Virus: Pâques sous pression, confinement durci au Liban et au Canada, Jérusalem ouverte

Des soignants prennent en charge un malade de la Covid dans un hôpital de Montreuil, en région parisienne (Photo, AFP).
Des soignants prennent en charge un malade de la Covid dans un hôpital de Montreuil, en région parisienne (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 03 avril 2021

Virus: Pâques sous pression, confinement durci au Liban et au Canada, Jérusalem ouverte

  • En France, on craint la pagaille dans les gares et sur les routes à l'heure des grands départs pour le week-end de Pâques, avant leur interdiction pendant un mois
  • Le Liban sera complètement confiné de samedi à mardi matin, pour la Pâques catholique, afin d'éviter une nouvelle recrudescence des cas de Covid-19

PARIS: De nombreux pays s'apprêtent samedi à passer un nouveau week-end de Pâques sous la pression du virus et de son cortège de restrictions, tandis que les Etats-Unis - qui appellent à ne pas « baisser la garde » - ont franchi un palier dans la vaccination avec plus de 100 millions d'injections.

En Europe, frappée par une troisième vague de Covid-19, toute l'Italie sera classée en zone « rouge » (haut risque de contagion et restrictions maximales) pour le week-end pascal, une fête très suivie dans le pays qui est habituellement l'occasion de retrouvailles familiales.

Et c'est face à un parvis désert que le pape François a présidé vendredi soir, sur la place Saint-Pierre, son deuxième Chemin de Croix d'affilée sans public à cause de la Covid mais avec la participation d'enfants italiens.

En France, on craint la pagaille dans les gares et sur les routes à l'heure des grands départs pour le week-end de Pâques, avant leur interdiction pendant un mois, l'objectif d'une réouverture progressive de certains lieux dès la mi-mai restant incertain.

Les habitants de Vienne, la capitale autrichienne, et de sa région sont par ailleurs invités à rester chez eux, depuis jeudi et jusqu'au 6 avril.

Le reste de l'Europe multiplie les mesures pour tenter de limiter la propagation du virus, en particulier concernant les voyages : l'Allemagne va ainsi renforcer pour les « huit à 14 prochains jours » les contrôles autour de ses frontières terrestres.

Dans la zone européenne, qui inclut une cinquantaine de pays dont la Russie et des Etats d'Asie centrale, le nombre des nouveaux décès causés par le coronavirus a dépassé les 24 000 la semaine passée et se rapproche « rapidement » du million, selon l'Organisation mondiale de la santé. 

« Mieux que l'année dernière »

Le Liban sera complètement confiné de samedi à mardi matin, pour la Pâques catholique, afin d'éviter une nouvelle recrudescence des cas de Covid-19 dans ce pays de six millions d'habitants.

Au Canada - qui compte environ 23 000 morts depuis le début de la pandémie - les deux provinces les plus peuplées, l'Ontario et le Québec, durcissent aussi à partir de samedi les mesures prises pour ralentir la propagation du virus.

Le « frein d'urgence » est activé pour au moins quatre semaines en Ontario, où les rassemblements doivent être évités pendant le week-end de Pâques. Le Québec instaure de son côté un confinement dans plusieurs régions, en plus de maintenir un couvre-feu nocturne depuis début janvier. 

Et le Pérou - à l'occasion du long week-end pascal, férié dans ce pays - est aussi entré dans un confinement national d'au moins quatre jours, dès jeudi. 

En revanche, à Jérusalem déconfinée, les chrétiens ont le sentiment de « revivre » pour Pâques : des centaines de fidèles ont foulé les pavés de la Vieille ville à l'occasion du vendredi saint commémorant la crucifixion du Christ. « C'est tellement, tellement mieux que l'année dernière », souffle Angèle Pernecita, une aide à domicile qui vit en Israël depuis plus de 10 ans et a suivi les messes de Pâques 2020 sur Internet.

La pandémie a tué au total plus de 2 829 000 personnes dans le monde depuis fin décembre 2019.

La situation est particulièrement alarmante en Amérique latine, qui a franchi vendredi le seuil des 25 millions de cas déclarés de Covid-19, conduisant plusieurs pays à renforcer à nouveau les restrictions. 

L'épidémie apparaît notamment incontrôlable au Brésil : le géant de 212 millions d'habitants a enregistré plus de 66 000 morts en mars, deux fois plus qu'en juillet 2020, le pire mois jusque-là.

La ville de Rio de Janeiro a annoncé vendredi un prolongement de certaines restrictions contre le Covid-19. Seules les écoles reprendront en présentiel mardi. Les commerces non essentiels, bars, restaurants, cinémas, musées ne rouvriront que dans une semaine avec des horaires réduits. Et les plages pas avant le 19 avril. 

A Sao Paulo, l'un des Etats brésiliens le plus durement touchés, les cimetières sont désormais ouverts de nuit, face au nombre de morts record liés au coronavirus.

Passeports vaccinaux interdits en Floride

Aux Etats-Unis en revanche, où plus de 100 millions de personnes ont reçu au moins une injection de vaccin contre la Covid-19 lors d'une campagne menée tambour battant, le président Joe Biden a salué un souffle « d'espoir », tout en appelant à ne pas « baisser la garde » face à la Covid-19.  

Car les Etats-Unis sont engagés dans une course contre la montre pour immuniser le plus rapidement possible leur population, alors que le nombre de cas quotidiens commence à remonter (62 000 nouvelles contaminations en moyenne chaque jour). 

Mais sur les 100 millions de personnes ayant reçu au moins une dose aux Etats-Unis, près de 58 millions -- environ un adulte sur cinq -- sont complètement vaccinées, c'est-à-dire ont reçu la ou les deux injections nécessaires, en fonction du vaccin utilisé.

Ces dernières peuvent de nouveau voyager sans risque, ont estimé vendredi les autorités sanitaires américaines, nouveau signe d'un progressif regain d'activité aux Etats-Unis, où les emplois ont fleuri en mars.

Elles devront toutefois continuer à prendre des précautions lors de leurs voyages, en portant un masque et en respectant la distanciation physique, ont souligné les Centres de lutte et de prévention contre les maladies, principale agence fédérale de santé publique américaine.

A la faveur des vacances de printemps, les voyages ont d'ores et déjà fortement repris aux Etats-Unis. Plus de 1,5 million de passagers quotidiens ont plusieurs fois été de nouveau enregistrés dans les aéroports américains ces deux dernières semaines, un niveau qui n'avait plus été atteint depuis plus d'un an.

Parfois présentés comme solution pour relancer les déplacements internationaux, les passeports vaccinaux ont en revanche été interdits vendredi par le gouverneur du très touristique Etat de Floride, au nom du respect des « libertés individuelles ».


CIJ: l'impartialité de l'UNRWA suscite de «sérieux doutes» selon les Etats-Unis

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
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  • La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre
  • Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ

LA HAYE: Un représentant des Etats-Unis a fait part mercredi à la Cour internationale de Justice de "sérieux doutes" concernant l'impartialité de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) lors d'audiences consacrées aux obligations humanitaires d'Israël envers les Palestiniens.

"L'impartialité de l'UNRWA suscite de sérieux doutes, du fait d'informations selon lesquelles le Hamas a utilisé les installations de l'UNRWA et que le personnel de l'UNRWA a participé à l'attentat terroriste du 7 octobre contre Israël", a déclaré Josh Simmons, de l'équipe juridique du département d'État américain.

La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre.

Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ.

M. Simmons a déclaré aux juges qu'Israël avait "de nombreuses raisons" de mettre en doute l'impartialité de l'UNRWA.

"Il est clair qu'Israël n'a aucune obligation d'autoriser l'UNRWA à fournir une assistance humanitaire", a-t-il déclaré.

Israël a promulgué une loi interdisant à l'UNRWA, d'opérer sur le sol israélien, après avoir accusé certains membres du personnel d'avoir participé aux attaques du Hamas le 7 octobre 2023, qui a déclenché le conflit.

Une série d'enquêtes, dont l'une menée par l'ancienne ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, a révélé des "problèmes de neutralité" à l'UNRWA, mais a souligné qu'Israël n'avait pas fourni de preuves de son allégation principale.

Philippe Lazzarini, directeur de l'UNRWA, a déclaré mardi que plus de 50 membres de son personnel à Gaza avaient été maltraités et utilisés comme boucliers humains alors qu'ils étaient détenus par l'armée israélienne.

Lors de sa déposition face à la Cour, Diégo Colas, représentant la France, a appelé Israël à lever "sans délai" son blocage de l'aide vers la bande de Gaza".

"L'ensemble des points de passage doivent être ouverts, le travail des acteurs humanitaires doit être facilité, et le personnel doit être protégé conformément aux droits internationaux", a-t-il déclaré .

"Conséquences mortelles" 

Israël contrôle tous les flux d'aide internationale, vitale pour les 2,4 millions de Palestiniens de la bande de Gaza frappés par une crise humanitaire sans précédent, et les a interrompus le 2 mars dernier, quelques jours avant l'effondrement d'un fragile cessez-le-feu après 15 mois de combats incessants.

"L'interdiction totale de l'aide et des fournitures humanitaires décrétée par les autorités israéliennes depuis le 2 mars a des conséquences mortelles pour les civils de Gaza", a déclaré dans un communiqué Claire Nicolet, responsable de la réponse d'urgence de l'ONG Médecins sans Frontières dans la bande de Gaza.

"Les autorités israéliennes utilisent l'aide non seulement comme une monnaie d'échange, mais aussi comme une arme de guerre et un moyen de punition collective pour plus de 2 millions de personnes vivant dans la bande de Gaza," a-t-elle ajouté.

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence".

La résolution demande à la CIJ de clarifier les obligations d'Israël concernant la présence de l'ONU, de ses agences, d'organisations internationales ou d'États tiers pour "assurer et faciliter l'acheminement sans entrave des fournitures urgentes essentielles à la survie de la population civile palestinienne".

Les avis consultatifs de la CIJ ne sont pas juridiquement contraignants, mais celui-ci devrait accroître la pression diplomatique sur Israël.

En juillet dernier, la CIJ avait aussi rendu un avis consultatif jugeant "illégale" l'occupation israélienne des Territoires palestiniens, exigeant qu'elle cesse dès que possible.


Après la panne géante, les énergies renouvelables sur le banc des accusés en Espagne

Des passagers attendent avant de monter dans leur train à la gare de Sants à Barcelone, le 29 avril 2025, au lendemain d'une panne d'électricité massive qui a touché toute la péninsule ibérique et le sud de la France. (Photo par Josep LAGO / AFP)
Des passagers attendent avant de monter dans leur train à la gare de Sants à Barcelone, le 29 avril 2025, au lendemain d'une panne d'électricité massive qui a touché toute la péninsule ibérique et le sud de la France. (Photo par Josep LAGO / AFP)
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  • Deux jours après la panne géante qui a touché la péninsule, la nature du mix énergétique ibérique est au cœur de vifs débats mercredi en Espagne.
  • Dans le viseur de ces deux quotidiens, mais aussi des partis d'opposition, se trouve la politique énergétique mise en place depuis plusieurs années par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez.

MADRID : L'essor des énergies renouvelables a-t-il fragilisé le réseau électrique espagnol ? Deux jours après la panne géante qui a touché la péninsule, la nature du mix énergétique ibérique est au cœur de vifs débats mercredi en Espagne, malgré les messages rassurants des autorités.

« Le manque de centrales nucléaires et la multiplication par dix des énergies renouvelables ont mis à terre le réseau électrique », assure en une le quotidien conservateur ABC mercredi matin. « Les alertes sur les renouvelables depuis cinq ans » ont été « ignorées », regrette de son côté El Mundo, également classé à droite.

Dans le viseur de ces deux quotidiens, mais aussi des partis d'opposition, se trouve la politique énergétique mise en place depuis plusieurs années par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez, qui a fait de l'Espagne l'un des champions européens de la transition verte.

Selon le gestionnaire du réseau électrique espagnol REE, le solaire et l'éolien ont représenté en 2024 près de 40 % du mix électrique espagnol. C'est près de deux fois plus qu'en 2014, et près du double également de la part du nucléaire, tombée l'an dernier à 20 %. 

Cette évolution est défendue par l'exécutif, qui s'est engagé à fermer toutes les centrales nucléaires d'ici dix ans, mais elle est source de tensions dans le pays, plusieurs rapports ayant pointé ces derniers mois de possibles risques en l'absence de mesures fortes pour adapter le réseau.

- Une énergie « sûre » ?

Dans son document financier annuel publié fin février, Redeia, la maison-mère de REE, avait ainsi mis en garde contre « la forte pénétration de la production renouvelable sans les capacités techniques nécessaires à un comportement adéquat face aux perturbations ».

Cela pourrait « provoquer des coupures de production », qui « pourraient devenir sévères, allant jusqu'à entraîner un déséquilibre entre la production et la demande, ce qui affecterait significativement l'approvisionnement en électricité » de l'Espagne, avait-elle écrit. 

Un message relayé par l'organisme espagnol de la concurrence (CNMC) dans un rapport de janvier. « À certains moments, les tensions du réseau de transport d'électricité ont atteint des valeurs maximales proches des seuils autorisés, dépassant même ces seuils à certains moments », avait écrit l'organisme.

Après la coupure de lundi, certains experts du secteur se sont interrogés sur un éventuel déséquilibre entre production et demande (difficile à corriger dans un réseau où l'éolien et le solaire ont une place prépondérante) qui aurait pu contribuer à l'effondrement du système électrique espagnol.

Dans un entretien accordé mercredi matin à la radio Cadena Ser, Beatriz Corredor, la présidente de Redeia et REE (l'ex-députée socialiste) a cependant assuré que la production d'énergies renouvelables était « sûre ».

« Relier l'incident si grave de lundi à une pénétration des énergies renouvelables n'est pas vrai, ce n'est pas correct », a-t-elle insisté, en assurant que le rapport de février ne faisait que dresser la liste de risques potentiels, comme l'y oblige la législation. 

- « Ignorance » -

Mardi déjà, Pedro Sánchez avait lui aussi défendu le modèle énergétique mis en œuvre par son gouvernement, rappelant que la cause précise de la panne qui a provoqué le chaos au Portugal et en Espagne durant de longues heures lundi n'était toujours pas connue à ce stade.

« Ceux qui lient cet incident au manque de nucléaire mentent franchement ou démontrent leur ignorance », a assuré le dirigeant socialiste.

« Les centrales nucléaires, loin d'être une solution, ont été un problème » durant la panne, car « il a été nécessaire de rediriger vers elles de grandes quantités d'énergie pour maintenir leurs réacteurs stables », a insisté le chef du gouvernement. 

Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer la panne depuis deux jours, dont celle d'une cyberattaque. Mardi, la justice espagnole a ouvert une enquête pour déterminer si la panne avait été provoquée par un « sabotage informatique » susceptible d'être qualifié de « délit terroriste ».

REE estime cependant que cette hypothèse est peu crédible. « Au vu des analyses que nous avons pu réaliser avec l'aide notamment du Centre national du renseignement espagnol (CNI), nous pouvons écarter un incident de cybersécurité », a ainsi assuré le gestionnaire.

D'après REE, l'équivalent de 60 % de la consommation électrique de l'Espagne, soit 15 gigawatts, a disparu en l'espace de cinq secondes seulement lors de la panne survenue lundi à 12 h 33 (11 h 33 GMT), un phénomène qualifié d'« inédit » et « totalement extraordinaire ».


Des rapports internes concluent à un climat antisémite et anti-musulman à Harvard

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
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  • Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël
  • Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants

NEW YORK: Deux rapports distincts sur Harvard publiés mardi par l'université ont établi qu'un climat antisémite et anti-musulman s'était installé sur le campus de la prestigieuse université américaine, dans le viseur de Donald Trump, et la pressent d'agir pour y remédier.

Ces deux rapports de plusieurs centaines de pages, construits notamment à partir de questionnaires et de centaines de témoignages d'étudiants et d'encadrants menés depuis janvier 2024, sont rendus au moment où l'université implantée près de Boston (nord-est) s'est attiré les foudres de Donald Trump, qui l'a dernièrement dépeinte en "institution antisémite d'extrême gauche", "foutoir progressiste" et "menace pour la démocratie".

Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants, a établi que les deux phénomènes "ont été alimentés, pratiqués et tolérés, non seulement à Harvard, mais aussi plus largement dans le monde universitaire".

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël".

Un autre groupe de travail distinct, lui consacré aux positions anti-musulmans, anti-arabes et anti-Palestiniens, a conclu à "un sentiment profondément ancré de peur parmi les étudiants, les enseignants et le personnel". Les personnes interrogées décrivent "un sentiment de précarité, d'abandon, de menace et d'isolement, ainsi qu'un climat d'intolérance omniprésent", écrivent ses auteurs.

"Harvard ne peut pas - et ne va pas - tolérer l'intolérance. Nous continuerons à protéger tous les membres de notre communauté et à les préserver du harcèlement", s'engage dans une lettre accompagnant les deux rapports le président de Harvard, Alan Garber, à l'initiative des deux rapports, en promettant de "superviser la mise en oeuvre des recommandations" préconisées.

Harvard, l'université la plus ancienne des Etats-Unis et une des mieux classées au monde, s'est distinguée en étant la première à attaquer en justice l'administration Trump contre un gel de plus de deux milliards de dollars de subventions fédérales, décidé après que la célèbre institution a refusé de se plier à une série d'exigences du président.

Donald Trump, qui reproche aux universités d'être des foyers de contestation progressiste, veut avoir un droit de regard sur les procédures d'admission des étudiants, les embauches d'enseignants ou encore les programmes.

L'accusation d'antisémitisme est fréquemment employée par son administration pour justifier ses mesures contre les établissements d'enseignement supérieur, ainsi que contre certains étudiants étrangers liés aux manifestations contre la guerre à Gaza.