Ingrid Betancourt: c’est «un Norouz où je vois déjà une république nouvelle en Iran»

La politicienne et ex-otage colombienne Ingrid Betancourt (Photo, AFP).
La politicienne et ex-otage colombienne Ingrid Betancourt (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Mardi 30 mars 2021

Ingrid Betancourt: c’est «un Norouz où je vois déjà une république nouvelle en Iran»

  • «Car les dictateurs savent que tous ces signes sonnent la diane de leur départ»
  • «L’Europe a même balayé sous le tapis l'attentat terroriste de Villepinte du 30 juin 2018, perpétré contre nous tous qui étions présents, mais aussi contre la France»

À l’occasion du Norouz, le Nouvel An iranien, la politicienne et ex-otage colombienne Ingrid Betancourt s’est exprimée lors d’une conférence virtuelle organisée par le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI). Voici son allocution dans son intégralité. 

Alors que le printemps s'installe et que l'espoir de la vie renaît malgré cette pandémie qui nous sépare physiquement, nous voilà réunis pour célébrer ce Norouz qui marque l’aube de 1400 années dans le calendrier iranien. Et comme lorsque, au plus profond de la nuit, le jour se lève, nous fêtons déjà avec espoir la fin des terribles ténèbres du régime de Khamenei et l'avènement en Iran de la lumière, celle d'une République fruit de la volonté, du courage de tous les Iraniens.

Parce que pour moi, ce Norouz, c'est, un Norouz d'optimisme, un Norouz où je vois déjà une république nouvelle en Iran, qui ne peut naître qu'au lendemain d'élections véritable, d'élections libres, d'élections justes et non pas d'une comédie de démocratie comme celle qui comme aujourd'hui, a été mise en place pour bâillonner le peuple iranien et endormir la conscience du monde. Une république séculaire. Mes compagnons qui m'ont précédée l'ont déjà mentionné: où la religion ne soit pas utilisée pour justifier la barbarie et la corruption de ses gouvernants, ni pour diviser le peuple iranien et pour mieux le soumettre en discriminant contre les femmes et contre les minorités ethniques. 

Une république, enfin, à l'image de cette résistance iranienne que nous aimons tant, où femmes et hommes travaillent coude à coude pour transformer la dévastation de l'Iran par les mollahs et leurs gardes révolutionnaires en jardin de paix pour l'émerveillement du monde. Je sais que certains d'entre vous trouvent cette attente longue et la nuit sans fin. Mais je sais d'expérience que c'est juste au moment où l'on est tout plus sombre, au point de perdre l’espoir que la roue tourne et que tout change.

Cela m'est arrivé quand j'étais en captivité, après sept ans de captivité. Au moment, je croyais que j'avais devant moi encore sept années supplémentaires d'horreurs, de violence, d'abus de bien. Et juste à ce moment-là, j'ai été spectaculairement libérée. Voilà pourquoi je suis optimiste. Voilà pourquoi je veux célébrer cette nouvelle année avec vous tous. Parce que je sais dans mon cœur, dans mon intuition, mais aussi comme fruit de mes observations politiques et de mon analyse des faits historiques dont nous sommes témoins, que nous assistons à la fin de l'obscurité de l’ère des mollahs.

Je pense par exemple qu’il y a quelques semaines, ce février passé, l’Iran, a vécu une vague de protestation sans précédent dans le Sud-Est des provinces du Sistan et Balouchistan, les gardes révolutionnaires venaient de tuer 40 personnes, comme toujours dans la folie barbare qui les caractérise. Mais la population a réagi avec colère, elle a pris d’assaut les bureaux du gouverneur de province et le QG des gardiens de la révolution, pendant toute une journée. Et ce qui est nouveau et significatif, c’est qu’après les 40 meurtres qui ont suivi l’assaut des gardes révolutionnaires, la population, au lieu d’avoir peur de la répression et de se disperser, et bien elle s’est ragaillardie. Elle s’est rassemblée et elle a contre attaqué.  

Cette information n’est pas connue de notre côté du monde. Les médias n’en parlent pas ou peu. Ces renseignements sont étouffés, car les dictateurs savent que tous ces signes sonnent la diane de leur départ. Plus encore, il y a quelques semaines, malgré l’offre de l’administration Biden pour réengager des pourparlers diplomatiques et mettre à l’ordre du jour les négociations sur le nucléaire, les mollahs ont accru leur belligérance dans la région et ont multiplié les violations au plan d’action conjoint (JCPOA) en signe de refus. Mais la réalité est qu’au-delà d’une rhétorique revancharde, le régime ne peut plus se permettre d’autoriser des inspections sur le nucléaire à l’intérieur de ses frontières parce que, contrairement au discours du gouvernement iranien, il a été démontré qu’il n’a pas déclaré toutes ses installations nucléaires et qu’il a continué sa politique d’enrichissement d’uranium à des fins militaires. Toujours du mensonge, toujours de la tricherie.

Il est maintenant bien établi que l’infrastructure nucléaire du régime n’a pas été démantelée, comme le prévoyait l’accord, et bien au contraire, qu’elle demeure intacte. De plus, le gouvernement iranien continue d’avancer dans la construction de ses centrifugeuses. Alors évidemment il ne peut qu’accuser les Etats-Unis d’avoir rompu l’accord, pour se laver les mains, pour faire distraction, mais surtout, et malheureusement pour nous, de maintenir les gouvernements de l’Europe en laisse. Car ces événements, qui sont la démonstration flagrante de la fragilité existentielle de la dictature iranienne, montrent aussi comme un dragon qui agonise, que cette dictature donne encore des puissants coups de queue. Elle a réussi à mettre en sourdine les consciences qui, en Europe, s’insurgent contre la violation des droits de l’homme en Iran.

L’Europe a même balayé sous le tapis l'attentat terroriste de Villepinte du 30 juin 2018, perpétré contre nous tous qui étions présents, mais aussi contre la France, contre la Belgique et contre l'Allemagne. Et avec le prétexte de ne pas endommager les possibilités d'un nouvel accord sur le nucléaire dont nos pays ont en fait donné un passe-droit au terrorisme international des mollahs.

Les émissaires iraniens ont justifié leur action criminelle en argumentant en légitime défense du régime contre une opposition politique désarmée, mais qui, tenez-vous bien, selon leurs propres dires, les intimide. L’Europe ne peut pas valider ce cynisme. Tuer des innocents pour taire le droit des Iraniens à s’exprimer, c’est la signature de la barbarie des mollahs chez eux. Mais elle ne doit en aucun cas être tolérée chez nous et cette réalpolitique de l’accommodement et du silence est dangereuse pour tous les citoyens du monde.

Elle est un affront, évidemment, contre nous les victimes potentielles de cet attentat, mais surtout elle est une trahison contre le peuple iranien, qui lui se bat en regardant de ce côté vers l’Europe qui figure encore comme le bastion et le phare mondial de la démocratie et des droits de l’homme dans le monde.

Alors que le régime des mollahs s’essouffle dans son bain de sang, comment est-il possible que nos gouvernements de l’Europe donnent de l’oxygène pour combattre nos valeurs sur notre territoire et n’assument pas une position ferme après l’inculpation rendue par la Cour de justice belge contre le diplomate iranien et ses trois complices ?

L’Europe et en particulier la France, doivent être rappelés à l’ordre par nous tous. Car il en va de notre sécurité à tous de freiner la folie meurtrière du régime de l’Iran en démantelant le réseau d’espionnage et de terrorisme iranien sur notre territoire. Ne pas le faire équivaut à un acte de trahison de la plus haute gravité. Chacun, individuellement, sera tenu responsable par le verdict de l’histoire de nos nations.

Et parce qu’ils se tiennent et sont concomitants l’un avec l’autre. Le rejet du terrorisme sur notre territoire va main dans la main, avec une politique de zéro tolérance face aux violations de l’Iran au plan d’action conjoint sur le nucléaire dont nous sommes toujours signataires. De nouveau, il y va de notre sécurité à tous. Et l’Iran doit comprendre qu’il ne peut plus prétendre conduire ses affaires comme d’habitude, c’est à dire en trichant, en manipulant et en soumettant au chantage économique, politique et morale des peuples libres que nous sommes.

Alors oui, il est temps de célébrer cette nouvelle année et les signes de l’écroulement de la dictature iranienne. Oui, il est temps de célébrer avec la conscience que nous portons les drapeaux de la dignité humaine et de la liberté haut, dans le ciel de notre détermination, avec tous les membres de la résistance iranienne, où qu’ils se trouvent à Auvers-sur-Oise ou à Ashraf 3, ou n’importe où dans le monde, avec Maryam Radjavi, leur étoile guide.

Et avec tous ceux, qui de par le monde, se battent pour leur cause, il est temps de célébrer ce jour nouveau (Norouz) avec notre appel de justice et de fraternité qui porte fort et loin, alors que nous renouvelons aujourd’hui notre engagement de contribuer à la libération et à la victoire de millions d’Iraniens qui se battent contre la tyrannie sans fléchir. Et c’est en pensant à eux et en remémorant la tradition iranienne des 7 S, que j’ai vu était exposée à côté de Maryam, et qui symbolise l’amour, l’abondance, la patience, la renaissance, la prospérité, la santé et la fertilité, en ce début de printemps politique et spirituel, je vous souhaite à tous un très joyeux Norouz.


Soudan: craintes de la poursuite des exactions à El-Facher

Des enfants et des familles déplacés d'El-Fasher dans un camp où ils se sont réfugiés pour échapper aux combats entre les forces gouvernementales et le RSF, à Tawila, dans la région du Darfour. (UNICEF via AP)
Des enfants et des familles déplacés d'El-Fasher dans un camp où ils se sont réfugiés pour échapper aux combats entre les forces gouvernementales et le RSF, à Tawila, dans la région du Darfour. (UNICEF via AP)
Short Url
  • Des massacres se poursuivent à El-Facher, dernière grande ville du Darfour tombée aux mains des Forces de soutien rapides (FSR) après 18 mois de siège
  • La situation est décrite comme « apocalyptique » par les diplomaties allemande et britannique, tandis que l’ONU réclame des enquêtes rapides sur les atrocités et que plus de 65 000 civils ont fui la ville, désormais en ruines

Port-Soudan: De nouvelles images satellites et l'ONG Médecins sans frontières (MSF) suggèrent samedi la poursuite des massacres dans la ville soudanaise d'El-Facher, près d'une semaine après sa prise par les paramilitaires.

Alors que les informations sur des violences contre les civils se multiplient, les chefs de la diplomatie allemande et britannique ont alerté sur une situation "absolument apocalyptique" et "véritablement terrifiante" sur le terrain.

Après 18 mois de siège, les Forces de soutien rapides (FSR, paramilitaires) de Mohamed Daglo ont pris dimanche El-Facher, dernière grande ville du Darfour (ouest) qui échappait encore à leur contrôle dans leur guerre contre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane.

Selon le Laboratoire de recherche humanitaire de l'université de Yale, qui analyse des vidéos et des images satellites, les dernières images datant de vendredi ne "montrent aucun mouvement à grande échelle" à El-Facher, ce qui suggère que la majorité de sa population est "morte, capturée ou cachée".

Le laboratoire a identifié au moins 31 groupes d'objets correspondant à des corps humains entre lundi et vendredi, dans différents quartiers, sur des sites universitaires et des sites militaires. "Les indices montrant que les massacres se poursuivent sont clairement visibles", conclut-il.

- "Tuées, retenues, pourchassées" -

MSF a lui aussi dit craindre samedi qu'un "grand nombre de personnes" y soient toujours "en grave danger de mort" et que les civils soient empêchés par les FSR et leurs alliés "d'atteindre des zones plus sûres" comme Tawila.

Des milliers de personnes ont déjà fui El-Facher pour cette ville située à environ 70 km à l'ouest, et où les équipes de MSF se sont préparées à faire face à un afflux massif de déplacés et de blessés.

Des survivants ont raconté à l'ONG que les personnes ont été séparées selon leur sexe, âge ou identité ethnique présumée, et que beaucoup sont toujours détenues contre rançon. Un survivant a rapporté des "scènes horribles" où des combattants écrasaient des prisonniers avec leurs véhicules.

"Le nombre de personnes arrivées à Tawila est très faible (...) Où sont toutes les personnes manquantes, qui ont déjà survécu à des mois de famine et de violence à El-Facher?" s'interroge Michel-Olivier Lacharité, responsable des opérations d'urgence chez MSF. "D'après ce que nous disent les patients, la réponse la plus probable, bien qu'effrayante, est qu'elles sont tuées, retenues et pourchassées lorsqu'elles tentent de fuir", relate-t-il.

Au total, plus de 65.000 civils ont fui El-Facher, où des dizaines de milliers de personnes sont encore piégées, selon l'ONU. Avant l'assaut final des paramilitaires, la ville comptait environ 260.000 habitants.

- "Apocalyptique" -

Depuis dimanche, plusieurs vidéos sur les réseaux sociaux montrent des hommes en uniforme des FSR procédant à des exécutions sommaires à El-Facher, les paramilitaires affirmant que plusieurs de ces enregistrements ont été "fabriqués" par des sites liés à l'armée.

Les paramilitaires ont affirmé jeudi avoir arrêté plusieurs de leurs combattants soupçonnés d'exactions lors de la prise d'El-Facher, l'ONU réclamant vendredi des enquêtes "rapides et transparentes" après des "témoignages effroyables" d'atrocités dans cette localité.

S'exprimant en marge d'une conférence à Bahreïn, le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul, a décrit samedi la situation à El-Facher comme "absolument apocalyptique", évoquant comme l'ONU la "pire crise humanitaire du monde". "Les FSR se sont publiquement engagés à protéger les civils et devront rendre compte de leurs actions", a-t-il ajouté.

"Les informations qui nous parviennent du Darfour ces derniers jours sont véritablement terrifiantes", a déclaré son homologue britannique Yvette Cooper, évoquant les "atrocités commises, exécutions de masse, famine et le viol comme arme de guerre".

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle l'est et le nord du pays, et les FSR, désormais maîtres de l'ensemble du Darfour, une région vaste comme la France métropolitaine.

Les pourparlers en vue d'une trêve, menés depuis plusieurs mois par un groupe réunissant les Etats-Unis, l'Egypte, les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite, sont dans l'impasse, selon un responsable proche des négociations.

Les FSR ont reçu armes et drones des Emirats arabes unis, selon des rapports de l'ONU, tandis que l'armée bénéficie de l'appui de l'Egypte, de l'Arabie saoudite, de l'Iran et de la Turquie, selon des observateurs. Tous nient toute implication.


Le président libanais accuse Israël de répondre à son offre de négociations en intensifiant ses attaques

Le président libanais Joseph Aoun a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de négociation en intensifiant ses frappes aériennes, dont la dernière a tué un homme à moto dans le sud du Liban. (Reuters/File)
Le président libanais Joseph Aoun a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de négociation en intensifiant ses frappes aériennes, dont la dernière a tué un homme à moto dans le sud du Liban. (Reuters/File)
Short Url
  • Le président libanais Joseph Aoun accuse Israël d’avoir répondu à son offre de négociations par une intensification des frappes, qui ont tué deux personnes dans le sud du Liban
  • En visite à Beyrouth, le ministre allemand Johann Wadephul appelle à un retrait israélien du sud du Liban et à un désarmement du Hezbollah, condition jugée essentielle pour la reprise du dialogue

BEYROUTH: Le président libanais, Joseph Aoun, a accusé Israël de répondre à l'offre de négociations du Liban par une intensification de ses frappes, les dernières ayant tué vendredi deux hommes dans le sud du pays selon Beyrouth.

"Le Liban est prêt à des négociations pour mettre fin à l'occupation israélienne, mais toute négociation (...) a besoin d'une volonté réciproque, ce qui n'est pas le cas", a affirmé M. Aoun à l'issue d'un entretien avec le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul.

Le chef de l'Etat s'était déjà prononcé le 13 octobre pour des négociations entre les deux pays voisins, toujours formellement en état de guerre, et qui ont émergé en novembre dernier d'un an de conflit meurtrier entre Israël et le Hezbollah libanais.

Israël "répond à cette option en menant davantage d'attaques contre le Liban (...) et en intensifiant la tension", a déploré M. Aoun

Selon le ministère de la Santé libanais, deux personnes ont été tuées vendredi lors de deux frappes israéliennes dans le sud du pays.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani, officielle) a indiqué qu'un drone avait notamment visé un homme à moto dans le village de Kounine.

L'armée israélienne a affirmé avoir tué un "responsable de la maintenance du Hezbollah", qui oeuvrait selon elle à rétablir des infrastructures du mouvement pro-iranien.

La veille, une unité israélienne s'était introduite dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

M. Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

- "Condition sine qua non" -

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban disant viser des cibles du mouvement chiite, et a intensifié ses raids ces derniers jours.

L'armée israélienne se maintient aussi dans cinq positions dans le sud du Liban.

Selon un bilan de l'AFP basé sur des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées en octobre.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Le chef de la diplomatie allemande a apporté son soutien au président libanais, affirmant qu'il exhorterait son homologue israélien, Gideon Saar, à retirer l'armée israélienne du sud du Liban.

"Il doit y avoir un retrait des troupes israéliennes. Je comprends qu'Israël ait besoin de sécurité (...) Mais nous avons maintenant besoin d'un processus de confiance mutuelle. Et je m'engage à ce que les deux parties se parlent", a dit le ministre allemand.

Il a également "encouragé le gouvernement libanais à veiller à ce qu'un processus crédible, compréhensible et rapide de désarmement du Hezbollah soit mis en place", une "tâche colossale" mais, a-t-il estimé, "la condition sine qua non" pour régler les relations avec Israël.

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Short Url
  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.