Netanyahu en tête selon les sondages, mais sans garantie de former un gouvernement

«Citoyens d'Israël, merci! Vous avez donné une immense victoire à la droite et au Likoud sous ma direction. (...) Il est évident qu'une majorité écrasante de citoyens israéliens sont de droite et veulent un gouvernement de droite, fort et stable», a réagi M. Netanyahu (Photo, AFP).
«Citoyens d'Israël, merci! Vous avez donné une immense victoire à la droite et au Likoud sous ma direction. (...) Il est évident qu'une majorité écrasante de citoyens israéliens sont de droite et veulent un gouvernement de droite, fort et stable», a réagi M. Netanyahu (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 24 mars 2021

Netanyahu en tête selon les sondages, mais sans garantie de former un gouvernement

  • Selon les sondages à la sortie des urnes, le Likoud remporte entre 31 et 33 sièges sur les 120 de la Knesset (Parlement)
  • Le «bloc Netanyahu» comptera entre 51 et 56 députés, contre entre 48 et 52 pour celui mené par Yaïr Lapid

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a revendiqué mardi soir une «immense victoire de la droite» aux élections législatives, les quatrièmes en près de deux ans en Israël, mais il va encore devoir s'activer pour rallier les appuis suffisants à la formation d'un gouvernement.

Si le Likoud de M. Netanyahu a terminé en première place selon les projections, ses alliés et lui manquent toujours de quelques voix pour rassembler une majorité de sièges, braquant ainsi les projecteurs sur Naftali Bennett, ténor de la droite radicale qui n'a pas encore dit s'il allait ou non rejoindre le camp Netanyahu.

«Citoyens d'Israël, merci! Vous avez donné une immense victoire à la droite et au Likoud sous ma direction. (...) Il est évident qu'une majorité écrasante de citoyens israéliens sont de droite et veulent un gouvernement de droite, fort et stable», a réagi M. Netanyahu, appelant ainsi M. Bennett à le rejoindre.

Selon les sondages à la sortie des urnes, le Likoud remporte entre 31 et 33 sièges sur les 120 de la Knesset (Parlement), loin devant le parti Yesh Atid («Il y a un futur») du centriste Yaïr Lapid crédité de 16 à 18 sièges.

«Panser les plaies»

Dans cette quête du Graal --une majorité de 61 députés pour former un gouvernement--, M. Netanyahu compte sur des alliances avec des formations religieuses et, nouveauté, avec l'extrême droite. De son côté, M. Lapid table sur une entente avec des partis de gauche, du centre mais aussi de droite déçus par le Premier ministre.

Or, selon les projections, le «bloc Netanyahu» comptera entre 51 et 56 députés, contre entre 48 et 52 pour celui mené par Yaïr Lapid grâce à de bonnes performances de ses alliés de gauche. 

D'où l'importance pour M. Netanyahu des 6 à 8 sièges crédités à M. Bennett, désormais considéré comme le nouveau «faiseur de roi» d'Israël, pour espérer former un gouvernement de droite.

«Nous comprenons que le poids de la responsabilité pèse sur nos épaules (...) Ce pouvoir que vous m'avez donné, je vais l'utiliser en suivant un seul principe: ce qui est bon pour Israël, ce qui est bon pour les citoyens d'Israël», a réagi dans la nuit M. Bennett.

«Le temps est venu de panser les plaies, de dépasser les clivages», a-t-il ajouté laissant encore planer le mystère sur ses intentions de joindre une coalition pro ou anti-Netanyahu, voire de tenter de rallier autour de lui une alternative à ces deux camps.

Tractations

Pour ce quatrième épisode d'une saga électorale aux airs de référendum sur M. Netanyahu, à la fois jugé pour «corruption» et architecte d'une intense campagne de vaccination anti-coronavirus, quelque 6,5 millions d'Israéliens étaient conviés aux urnes.

Et après trois scrutins rapprochés, les analystes s'attendaient à une sorte de «fatigue électorale». Ils n'ont pas eu tort: la commission électorale a évoqué un taux de participation de 67,2%, en baisse de 4,3 points depuis le dernier scrutin en mars 2020. 

Si la commission a annoncé le taux de participation dès mardi soir, elle a prévu toutefois de dévoiler des résultats complets vendredi.

Suivront les fêtes de Pessah, la Pâque juive, puis le président Reuven Rivlin demandera aux nouveaux élus de choisir un candidat susceptible de rallier une majorité de sièges pour diriger le prochain gouvernement.

«Campagne» de vaccination

Benjamin Netanyahu avait lancé sa campagne électorale par un accord avec le géant pharmaceutique Pfizer permettant à Israël d'obtenir rapidement, dès fin décembre, des millions de doses du vaccin contre la Covid-19 en échange de données biomédicales sur ses effets.

Le pays a mené ces dernières semaines l'une des plus intenses campagnes de vaccination au monde, administrant les deux doses nécessaires à près de 50% de la population, soit plus des deux tiers des électeurs.

Malgré le déconfinement récent --réouverture des bars, écoles, des restaurants, des cafés--, les partis n'ont pas été en mesure de rassembler de grandes foules pour des «meetings» dans cette campagne qui s'est en grande partie jouée sur les réseaux sociaux.

Si le Premier ministre a joué sur la vaccination et sur un début de reprise économique, l'opposition a fait ses choux gras de son procès pour «corruption», «malversation» et «abus de pouvoir», débuté il y a quelques mois et qui alimente des manifestations chaque samedi à travers le pays depuis 39 semaines.

Samedi soir, des milliers des manifestants à Jérusalem ont encore crié «Yalla dégage Bibi», ou «Bye Bye Bibi», en appelant au départ de celui qu'ils surnomment le «Crime Minister» tandis que ses partisans l'appellent affectueusement «Bibi, roi d'Israël».

Depuis la bande de Gaza palestinienne, une roquette a été tirée vers une ville d'Israël où se trouvait M. Netanyahu mais elle s'est abattue dans un terrain vague sans faire dérailler la soirée électorale qui pourrait être suivie de nombreuses nuits de tractations. 


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.

 

 


Forts bombardements sur la ville de Gaza après le soutien de Rubio à Israël

La ville de Gaza a été touchée par des bombardements forts et soutenus dans la nuit de lundi à mardi, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP, au lendemain d'une visite à Jérusalem du secrétaire d'Etat américain qui a réitéré l'appui des Etats-Unis à Israël. (AFP)
La ville de Gaza a été touchée par des bombardements forts et soutenus dans la nuit de lundi à mardi, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP, au lendemain d'une visite à Jérusalem du secrétaire d'Etat américain qui a réitéré l'appui des Etats-Unis à Israël. (AFP)
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  • Marco Rubio a promis lundi au gouvernement de Benjamin Netanyahu le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza
  • Quelques heures plus tard, de très fortes frappes se sont fait entendre dans la bande de Gaza, assiégée et affamée, selon des témoins

GAZA: La ville de Gaza a été touchée par des bombardements forts et soutenus dans la nuit de lundi à mardi, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP, au lendemain d'une visite à Jérusalem du secrétaire d'Etat américain qui a réitéré l'appui des Etats-Unis à Israël.

Marco Rubio a promis lundi au gouvernement de Benjamin Netanyahu le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

Quelques heures plus tard, de très fortes frappes se sont fait entendre dans la bande de Gaza, assiégée et affamée, selon des témoins.

"Il y a des bombardements massifs et incessants sur la ville de Gaza et le danger ne cesse d'augmenter", a déclaré à l'AFP Ahmed Ghazal, un habitant de cette zone.

Cet homme de 25 ans a décrit une "explosion qui a violemment secoué le sol du quartier" peu après 01H00 locale mardi (22H00 GMT lundi).

"J'ai couru dans la rue, sur le site de la frappe", "trois maisons" d'un bloc résidentiel "ont été complètement rasées". "De nombreuses personnes sont emprisonnées sous les débris et on peut entendre leurs cris."

Le porte-parole de la Défense civile de la bande de Gaza, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que "les bombardements se (poursuivaient) intensément dans toute la ville de Gaza", précisant que "le nombre de morts et de blessés (continuait) d'augmenter".

"Il y a des morts, des blessés et des personnes disparues sous les décombres suite à des frappes aériennes israéliennes visant un bloc résidentiel près de la place Al-Shawa dans la ville de Gaza", a-t-il détaillé, évoquant "un massacre majeur".

La Défense civile avait fait état de 49 Palestiniens tués lundi, dont plus de la moitié à Gaza-ville, où l'armée a intensifié ses attaques avec l'objectif de s'en emparer.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

Le déplacement de M. Rubio dans la région intervient après une attaque israélienne inédite le 9 septembre au Qatar contre des chefs du Hamas.

Rassurer Doha 

Après Jérusalem, M. Rubio se rend mardi à Doha, où il devrait rencontrer le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, afin de "réaffirmer le soutien total des Etats-Unis à la sécurité et la souveraineté du Qatar après l'attaque israélienne", selon le département d'Etat.

La frappe aérienne au Qatar, pays médiateur entre Israël et le Hamas et qui abrite la plus grande base aérienne américaine de la région, avait provoqué de rares critiques de Donald Trump contre Israël.

Le président américain a assuré lundi à des journalistes dans le Bureau ovale qu'Israël "ne frappera pas au Qatar".

Réunis lundi à Doha après l'attaque israélienne, les dirigeants arabes et musulmans ont appelé à "revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

Le secrétaire d'Etat américain s'est montré pessimiste quant à la possibilité d'une solution "diplomatique" à Gaza, qualifiant le Hamas d'"animaux barbares".

L'offensive israélienne à Gaza a suivi l'attaque du 7-Octobre qui a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire. L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.

M. Rubio a aussi affiché la solidarité des Etats-Unis avec Israël avant un sommet coprésidé par la France et l'Arabie saoudite le 22 septembre à l'ONU, destiné à promouvoir la reconnaissance d'un Etat de Palestine, au côté d'Israël.

Une initiative largement symbolique dans la mesure où Israël s'oppose fermement à la création d'un tel Etat auquel aspirent les Palestiniens.

En soirée, le secrétaire d'Etat a rencontré à Jérusalem des familles d'otages, selon un responsable du département d'Etat. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque du 7-Octobre, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 décédées selon l'armée israélienne.