L'initiative saoudienne, «une véritable occasion» pour mettre fin à la guerre au Yémen

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faysal ben Farhan (à gauche), annonce une proposition de cessez-le-feu avec la milice houthie yéménite lors d'une conférence de presse à Riyad, le 22 mars 20210. (Photo, Reuters)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faysal ben Farhan (à gauche), annonce une proposition de cessez-le-feu avec la milice houthie yéménite lors d'une conférence de presse à Riyad, le 22 mars 20210. (Photo, Reuters)
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Publié le Mercredi 31 mars 2021

L'initiative saoudienne, «une véritable occasion» pour mettre fin à la guerre au Yémen

  • Plusieurs experts s'expriment sur les développements actuels et la dynamique régionale de la guerre au Yémen
  • La table ronde, organisée par Chatham House, a réuni des analystes, des journalistes et des chercheurs dans le domaine de la stratégie et de la politique internationale

LONDRES: L'initiative saoudienne annoncée dernièrement et qui a pour objectif de mettre fin à la guerre au Yémen offre les premières véritables perspectives de paix, selon les experts.

Auparavant, il n'y avait pas eu de processus de paix formel ou d'investissements diplomatiques suffisants au Yémen, explique Farea Al-Muslimi, président et cofondateur du Centre d'études stratégiques de Sanaa.

«L’ensemble du modèle de résolution du conflit régional au cours des cinq dernières années n’a pas été en mesure de répondre à ce à quoi nous sommes confrontés», affirme Al-Muslimi lors d’une table ronde sur les développements actuels et la dynamique régionale de la guerre au Yémen, organisée par Chatham House.

Il indique par ailleurs que la réconciliation entre les États du Golfe, la nouvelle administration du président américain Joe Biden et l'envoyé spécial des États-Unis au Yémen, qui rend des comptes directement à la Maison Blanche, sont tous des facteurs déterminants pour de réelles perspectives de paix.

«Il est temps d’engager plus d’envoyés afin d’accroître la pression diplomatique au Yémen», dit-il.

Al-Muslimi rappelle que l'Union Européenne, le Royaume-Uni, le Golfe et la Ligue arabe n'ont pas d'envoyés pour le Yémen.

Il ajoute que les initiatives de paix précédentes étaient gérées par l'ONU, qui n'est pas en mesure de mener une transition démocratique sans aide.

Al-Muslimi souligne que le Royaume ne peut pas et ne doit pas quitter le Yémen maintenant, parce qu'il est si profondément impliqué dans la reconstruction du pays déchiré par la guerre.

Sama’a Al-Hamdani, directrice de l’Institut culturel du Yémen pour le patrimoine et les arts, a indiqué que «la situation actuelle est parfaitement propice à la paix». Elle ajoute que s'il n'y avait pas eu la pandémie du coronavirus à l’origine de la Covid-19, «nous aurions probablement vu la naissance d’une initiative de paix l'année dernière».

Al-Hamdani a aussi évoqué plusieurs événements qui sont déroulés l'année passée, notamment la prise de pouvoir du nouveau sultan d’Oman, l'assassinat du général iranien Qassem Soleimani par les États- Unis. On a vu de plus le prince Khalid ben Salman, vice-ministre saoudien de la Défense prendre en charge le dossier yéménite, une «nouvelle page» par rapport à la question yéménite et pour l’ensemble de la région.

«Beaucoup de choses se sont passé qui, en rétrospective, indiquent que les États-Unis et l'Arabie saoudite seraient prêts à s'engager dans un processus de paix», précise Al-Muslimi.

Elle mentionne par ailleurs un éditorial publié par le prince Khaled ben Bandar ben Sultan, l'ambassadeur saoudien au Royaume-Uni, où il discute de l'engagement du Royaume dans le processus de paix, ainsi que des efforts de reconstruction qui offrent «un nouveau niveau de sincérité déployé au conflit yéménite».

Le rédacteur en chef d'Al Arabiya En Anglais, Mohammed Alyahya, estime pour sa part qu'il s'agit-là de la plus importante initiative de paix présentée depuis le début de la guerre au Yémen.

«C’est un véritable test afin de déterminer si les Houthis sont soumis aux gardes de la Révolution iraniens, ou si leur décision est motivée par des priorités nationales et un désir de faire réellement partie du tissu politique du Yémen», a ajouté Alyahya.

 «Défendre les Houthis est devenue absolument impossible, et la vie sous leur régime est une lutte constante, d'autant plus qu'ils s’approprient l'aide qui arrive dans leurs régions pour financer leurs actes de guerre», ajoute-t-il.

Alyahya a assuré que : «La paix est importante. La stabilité est tout aussi importante pour le Yémen, mais elle ne devrait pas se faire au détriment des personnes qui vivent sous le régime houthi».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un forum pour lutter contre la criminalité financière et la corruption se tiendra à Riyad

Le premier Forum arabe des agences de lutte contre la corruption et des services de renseignement financier se tiendra à l’hôtel Four Seasons de Riyad au Kingdom Centre. (Capture d’écran/YouTube)
Le premier Forum arabe des agences de lutte contre la corruption et des services de renseignement financier se tiendra à l’hôtel Four Seasons de Riyad au Kingdom Centre. (Capture d’écran/YouTube)
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  • Le forum réunira les principaux acteurs du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord dans le but de lutter contre la criminalité financière, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme
  • Ce forum vise à établir une collaboration fructueuse entre les agences saoudiennes, les organisations homologues ainsi que les organismes régionaux et internationaux

RIYAD: Le premier Forum arabe des agences de lutte contre la corruption et des services de renseignement financier s’ouvrira mercredi à Riyad sous l’égide de la présidence de la sécurité de l’État.

Il réunira les principaux acteurs du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord dans le but de lutter contre la criminalité financière, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme tout en renforçant la coopération.

Ce forum de deux jours vise à établir une collaboration fructueuse entre les agences saoudiennes, les organisations homologues ainsi que les organismes régionaux et internationaux afin de lutter efficacement contre la criminalité financière, indique le site Internet du forum.

Reconnaissant la nécessité d’une approche multidimensionnelle, le forum se focalisera sur la coopération transfrontalière, intersectorielle et interdisciplinaire pour lutter contre la corruption.

Grâce à la collaboration internationale, à l’amélioration de l’intégrité des institutions locales et à l’engagement des citoyens, le forum entend aborder de manière efficace les défis liés à la corruption et à la criminalité financière.

Les différents moyens de tirer parti des efforts du secteur privé, de déployer la technologie au service de la transparence et de s’attaquer aux causes profondes de la corruption figurent également à l’ordre du jour.

L’événement réunira soixante-quinze intervenants venus de vingt-cinq pays, dont le cheikh Ahmed al-Thani, chef du Service de renseignement financier du Qatar, Samya Abou Sharif, directrice de l’Unité jordanienne de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, Raed Radwan, chef de la commission palestinienne de lutte contre la corruption, et Richard Attias, PDG du FII Institute.

En réunissant les forces de l’ordre ainsi que des agences gouvernementales, des cellules de renseignement financier, des organisations de la société civile et le secteur privé, le forum met à profit la sagesse et l’expertise collectives en vue de lutter contre la criminalité financière.

Le forum facilitera par ailleurs le réseautage, le partage des connaissances et le renforcement des capacités, encourageant notamment les partenariats et les initiatives concrètes pour faire progresser les efforts de lutte contre la corruption.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Algérie: sept personnes en garde à vue après la noyade de cinq écoliers

La promenade du front de mer de la plage des Sablettes, à cinq kilomètres à l'est du centre-ville d'Alger (Photo, AFP).
La promenade du front de mer de la plage des Sablettes, à cinq kilomètres à l'est du centre-ville d'Alger (Photo, AFP).
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  • La mort, samedi, de ces enfants âgés de huit à douze ans, avait provoqué une onde de choc en Algérie
  • Les écoliers étaient venus de Médéa, dans le centre de l'Algérie, avec plus de 60 autres enfants et des accompagnateurs afin de se promener aux «Sablettes»

ALGER: Sept personnes ont été placées en garde à vue lundi en Algérie dans le cadre d'une enquête ouverte après la noyade de cinq écoliers lors d'une sortie scolaire dans la capitale, a annoncé la Cour d'Alger.

La mort, samedi, de ces enfants âgés de huit à douze ans, avait provoqué une onde de choc en Algérie, dont le président Abdelmadjid Tebboune a envoyé un message de condoléances aux familles.

Les écoliers étaient venus de Médéa, dans le centre de l'Algérie, avec plus de 60 autres enfants et des accompagnateurs afin de se promener aux "Sablettes", une station de loisirs à Alger.

Encadrement  

A la suite de ce drame, une enquête a été ouverte pour déterminer "si les conditions légales et réglementaires de protection des enfants concernés par de telles activités ont été respectées, et déterminer la responsabilité de toute personne dont l'implication dans cet incident aura été prouvée," a indiqué le procureur général près la Cour d'Alger dans un communiqué.

"Les résultats préliminaires de l'enquête préliminaire ont conduit à l'arrestation de sept personnes qui ont été placées en garde à vue dans l'attente de la finalisation des procédures d'enquête", selon la même source.


Gaza: l'opération militaire israélienne à Rafah, un «recul» pour les négociations sur une trêve

S'adressant à la séance d'ouverture du Forum économique du Qatar, le Premier ministre qatari Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani a déclaré que les attaques contre Rafah avaient retardé les pourparlers de paix. (AFP)
S'adressant à la séance d'ouverture du Forum économique du Qatar, le Premier ministre qatari Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani a déclaré que les attaques contre Rafah avaient retardé les pourparlers de paix. (AFP)
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  • «Nous sommes presque dans une impasse», a déclaré le Premier ministre Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, lors du Forum économique du Qatar
  • L'armée israélienne a multiplié tôt mardi ses frappes dans la bande de Gaza dévastée par plus de sept mois de guerre poussant encore la population à fuir pour se réfugier principalement à Rafah

DOHA: L'opération militaire d'Israël à Rafah a "fait reculer" les négociations avec le Hamas palestinien, a déploré mardi le Premier ministre du Qatar, médiateur dans les discussions pour une trêve dans la bande de Gaza, soulignant que les pourparlers étaient "presque dans une impasse".

"Au cours des dernières semaines en particulier, nous avions constaté un certain élan, mais malheureusement, les choses n'ont pas évolué dans la bonne direction, et en ce moment, nous sommes presque dans une impasse", a déclaré le Premier ministre Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, lors du Forum économique du Qatar.

"Bien sûr, ce qui s'est passé à Rafah nous a fait reculer", a-t-il ajouté.

Le Qatar, qui accueille le bureau politique du Hamas à Doha depuis 2012, est engagé -- aux côtés de l'Egypte et des Etats-Unis -- dans une médiation discrète depuis plusieurs mois entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

L'armée israélienne a multiplié tôt mardi ses frappes dans la bande de Gaza dévastée par plus de sept mois de guerre poussant encore la population à fuir pour se réfugier principalement à Rafah, ville à la lisière sud de la bande de Gaza assiégée.

Des frappes ont aussi visé Rafah, où près de 1,4 million de Palestiniens s'entassent. Si la grande majorité de cette population avait trouvé refuge à Rafah pour tenter d'échapper aux frappes et aux combats des derniers mois, une partie d'entre eux désormais fuit désormais cette ville adossée à la frontière fermée de l'Egypte.

"Il n'y a aucune clarté sur la manière d'arrêter la guerre du côté israélien. Je ne pense pas qu'ils envisagent cela comme une option (...), même quand nous parlons d'un accord et de l'éventualité d'un cessez-le-feu," a encore dit le Premier ministre du Qatar.

Israël signale "par ses déclarations qu'il restera là-bas (à Gaza, NDLR), qu'il poursuivra la guerre. Et il n'y a aucune clarté sur ce à quoi Gaza ressemblera après cela", a-t-il ajouté.