Une nouvelle page s’ouvre pour les relations franco-libyennes

Le chef par intérim de la Libye, Mohamed El-Menfi, s'entretient avec la presse après une rencontre avec le président français au palais présidentiel de l'Élysée à Paris le 23 mars 2021. (AFP)
Le chef par intérim de la Libye, Mohamed El-Menfi, s'entretient avec la presse après une rencontre avec le président français au palais présidentiel de l'Élysée à Paris le 23 mars 2021. (AFP)
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Publié le Jeudi 25 mars 2021

Une nouvelle page s’ouvre pour les relations franco-libyennes

  • La France et la Libye ouvrent une nouvelle page du chapitre de leurs relations
  • Un autre signe confirme cette embellie naissante: le premier ministre libyen, Abdel Hamid Dbeibah, est attendu à Paris dans le cadre d’une visite

PARIS: Signe de la normalisation et de la pacification que connaît le pays après une décennie de guerre civile et de division, la France et la Libye ouvrent une nouvelle page du chapitre de leurs relations avec la visite à Paris du président du Conseil présidentiel libyen, Mohamed el-Menfi, accompagné de son vice-président, Moussa al-Koni.

C’est là le premier déplacement à l’étranger du nouveau chef de l’État libyen, avec lequel le président français, Emmanuel Macron, s’était déjà entretenu au téléphone juste après son élection.

Cette rencontre constitue également une occasion pour la France d’affirmer son soutien indéfectible au processus d’unification entamé après l’accord signé à Genève au mois d’octobre dernier sous l’égide de l’ONU.

Soulignant l’importance de ce soutien, Macron a annoncé après cette rencontre la réouverture, dès lundi prochain, de l’ambassade de France à Tripoli, fermée depuis 2014. Il a en outre fait savoir que l’ambassadrice de France Béatrice Le Fraper du Hellen, qui assumait jusqu’alors ses fonctions à Tunis, le fera désormais de Tripoli.

Un autre signe indique que l’horizon est dorénavant dégagé entre les deux pays: le regret exprimé par Emmanuel Macron. En effet, ce dernier a déclaré: «Nous avons une dette à l’égard de la Libye et des Libyens, très claire, qui est une décennie de désordre» – conséquence de la chute de l’ancien président Mouammar Kadhafi.

Cette chute est survenue après une intervention militaire occidentale mise en place sous l’impulsion de la France en 2011 et qui a donné lieu à une période de chaos et de guerre.

Selon une source diplomatique française proche du dossier, le gouvernement français «a une part de responsabilité dans la situation qui s’est développée dans la mesure où il a influencé le cours de l’histoire de la Libye».

Au-delà de ce mea-culpa, cette visite est pour Paris «une manière de marquer notre sollicitude à accompagner les nouvelles autorités libyennes dans le processus de transition qui a pour finalité des élections législatives» prévues le 24 décembre.

Pour la première fois depuis longtemps, ces autorités disposent d’une véritable légitimité, puisque le gouvernement, investi par le Parlement, est représentatif et légitime aux yeux de l’ensemble du peuple libyen.

«Nous soutenons la transition sur le plan politique, en recevant [les responsables exécutifs libyens] et en rouvrant l’ambassade à Tripoli», ce qui montre «qu’on est bel et bien derrière eux et qu’on est sur place», affirme la source.

Par ailleurs, le gouvernement français insiste pour que le délai des élections législatives soit respecté, afin de «boucler la boucle de la légitimation des institutions et de la vie politique libyenne».

La diplomatie française attache par ailleurs une grande importance à deux paramètres fondamentaux: la mise en œuvre des accords de cessez-le-feu signés au mois d’octobre – respectés depuis par les belligérants – et l’ensemble des dispositions qui ont été agréées par les militaires libyens eux-mêmes.

La première de ces dispositions devait être la réhabilitation de l’accès côtier reliant Syrte à Misrata; cependant, cette route n’est pas rouverte à ce jour.

Sur ce point, la source diplomatique indique que les Nations unies ont effectué un déminage des abords de la route et que sa réouverture devrait intervenir rapidement.

L’autre disposition, la plus épineuse, concerne le départ des militaires et des combattants étrangers.

Ce départ est fondamental pour le gouvernement français. Il concerne les mercenaires africains et syriens qui ont été amenés par la Turquie ainsi que d’autres mercenaires, ceux du groupe Wagner, envoyés quant à eux par les Russes.

Il y a en outre, selon la source proche du dossier, la présence militaire russe et turque dont Paris demande «également le départ», estimant que la Russie et la Turquie «souhaitent s’implanter à long terme en Libye, ce qui représente une atteinte à la souveraineté nationale, mais également une menace pour les intérêts de l’Europe et de la France».

Toujours au sujet des paramètres agréés à Genève, il est nécessaire de procéder à un démantèlement des milices, notamment celles qui sont à l’Ouest, à Tripoli, Misrata – entre autres –, «parce qu’elles contrôlent des réseaux mafieux de trafics en tout genre, générant une importante criminalité».

Paris considère qu’il faut les démanteler, quitte à réintégrer les éléments qui en font partie au cas par cas dans les rangs des forces de sécurité libyennes.

Tous ces thèmes étaient au centre des discussions entre Macron et El-Menfi à l’Élysée, en présence d’Al-Koni. 

Un autre point essentiel a été abordé: celui de l’économie et de la bonne gestion des ressources du pays. Il a été en particulier question des ressources pétrolières et de l’équité dans la répartition de ses revenus.

Il est fondamental, selon Paris, «que ces revenus bénéficient à l’ensemble de la population, ce qui n’est pas le cas actuellement».

Au regard de tous ces éléments qui constituent, en réalité, autant d’obstacles, il est naturel de se demander à partir de quand il sera possible d’affirmer que la page de la guerre et de la division est définitivement tournée.

Paris envisage la situation sous un angle plutôt optimiste.

La source diplomatique précitée souligne en effet «qu’il faut reconnaître qu’un grand pas a été effectué», puisqu’il y a désormais en Libye un Conseil présidentiel et un gouvernement «investi par le Parlement, et donc doté d’une légitimité aux yeux de tous les Libyens».

Les deux gouvernements qui existaient, celui de l’Est et celui de l’Ouest, ont disparus. Les grandes sphères du pouvoir ont été reconstituées et les passations de pouvoir ont eu lieu dans le cadre de cérémonies publiques, ce qui prouve que «l’unification des institutions politique est bien acquise».

Reste à «achever l’unification des institutions économiques et financières, ce qui va se faire sans vraies difficultés».

Un véritable défi, qui est au cœur même de l’accord de Genève, subsiste toutefois en ce qui concerne l’unification de l’armée et des appareils sécuritaires.

Selon Paris, il sera nécessaire, sur cette question, de miser «sur l’influence positive de certains acteurs étrangers, et sur la volonté des autorités libyennes, avec l’aide des Nations unies».

Le représentant spécial de l’ONU pour la Libye, Jan Kubis, organisera une réunion sur ce sujet au Conseil de sécurité. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, va présenter pour sa part un projet présentant des options pour le déploiement d’un mécanisme de surveillance du cessez-le-feu.

Tout cela débouchera en principe sur une nouvelle résolution du Conseil de sécurité, destinée à valider et à soutenir l’ensemble du processus politique ainsi que ses développements récents.

Le Conseil de sécurité devra également donner son accord au lancement de l’opération de déploiement de civils sur le terrain et veiller au bon déroulement de cette action.

Un autre signe confirme cette embellie naissante: le premier ministre libyen, Abdel Hamid Dbeibah, est attendu à Paris pour une visite officielle.


La Commission saoudienne du patrimoine et l’université japonaise de Kanazawa s'associent pour des travaux archéologiques

L’accord de coopération scientifique qui a été conclu mardi porte sur des travaux de prospection à Jouf et à Tabouk. (SPA)
L’accord de coopération scientifique qui a été conclu mardi porte sur des travaux de prospection à Jouf et à Tabouk. (SPA)
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  • L’accord stratégique prévoit notamment des études scientifiques sur le terrain, l’élargissement de la diffusion des résultats des prospections et des fouilles
  • Il se traduira également par un plus grand nombre de données et de rapports scientifiques qui permettront de repérer les modèles ruraux sur les deux sites

DUBAÏ: La Commission saoudienne du patrimoine et l’université japonaise de Kanazawa vont collaborer à des travaux archéologiques sur deux sites préhistoriques.

L’accord de coopération scientifique qui a été conclu mardi porte sur des travaux de prospection à Jouf et à Tabouk. Il témoigne de l’engagement de la commission à étendre son travail de terrain et ses prospections archéologiques à l’ensemble du Royaume ainsi qu’à renforcer ses partenariats scientifiques avec des universités et des centres spécialisés dans le monde entier.

L’accord stratégique prévoit des études scientifiques sur le terrain, l’élargissement de la diffusion des résultats des prospections et des fouilles ainsi que l’attraction d’experts scientifiques de renom. Il se traduira également par un plus grand nombre de données et de rapports scientifiques qui permettront de repérer les modèles ruraux sur les deux sites.

La signature, qui a eu lieu à Riyad, s’est déroulée en présence de Jasser al-Harbash, président de la Commission saoudienne du patrimoine, et de Fumio Iwai, ambassadeur du Japon en Arabie saoudite.

 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Conditions climatiques extrêmes attendues aux EAU, le pays en état d’alerte

Des voitures sur une autoroute inondée à Dubaï, le 20 avril 2024. (AFP)
Des voitures sur une autoroute inondée à Dubaï, le 20 avril 2024. (AFP)
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  • Des vents violents sont prévus sur certaines parties de la côte est du pays
  • Les équipes évalueront l’impact potentiel des conditions météorologiques et mettront en œuvre des mesures proactives si nécessaire

DUBAÏ: Des conditions climatiques extrêmes sont à nouveau attendues aux Émirats arabes unis (EAU). Des vents violents sont prévus sur certaines parties de la côte est du pays.

L’Autorité nationale de gestion des crises et des catastrophes (NCM) a déclaré que des rafales qui peuvent atteindre 40 km/h risquent de s’abattre sur la région jeudi.

Bien que le NCM prévoie des conditions moins sévères qu’en avril, elle a averti les habitants qu’ils devaient s’attendre à des pluies et à des orages au cours des deux prochains jours. Des chutes de grêle pourraient se produire dans les régions de l’est et s’étendre à certaines régions de l’intérieur et de l’ouest.

Vendredi et samedi, la nébulosité devrait diminuer, avec la possibilité de pluies légères à moyennes qui pourraient être plus fortes dans certaines régions du sud et de l’est.

Les agences gouvernementales se coordonnent avec l’Équipe d’évaluation conjointe des conditions météorologiques et tropicales afin de suivre l’évolution de la situation, selon un communiqué du NCM.

Les équipes évalueront l’impact potentiel des conditions météorologiques et mettront en œuvre des mesures proactives si nécessaire.

Le gouvernement de Dubaï a annoncé que toutes les écoles privées des EAU passeraient à l’enseignement à distance jeudi et vendredi par mesure de précaution.

Les autorités ont invité la population à faire preuve de prudence, à respecter les normes de sécurité et les lignes directrices, à s’abstenir de faire circuler des rumeurs et à ne se fier qu’aux sources d’information officielles.

Les EAU se remettent encore des tempêtes du mois dernier, qui ont provoqué de graves inondations, submergeant les rues et perturbant les vols à l’aéroport international de Dubaï.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Autorité saoudienne du tourisme organise son premier salon du voyage en Indonésie

L'Autorité saoudienne du tourisme inaugure son exposition au centre commercial Kota Kasablanka, dans le sud de Jakarta, en Indonésie, le 1er mai 2024. (Photo AN)
L'Autorité saoudienne du tourisme inaugure son exposition au centre commercial Kota Kasablanka, dans le sud de Jakarta, en Indonésie, le 1er mai 2024. (Photo AN)
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  • Plus d’1,5 million d’Indonésiens ont visité le Royaume en 2023
  • L’exposition de l’Autorité saoudienne du tourisme à Jakarta se tiendra jusqu’au 5 mai

JAKARTA: L’Autorité saoudienne du tourisme (STA) a inauguré mercredi sa première exposition en Indonésie. L’objectif est de présenter les destinations de culture et d’aventure du Royaume aux visiteurs du plus grand pays à majorité musulmane du monde.

Le secteur du tourisme est en plein essor depuis le lancement de la Vision 2030. Le Royaume se positionne en effet comme une destination et un marché touristique dynamique, diversifié et attirant tout au long de l’année, qui contribuera à hauteur de 10% au PIB d’ici à 2030.

Accueillis avec des dattes et du qahwa, le café arabe traditionnel, les Indonésiens se sont rendus en masse à l’exposition de la STA, inaugurée par Tawfiq al-Rabiah, ministre saoudien du Hajj et de l’Omra, et par Alhasan Aldabbagh, président de la STA pour les marchés d’Asie-Pacifique, au centre commercial Kota Kasablanka, dans le sud de Jakarta.

«L’Arabie saoudite et l’Indonésie sont de bons pays qui entretiennent des relations sociales et économiques depuis très longtemps. Nous recevons et nous accueillons de nombreux voyageurs indonésiens qui se rendent à l’Omra et au Hajj», a précisé M. Aldabbagh à la presse.

«Nous voulons attirer encore plus d’Indonésiens, non seulement pour accomplir l’Omra, mais aussi pour découvrir d’autres endroits. [...] L’Indonésie est un marché spécial pour nous en raison de cette relation étroite.»

Plus d’1,5 million d’Indonésiens ont visité le Royaume en 2023, mais la plupart d’entre eux ont voyagé pour accomplir l’Omra et se sont concentrés sur les sites de pèlerinage. Les autorités saoudiennes espèrent donc qu’ils commenceront à explorer également la richesse de l’histoire et du patrimoine du pays.

M. Aldabbagh s’attendait à recevoir environ 10 000 visiteurs par jour à l’exposition de Jakarta, qui se tiendra jusqu’au 5 mai.

«Nous voulons que les gens découvrent toutes les attractions dont nous disposons en Arabie saoudite [...], qu’ils viennent en famille pour profiter du pays et le découvrir», a-t-il expliqué, donnant pour exemples Djeddah et AlUla.

 

Alhasan Aldabbagh, président de l’Autorité saoudienne du tourisme pour les marchés d’Asie-Pacifique, prend la parole à Jakarta, en Indonésie, le 1er mai 2024. (Photo AN)
Alhasan Aldabbagh, président de l’Autorité saoudienne du tourisme pour les marchés d’Asie-Pacifique, prend la parole à Jakarta, en Indonésie, le 1er mai 2024. (Photo AN)

 

Ville historique située sur la rive orientale de la mer Rouge, Djeddah est, depuis le viie siècle, un port important pour les routes commerciales de l’océan Indien, et constitue la porte d’entrée des pèlerins musulmans à La Mecque.

Inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, Djeddah se caractérise par une tradition architecturale particulière influencée par les anciennes routes commerciales.

AlUla, autre site inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, est une ancienne oasis au milieu du désert et l’un des berceaux culturels les plus importants de la péninsule Arabique.

Les anciens royaumes ont prospéré dans la vallée d’AlUla entre 800 et 100 avant J.-C. et ils ont été suivis par Hégra, une ville importante de la civilisation nabatéenne – premier site saoudien inscrit sur la liste du patrimoine mondial. Sa capitale, Pétra, est située dans l’actuelle Jordanie.

Le Salon du voyage saoudien, à Jakarta, a déjà suscité l’intérêt de visiteurs potentiels qui se sont dits étonnés par la variété des destinations qu’offre le Royaume.

«C’est une bonne chose pour nous d’obtenir davantage d’informations, car nous n’avons jamais connu cela auparavant; c’est rare. D’habitude, nous sommes informés par les agences de voyages, mais là, les informations viennent directement des autorités saoudiennes», a confié Yudi Prasetyo, un habitant de Jakarta.

Une autre visiteuse, Linda Wardani, explique qu’elle éprouve de la curiosité à l’idée d’explorer les sites anciens du Royaume, qu’elle ne connaissait jusqu’à présent que par les réseaux sociaux.

«Nous sommes curieux de découvrir AlUla, qui est vraiment magnifique», a-t-elle lancé. «Nous sommes encore plus curieux de découvrir d’autres destinations en Arabie saoudite, car, lorsqu’il s’agit de l’Omra, les destinations sont connues de tous. Par ailleurs, nous assistons à la croissance de l’Arabie saoudite et il y a d’autres sites touristiques à admirer.»

Halid Umar Bakadam, PDG de l’agence de voyages Dream Tour, a observé un intérêt croissant pour les voyages en Arabie saoudite qui ne sont pas liés à l’Omra. Son agence propose désormais des circuits étendus, qui permettent aux visiteurs de découvrir d’autres destinations dans le Royaume.

«Ils accueillent davantage de touristes», a-t-il précisé. «De nombreuses personnes manifestent de l’intérêt au sujet des nouvelles destinations.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com