La Grèce célèbre en grande pompe le bicentenaire de son indépendance

La Grèce a célébré jeudi en grande pompe le bicentenaire de sa guerre d'indépendance de l'empire ottoman (AFP)
La Grèce a célébré jeudi en grande pompe le bicentenaire de sa guerre d'indépendance de l'empire ottoman (AFP)
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Publié le Vendredi 26 mars 2021

La Grèce célèbre en grande pompe le bicentenaire de son indépendance

  • Face au parlement grec, la place de la Constitution (Syntagma) à Athènes a été drapée de 200 drapeaux bleu et blanc, dans l'attente du défilé militaire en costumes d'époque traditionnels
  • Pour les 200 ans de la révolution grecque, les festivités se déroulent en présence de représentants du Royaume-uni, de la Russie et de la France, les trois grandes puissances qui avaient aidé la Grèce à devenir une Etat souverain

ATHENES: La Grèce a célébré jeudi en grande pompe le bicentenaire de sa guerre d'indépendance de l'empire ottoman, en présence de quelques dirigeants étrangers, même si la pandémie prive le grand public des festivités.

Face au parlement grec, la place de la Constitution (Syntagma) à Athènes a été drapée de 200 drapeaux bleu et blanc, dans l'attente du défilé militaire en costumes d'époque traditionnels. Le 25 mars, fête nationale grecque, marque le début de l'insurrection en 1821 qui conduisit à l'indépendance de la Grèce face à l'empire ottoman deux ans plus tard.

 

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Dans le ciel d'Athènes, des Rafales français, achetés récemment par la Grèce, et des F-16 américains survolent l'Acropole. (AFP).


Pour les 200 ans de la révolution grecque, les festivités se sont déroulées en présence de représentants du Royaume-uni, de la Russie et de la France, les trois grandes puissances qui avaient aidé la Grèce à devenir une Etat souverain.


Le Premier ministre russe Mikhaïl Michoustine, le prince Charles, héritier du trône britannique, la ministre française des Armées Françoise Parly, le président chypriote Nicos Anastasiades y ont assisté aux côtés de la présidente de la République hellénique Katerina Sakellaropoulou et du Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis.


Le président français Emmanuel Macron a déploré de ne pas être de la fête, "en raison du contexte sanitaire".


Il a réaffirmé, dans un entretien mercredi à la chaîne publique grecque ERT, son soutien à la Grèce face à la Turquie voisine, qui a multiplié lors des derniers mois les provocations en mer Égée. 


"On doit à chaque instant être aux côtés des alliés européens quand ils sont attaqués dans leur souveraineté, quand ils sont menacés dans leur indépendance, le respect de leurs frontières. C'est ce que la France, d'ailleurs, a fait à l'été 2020", a-t-il déclaré.


C'est sur les ruines de l'empire ottoman qu'a été fondée en 1923 la Turquie moderne, un voisin avec lequel la Grèce entretient toujours des relations tendues. 


Les tensions sont montées d'un cran l'été dernier avec l’envoi d'un navire turc de recherches sismiques, dans une zone disputée de Méditerranée orientale considérée riche en hydrocarbures. La France avait déployé temporairement deux chasseurs Rafale et deux bâtiments de la marine nationale.


Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a de son côté souhaité "des canaux de communication ouverts avec la Turquie sans provocations ni actions agressives". "Athènes reste ouverte mais pas naïve", a-t-il prévenu, au côté du président chypriote Nicos Anastasiades.

 

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"Aujourd'hui comme en 1821, la Grèce peut compter le Royaume-Uni parmi ses amis", a affirmé le prince Charles. (AFP).


Le Prince Charles, qui avait auparavant assisté à l'inauguration de la nouvelle Galerie Nationale de peinture, a rappelé "la place particulière qu'occupe la Grèce dans (son) coeur", puisque c'est le lieu où est né son père. "Aujourd'hui comme en 1821, la Grèce peut compter le Royaume-Uni parmi ses amis", a-t-il ajouté lors d'un dîner officiel mercredi.


Le Premier ministre russe Mikhaïl Michoustine s'est également réjoui des liens particuliers historiques entre la Russie et la Grèce, promettant de "continuer à renforcer nos relations en prolongeant cette histoire et cette tradition".

La population privée de festivités 

Lors du défilé militaire de jeudi, le public n'etait pas autorisé à se retrouver dans les rues, la Grèce étant sous confinement depuis presque cinq mois pour endiguer la pandémie de coronavirus dont les deuxième et troisième vagues ont été beaucoup plus virulentes que celle du printemps dernier.


Environ 6.000 policiers, drones et snipers ont été déployés à Athènes pour assurer la sécurité et veiller au respect des restrictions de circulation. 


Deux manifestations prévues en marge de la célébration officielle, l'une de groupes nationalistes et l'autre pour protester contre de récents incidents de répression policière, ont été interdites, selon une source policière.

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Lors du défilé militaire de jeudi, le public n'est pas autorisé à se retrouver dans les rues, la Grèce étant sous confinement depuis presque cinq mois pour endiguer la pandémie de coronavirus dont les deuxième et troisième vagues ont été beaucoup plus virulentes que celle du printemps dernier. (AFP).


Le traditionnel canon sur la colline du Lycabète, qui surplombe le centre d'Athènes, a tiré 21 coups jeudi matin avant que les dirigeants étrangers déposent des gerbes devant le monument du Soldat inconnu sur la place Syntagma.


Dans le ciel d'Athènes, des Rafales français, achetés récemment par la Grèce, et des F-16 américains ont survolé l'Acropole. Le porte-avion USS Eisenhower a jeté l'ancre sur la base navale de Souda sur l'île de Crète, tandis que des frégates française et russe se trouvent déjà au Pirée, port au sud d'Athènes.


La France a aussi prêté à la Grèce une tapisserie du XVIIIe siècle de la manufacture des Gobelins représentant la célèbre fresque "l'Ecole d'Athènes" de Raphaël. Elle a été accrochée lundi au Parlement grec, pendant que continue à trôner une tapisserie jumelle à l'Assemblée nationale.


Des centaines de volontaires philhellènes ont donné leur vie pour la libération de la Grèce, dont le poète britannique Lord Byron et l'Américain William Townshend Washington, neveu éloigné de George Washington.


La BBC va "se défendre" face à la plainte en diffamation à 10 milliards de dollars de Trump

Des personnes empruntent l'entrée des bureaux de la chaîne britannique BBC à Londres en fin d'après-midi, le 11 novembre 2025. (AFP)
Des personnes empruntent l'entrée des bureaux de la chaîne britannique BBC à Londres en fin d'après-midi, le 11 novembre 2025. (AFP)
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  • Donald Trump poursuit la BBC pour diffamation et pratiques trompeuses, réclamant jusqu’à 10 milliards $ après un montage contesté de son discours du 6 janvier 2021
  • L’affaire secoue l’audiovisuel public britannique : démissions à la tête de la BBC, lettre d’excuses envoyée à Trump, et réexamen annoncé de la charte royale

LONDRES: La BBC a assuré mardi qu'elle allait "se défendre" contre la plainte en diffamation du président américain Donald Trump, qui réclame 10 milliards de dollars au groupe audiovisuel public britannique pour un montage vidéo contesté de l'un de ses discours.

La plainte, déposée lundi devant un tribunal fédéral à Miami par le président américain et consultée par l'AFP, demande "des dommages et intérêts d'un montant minimum de 5 milliards de dollars" pour chacun des deux chefs d'accusation: diffamation et violation d'une loi de Floride sur les pratiques commerciales trompeuses et déloyales.

"Ils ont littéralement mis des mots dans ma bouche", s'est plaint le milliardaire de 79 ans, lundi devant la presse.

"Nous allons nous défendre dans cette affaire", a répondu un porte-parole de la BBC mardi matin, sans faire davantage de commentaire sur la procédure.

Le groupe audiovisuel britannique, dont l'audience et la réputation dépassent les frontières du Royaume-Uni, est dans la tourmente depuis des révélations sur son magazine phare d'information "Panorama".

Ce dernier a diffusé, juste avant la présidentielle américaine de 2024, des extraits distincts d'un discours de Donald Trump du 6 janvier 2021, montés de telle façon que le républicain semble appeler explicitement ses partisans à attaquer le Capitole à Washington.

Des centaines de ses partisans, chauffés à blanc par ses accusations sans fondement de fraude électorale, avaient pris d'assaut ce jour-là le sanctuaire de la démocratie américaine, pour tenter d'y empêcher la certification de la victoire de son adversaire démocrate Joe Biden.

"La BBC, autrefois respectée et aujourd'hui discréditée, a diffamé le président Trump en modifiant intentionnellement, malicieusement et de manière trompeuse son discours dans le but flagrant d'interférer dans l'élection présidentielle de 2024", a dénoncé lundi un porte-parole des avocats du républicain contacté par l'AFP.

"La BBC a depuis longtemps l'habitude de tromper son public dans sa couverture du président Trump, au service de son programme politique de gauche", a-t-il ajouté.

- Lettre d'excuses -

Au Royaume-Uni, la controverse a relancé le brûlant débat sur le fonctionnement de l'audiovisuel public et son impartialité, alors que le groupe a déjà été bousculé ces dernières années par plusieurs polémiques et scandales.

L'affaire a poussé à la démission son directeur général Tim Davie et la patronne de BBC News Deborah Turness.

Le président de la BBC Samir Shah a pour sa part envoyé une lettre d'excuses à Donald Trump et la BBC a indiqué "regretter sincèrement la façon dont les images ont été montées" mais contesté "fermement qu'il y ait une base légale pour une plainte en diffamation".

Le groupe audiovisuel a "été très clair sur le fait qu'il n'y a pas matière à répondre à l'accusation de M. Trump en ce qui concerne la diffamation. Je pense qu'il est juste que la BBC reste ferme sur ce point", a soutenu mardi matin le secrétaire d'Etat britannique à la Santé Stephen Kinnock, sur Sky News.

Le gouvernement a également annoncé mardi le début du réexamen de la charte royale de la BBC, un processus qui a lieu tous les dix ans, pour éventuellement faire évoluer sa gouvernance, son financement ou ses obligations envers le public britannique.

La plainte de Donald Trump estime que, malgré ses excuses, la BBC "n'a manifesté ni véritables remords pour ses agissements ni entrepris de réformes institutionnelles significatives afin d'empêcher de futurs abus journalistiques".

Le président américain a lancé ou menacé de lancer des plaintes contre plusieurs groupes de médias aux Etats-Unis, dont certains ont dû verser d'importantes sommes pour mettre fin aux poursuites.

Depuis son retour au pouvoir, il a fait entrer à la Maison Blanche de nombreux créateurs de contenus et influenceurs qui lui sont favorables, tout en multipliant les insultes contre des journalistes issus de médias traditionnels.

L'un de ces nouveaux venus invités par le gouvernement Trump est la chaîne conservatrice britannique GB News, proche du chef du parti anti-immigration Reform UK, Nigel Farage.


L’ancien Premier ministre australien à Netanyahu : « Restez en dehors de notre politique »

L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
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  • Turnbull s’en prend au Premier ministre israélien dans une interview sur Channel 4
  • Les tentatives de Netanyahu de lier le massacre de Bondi à la politique sur la Palestine jugées « contre-productives »

​​​​​​LONDRES : L’ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull a demandé à Benjamin Netanyahu de « rester en dehors de notre politique » après que le dirigeant israélien a établi un lien entre la reconnaissance de la Palestine et la fusillade de masse survenue à Bondi Beach.

Quinze personnes ont été tuées lorsqu’un père et son fils ont ouvert le feu sur des participants célébrant la fête juive de Hanoukka dimanche soir.

Netanyahu a affirmé que la décision de l’Australie de reconnaître l’État palestinien plus tôt cette année avait « jeté de l’huile sur le feu de l’antisémitisme » dans les semaines précédant l’attaque.

Interrogé sur ces propos lors du journal de Channel 4 News au Royaume-Uni, Turnbull a déclaré : « Je dirais respectueusement à “Bibi” Netanyahu : s’il vous plaît, restez en dehors de notre politique.

« Tenir ce type de discours n’aide en rien… et ce n’est pas approprié. »

Turnbull a soutenu la décision du gouvernement de l’actuel Premier ministre australien Anthony Albanese de reconnaître l’État palestinien en août — aux côtés de nombreux autres pays occidentaux — alors que la pression internationale s’intensifiait face à la guerre à Gaza.

Dans un discours prononcé après l’attaque de Bondi, Netanyahu a déclaré : « Il y a quelques mois, j’ai écrit au Premier ministre australien pour lui dire que sa politique jetait de l’huile sur le feu de l’antisémitisme. »

Il a ajouté : « L’antisémitisme est un cancer qui se propage lorsque les dirigeants se taisent. »

Turnbull a rappelé que la grande majorité des pays du monde reconnaissaient la Palestine comme un État et soutenaient une solution à deux États au conflit.

Il a souligné que l’Australie était une société multiculturelle très prospère qui ne pouvait permettre l’importation de conflits étrangers.

« Nous devons veiller à ce que les guerres du Moyen-Orient ou d’ailleurs ne soient pas menées ici », a-t-il déclaré.
« Chercher à les relier, comme l’a fait Netanyahu, n’est pas utile et va exactement à l’encontre de ce que nous voulons accomplir. »

Albanese a également rejeté les propos de Netanyahu lorsqu’on lui a demandé s’il existait un lien entre sa politique sur la Palestine et l’attaque de Bondi.

« L’écrasante majorité du monde considère qu’une solution à deux États est la voie à suivre au Moyen-Orient », a-t-il déclaré aux médias.

« C’est un moment d’unité nationale où nous devons nous rassembler… Nous devons entourer les membres de la communauté juive qui traversent une période extraordinairement difficile. »

Albanese s’est rendu à l’hôpital pour rendre visite à l’homme salué comme un héros pour avoir désarmé l’un des assaillants.

Ahmed Al-Ahmed, commerçant arrivé en Australie depuis la Syrie en 2006, est en convalescence après avoir maîtrisé le tireur.

Albanese a déclaré mardi que les assaillants, Sajid Akram et son fils Naveed, étaient animés par l’idéologie de Daesh.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.