Le Haut conseil de santé publique prône le masque dans tous les lieux clos collectifs

Des personnes portant un masque, le 11août  2020 à Montmartre, Paris. (Alain Jocard/ AFP)
Des personnes portant un masque, le 11août 2020 à Montmartre, Paris. (Alain Jocard/ AFP)
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Publié le Samedi 15 août 2020

Le Haut conseil de santé publique prône le masque dans tous les lieux clos collectifs

  • "Les autres mesures barrières de distanciation physique, d'hygiène des mains, de nettoyage désinfection des surfaces et d'aération des locaux" doivent "être associées" à cette recommandation du port du masque
  • Avec 2.846 nouveaux cas de coronavirus en 24 heures "la situation se dégrade" en France

PARIS : Le Haut Conseil français de la santé publique (HCSP) prône le port "systématique" d'un masque, "de préférence en tissu réutilisable", dans "tous les lieux clos publics et privés collectifs" pour lutter contre le Covid-19.

Les conclusions du HCSP diffusées ce week-end découlent de l'étude des publications "décrivant les contaminations survenues dans des espaces publics clos (restaurant, bus, bateaux de croisières, répétitions de chorales, etc.) et certains milieux professionnels (abattoirs, etc.)". 

Comme un écho, le Pr Bruno Mégarbane, chef du service réanimation médicale à l'hôpital Lariboisière (Paris), a également recommandé le port du masque "dans les espaces clos publics" et "en réunion intrafamiliale", par exemple, samedi matin sur BFM.

Le HCSP rappelle enfin que doivent "être associées" à cette recommandation du port du masque "les autres mesures barrières de distanciation physique, d'hygiène des mains, de nettoyage désinfection des surfaces et d'aération des locaux".

Le HCSP préconise aussi le port du masque "en cas de rassemblement avec une forte densité de personnes en extérieur afin de limiter l'émission de particules respiratoires".

Cette semaine, les sphères médicales et gouvernementales n'ont cessé d'alerter pour prévenir l'arrivée d'une deuxième vague de contamination. 

Avec 2.846 nouveaux cas de coronavirus en 24 heures "la situation se dégrade" en France, a ainsi mis en garde vendredi le directeur général de la Santé Jérôme Salomon.


Le sud de la France toujours sur le qui-vive face au plus gros incendie de l'été

A la tombée de la nuit mercredi, l'incendie - que le Premier ministre François Bayrou a qualifié de "catastrophe d'une ampleur inédite" en estimant que l'épisode était "lié au "réchauffement climatique" et "à la sécheresse" - était toujours actif. (AFP)
A la tombée de la nuit mercredi, l'incendie - que le Premier ministre François Bayrou a qualifié de "catastrophe d'une ampleur inédite" en estimant que l'épisode était "lié au "réchauffement climatique" et "à la sécheresse" - était toujours actif. (AFP)
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  • Le vent qui poussait les flammes vers le littoral méditerranéen a tourné mercredi après-midi, redirigeant le danger vers le massif des Corbières et quinze communes ont été déjà directement ou indirectement impactées par le sinistre
  • "L'arrière du feu est devenu l'avant du feu", a déclaré le colonel Christophe Magny, patron des pompiers du département de l'Aude. Et le front toujours incontrôlable revient vers "son point de départ" et des "zones boisées assez inaccessibles"

LAGRASSE: Plusieurs villages du sud de la France restent sur le qui-vive jeudi, au troisième jour du plus gros incendie de l'été dans le pays, où le feu continue de ravager des milliers d'hectares, même s'il a perdu en intensité.

Le vent qui poussait les flammes vers le littoral méditerranéen a tourné mercredi après-midi, redirigeant le danger vers le massif des Corbières et quinze communes ont été déjà directement ou indirectement impactées par le sinistre.

"L'arrière du feu est devenu l'avant du feu", a déclaré le colonel Christophe Magny, patron des pompiers du département de l'Aude. Et le front toujours incontrôlable revient vers "son point de départ" et des "zones boisées assez inaccessibles", a ajouté la secrétaire générale de la préfecture départementale, Lucie Roesch.

Parti mardi après-midi du village de Ribaute, entre Carcassonne et Narbonne, le plus gros incendie de l'été en France a ravagé 16.000 hectares de végétation et de pinède mercredi soir, "plus que la commune de Paris", selon le colonel Magny. Il a aussi détruit ou endommagé 25 habitations et brûlé 35 véhicules, selon le bilan provisoire de la préfecture.

A Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, une dame de 65 ans qui avait refusé de quitter sa maison a été retrouvée morte à son domicile dévasté par les flammes. La préfecture a également décompté 13 blessés: deux habitants hospitalisés, dont un grièvement brûlé, et onze sapeurs-pompiers, selon le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.

A la tombée de la nuit mercredi, l'incendie - que le Premier ministre François Bayrou a qualifié de "catastrophe d'une ampleur inédite" en estimant que l'épisode était "lié au "réchauffement climatique" et "à la sécheresse" - était toujours actif. Mais sa progression qui était auparavant "de 1.000 hectares à l'heure globalement", "diminue d'intensité", a indiqué à l'AFP Rémi Recio, sous-préfet de Narbonne.

Et la tramontane, un vent sec et chaud qui renforce le feu, a été supplanté par un vent marin qui soufflera encore jeudi, et "va apporter de l'air plus humide qu'avant, ce qui est moins favorable à la propagation du feu", a déclaré à l'AFP François Gourand, prévisionniste à Météo-France.

Mais si les pompiers ont protégé les zones d'habitation, les communes n'en craignent pas moins un retour des flammes avec le changement de direction du vent. "On reste sur le qui-vive, parce qu'on est entourés de pins et puis que tout a brûlé, tout autour du village, c'est la catastrophe", déplore Bruno Zubieta, premier-adjoint au maire de Villesèque-des-Corbières.

"Seuls au monde" 

"On a eu très peur. Le feu est arrivé au grand galop", raconte-t-il à l'AFP. "On a été entourés de flammes, de partout qui arrivaient de la gauche, de la droite, de derrière. On était encerclés. On était tout seuls au monde".

Il reste 90 km de lisières qui rendent le travail des pompiers compliqué.

Un millier des 2.200 habitants du secteur concernés par l'incendie ont été évacués de leurs domiciles et il est trop tôt pour rentrer pour la plupart d'entre eux.

Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes du feu, encore inconnues. Aucune hypothèse n'est pour l'heure privilégiée, même si le Premier ministre a évoqué un départ de feu en bord de route.

L'UE au côtés de la France 

Face à l'incendie, tous les moyens aériens nationaux ont été mobilisés. L'Union européenne a également annoncé se tenir "prête à mobiliser" des ressources.

"L'Europe se tient aux côtés de la France alors que les pires feux de forêt de son histoire récente font rage dans l'Aude", a déclaré sur X Ursula Von der Leyen, la présidente de la Commission européenne.

Fin juillet, à la moitié de la saison estivale, la Sécurité civile avait comptabilisé plus de 15.000 hectares brûlés sur le territoire national pour 9.000 départs de feu, principalement sur le littoral méditerranéen.

C'est l'incendie le plus important en France depuis au moins 2006, soit le début des enregistrements, et depuis les années 1970 pour la zone méditerranéenne, selon la base de données sur les incendies de forêt (BDIFF) du gouvernement (qui recense les feux depuis 1972 pour les départements méditerranéens et 2006 pour la France).


Incendie dans l'Aude: 10.000 hectares parcourus, un blessé grave, axe France-Espagne fermée

A la coopérative viticole de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, seules quelques palettes sur le parking ont brûlé. Mais la maison voisine est détruite, des véhicules calcinés fument dans la cour, un tas de bois coupé pour l'hiver s'est transformé en brasier. (AFP)
A la coopérative viticole de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, seules quelques palettes sur le parking ont brûlé. Mais la maison voisine est détruite, des véhicules calcinés fument dans la cour, un tas de bois coupé pour l'hiver s'est transformé en brasier. (AFP)
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  • Affecté par la sécheresse et l'arrachage de vignes, qui avaient une fonction de coupe-feu naturel et ralentissaient l'avancée des flammes, le département de l'Aude a connu une forte augmentation des surfaces brûlées ces dernières années
  • Le directeur de la cave coopérative de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse redoute le lever du jour mercredi, par crainte de constater que la production des 400 hectares de vigne est perdue

LAGRASSE: Un incendie d'une intensité exceptionnelle a ravagé en quelques heures 10.000 hectares de végétation dans le massif des Corbières, dans l'Aude, fait neuf blessés et obligé les autorités à fermer l'A9, principal axe autoroutier entre France et Espagne.

Depuis son déclenchement, peu après 16h00 mardi, l'incendie se propage très vite et devait atteindre dans la nuit l'autoroute A9, qui longe la Méditerranée. Là, "on va positionner beaucoup de moyens sur l’autoroute afin d’attaquer le feu à cet endroit, ce qui pourrait constituer une barrière" à la progression des flammes, prévient la secrétaire générale de la préfecture de l'Aude Lucie Roesch, jointe par l'AFP.

Non loin de là, dans la commune touristique de La Palme, deux campings hébergeant environ 500 vacanciers ont été évacués au préalable.

Mardi en fin d'après-midi, les flammes, attisées par le vent soufflant en rafales, ont sauté de forêts en broussailles, avant de fondre sur le village de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, où au moins huit maisons ont été brûlées.

A la coopérative viticole de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, seules quelques palettes sur le parking ont brûlé. Mais la maison voisine est détruite, des véhicules calcinés fument dans la cour, un tas de bois coupé pour l'hiver s'est transformé en brasier.

"Quand on a vu le vent tourner dans notre sens, on a évacué la coopérative. Le feu a foncé sur le village à une vitesse impressionnante, le village a été quasiment encerclé par les flammes, le feu passait d'une maison à l'autre. Des feux, on en voit chaque année, mais comme ça, jamais", témoigne Anael Payrou, le directeur de la cave coopérative.

Deux personnes ont été blessées, "dont une personne en urgence absolue, gravement brûlée," selon la préfecture.

Dans un message sur X, le président de la République Emmanuel Macron a adressé un message de soutien aux pompiers et aux sinistrés. "Tous les moyens de la Nation sont mobilisés", a-t-il assuré, appelant à "la plus grande prudence".

Pompiers blessés 

Les vacanciers des campings de Lagrasse et de Fabrezan ont été évacués de façon préventive, ainsi qu'une trentaine de maisons à Tournissan, un autre village du secteur. Le feu a pris dans plusieurs jardins, où des habitants tentaient de contrer l'avancée des flammes à l'aide de tuyaux d'arrosage, parfois chaussés de tongs, a constaté un photographe de l'AFP.

"Le vent est en train de faiblir. A la faveur de la nuit, il y a un peu plus d'humidité. On peut espérer que le feu progresse moins vite cette nuit", observe la secrétaire générale de la préfecture de l'Aude.

Sur place, 1.250 pompiers sont mobilisés. Sept ont été légèrement blessés. Jusqu'à la tombée de la nuit, neuf Canadair, cinq Dash et deux hélicoptères bombardiers d'eau, soit "le maximum des capacités nationales" souligne la sous-préfète, se sont relayés au dessus du brasier, sans parvenir à le maîtriser.

Dans les villages de Lagrasse, Fabrezan, Tournissan, Coustouge, Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, la solidarité s'organise, des salles communales accueillent les personnes évacuées ou des sinistrés.

De nombreuses routes départementales sont fermées à la circulation pour faciliter le travail des pompiers, et 5.000 foyers sont privés d'électricité dans une vingtaine de villages.

Rester confiné 

"Il est demandé aux populations de rester confinées à l’intérieur de leurs habitations sauf ordre d’évacuation donné par les sapeurs-pompiers", insiste la préfecture dans un communiqué.

Le préfet de l'Aude a appelé à la prudence et à s'informer via les sources officielles, sans relayer des "fausses informations".

Miné par une sécheresse persistante qui rend facilement inflammable la végétation, le département de l'Aude avait été placé mardi en vigilance rouge aux feux de forêt, avec un risque "très élevé" d'incendie, alors qu'un épisode de chaleur s'installe sur le sud-ouest de la France, selon Météo-France.

Depuis le début de l'été, plusieurs incendies sont intervenus dans l'Aude. L'un d'eux, au début du mois de juillet, le plus important dans le département depuis 40 ans, avait parcouru 2.000 hectares et mobilisé près de 1.000 pompiers près de Narbonne.

Affecté par la sécheresse et l'arrachage de vignes, qui avaient une fonction de coupe-feu naturel et ralentissaient l'avancée des flammes, le département de l'Aude a connu une forte augmentation des surfaces brûlées ces dernières années.

Le directeur de la cave coopérative de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse redoute le lever du jour mercredi, par crainte de constater que la production des 400 hectares de vigne est perdue. "On eu le gel en 2022, la sécheresse en 2023 et 2024, énumère-t-il, et cette année le feu. On a l'impression qu'on est maudits. On devait vendanger dans 15 jours...".

"On a dû arracher des milliers d'hectares, on a enlevé des pare-feux naturels", regrette-t-il.

 


Largages humanitaires français sur Gaza: inefficaces mais politiquement confortables

Sur le terrain, les largages provoquent des scènes chaotiques : des centaines de Gazaouis affamés se ruent sur les colis, parfois au péril de leur vie ; certains sont blessés lors de l’atterrissage des palettes, d’autres se battent pour un sac de farine. (AFP)
Sur le terrain, les largages provoquent des scènes chaotiques : des centaines de Gazaouis affamés se ruent sur les colis, parfois au péril de leur vie ; certains sont blessés lors de l’atterrissage des palettes, d’autres se battent pour un sac de farine. (AFP)
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  • L’action est devenue un impératif, pour atténuer, autant que possible, l’horreur insoutenable suscitée par la vue de ces petits corps osseux voués à une mort certaine
  • Ainsi, le vendredi 1er août, un avion militaire français a largué dix tonnes de vivres sur Gaza : des palettes parachutées depuis le ciel, composées de denrées non périssables

PARIS: Ébranlé par les images relayées par les médias, montrant des enfants et des nourrissons décharnés par la famine imposée aux habitants de Gaza, le monde ne pouvait plus se contenter de détourner le regard.
L’action est devenue un impératif, pour atténuer, autant que possible, l’horreur insoutenable suscitée par la vue de ces petits corps osseux voués à une mort certaine.

Ainsi, le vendredi 1er août, un avion militaire français a largué dix tonnes de vivres sur Gaza : des palettes parachutées depuis le ciel, composées de denrées non périssables.
Un geste présenté comme un acte de solidarité par le président français Emmanuel Macron — un geste similaire à ceux des Jordaniens, des Émiratis, des Allemands et d’autres encore.

Un geste dérisoire

Mais pour ceux qui connaissent la réalité humanitaire sur le terrain, il s’agit surtout d’un geste dérisoire face à l’ampleur de la catastrophe.
La vérité, c’est que personne n’est dupe — ni les ONG, ni les diplomates, ni même les responsables politiques qui admettent eux-mêmes que « les largages ne suffisent pas ».

Mais persister dans cette mise en scène permet de contourner l’essentiel, parce que faire plus, c’est-à-dire briser le blocus israélien, exige un courage politique qui manque cruellement aujourd’hui.
Le largage aérien est une technique de dernier recours, utilisée lorsque les routes sont impraticables — or ce n’est pas le cas à Gaza, où les camions peuvent passer.

Ils l’ont déjà fait lors du cessez-le-feu instauré début 2024 : entre 500 et 600 camions entraient chaque jour dans l’enclave, atteignant la totalité de la population « en toute sécurité et dignité », rappelle le patron de l’UNRWA, Philippe Lazzarini.
Aujourd’hui, 6 000 camions sont prêts à franchir la frontière, mais ils sont bloqués par décision politique.

En comparaison, un avion transporte deux fois moins qu’un camion et coûte cent fois plus cher, souligne l’ancien officier français Guillaume Ancel, sur son blog Ne pas subir.
Sur le terrain, les largages provoquent des scènes chaotiques : des centaines de Gazaouis affamés se ruent sur les colis, parfois au péril de leur vie ; certains sont blessés lors de l’atterrissage des palettes, d’autres se battent pour un sac de farine.

« Une faim créée par l’homme ne peut être traitée que par la volonté politique », martèle Lazzarini.
Sans réseau organisé de distribution, ces parachutages sont condamnés à rester aléatoires, et ne remplacent pas un acheminement massif par voie terrestre, seul capable d’assurer une aide équitable et durable.

Si Israël autorise ces largages, c’est parce qu’ils offrent un alibi, affirme Ancel, ajoutant que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, « simule une ouverture tout en persistant à étrangler la population ».
Le geste donne l’illusion d’un effort humanitaire, mais en réalité, il permet de maintenir le blocus sans en assumer la responsabilité politique — c’est, en somme, un faux-semblant.

Toutefois, ce faux-semblant arrange aussi certaines capitales occidentales, car il leur permet de dire : « Nous agissons », tout en évitant d’affronter frontalement Tel-Aviv.
Le largage est donc une scène de théâtre diplomatique, où l’essentiel n’est pas d’aider vraiment, mais de se donner bonne conscience et de montrer que l’on fait quelque chose.

Pourtant, le blocus de Gaza n’est pas une fatalité, mais un choix politique — et c’est là que réside le nœud du problème.
L’ONU, le Programme alimentaire mondial, l’UNICEF et Médecins Sans Frontières sont unanimes : il faut rétablir immédiatement des couloirs terrestres, laisser entrer des centaines de camions par jour, avec de la nourriture, de l’eau, du carburant et du matériel médical.

Des largages politiquement confortables 

Cindy McCain, directrice du Programme alimentaire mondial, appelle à « inonder Gaza d’aide alimentaire massive », mais tant que le blocus israélien ne sera pas levé, ces appels resteront lettre morte.
Les largages peuvent continuer à tomber du ciel — coûteux, inefficaces, mais politiquement confortables.

Confortables, car personne ne peut briser le blocus : les Européens sont divisés, trop dépendants de Washington, et les Nations unies n’ont aucune emprise sur la situation.
Reste les États-Unis, indique Ancel, qui rappelle que le président américain Donald Trump avait réussi à imposer à Netanyahou la fin d’une opération militaire contre l’Iran, en 2020.
Cependant, aujourd’hui, aucun dirigeant occidental ne semble prêt à exercer la même pression pour Gaza.

Alors, en attendant, la famine avance et tue.
Plus de 150 morts par malnutrition ont déjà été recensés, et chaque jour sans camions est un jour de trop, affirment les organisations humanitaires.
Chaque largage aérien, aussi bien intentionné soit-il, est une diversion qui permet au blocus de perdurer.

Pour parler clairement, il faut dire que larguer quelques tonnes de vivres sur Gaza ne sauvera pas la population : c’est un geste de communication, pas une stratégie humanitaire.
Les dirigeants qui s’en contentent se réfugient dans le confort du symbole, au lieu d’affronter la réalité politique.
Car seule la levée, même partielle, du blocus permettra d’éviter une famine massive — et c’est d’ailleurs ce que le président français reconnaît dans un post sur X.

Ce n’est pas une question de moyens techniques, ni même une question de financement, mais une question de volonté politique.
Tant que celle-ci fera défaut, Gaza restera prisonnière de ce que Lazzarini appelle « une faim créée par l’homme » : une faim délibérée, qui n’est pas le fruit du hasard, mais d’une stratégie assumée — et tolérée — par tous.