Mozambique: des dizaines de tués, les évacuations de Palma continuent

Carte du Mozambique localisant la province de Cabo Delgado et la ville de Palma (Photo, AFP).
Carte du Mozambique localisant la province de Cabo Delgado et la ville de Palma (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Dimanche 28 mars 2021

Mozambique: des dizaines de tués, les évacuations de Palma continuent

  • Le gouvernement mozambicain a confirmé qu'au moins sept personnes ont été tuées dans une embuscade vendredi, en tentant de s'échapper d'un hôtel
  • Sur les plages de Pemba, pirogues et bateaux à voile traditionnels, chargés de réfugiés, arrivent depuis les côtes de Palma et d'Afungi

MAPUTO: Des dizaines de civils ont été tués ces derniers jours lors d'une spectaculaire attaque jihadiste dans le nord du Mozambique, tandis que des milliers de personnes continuaient à évacuer la zone par tous les moyens et dans l'urgence, selon plusieurs sources et témoins. 

Le gouvernement mozambicain a confirmé dimanche soir qu'au moins sept personnes ont été tuées dans une embuscade vendredi, en tentant de s'échapper d'un hôtel où elles s'étaient retranchées. 

Et des « dizaines » d'autres lors de l'attaque initiale mercredi contre la petite ville portuaire de Palma, située à seulement une dizaine de kilomètres d'un site gazier piloté par le groupe français Total, un méga-projet de vingt milliards de dollars, censé être opérationnel en 2024. 

Palma est tombée aux mains de ces groupes armés vendredi soir, à l'issue de plus de 48 heures de combats. 

« Plus de cent personnes sont portées disparues », a affirmé le chercheur Martin Ewi, de l'Institut des études sécuritaires à Pretoria, évoquant une « situation encore très confuse ». 

Les jihadistes, qui ont prêté allégeance à l'Etat islamique, et qui terrorisent depuis plus de trois ans la province majoritairement musulmane du Cabo Delgado, frontalière de la Tanzanie, ont lancé leur attaque surprise mercredi après-midi sur trois fronts simultanés, suscitant la panique pour ses 75 000 habitants. 

Des témoins ont raconté à l'ONG Human Rights Watch qu'ils ont tiré « tous azimuts sur les gens et les bâtiments », laissant une traînée de corps dans les rues. 

Afflux de réfugiés à Pemba 

« Leurs actions ont abouti au meurtre couard de dizaines de personnes sans défense », a dénoncé le colonel Omar Saranga, porte-parole du ministère de la Défense lors d'un point-presse. 

Les habitants, dont de nombreux réfugiés ayant déjà échappé aux violences jihadistes dans leurs villages, ont repris leur fuite. 

Certains ont foncé vers les forêts environnantes, d'autres vers les plages où ils sont montés à bord d'embarcations. D'autres encore sont partis à pied ou en voiture vers le site gazier. Là, ils ont frappé à la porte du périmètre ultra-sécurisé, sur la péninsule d'Afungi, pour s'abriter. 

Un bateau transportant 1 400 personnes, « parti du site d'Afungi » la veille au soir, est arrivé dimanche à Pemba, la capitale provinciale distante d'environ 200 km, a affirmé une source participant à cette opération d'évacuation. 

Parmi eux, des personnels non essentiels du site gazier mais surtout des habitants de Palma venus s'y réfugier. 

Sur les plages de Pemba, pirogues et bateaux à voile traditionnels, chargés de réfugiés, arrivent depuis les côtes de Palma et d'Afungi, selon plusieurs sources. 

A l'aéroport, les vols réguliers ont été suspendus pour laisser place aux opérations militaires, selon des fonctionnaires sur place. 

Embuscade contre un convoi de civils 

Caritas, organisation humanitaire présente dans la région, a confirmé l'afflux de réfugiés à Pemba. « Des salariés d'entreprises de Palma notamment arrivent », a affirmé Manuel Nota, son responsable. 

« Maintenant nous attendons l'arrivée des plus vulnérables pour pouvoir leur prêter assistance », a-t-il ajouté, précisant que son organisation avait interrompu ses livraisons de nourriture à Palma depuis l'attaque. 

« Des opérations d'évacuation sont en cours », a confirmé le directeur régional de l'organisation Human Rights Watch, Dewa Mavhinga. 

Parmi les 180 personnes ayant passé plus de 48 heures infernales assiégés dans un hôtel de Palma, situé entre la ville et son aéroport, après avoir fui l'attaque mercredi, plusieurs dizaines restent portées disparues. 

Quelque 80 d'entre eux étaient partis vendredi à bord de 17 camions militaires, dont seuls sept ont pu sortir de la zone de conflit. Aucune source ne pouvait préciser dans l'immédiat ce que sont devenues les personnes à bord des dix autres camions. Mais une embuscade contre plusieurs d'entre eux a fait au moins sept morts, a confirmé le gouvernement. 

« Un nombre inconnu de personnes sont sans doute mortes en tentant de fuir l'hôtel Amarula, lorsque leur convoi a été attaqué », avance M. Mavhinga. 

Les communications par téléphone portable restent très aléatoires dans la région, sans doute en raison de brouillages intentionnels des forces gouvernementales, selon plusieurs sources. 


Trump s'en prend à des magistrats après l'assassinat de Charlie Kirk

Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
Short Url
  • Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X
  • Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre

WASHINGTON: Le président américain Donald Trump a de nouveau stigmatisé mercredi des magistrats qui l'avaient poursuivi et jugé durant le mandat de Joe Biden, prenant prétexte du récent assassinat de l'influenceur ultraconservateur Charlie Kirk.

Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X.

Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre.

"Pourquoi le merveilleux Turning Point a-t-il été mis sous ENQUÊTE par le +Dérangé+ Jack Smith et l'administration Biden Corrompue et Incompétente ?", s'interroge Donald Trump dans un message sur Truth.

"Ils ont essayé de forcer Charlie, ainsi que de nombreuses autres personnes et mouvements, à cesser leurs activités. Ils ont instrumentalisé le ministère de la Justice contre les opposants politiques de Joe Biden, y compris MOI!", s'offusque-t-il encore.

Jack Smith, lui-même visé par une enquête administrative depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, avait été nommé procureur spécial en 2022.

Il avait lancé des poursuites fédérales contre Donald Trump, pour tentatives illégales d'inverser les résultats de l'élection de 2020 et rétention de documents classifiés après son départ de la Maison Blanche.

Les poursuites avaient été abandonnées après la réélection de Trump, en vertu de la tradition consistant à ne pas poursuivre un président en exercice. Jack Smith avait ensuite démissionné du ministère de la Justice.

Sans jamais le citer nommément, le président Trump s'en prend également sur le réseau Truth à Juan Merchan, qui a présidé le procès Stormy Daniels. Le président avait été reconnu coupable de 34 chefs d'accusation, pour des paiements cachés de 130.000 dollars à l'ex-star du X.

Donald Trump exprime le souhait que le juge "corrompu" paie "un jour un prix très élevé pour ses actions illégales".

Depuis l'assassinat de Charlie Kirk, le camp républicain redouble de véhémence contre les démocrates et organisations progressistes, accusés de promouvoir la violence politique.

"La gauche radicale a causé des dégâts énormes au pays", a affirmé le président républicain mardi, avant son départ au Royaume-Uni. "Mais nous y remédions".

Selon le Washington Post, un élu républicain du Wisconsin a déposé une proposition de loi visant à bloquer les fonds fédéraux aux organisations employant des personnes "qui tolèrent et célèbrent la violence politique".

Le New York Times précise pour sa part que sont notamment dans le viseur l'Open Society Foundation du milliardaire George Soros ainsi que la Ford Foundation, qui toutes deux financent des organisations de gauche.


Pompe exceptionnelle pour la deuxième visite d'Etat de Trump au Royaume-Uni

Le président américain Donald Trump (C) et la première dame américaine Melania Trump débarquent d'Air Force One après avoir atterri à l'aéroport de Stansted, dans l'est de l'Angleterre, le 16 septembre 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump (C) et la première dame américaine Melania Trump débarquent d'Air Force One après avoir atterri à l'aéroport de Stansted, dans l'est de l'Angleterre, le 16 septembre 2025. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump entame une visite d'État de deux jours au Royaume-Uni, marqué par un faste inédit à Windsor malgré des manifestations annoncées à Londres
  • Alors que le gouvernement de Keir Starmer tente de tirer profit de cette visite par des annonces d’investissements technologiques majeurs, la rencontre est aussi ternie par l’affaire Epstein

LONDRES: Tour en calèche, garde d'honneur géante, défilé aérien inédit: le Royaume-Uni sort le grand jeu pour la deuxième visite d'Etat de Donald Trump, reçu mercredi à Windsor par Charles III, à l'abri des manifestations.

"Cela va être un très grand jour", a commenté M. Trump en arrivant au Royaume-Uni mardi soir, se réjouissant de voir le roi, son "ami de longue date".

Encadrée par un dispositif de sécurité exceptionnel, cette visite d'Etat de deux jours débute par un déploiement spectaculaire de faste royal, dont le dirigeant républicain est friand, et une cérémonie militaire d'une ampleur sans précédent, impliquant 1.300 membres des forces armées britanniques.

"On dit que le château de Windsor, c'est le top, non? Donc ça va être chouette", avait lancé Donald Trump, 79 ans, avant son départ de Washington, se félicitant aussi d'être le seul président américain à avoir deux fois les honneurs d'une visite d'Etat au Royaume-Uni. La première avait eu lieu en 2019.

Le président et son épouse Melania seront accueillis à la mi-journée dans ce domaine royal situé à l'ouest de Londres, d'abord par le prince héritier William et son épouse Catherine, puis par le roi Charles III, 76 ans, et la reine Camilla, 78 ans.

Une incertitude entoure toutefois la présence de Camilla: la reine consort se remet d'une sinusite aiguë qui l'a empêchée d'assister à des funérailles royales mardi.

Après une salve royale tirée du château et depuis la Tour de Londres, les trois couples doivent participer à une procession en calèche, mais toujours dans l'enceinte du domaine, et non dans les rues de la ville comme cela avait été le cas lors de la visite d'Etat du président français Emmanuel Macron en juillet.

- Fanfare et cornemuses -

Donald Trump aura l'unique privilège de passer en revue une garde d'honneur comprenant exceptionnellement trois régiments de la Garde royale, accompagnée d'une fanfare, tambours et cornemuses dans la cour carrée du château.

Après un déjeuner en privé avec la famille royale, le couple Trump déposera des fleurs sur la tombe de la reine Elizabeth II, décédée en septembre 2022, dans la chapelle St George.

Un défilé aérien, alliant de façon inédite des avions de combat F35 britanniques et américains, et la patrouille acrobatique des "Red Arrows", précèdera le traditionnel banquet royal avec quelque 150 invités.

Une profusion d'honneurs de nature à flatter l'ego du milliardaire américain, qui s'est plus tôt cette année lui-même comparé à un monarque.

Mais à 40 km de là, des milliers de manifestants sont attendus dans le centre de Londres, pour protester contre la venue d'un président très impopulaire dans le pays. Le rassemblement à l'appel de la coalition "Stop Trump", prévu à partir de 14H00 (13H00 GMT), sera encadré par plus de 1.600 policiers. D'autres sont prévus ailleurs au Royaume-Uni.

Le deuxième jour de la visite, jeudi, sera consacrée à une séquence plus politique, qui se déroulera à Chequers, résidence de campagne du Premier ministre Keir Starmer.

La conférence de presse pourrait donner lieu à des questions embarrassantes pour les deux dirigeants, relatives notamment à l'affaire Jeffrey Epstein. Elle est revenue hanter cette semaine Keir Starmer, qui a limogé son ambassadeur à Washington Peter Mandelson, après des révélations sur ses liens avec le délinquant sexuel américain, mort en prison en 2019.

Un sujet dont se passerait bien Donald Trump, qui voit sa présidence également empoisonnée par l'affaire Epstein depuis des semaines.

Des images du financier américain ont d'ailleurs été diffusées mardi soir par un groupe anti-Trump sur une tour du château de Windsor.

De son côté, le gouvernement de Keir Starmer, fragilisé sur le plan économique et en pleine crise politique, cherche à tirer parti de cette visite pour multiplier les annonces, entre accord sur la tech et investissements américains.

Il a déjà enregistré un investissement massif de 30 milliards de dollars (25 milliards d'euros) de Microsoft, un autre de 5 milliards de livres (5,8 milliards d'euros) de Google et l'annonce d'un partenariat incluant OpenAI et Nvidia pour développer des infrastructures dédiées à l'IA dans le nord-est de l'Angleterre.

Un partenariat plus général pour doper la coopération technologique dans l'IA, le quantique et le nucléaire doit être signé pendant la visite, mais ses contours sont encore flous.

Les espoirs d'accord pour faire baisser les droits de douane actuellement appliqués sur le whisky (10%) et l'acier (25%) semblent en revanche avoir été douchés, selon la presse britannique.


Des milliers de morts cet été en Europe à cause du changement climatique, avancent des chercheurs

Plus de 15.000 morts pourraient être attribuées au changement climatique à l'issue de cet été dans les principales villes européennes, avancent des chercheurs dans un travail encore préalable mais dont l'intérêt a été salué par d'autres scientifiques. (AFP)
Plus de 15.000 morts pourraient être attribuées au changement climatique à l'issue de cet été dans les principales villes européennes, avancent des chercheurs dans un travail encore préalable mais dont l'intérêt a été salué par d'autres scientifiques. (AFP)
Short Url
  • Il s'agit de la première estimation de si grande ampleur sur les impacts sanitaires d'un été marqué en Europe par des températures particulièrement élevées
  • Plusieurs canicules ont été observées et l'été s'est révélé le plus chaud jamais enregistré dans plusieurs pays, comme l'Espagne, le Portugal et le Royaume-Uni

PARIS: Plus de 15.000 morts pourraient être attribuées au changement climatique à l'issue de cet été dans les principales villes européennes, avancent des chercheurs dans un travail encore préalable mais dont l'intérêt a été salué par d'autres scientifiques.

"Centrée sur 854 villes européennes, cette étude conclut que le changement climatique est à l'origine de 68% des 24.400 morts qui seraient liées à la chaleur cet été", souligne mercredi le communiqué des deux instituts britanniques auxquels appartiennent les auteurs, l'Imperial College London et la London School of Hygiene & Tropical Medicine.

Ils concluent donc qu'entre 15.013 et 17.864 décès liés cet été à la chaleur n'auraient pas eu lieu sans le réchauffement climatique, dans ces villes qui ne représentent par ailleurs qu'un petit tiers de la population européenne.

Il s'agit de la première estimation de si grande ampleur sur les impacts sanitaires d'un été marqué en Europe par des températures particulièrement élevées. Plusieurs canicules ont été observées et l'été s'est révélé le plus chaud jamais enregistré dans plusieurs pays, comme l'Espagne, le Portugal et le Royaume-Uni.

Or, les effets sur la santé des chaleurs sont bien connus: aggravation des troubles cardiovasculaires, déshydratation, troubles du sommeil... Et les plus âgés sont, de loin, les plus à risque d'en mourir.

"Il suffit que les canicules soient plus chaudes de 2 à 4°C pour que des milliers de personnes passent de vie à trépas", a souligné Garyfallos Konstantinoudis, co-auteur de l'étude, lors d'une conférence de presse, qualifiant les pics de chaleur de "tueurs silencieux".