L'île de loisirs, refuge estival des familles modestes par temps de virus

Les touristes et les baigneurs sur la Plage Mare e Sol à Coti-Chiavari,  le 14 août 2020. (Pascal Pochard-Casabianca / AFP)
Les touristes et les baigneurs sur la Plage Mare e Sol à Coti-Chiavari, le 14 août 2020. (Pascal Pochard-Casabianca / AFP)
Short Url
Publié le Samedi 15 août 2020

L'île de loisirs, refuge estival des familles modestes par temps de virus

  • Des familles modestes tentent de profiter de l'été en Ile-de-France faute d'avoir pu aller au pays à cause du Covid-19
  • "La situation économique comme politique ne nous a pas trop laissé le choix pour ces vacances: on va à la piscine et on fait des barbecues"

CERGY-PONTOISE : Serviettes de plage et chaises pliables avec tours HLM au loin: à l'île de loisirs de Cergy-Pontoise, des familles modestes tentent de profiter de l'été en Ile-de-France faute d'avoir pu aller au pays à cause du Covid-19 ou d'avoir trouvé des locations abordables.

"D'habitude, on vient ici les weekends mais pas en juillet-août parce qu'on part au pays. Mais là, à cause du Covid...", raconte, résignée mais souriante, Lamia, assistante maternelle à Houilles (Yvelines). Chaque été, elle part avec son mari et ses quatre enfants en Algérie mais le pays, confronté à une flambée de foyers de contamination, a fermé ses frontières.

Comme elle, des centaines de familles franciliennes ont choisi l'île de loisirs de Cergy, dans le Val-d'Oise, pour passer cet après-midi caniculaire. A peine arrivés, les enfants se jettent à l'eau pendant que les parents étendent les nappes et sortent les sandwichs.

Avec les cris joyeux des bambins, le sable et les jeux, la plage ressemble à une station balnéaire enclavée dans un espace vert, à l'exception des tours de Cergy visibles au loin. Pour Lina, la fille de Lamia, "c'est comme si c'était la mer".

Dimanche dernier, l'île de Cergy, qui s'étend sur 450 hectares dont 250 de plans d'eau, a été une nouvelle fois prise d'assaut avec 30.000 personnes accueillies sur la journée, chiffre Béatrice Guillou, responsable de l'administration. 

Face à l'afflux de personnes et au risque de tensions, à l'image de la récente bagarre impliquant une centaine de jeunes à l'île de loisirs d'Etampes (Essonne), la région indique "tout faire pour que la sécurité soit maximale", notamment avec la présence des forces de l'ordre sur les sites.

Lancées par l'Etat dans les années 60 et désormais gérées par la région, les douze bases de loisirs franciliennes avaient "dès l'origine, une vocation sociale", selon Jean-Yves Roux, directeur de l'île de Val-de-Seine. "On s'adresse clairement à des gens qui n'ont pas de résidence secondaire à Deauville", insiste-t-il. 

"On retrouve des gens des milieux populaires, ceux qui n'ont pas pu partir dans leur pays d'origine cet été notamment", complète Patrick Karam, vice-président de la région chargé de la jeunesse, des sports et des loisirs.

"Piscine ou barbecue"

Pour ces familles modestes, la région a doublé le montant des aides leur permettant d'accéder aux activités payantes (plage, accrobranche, pédalo...).

Des villes, comme Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine), organisent également le transport jusqu'à l'île de Cergy pour les familles non véhiculées, comme celles de Ndack, Mariama et Foulémata.

Ces trois mères de familles, qui ont dû renoncer à leur séjour au Sénégal par peur d'y rester bloquées, se sont rabattues sur l'île de Cergy.

Installées sur deux grandes nappes, elles dégustent un plat de boeuf qui mijote depuis le matin. "On est équipées, ça oui ! Avec les enfants on est obligées parce que si on achète ici c'est trop cher", s'amuse Mariama Camara, drapée dans une robe bleue et noire et un foulard assorti.

Plus loin sur l'île, des familles continuent, en plein milieu de l'après-midi, de faire rougir les braises de leurs barbecues sur l'espace dédié aux piques-niques. 

"Ici c'est notre place ! On vient une à deux fois par semaine", lance Azzedine en allumant son barbecue. Ce père de famille de 49 ans qui a renoncé à aller au Maroc avec sa femme et ses quatre enfants n'a pas pu se rabattre sur les centres de vacances, "surbookés".

"La situation économique comme politique ne nous a pas trop laissé le choix pour ces vacances: on va à la piscine et on fait des barbecues", raconte le chauffeur de taxi aux traits tirés. 

Pour Amani, voisine et amie de Lamia, les vacances en dehors de la région parisienne ont dû être écourtées. "Je reviens de Marseille. Avec le Covid les locations sont super chères donc on n'a pu rester qu'une semaine", se désole l'assistante maternelle, en tendant à son benjamin tout juste sorti de l'eau sa serviette et son sandwich. Joyeux, le garçonnet regrette seulement la fermeture du toboggan, en raison du Covid.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Short Url
  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.