RABAT/ MONTREAL: L'exposition «À bonne distance(s)», qui capte les moments d'une vie humaine réduite aux prises de distance en raison de la crise sanitaire déclenchée par la Covid-19, s'est ouverte lundi à Rabat, au Musée national de la Photographie.
Fruit d'une collaboration entre l'Institut français du Maroc (IF), la Fondation nationale des musées (FNM), l'Agence France-Presse (AFP) et le partenaire Redal, l'exposition immortalise une société mondiale devenue virtuelle et sécurisée, capable de travailler en continu dans un monde paralysé par la pandémie. Elle fait la lumière sur une société qui vit sous la contrainte de la distanciation physique, le port du masque sanitaire, et des lieux de cultes inoccupés.

Contacté par Arab News en français, le président de la FNM, Mehdi Qotbi, a livré son ressenti, en tant qu'artiste, sur cette exposition. «J'ai le regard de quelqu'un qui est étonné par un foisonnement de couleurs et des sourires d’espoirs qui viennent du monde entier, car il s'agit de la perception du monde ! Un regard qu’ils ont eu sur le confinement, qui est à la fois drôle, prenant, douloureux avec des petits sourires de part et d’autre. C'est aussi un hommage à ces femmes et hommes du secteur médical qui soignent les blessures, prolongent la vie et donnent envie de vivre. Je suis assez ému...»
À propos du monde de la culture qui est en suspens en raison de la pandémie, M. Kotbi rappelle que «le Maroc est l’un des rares pays qui a laissé ses musées ouverts tout en respectant les mesures sanitaires de distanciations».
«Les Marocains reprennent le chemin des musées, et ça leur donne un peu d’espoir durant cette période d’imprévus. C’est une satisfaction de voir que la culture commence à s'imposer sur cette pandémie de Covid-19. Le Maroc est un pays qui offre une multitude de possibilité à l’art et à la vie!», a-t-il ajouté.
«Le choix du Musée national de la Photographie qui se trouve dans un lieu populaire reflète la démocratisation de la culture au Maroc. Ce ne sont pas la population et les classes sociales qui se rapprochent de la culture, mais bien au contraire, c’est la culture qui va vers les gens», affirme M. Kotbi.

Pour sa part, l'ambassadrice de France au Maroc, Hélène Le Gal, s'est dite heureuse de voir cette collaboration proposer une exposition de photographie, à la fois à l'intérieur du Musée et aussi à l’extérieur, portant sur la pandémie partout dans le monde, dans sa déclaration à la MAP.
Décrivant l'ouverture des musées au Royaume, à l'heure de la crise sanitaire, comme «une grande chance», Mme le Gal a appelé le public à en profiter. La directrice du bureau de l'Agence France-Presse (AFP) à Rabat, Sophie Pons, indique que son agence est à «l'origine de cette exposition assez monumentale, déployée sur trois sites à Rabat. Avec plus de 200 photos présentées, c'est la plus grosse exposition faite par l'AFP, car extrêmement rare».
Mme Pons souligne que c'est «un honneur», pour une agence de presse qui fait des photos à durée de vie limitée, d'être accueillie par la FNM au niveau du Musée de la Photographie, alors que la coopération avec le réseau de l'Institut français au Maroc a apporté un énorme soutien logistique et un accompagnement graphique. Le but de cet événement culturel «est double», explique-t-elle. Il s'agit, d'une part, de montrer au public le travail d'une agence de presse et, d'autre part, de mettre en avant l'importance du regard du journaliste, «qui sert d'archive pour l'histoire à un moment où personne ne pouvait sortir». A bonne distance(s) est une exposition tripartite entre la FNM, l'AFP et l'IF Maroc, à découvrir sur trois lieux culturels de la capitale, notamment le Musée national de la photographie et son esplanade, les grilles du jardin d'essai botanique et l'Institut français de Rabat, a fait savoir le conservateur du Musée nationale de la photographie, Soufiane Er-Rahou.
Pour la directrice de l'Institut français du Maroc, Clélia Chevrier Kolačko, cette grande exposition majeure réunit 200 photographies, prises par les photographes de l'AFP pendant la pandémie, à travers le monde, dont une vingtaine de photographies marocaines, reflétant une vision de résilience de l'humanité face à cette crise sanitaire. De son côté, le directeur communication et marketing à Redal, Fouad Chaouni, s'est dit «ravi» d'être partenaire de cet événement culturel qui vise à renforcer et à soutenir la démarche RSE de l'entreprise.

(Avec agences