Ramsès II et Hatchepsout au grand défilé des momies royales au Caire

Un Egyptien contemple, le 17 juin 1999 dans l'oasis de Bahariya, à 400 km au sud du Caire, l'une des 105 momies datant de 2000 ans, découvertes à la mi-mars par une équipe d'archéologues égyptiens. (AMR NABIL / AFP)
Un Egyptien contemple, le 17 juin 1999 dans l'oasis de Bahariya, à 400 km au sud du Caire, l'une des 105 momies datant de 2000 ans, découvertes à la mi-mars par une équipe d'archéologues égyptiens. (AMR NABIL / AFP)
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Publié le Samedi 03 avril 2021

Ramsès II et Hatchepsout au grand défilé des momies royales au Caire

  • Le trajet d'environ sept kilomètres entre le musée du Caire, où les momies reposent depuis plus d'un siècle, et le NMEC durera environ 40 minutes, à bord de chars au style pharaonique, sous haute surveillance policière
  • "Le monde entier va regarder ça. Ce sont 40 minutes importantes dans la vie de la ville du Caire", a déclaré le célèbre archéologue égyptien Zahi Hawass

LE CAIRE : Un défilé inédit de 22 momies de rois et reines de l'Egypte antique, parmi lesquels Ramsès II et Hatchepsout, va emprunter les rues du Caire samedi soir pour rejoindre la nouvelle demeure des pharaons, le Musée national de la civilisation égyptienne (NMEC).

Le trajet d'environ sept kilomètres entre le musée du Caire, où les momies reposent depuis plus d'un siècle, et le NMEC durera environ 40 minutes, à bord de chars au style pharaonique, sous haute surveillance policière.

Les abords de la place Tahrir, où se trouve le musée historique, seront fermés "aux véhicules et aux piétons" samedi soir pour faire place à la procession qui débutera vers 18H00 (16H00 GMT), selon le ministère de l'Intérieur.

"Le monde entier va regarder ça. Ce sont 40 minutes importantes dans la vie de la ville du Caire", a déclaré à l'AFP le célèbre archéologue égyptien Zahi Hawass.

L'accès au défilé étant limité pour des raisons de sécurité, les Egyptiens pourront le regarder à la télévision ou sur internet.

Dans l'ordre chronologique, le pharaon Seqenenre Tâa (XVIe siècle avant J-C.) ouvrira la marche, fermée par Ramsès IX (XIIe siècle avant J-C.).

L'évènement sera ponctué de performances musicales de plusieurs artistes égyptiens.

Le NMEC, qui occupe un vaste bâtiment au sud du Caire, partiellement inauguré en 2017, doit ouvrir ses portes le 4 avril. Mais les momies ne seront exposées au public qu'à partir du 18 avril.

"L'aboutissement"

La directrice générale de l'Unesco Audrey Azoulay, qui sera présente lors du défilé, a affirmé dans un communiqué vendredi que le déménagement des momies vers le NMEC était "l'aboutissement d'un long travail pour mieux les conserver et mieux les exposer".

"Sous nos yeux défile l'histoire de la civilisation égyptienne", a ajouté la dirigeante de l'organisation onusienne qui a participé à la création du NMEC.

Découvertes près de Louxor (sud) à partir de 1881, la plupart des 22 momies n'avaient pas quitté la place Tahrir depuis le début du XXe siècle.

Depuis les années 1950, elles y étaient exposées dans une petite salle, sans explications muséographiques claires.

Les momies voyageront chacune dans un char portant le nom du souverain et muni de mécanismes d'absorption des chocs, dans une enveloppe contenant de l'azote pour les conserver.

Au NMEC, elles apparaitront dans des caissons plus modernes "pour un contrôle de la température et l'humidité meilleur qu'au vieux musée", explique à l'AFP Salima Ikram, professeure d'Egyptologie à l'Université américaine du Caire, spécialiste de la momification.

Elles seront présentées individuellement aux côtés de leurs sarcophages, dans un décor rappelant les tombes souterraines des rois, avec une biographie et des objets liés aux souverains.

Selon M. Hawass, la nouvelle présentation des momies vise "l'éducation" et non "le sensationnalisme".

Le caractère macabre des momies a par le passé rebuté plus d'un visiteur. "Je n'oublierai jamais lorsque j'ai emmené (la princesse) Margaret, soeur de la reine Elisabeth II, au musée: elle a fermé les yeux et est partie en courant", raconte-t-il.

Malédiction des pharaons

Après des années d'instabilité politique liées à la révolte populaire de 2011, qui a porté un coup dur au tourisme, l'Egypte cherche à faire revenir les visiteurs, notamment en promouvant la culture.

Outre le NMEC, l'Egypte doit inaugurer d'ici quelques mois le Grand musée égyptien (GEM) près des pyramides de Guizeh, qui abritera des collections pharaoniques.

"Le GEM a le (trésor du) roi Toutankhamon, la star. Si vous ne mettez pas de momies au NMEC, personne ne va y aller", affirme M. Hawass en évoquant les objets découverts dans la tombe du célèbre pharaon en 1922.

Le grand défilé, annoncé par les autorités à l'aide de vidéos en ligne, a fait sensation sur les réseaux sociaux.

Sous le hashtag en arabe #malédiction_des_pharaons, de nombreux internautes ont associé les récentes catastrophes survenues en Egypte à une "malédiction" qui aurait été provoquée par le déplacement des momies.

En une semaine, l'Egypte a connu le blocage du canal de Suez par un porte-conteneurs, un accident de train qui a fait 18 morts à Sohag (sud) et l'effondrement d'un immeuble au Caire qui a entraîné la mort d'au moins 25 personnes.

La "malédiction du pharaon" avait déjà été évoquée dans les années 1920 après la découverte de la tombe de Toutankhamon, suivie des décès jugés mystérieux de membres de l'équipe d'archéologues.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.