aspect verdâtre quand on la coupe et de surface plutôt marron, est un témoin « exceptionnel », à plus d'un titre, de la formation des protoplanètes, ces embryons de planètes qui ont précédé l'apparition de celles de notre système solaire.   

Jeu de billard cosmique

Erg Chech 002 est un objet rare à plus d'un titre. 

Sur les quelque 65 000 météorites répertoriées, elle est une des seulement 4.000 caractérisées par leur « matière différenciée », plus élaborée que celle des autres météorites car issue d'un corps célestes assez gros pour avoir connu une activité tectonique.

Parmi ces 4 000, 95% proviennent de seulement deux astéroïdes, mais Erg Chech 002 vient d'un astéroïde des 5% restant.

Avec enfin une composition unique, « c'est la seule des 65 000 météorites qui est comme ça », relève Jean-Alix Barrat. Il n'en est pas moins convaincu « que de telles roches étaient assez fréquentes au tout début de l'histoire du système solaire ».

Et soumet deux explications à leur rareté. Les protoplanètes les contenant ont « été utilisés pour la croissance des autres planètes telluriques », comme la Terre. D'autres ont été pulvérisées dans le grand jeu de billard cosmique des origines, dont la surface de la Lune, grêlée d'impacts, est un témoin tardif.

Le « corps-parent » d'Erg Chech 002, lui, mesurait peut-être une centaine de kilomètres. 

Il s'est formé dans le premier million d'années du système solaire, selon les calculs des co-auteurs de l'étude, Marc Chaussidon, de l'Institut de physique du globe de Paris, et Johan Villeneuve, chercheur CNRS à l'Université de Lorraine.

« Projetée dans l'espace »

Les chercheurs ont déjà des connaissances sur cette formation, note le scientifique de l'université de Brest, grâce aux météorites dites métalliques, « qui correspondent à des noyaux de protoplanètes ». Mais avec Erg Chech 002, « c'est la première fois que l'on a une partie de la croûte » de ces corps célestes.

Et pour l'obtenir, il a fallu un concours de circonstances aussi exceptionnel que l'objet. 

Une coulée de lave s'est accumulée en surface du corps-parent, alimentée par la chaleur de l'aluminium de son cœur. Cette croute contenant la future météorite s'est solidifiée momentanément, mais au lieu de disparaitre en fondant à nouveau, un évènement imprévu l'a arrachée à son corps parent.

Les chercheurs l'ont déduit en remarquant qu'elle s'était refroidie brutalement. La seule explication est que « la roche a été projetée dans l'espace » glacé, à la suite d'un choc, explique Jean-Alix Barrat.

Toujours en étudiant sa composition, on a déduit qu'elle avait alors voyagé pendant plus de 4,5 milliards d'années « dans un tas de gravier, protégée du rayonnement solaire ».  

Jusqu'à il y a 26 millions d'années, quand le petit astéroïde la contenant a lui-même été disloqué, et la roche exposée au soleil pour sa dernière étape. Elle a continué son chemin en tournant et tournant encore. « Jusqu'à ce qu’elle fasse une mauvaise rencontre, avec nous », si l'on peut dire.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.