Les chrétiens d’Algérie, une minorité discrète «qui ne se cache plus»

La cathédrale Notre-Dame d'Afrique le 8 décembre 2020 à Alger. RYAD KRAMDI / AFP
La cathédrale Notre-Dame d'Afrique le 8 décembre 2020 à Alger. RYAD KRAMDI / AFP
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Publié le Vendredi 02 avril 2021

Les chrétiens d’Algérie, une minorité discrète «qui ne se cache plus»

  • Le nombre de conversions au christianisme aurait augmenté en Algérie selon l’ONU. Le phénomène reste modeste, dans un pays qui compte environ 0,2% de chrétiens
  • Les chrétiens d’Algérie, de plus en plus acceptés, ne se cachent plus mais ne s’affichent pas pour autant, ils vivent leur foi dans la discrétion totale

PARIS : Dans un passé, pas si lointain, l’Algérie a bien connu le christianisme. L’histoire de Taos Amrouche, dite «Marguerite Taos Amrouche» en témoigne. Née le 4 mars 1913 à Tunis et décédée le 2 avril 1976 dans le quartier Saint-Michel, à Paris. Amrouche est une artiste, écrivaine d’expression française et interprète de chants traditionnels kabyles. C’est la fille de la poétesse Fadhma Aït Mansour Amrouche.

Issue d’une famille kabyle chrétienne d’Algérie, Taos Amrouche est considérée comme l’une des premières femmes écrivaines algériennes de langue française. Après ses études, celle qui fut la sœur du poète et journaliste Jean Amrouche, la maîtresse de Jean Giono et l’amie d’André Gide s’installe à Paris, où elle publiera quatre romans et un recueil de contes, largement autobiographiques. Douée d’une voix exceptionnelle, elle est également l’une des grandes figures de la chanson berbère. Le sentiment d’exil et de solitude est omniprésent dans ses œuvres.

L’influence du christianisme, introduit en Algérie dès l’époque romaine, a connu un déclin lors des invasions vandales, mais s’est de nouveau renforcée durant l’ère byzantine, avant de disparaître progressivement avec les invasions arabes au VIIe siècle. Ce cheminement historique s’est traduit en une Algérie dont la population est pour sa grande majorité musulmane. Cependant, même si l’islam est la religion d’État et le prosélytisme religieux interdit en Algérie, la loi garantit la liberté de culte, ce qui se traduit par l’existence d’une communauté chrétienne qui, malgré son statut d’infime minorité, suscite un grand intérêt.

Les chrétiens d’Algérie, de plus en plus acceptés, ne se cachent plus mais ne s’affichent pas pour autant, ils vivent leur foi dans la discrétion totale. L’Algérie abrite la basilique Notre-Dame d’Afrique (Lella Myriem) à l’ouest d’Alger, perchée à 124 mètres d’altitude; mais aussi la chapelle Santa Cruz à Oran, classée monument national en 2008, où se déroula une cérémonie de béatification des dix-neuf martyrs assassinés pendant les années de terrorisme; et enfin la plus grande église protestante dans tout le Maghreb, située à Tizi Ouzou.

Pour en savoir un peu plus sur cette minorité si discrète, Arab News en français s’est adressé à Salah Chellah, pasteur de l’église protestante de Tizi Ouzou, capitale de la Grande Kabylie, en lui posant quelques questions auxquelles il a répondu à cœur ouvert.

«L’hostilité» des régions arabophones

Ainsi, il estime qu’il y a en Algérie entre 35 000 et 40 000 chrétiens, principalement à Tizi Ouzou, mais aussi à Bejaïa et Oran. «Beaucoup de croyants ont peur de manifester leur foi dans d’autres régions de crainte d’être persécutés», précise le pasteur algérien. «En Kabylie, on ne voit pas d’hostilité, mais dans les régions arabophones, la haine et le mépris envers les chrétiens est manifeste.»

En 2009, le décompte de l’ONU mentionnait 45 000 catholiques romains et entre 50 000 et 100 000 protestants dans un pays qui reste parsemé d’églises construites durant la période coloniale. Ces dernières années, le nombre de conversions au christianisme aurait légèrement augmenté selon l’ONU. Les chiffres restent cependant très modestes, avec environ 0,2% de chrétiens en Algérie en 2009. Les conversions se concentrent principalement en Kabylie, notamment dans la wilaya de Tizi Ouzou, qui compte entre 1% et 5% de chrétiens. Ainsi, dans l’église protestante de Tizi Ouzou, sont célébrés des mariages et des funérailles. «À la fin de la cérémonie de mariage, on invite les mariés à monter sur l’estrade pour faire les échanges de promesses devant les frères et sœurs dans la foi ainsi que les invités non chrétiens, puis on invite l’église à s’élever et à bénir les mariés», explique Salah Chellah. «Pour les décès, tout dépend de la famille du défunt. Si la famille est convertie et veut une cérémonie, nous la tenons. Sinon, nous laissons les familles enterrer le défunt selon le rite traditionnel et les coutumes du village.»

Pendant la décennie noire, durant laquelle 250 000 Algériens ont perdu la vie, la communauté chrétienne n’a pas été épargnée. En 1996, Monseigneur Pierre Claverie, évêque d’Oran, est assassiné par des terroristes. Ce meurtre a eu lieu peu de temps après celui des moines de Tibhirine et de six religieuses.


Liban: deux morts dans des frappes israéliennes dans le sud

Une Libanaise pleure en s'approchant d'une voiture détruite lors d'une attaque israélienne par drone dans le village de Zebdine, au sud du Liban, le 6 octobre 2025. (AFP)
Une Libanaise pleure en s'approchant d'une voiture détruite lors d'une attaque israélienne par drone dans le village de Zebdine, au sud du Liban, le 6 octobre 2025. (AFP)
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  • La veille, deux personnes, dont un survivant de l’explosion de bipeurs de membres du Hezbollah l’an dernier, avaient été tuées dans une frappe israélienne sur la région de Nabatiyé, Israël affirmant alors avoir éliminé un "membre important" du mouvement
  • Dans un communiqué, le ministère a précisé qu’"une frappe de drone israélienne ayant visé une pelleteuse à Yater a fait un mort". Il a ajouté qu’"une autre frappe aérienne à Deir Ames a tué une personne et en a blessé une autre"

BEYROUTH: Deux personnes ont été tuées mardi dans des frappes israéliennes sur le sud du Liban, a indiqué le ministère libanais de la Santé, malgré le cessez-le-feu en vigueur entre Israël et le Hezbollah, soutenu par l’Iran.

Dans un communiqué, le ministère a précisé qu’"une frappe de drone israélienne ayant visé une pelleteuse à Yater a fait un mort". Il a ajouté qu’"une autre frappe aérienne à Deir Ames a tué une personne et en a blessé une autre".

L’armée israélienne n’a pas immédiatement commenté ces informations.

La veille, deux personnes, dont un survivant de l’explosion de bipeurs de membres du Hezbollah l’an dernier, avaient été tuées dans une frappe israélienne sur la région de Nabatiyé, Israël affirmant alors avoir éliminé un "membre important" du mouvement.

Malgré le cessez-le-feu du 27 novembre 2024, qui avait mis fin à plus d’un an de conflit meurtrier, Israël continue de mener des frappes quasi quotidiennes au Liban, affirmant viser des membres du Hezbollah et l’accusant de tenter de reconstituer ses forces.

L’ONU a indiqué début octobre que 103 civils avaient été tués au Liban depuis l’entrée en vigueur de la trêve.

Affaibli par la guerre, qui a fait plus de 4.000 morts au Liban, le Hezbollah, longtemps force politique et militaire dominante, subit désormais de fortes pressions pour remettre ses armes à l’État.

Début septembre, l’armée libanaise a présenté un plan de désarmement du Hezbollah d’ici fin 2025, une initiative vivement critiquée par le mouvement, qui s’y oppose fermement.

 


Gaza: premières discussions «positives» en Egypte, nouvelle session mardi

Les discussions indirectes entre Israël et le Hamas commencées lundi en Egypte en vue de mettre fin à la guerre de Gaza ont été "positives", et elles doivent reprendre mardi, ont indiqué à l'AFP deux sources palestiniennes proches de l'équipe de négociation du Hamas. (AFP)
Les discussions indirectes entre Israël et le Hamas commencées lundi en Egypte en vue de mettre fin à la guerre de Gaza ont été "positives", et elles doivent reprendre mardi, ont indiqué à l'AFP deux sources palestiniennes proches de l'équipe de négociation du Hamas. (AFP)
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  • "Les discussions étaient positives hier soir, avec une première session qui a duré quatre heures", a déclaré l'une des sources. "Les négociations indirectes doivent reprendre à la mi-journée", a-t-elle ajouté
  • La seconde source a confirmé ces propos, tant sur la déroulement de la première session que sur la suite attendue mardi de ces discussions qui se tiennent à Charm el-Cheikh, station balnéaire du Sinaï

LE CAIRE: Les discussions indirectes entre Israël et le Hamas commencées lundi en Egypte en vue de mettre fin à la guerre de Gaza ont été "positives", et elles doivent reprendre mardi, ont indiqué à l'AFP deux sources palestiniennes proches de l'équipe de négociation du Hamas.

"Les discussions étaient positives hier soir, avec une première session qui a duré quatre heures", a déclaré l'une des sources. "Les négociations indirectes doivent reprendre à la mi-journée", a-t-elle ajouté.

La seconde source a confirmé ces propos, tant sur la déroulement de la première session que sur la suite attendue mardi de ces discussions qui se tiennent à Charm el-Cheikh, station balnéaire du Sinaï.

 

 


Syrie: cessez-le-feu entre Kurdes et forces gouvernementales à Alep

Le calme est revenu mardi à Alep, où un cessez-le-feu a été proclamé dans la nuit entre les forces gouvernementales et les Kurdes, après des affrontements ayant fait deux morts dans la métropole du nord de la Syrie, selon un média d'Etat et une ONG. (AFP)
Le calme est revenu mardi à Alep, où un cessez-le-feu a été proclamé dans la nuit entre les forces gouvernementales et les Kurdes, après des affrontements ayant fait deux morts dans la métropole du nord de la Syrie, selon un média d'Etat et une ONG. (AFP)
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  • La télévision officielle a annoncé à l'aube que les violences s'étaient arrêtées. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a confirmé que le calme était revenu
  • Cheikh Maqsoud et Achrafieh sont contrôlés par des unités kurdes locales liées aux Forces démocratiques syriennes (FDS) et à leurs forces de sécurité, les Assayich

DAMAS: Le calme est revenu mardi à Alep, où un cessez-le-feu a été proclamé dans la nuit entre les forces gouvernementales et les Kurdes, après des affrontements ayant fait deux morts dans la métropole du nord de la Syrie, selon un média d'Etat et une ONG.

Les violences sont intervenues alors que les négociations piétinent entre les autorités islamistes et les Kurdes, importante minorité qui contrôle une large partie du nord-est de la Syrie, à propos de l'intégration de leurs institutions au sein de l'Etat.

Au moins un membre des forces de la Sécurité intérieure et un civil ont été tués lundi soir dans des bombardements attribués par les médias d'Etat aux forces kurdes présentes dans deux quartiers d'Alep, Cheikh Maqsoud et Achrafieh.

La télévision officielle a annoncé à l'aube que les violences s'étaient arrêtées. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a confirmé que le calme était revenu.

Cheikh Maqsoud et Achrafieh sont contrôlés par des unités kurdes locales liées aux Forces démocratiques syriennes (FDS) et à leurs forces de sécurité, les Assayich, bien que les FDS s'en soient officiellement retirées en avril dernier dans le cadre d'un accord de désengagement conclu avec le gouvernement.

Entrées bloquées 

Les FDS sont le bras armé de l'administration kurde qui contrôle des zones du nord et du nord-est syrien.

Selon l'agence de presse officielle Sana citant un responsable sécuritaire, "un membre des forces de la Sécurité intérieure a été tué et quatre autres ont été blessés dans une attaque des FDS contre des barrages de sécurité autour du quartier Cheikh Maqsoud, à Alep".

La même source a fait état d'un civil tué également dans un bombardement kurde, et de blessés, parmi lesquels des "femmes et des enfants".

"Nous avons eu peur et nous avons décidé ce matin de quitter notre maison à Cheikh Maqsoud", a affirmé à l'AFP Sinan Rajab Bacha, un habitant de 67 ans joint au téléphone.

"Nous avons vu un grand nombre de familles fuir Cheikh Maqsoud et Achrafieh", a-t-il ajouté, précisant que les entrées des deux quartiers étaient bloquées et seule la sortie est autorisée aux habitants.

Les FDS ont nié toute attaque contre les forces de sécurité du gouvernement, accusant au contraire des factions pro-Damas d'avoir imposé un siège aux quartiers kurdes et tenté d'y avancer "avec des chars".

Elles ont affirmé que des habitants avaient pris les armes "aux côtés des forces de sécurité intérieure" (Assayich) pour se défendre.

Les nouvelles autorités de Damas et les FDS ont conclu en mars un accord d'intégration des institutions civiles et militaires de l'administration autonome kurde dans les institutions nationales.

Mais d'importantes divergences entre les deux parties ont retardé jusqu'ici la mise en oeuvre de cet accord. La dernière rencontre à haut niveau entre les deux parties remonte au mois d'août dernier.