Déraillement d'un train à Taïwan, 51 morts au dernier bilan

Ce train, qui transportait quelque 350 passagers et comportait huit wagons, reliait Taipei à la ville de Taitung, située au sud-est de l'île (Photo, AFP).
Ce train, qui transportait quelque 350 passagers et comportait huit wagons, reliait Taipei à la ville de Taitung, située au sud-est de l'île (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 03 avril 2021

Déraillement d'un train à Taïwan, 51 morts au dernier bilan

  • Selon la police, l'accident aurait été causé par un engin de chantier qui, après avoir glissé d'un talus, a heurté le train qui s'apprêtait à entrer dans le tunnel
  • La police a fait état de 36 passagers en « arrêt cardiaque avant leur arrivée à l'hôpital » - un terme utilisé pour désigner une personne ne présentant aucun signe de vie

TAIPEI : Au moins 51 personnes, dont un Français, ont perdu la vie vendredi dans le déraillement d'un train bondé à l'intérieur d'un tunnel dans l'est de Taïwan, le pire accident ferroviaire de l'île depuis des décennies. Plus de 146 personnes ont été transportées à l'hôpital. 

Deux autres passagers demeuraient coincés vendredi après-midi à l'intérieur du tunnel dans les wagons déformés par le choc. 

Selon les autorités, l'accident aurait été causé par un engin de chantier qui, après avoir glissé d'un talus, a heurté le train qui s'apprêtait à entrer dans le tunnel près de la ville de Hualien, sur le littoral.

"Il y avait un engin de chantier qui n'avait pas été garé correctement et a glissé jusqu'à la voie ferrée", a déclaré aux journalistes Tsai Ding-hsien, responsable de la police du comté de Hualien. 

"C'est notre première conclusion et nous tentons de clarifier la cause de l'incident", a-t-il ajouté.

Des photos prises sur place par des médias montrent l'arrière d'un camion à plateau jaune couché sur le côté, à proximité du train. 

La présidente Tsai Ing-wen a ordonné aux hôpitaux de se préparer à accueillir de nombreuses victimes.

"La priorité absolue est maintenant de secourir les personnes bloquées", a indiqué le bureau de la cheffe de l'Etat dans un communiqué.

L'accident s'est produit sur la ligne ferroviaire orientale de Taïwan vers 9h30 (01h30 GMT) près de la ville côtière de Hualien. 

Des images publiées par le site internet du journal UDN montrent l'avant du train, à l'intérieur du tunnel, qui a été pulvérisé et n'est plus qu'un amas de tôles.  

Sur des images de la Croix-Rouge taïwanaise, on voit des sauveteurs munis de casques et de lampes marchant sur le toit du train accidenté à l'intérieur du tunnel pour atteindre les survivants.

Les personnes qui avaient pris place à l'arrière du train semblent avoir été relativement épargnées. 

Des images diffusées par le site internet du journal UDN montrent au moins deux wagons n'ayant subi aucun dommage et des sauveteurs aidant les passagers à en sortir. 

Violente secousse

"J'ai eu l'impression qu'il y a eu une soudaine et violente secousse et je suis tombée au sol", a témoigné une femme sur la chaîne. 

"Nous avons cassé la fenêtre pour grimper sur le toit du train afin de sortir". 

L'Agence nationale de lutte contre les incendies a fait état d'au moins 51 morts et 146 passagers transportés à l'hôpital. 

Un Français figure parmi les personnes tuées, et deux Japonais et un résident de Macao parmi les blessés.

Une survivante, citée par la chaîne TVS, a indiqué que certains des passagers pris au piège pleuraient en appelant à l'aide, alors que d'autres étaient inconscients.

"Beaucoup étaient comprimés sous les sièges, d'autres sur les sièges aussi", a dit la femme qui n'a pas été identifiée.

La présidente Tsai Ing-wen s'est rendue dans un centre de secours d'urgence à Taipei, la capitale. "Nous allons certainement déterminer la cause de cet incident qui a fait un grand nombre de victimes", a-t-elle dit aux journalistes.

Ce train, qui transportait quelque 350 passagers et comportait huit wagons, reliait Taipei à la ville de Taitung, située au sud-est de l'île.

L'accident s'est produit au premier jour de la fête annuelle du balayage des tombes, un long week-end férié au cours duquel les routes et les voies ferrées de Taiwan sont généralement bondées.

Durant cette période, les habitants rentrent généralement dans leur village natal pour nettoyer les tombes de leurs proches et faire des offrandes.  

La ligne de chemin de fer orientale de Taïwan est une attraction touristique très prisée, située le long du littoral, une région magnifique. 

En empruntant de multiples tunnels et ponts, elle serpente à travers des montagnes imposantes et des gorges très profondes avant de descendre la vallée de Huadong. 

L'accident de vendredi est l'une des pires catastrophes  ferroviaires de ces dernières décennies à Taïwan. 

Amas de tôles 

Des images publiées par le site internet du journal UDN montrent l'avant du train, à l'intérieur du tunnel, qui n'est plus qu'un amas de tôles.  

Sur des images de la Croix-Rouge taïwanaise, des sauveteurs munis de casques et de lampes marchent sur le toit du train accidenté à l'intérieur du tunnel pour atteindre les survivants.

Les sauveteurs ont travaillé pendant des heures pour atteindre les personnes emprisonnées dans le tunnel, utilisant des scies pour les sortir à travers des tôles déformées. 

En milieu d'après-midi, plus personne ne se trouvait dans les wagons, mais les secouristes restaient sur place, selon des journalistes de l'AFP. 

En raison des séismes qui secouent régulièrement l'île, Taïwan a des sauveteurs expérimentés et  en permanence prêts à intervenir et à venir en aide aux personnes qui se retrouvent coincées lors de catastrophes. 

Les personnes qui avaient pris place à l'arrière du train semblent avoir été relativement épargnées. 

Des images diffusées sur Facebook par le site internet du journal UDN et filmées à l'extérieur du tunnel montrent au moins deux wagons n'ayant subi aucun dommage et des sauveteurs aidant les passagers à en sortir. 

"J'ai eu l'impression qu'il y a eu une soudaine et violente secousse et je suis tombée", a témoigné une femme sur la chaîne. 

Et d'ajouter: "Nous avons brisé la fenêtre pour grimper sur le toit du train afin de sortir". 

Ce train, qui transportait environ 480 passagers et comportait huit wagons, reliait Taipei à la ville de Taitung, située au sud-est de l'île.

L'accident s'est produit au premier jour de la fête annuelle du nettoyage des tombes, un long week-end férié au cours duquel les routes et les voies ferrées de Taiwan sont généralement bondées.

Le dernier grand déraillement de train à Taïwan remonte à 2018. Il avait alors fait 18 morts à l'extrême sud de la même ligne et plus de 200 des 366 passagers avaient été blessés. 

Le conducteur du train à huit wagons avait été accusé d'homicide par négligence. 

Cet accident était le pire depuis 1991, lorsque 30 passagers avaient été tués et 112 blessés après la collision de deux trains à Miaoli. 

Trente personnes avaient également été tuées en 1981, quand un camion avait percuté un train de passagers à un passage à niveau, faisant voler les voitures par-dessus un pont à Hsinchu. 

En 2003, 17 personnes étaient décédées et 156 avaient été blessées quand un train se trouvant sur la montagne d'Alishan avait chuté dans un précipice. 

Les pires catastrophes ferroviaires des 5 dernières années

  •  2019 au Pakistan : le 31 octobre 2019, l'incendie d'un train dans la province du Pendjab (centre) fait au moins 74 morts.La plupart des victimes sont des pèlerins qui se rendaient à un rassemblement religieux. L'incendie est attribué à l'explosion accidentelle de bonbonnes de gaz.
  • 2018 en Inde : un train percute des fidèles rassemblés pour un festival hindou dans l'Etat septentrional du Pendjab, le 19 octobre 2018, faisant une soixantaine de morts et 90 blessés. La foule se trouvait sur la voie ferrée pour assister à un spectacle pyrotechnique.
  • 2017 en Egypte : la collision de deux trains près de la grande métropole d'Alexandrie (nord) fait 41 morts et plus de 120 blessés le 11 août 2017. Un train a percuté l'arrière d'un autre, arrêté sur la voie. 
  • 2016 en Iran : le 25 novembre 2016, une collision entre deux trains, dont l'un à l'arrêt, dans la province de Semnan (nord), fait 44 morts et 82 blessés.
  • 2016 en Inde : le déraillement d'un train le 20 novembre 2016 dans l'Etat de l'Uttar Pradesh (nord) fait 146 morts et près de 180 blessés, selon le bilan communiqué à l'époque. Les premiers éléments de l'enquête attribuent le déraillement à un rail en mauvais état, mais le Premier ministre indien Narendra Modi affirme en 2017 que la police a trouvé les preuves d'un sabotage.
  • 2016 au Cameroun : le 21 octobre 2016, un train assurant la liaison entre Yaoundé et la métropole portuaire de Douala déraille à hauteur de la ville d'Eséka (centre), faisant 79 morts et près de 600 blessés. Une "vitesse excessive" est en cause, selon l'enquête.

En Turquie, le pape Léon XIV visite la Mosquée bleue d'Istanbul

Le pape Léon XIV visite la mosquée du sultan Ahmed (Mosquée bleue) à Istanbul, le 29 novembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV visite la mosquée du sultan Ahmed (Mosquée bleue) à Istanbul, le 29 novembre 2025. (AFP)
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  • Le pape Léon XIV a visité la Mosquée bleue d’Istanbul pour la première fois depuis son élection, marquant un signe d’amitié envers l’islam sunnite
  • Son voyage en Turquie comprend également des rencontres avec les chefs des Églises chrétiennes, une messe à Istanbul et prépare une visite au Liban

ISTANBUL: Le pape Léon XIV a visité samedi la Mosquée bleue d'Istanbul, joyau emblématique de la ville et célèbre monument ottoman dont il s'est fait expliquer l'histoire, sans s'y recueillir contrairement à son prédécesseur François.

Au troisième jour de sa visite en Turquie, le premier pape américain de l'Histoire s'est présenté en chaussettes blanches dans ce lieu symbolique du XVIIe siècles aux murs ornés de faïences fines, accompagné du mufti d'Istanbul.

Ce signe d'amitié envers l'islam sunnite, religion majoritaire du pays, constitue la première visite dans un lieu de culte musulman de Léon XIV depuis son élection en mai, qui marche ainsi sur les pas de Benoit XVI en 2006 et de François en 2014.

Entouré de dignitaires musulmans, le souverain pontife à effectué le tour de la mosquée dans un silence troublé par le seul bruit des appareils photo sans marquer de moment de prière.

"Le pape a visité la mosquée en silence, dans un esprit de recueillement et d'écoute, avec un profond respect pour le lieu et pour la foi de ceux qui y étaient réunis en prière", a fait valoir le service de presse du Vatican.

La mosquée de Sultanahmet, appelée Mosquée bleue pour ses céramiques, est l'une des principales attractions touristiques d'Istanbul, construite sur le site de l'ancien "palais sacré" des empereurs byzantins, sous le règne du sultan ottoman Ahmed Ier.

Contrairement à ses prédécesseurs, Léon XIV ne s'est pas non plus rendu à Sainte-Sophie, l'ancienne basilique byzantine située à 300 mètres en face, devenue un musée puis transformée en mosquée en 2020.

Dehors, malgré le froid et un ciel très gris, une petite foule - des touristes pour la plupart - a accueilli l'arrivée du convoi par des vivats enthousiastes.

"C'est positif et surtout courageux. Les voyages du pape c'est toujours très beau, il apporte la paix avec lui", s'est réjouie Roberta Ribola, quinquagénaire italienne originaire de Brescia (nord).

Dans la foulée, Léon a rencontré les chefs des Églises et des communautés chrétiennes à l'église syriaque orthodoxe de Mor Ephrem.

Dans l'après-midi, il doit participer à une prière à l'église patriarcale Saint-Georges avant de rejoindre le patriarche œcuménique Bartholomée Ier au palais patriarcal, sur les rives de la Corne d'or.

Les deux dirigeants spirituels y signeront une déclaration commune dont le contenu n'a pas été dévoilé.

La journée s'achèvera par une messe à la Volkswagen Arena d'Istanbul, une salle de spectacles où 4.000 fidèles sont attendus.

Vendredi, le pape a appelé à l'unité et la fraternité entre chrétiens de différentes confessions lors de la célébration des 1.700 ans du Concile œcuménique de Nicée, un évènement fondateur pour le christianisme.

Après Paul VI (1967), Jean-Paul II (1979), Benoît XVI (2006) et François (2014), Léon est le cinquième pape à se rendre en Turquie.

De dimanche à mardi, il poursuivra son voyage avec une visite très attendue au Liban.


Pourparlers sur l'Ukraine: Kiev et l'Europe voient des avancées mais encore beaucoup de travail

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
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  • Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou
  • Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine

KIEV: Le chancelier allemand a insisté lundi pour que la Russie rejoigne la table des négociations sur un plan de paix pour l'Ukraine, au lendemain de pourparlers à Genève ayant donné lieu à un "nouvel élan", mais qui nécessitent encore "du travail" selon Kiev et l'UE.

Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou. Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine.

L'Ukraine, qui lutte depuis près de quatre ans contre l'invasion de la Russie, est de nouveau au coeur d'échanges lundi à Luanda en marge d'un sommet entre l'UE et l'Union africaine. Et la "Coalition des volontaires", qui réunit les alliés de l'Ukraine, se réunira mardi en visioconférence.

"La Russie doit être présente à la table (des négociations)", a affirmé le chancelier allemand Friedrich Merz, jugeant néanmoins improbable "une percée" diplomatique cette semaine.

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre".

Salué par le président russe Vladimir Poutine, le texte initial du plan Trump reprenait plusieurs exigences cruciales pour Moscou. Le Kremlin a dit lundi n'avoir aucune information à l'issue des pourparlers de Génève, mais savoir que des "modifications" avaient été apportées.

Si M. Zelensky a salué lundi des avancées, il a estimé qu'il fallait "beaucoup plus" pour parvenir à une "paix réelle" avec la Russie et mettre fin au conflit le plus meurtrier en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Atmosphère "constructive"

Le dirigeant ukrainien s'est néanmoins félicité de l'inclusion d'éléments "extrêmement sensibles": la libération totale des prisonniers ukrainiens selon la formule de "tous-contre-tous" et des civils, et le retour des "enfants ukrainiens enlevés par la Russie".

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que l'hypothèse d'une visite de Volodymyr Zelensky à Washington était "au stade de la discussion", sans date fixée.

L'atmosphère à Genève était "parfois tendue, parfois plus légère mais dans l'ensemble constructive", a-t-il décrit, évoquant une ambiance "typique des négociations extrêmement importantes".

Depuis Luanda, les alliés européens de Kiev se sont dit prudemment optimistes.

"Il reste encore du travail à faire mais il y a une base solide pour avancer", a dit la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Le président du Conseil européen, Antonio Costa, a lui salué un "nouvel élan".

Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a aussi noté les "progrès significatifs" réalisés à Genève.

Aucune nouvelle version du texte n'a pour l'heure été publiée.

"Nous continuons tous à travailler avec nos partenaires, en particulier les États-Unis, et à rechercher des compromis qui nous renforcent et ne nous affaiblissent pas", a dit M. Zelensky lors d'une conférence virtuelle en Suède, ajoutant que son pays se trouve à un "moment critique".

Le président américain a semblé se réjouir de l'issue de la rencontre à Genève. "Est-ce vraiment possible que de grands progrès soient réalisés dans les pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine??? Ne croyez que ce que vous voyez, mais quelque chose de bon pourrait bien se produire", a-t-il écrit sur son réseau Truth Social.

A Genève, son secrétaire d'Etat Marco Rubio s'était dit dimanche "très optimiste" sur la possibilité de conclure "très vite" un accord, estimant que "les points qui restent en suspens ne sont pas insurmontables".

Les Russes auront "leur mot à dire", avait-il aussi assuré.

Lors d'un entretien téléphonique lundi entre Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, le dirigeant russe a réitéré son opinion selon laquelle le plan initial des États-Unis pourrait "servir de base à un règlement de paix final".

La poussée lente, mais progressive, des troupes russes accentue la pression sur Kiev.

Moscou a revendiqué lundi la prise d'un village dans la région de Zaporijjia (sud), tandis que des frappes aériennes russes ont fait au moins quatre morts à Kharkiv.

La Russie cible quasi quotidiennement le pays au moyen de drones ou de missiles. Les infrastructures énergétiques sont particulièrement visées, faisant craindre un hiver difficile en Ukraine. Kiev vise de son côté régulièrement des dépôts et raffineries de pétrole et d'autres installations côté russe.

 


L'IA générative, un potentiel «Frankenstein des temps modernes», prévient le chef des droits humains de l'ONU

Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
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  • "Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk
  • Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé

GENEVE: Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes.

"L'IA générative recèle un immense potentiel, mais son exploitation à des fins purement politiques ou économiques peut manipuler, déformer et détourner l'attention", a déclaré le Haut Commissaire Volker Türk lors d'une réunion à Genève (Suisse), soulignant que "sans garanties et réglementations adéquates, les systèmes d'IA pourraient se transformer en un monstre de Frankenstein des temps modernes".

"Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk lors d'un forum sur les entreprises et les droits humains.

Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé.

L'exploitation de cette technologie "à des fins purement politiques ou économiques" fait peser une menace "sur plusieurs droits humains, notamment le droit à la vie privée, la participation politique, la liberté d'expression et le droit au travail".

Le Haut Commissaire a averti que ces menaces "pourraient se concrétiser en préjudices qui compromettent les promesses des technologies émergentes et pourraient engendrer des conséquences imprévisibles".

"Il est de la responsabilité des gouvernements de s'unir pour éviter un tel scénario", a insisté M. Türk.

Par ailleurs, le chef des droits humains de l'ONU a mis en évidence une autre menace représentée par la concentration croissante du pouvoir des entreprises et l'"accumulation massive de richesses personnelles et d'entreprises entre les mains d'une poignée d'acteurs".

"Dans certains cas, cela dépasse le poids économique de pays entiers", a-t-il déclaré, insistant sur le fait que lorsque "le pouvoir n'est pas encadré par la loi, il peut mener à des abus et à l'asservissement".