Au port de Calais, le stress des voyageurs britanniques avant la quatorzaine

Véhicules débarquant d’un ferry en provenance de Calais vendredi. (Ben STANSALL/AFP)
Véhicules débarquant d’un ferry en provenance de Calais vendredi. (Ben STANSALL/AFP)
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Publié le Samedi 15 août 2020

Au port de Calais, le stress des voyageurs britanniques avant la quatorzaine

  • L’Elysée a averti que la décision britannique entraînerait "une mesure de réciprocité", affectant potentiellement les résidents en France actuellement sur le sol britannique
  • La quatorzaine s’appliquera dès samedi, laissant quelques heures aux voyageurs pour revoir leurs plans et s’arracher les derniers billets disponibles pour éviter l’isolement

CALAIS : « On a annulé nos vacances et on rentre à la maison ! »: au port de Calais, les files de véhicules continuaient de gonfler vendredi soir, mais sans créer de perturbation majeure, après la décision de Londres d'imposer une quarantaine, liée à l'épidémie de Covid, à toute personne venant de France.

Elle s’appliquera dès samedi à 4H00 (3H00 GMT), laissant juste quelques heures aux voyageurs pour revoir leurs plans et s’arracher les derniers billets disponibles pour éviter l’isolement.

Les files d'attente pour embarquer sur les ferrys étaient pleines, débordant légèrement sur la rocade menant au premier port français pour le trafic passager, mais sans provoquer de bouchons sur les autoroutes alentours.

Environ 300 véhicules, dont beaucoup de caravanes, de camping-cars ou de voitures avec galeries ou porte-vélos attendaient de passer les portiques d'enregistrement avant d'embarquer.

« D'habitude, en temps de Covid, nous assurons 1.700 passagers jour, soit le tiers du trafic hors Covid. Depuis ce matin et l'annonce de la décision, nous avons pratiquement doublé ce chiffre », a déclaré la direction du port. Il est impossible de se présenter à l'embarquement sans réservation.

« C'est un peu comme si on recommençait l'opération dynamo de mai 1940 avec notre retour précipité at home... », sourit avec flegme Ken, voyageur londonien qui se présente au volant de sa voiture avec sa femme et ses trois enfants, billet en main pour embarquer à bord d'un ferry de la compagnie DFDS. « On avait prévu de rentrer avant le rush du 15 août... On ne le regrette pas », ironise-t-il, conscient d'être passé entre les gouttes.

Paul Trower, retraité britannique, a pu trouver son sésame : « quand je me suis levé ce matin vers 6h00, j’ai regardé mon téléphone et tout le monde m’écrivait que nous allions être en quarantaine, donc on a regardé et réservé un ferry, annulé nos vacances et on rentre à la maison pour éviter cela, parce que ma femme travaille et que je dois m’occuper de ma petite fille ».

Plus de passagers par ferry

Fermées en raison de l'épidémie, les salles d'embarquement des compagnies ont rouvert exceptionnellement. Pas pour la vente aux guichets - seules marchent les réservations par internet - mais pour informer les passagers et gérer les flux, une tâche assurée par le personnel du port, chasuble orange sur le dos. Les compagnies ont augmenté les capacités des ferrys, passant de 500 à 750 passagers chez DFDS et de 900 à 1.200 chez P&O.

La nouvelle de cette quarantaine imposée par Londres suscite aussi la surprise : « je crois que c’est très soudain, je pense que cela aurait pu être un peu plus graduel, en étant prévenu plus à l’avance », relève Tony Samson, un ingénieur britannique.

Elle nourrit aussi les doutes : « Cela en vaut-il vraiment la peine ? Cela va-t-il vraiment nous prévenir de ce genre de virus cycliques ? Je ne crois pas personnellement, cela va juste provoquer beaucoup de dommages. Une quarantaine de deux semaines c’est une grosse atteinte aux libertés non ? », s'inquiète Louis Katson, manager britannique.

« On sait que le nombre de nouveaux cas augmente en France, mais il augmente partout ! J'ai dû tout annuler pour venir ici », abonde Igor Ivanickig, un Britannique, devant un magasin de vins et spiritueux à proximité du terminal ferry.  

Près de la gare TGV de Calais-Fréthun, le gérant d'un autre magasin du même type, Olivier Versmisse, se désole lui aussi : « c'est une très mauvaise nouvelle. Les Anglais ne sont de retour que depuis quelques mois. On sentait qu’ils avaient besoin et envie de revenir sur le continent pour les vacances, pour faire plein de choses qu’ils avaient l’habitude de faire. Là, malheureusement, les gens ne vont plus venir. On a déjà des annulations de commandes... »

La France affichait jeudi 2.669 nouvelles contaminations au virus -son plus haut bilan journalier depuis mai-, quand le Royaume-Uni en dénombrait 1.441 vendredi, un record pour ces deux derniers mois.

L’Elysée a averti que la décision britannique entraînerait "une mesure de réciprocité", affectant potentiellement les résidents en France actuellement sur le sol britannique.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.