L'OMS recommande de poursuivre la vaccination avec AstraZeneca

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Publié le Vendredi 19 mars 2021

L'OMS recommande de poursuivre la vaccination avec AstraZeneca

  • «Pour le moment, l'OMS estime que la balance risques/bénéfices penche en faveur du vaccin AstraZeneca et recommande que les vaccinations se poursuivent»
  • Face aux incertitudes et aux craintes sur la sécurité du vaccin du suédo-britannique AstraZenaca, le ministre britannique de la Santé Matt Hancock a appelé mercredi à continuer son déploiement

GENEVE : L'OMS a recommandé mercredi de continuer à utiliser le vaccin anti-Covid d'AstraZeneca, dont l'utilisation est suspendue par plusieurs pays en raison de possibles effets secondaires, préconisant aussi celui du laboratoire américain Johnson & Johnson.

"Pour le moment, l'OMS estime que la balance risques/bénéfices penche en faveur du vaccin AstraZeneca et recommande que les vaccinations se poursuivent", indique un communiqué de l'agence onusienne, qui assure poursuivre ses évaluations sur les problèmes de santé rencontrés par quelques personnes vaccinées avec ce produit.

Après l'avoir homologué vendredi, l'OMS a aussi préconisé l'administration d'un autre vaccin à vecteur viral, celui du laboratoire américain Johnson & Johnson, même dans les pays où circulent les variants du coronavirus plus contagieux.

Face aux incertitudes et aux craintes sur la sécurité du vaccin du suédo-britannique AstraZenaca, le ministre britannique de la Santé Matt Hancock a appelé mercredi à continuer son déploiement.

"Il n'y a pas de preuves que ces vaccins ont causé des caillots", a écrit Matt Hancock dans le tabloïd The Sun, soulignant que ce n'est pas seulement son avis mais celui du régulateur britannique, le MHRA, de l'OMS et de l'Agence européenne des médicaments (EMA).

Mais les autorités sanitaires espagnoles ont de leur côté annoncé qu'elles enquêtaient sur trois cas de personnes ayant souffert de la formation de caillots sanguins après l'administration du vaccin AstraZeneca, dont l'une est décédée.

Ramener la confiance

Pour tenter de ramener la confiance dans ce produit qui, selon un sondage Elabe, n'est jugé fiable que par 22% des Français, le Premier ministre français Jean Castex s'est dit, mardi soir, prêt à se le faire injecter "très rapidement" dès qu'il y sera à nouveau autorisé.

Jean Castex a clairement laissé entendre qu'un reconfinement, le week-end ou sur toute la semaine, pourrait être décidé pour les 12 millions d'habitants de Paris et de sa région, la plus peuplée de France, confrontée à une accélération de la pandémie.

Le chef de l'Etat Emmanuel Macron doit trancher sur cette mesure, déjà appliquée le week-end dans plusieurs autres régions. Une annonce est attendue jeudi.

Alors qu'elle est en proie à une pénurie de vaccins, l'Europe a menacé mercredi, via la Commission européenne, de durcir les conditions d'exportation hors UE des vaccins anti-Covid afin de garantir la "réciprocité" des échanges avec des pays qui en produisent eux-mêmes, appelant notamment le Royaume-Uni à acheminer des doses vers le continent.

Sept Etats européens, dont l'Allemagne et la France, ont allongé en début de semaine la liste d'une quinzaine des pays ayant suspendu l'administration du vaccin d'AstraZeneca suite à des problèmes, tels que des difficultés à coaguler ou la formation de caillots.

 Covax en Palestine

Mais l'Australie a demandé mercredi à AstraZeneca et à l'UE d'avoir accès en urgence à un million de doses du vaccin qu'elle a achetées afin de les fournir à la Papouasie-Nouvelle-Guinée, confrontée à une poussée du Covid-19.

L'Italie avait bloqué début mars une livraison de vaccins AstraZeneca produite sur le sol européen et destinée à l'Australie. Rome a justifié cette mesure en invoquant "la pénurie persistante de vaccins et les retards d'approvisionnement de la part d'AstraZeneca" dans l'UE et en Italie.

Les Palestiniens ont reçu mercredi leur première livraison de vaccins anticoronavirus du dispositif Covax destiné aux régions défavorisées.

Quelque 60 000 doses de vaccins Pfizer/BioNTech et AstraZeneca attribués aux Palestiniens sont arrivées à l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv, selon une source sécuritaire israélienne.

Le laboratoire américain Moderna a quant à lui indiqué avoir commencé des essais de son vaccin sur des milliers d'enfants âgés de 6 mois à 11 ans, un essai clinique qui concerne un total prévu de 6 750 enfants aux Etats-Unis et au Canada.

Pas de Saint-Patrick

Un an après le premier confinement, l'Irlande a annulé pour la deuxième année consécutive les célébrations de la Saint-Patrick, d'ordinaire endiablées.

"Cela fait un an maintenant et on a l'impression d'être revenus au point de départ", se désole Tom Cleary, tenancier d'un pub de Dublin désespérément vide, où seuls quelques tonneaux vides gisent sur le sol glacé. 

"C'est triste qu'il n'y ait pas de fin en vue", dit-il à l'AFP. "Aura-t-on les mêmes problèmes à la prochaine Saint-Patrick?", s'interroge-t-il.

Confrontée à une dégradation de la situation sanitaire, les Philippines vont fermer temporairement leurs frontières aux étrangers et réduire le nombre de leurs ressortissants autorisés à entrer dans le pays, et ce en raison d'une recrudescence des contaminations dans l'archipel. Et la Pologne a décrété, pour la même raison, un confinement partiel de sa population.

L'Irak a pour sa part enregistré mercredi 5 663 nouveaux cas, un record inédit dans le pays qui accueillait il y a près de deux semaines le pape François au milieu de foules, réduites mais malgré tout compactes, et où le port du masque est rare.

La pandémie a fait au moins 2 671 720 morts dans le monde depuis que le bureau de l'OMS en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre 2019, selon un bilan établi mercredi par l'AFP. 


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.