Au Groenland, une jeunesse inuite en quête d'une renaissance

Seqininnguaq Lynge Poulsen affiche sa fierté d'être inuite: à 19 ans, elle est un des visages d'une jeunesse groenlandaise en quête d'une renaissance culturelle (Photo, AFP).
Seqininnguaq Lynge Poulsen affiche sa fierté d'être inuite: à 19 ans, elle est un des visages d'une jeunesse groenlandaise en quête d'une renaissance culturelle (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 04 avril 2021

Au Groenland, une jeunesse inuite en quête d'une renaissance

  • Au Groenland, territoire autonome danois où se déroulent des élections législatives anticipées mardi, près de 40% des quelque 56 000 habitants a moins de 25 ans
  • Une jeunesse confrontée à une perte d'identité, sur fond de modernisation à marche forcée des communautés traditionnelles, pendant et après la colonisation danoise

NUUK: Tatouages traditionnels sur le visage et les mains, Seqininnguaq Lynge Poulsen affiche sa fierté d'être inuite : à 19 ans, elle est un des visages d'une jeunesse groenlandaise en quête d'une renaissance culturelle, préalable selon elle à l'indépendance de l'immense île arctique.

Au Groenland, territoire autonome danois où se déroulent des élections législatives anticipées mardi, près de 40% des quelque 56 000 habitants a moins de 25 ans.

Une jeunesse confrontée de longue date à de douloureux problèmes sociaux - abus sexuels, violences, suicides, alcoolisme - mais aussi à une perte d'identité, sur fond de modernisation à marche forcée des communautés traditionnelles, pendant et après la colonisation danoise, officiellement achevée en 1953. 

Seqininnguaq – « joli soleil » en groenlandais - représente sa nation dans différentes instances internationales et est devenue une des incarnations de ce que les chercheurs appellent un « renouveau » inuit.

« On assiste à un renouveau culturel sur fond des problèmes posés par le changement climatique (...) La philosophie, les valeurs de vie de la culture indigène deviennent très populaires », atteste Peter Berliner, professeur de sciences sociales à l'Université du Groenland et expert de la jeunesse locale.

Ses tatouages, qui avant la colonisation célébraient notamment les différentes étapes de la vie, Seqininnguaq les porte depuis plus d'un an, en signe de reconnaissance envers sa culture et ses ancêtres.

« Je voulais montrer au reste du monde à quel point je suis fière d'être inuite », explique cette résidente de Nuuk, la petite capitale groenlandaise de 18 000 habitants.

« Décoloniser »

« Je pense qu'on doit s'émanciper pour être mentalement prêts à l'indépendance. L'état d'esprit doit changer », estime-t-elle.

Pour la jeune femme, il faut « décoloniser » le système, c'est-à-dire « l'adapter à notre manière de faire et de penser. C'est particulièrement vrai pour le système scolaire, qui est beaucoup trop occidental ». 

Actuellement, un Groenlandais sur deux seulement a dépassé le collège. 

Dans la campagne électorale, « le système éducatif devrait être le sujet de discussion numéro 1. Il n'est pas du tout adapté », abonde Morten Boller. 

A 21 ans, cet habitant de Kangerlussuaq (ouest) vient de finir le lycée et va commencer une formation à Nuuk pour travailler dans un aéroport, à l'heure où le Groenland renforce ses infrastructures aéroportuaires pour attirer touristes et investisseurs.

Comme lui, les jeunes voulant poursuivre des études doivent presque forcément quitter leur village, souvent pour le Danemark. 

« Nous n'avons pas assez de personnes diplômées ici et c'est pour cela aussi que cette mentalité de victime/aidant avec le Danemark perdure », avance Seqininnguaq, qui envisage elle aussi d'étudier à l'étranger, mais pour revenir ensuite au Groenland.

Pour l'économiste Birger Poppel, le système éducatif doit non seulement être « revitalisé » mais aussi mieux prendre en compte « l'apprentissage des enfants traumatisés par des abus et de la négligence ».

Au Groenland, plus d'une personne sur trois a été victime d'abus sexuels, majoritairement pendant l'enfance. 

Très souvent liés à la consommation d'alcool et de drogues, ces violences tendent à diminuer depuis un programme lancé en 2018 par les autorités locales avec le soutien de Copenhague.

Suicide

Mais ils restent trop fréquents dans les foyers les plus pauvres, majoritairement en province dans des régions parfois difficilement accessibles, souligne Peter Berliner.

« L'écart entre riches et pauvres est au même niveau qu'aux Etats-Unis, bien loin de celui des pays nordiques », note l'expert.

L'île affiche également un des taux de suicides parmi les plus élevés du monde, un pour mille habitants en moyenne chaque année, dont de nombreux jeunes, selon un rapport du Nordic Welfare Center.

« A cause de la modernisation, beaucoup de Groenlandais se sont perdus, de petits villages et hameaux ont été fermés. Les gens ont dû quitter leurs maisons, travailler pour de nouvelles industries et ont de moins en moins été des chasseurs ou cueilleurs », résume la politologue groenlandaise Nauja Bianco.

Pour elle, l'enthousiasme de la jeunesse sur le rôle de l'héritage colonial est très positif : « Les jeunes sont plus désireux et ouverts pour discuter et enquêter sur l'impact de la colonisation danoise », dit-elle.

Morten, lui, est plus sceptique.

« Les gens qui se plaignent de l'oppression danoise me fatiguent. Je comprends en partie mais ils ne voient pas les avantages que le Danemark nous apporte, prenez le vaccin anti-corona, ils nous le donnent gratuitement ».


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.


Le programme Saudi Game Champions soutient les talents locaux pour une portée mondiale

Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
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  • Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux
  • L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme

RIYAD : Le Centre de l'entrepreneuriat numérique du ministère des communications et des technologies de l'information a conclu le programme Saudi Game Champions, une initiative de neuf mois visant à soutenir la croissance des studios de développement du pays.

Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux.

L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme.

Elle a offert plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux d'Arabie saoudite.

Lors de la cérémonie de clôture, Hussain Al-Safwan de LIMELESS Studio a remporté le prix du changement audacieux, tandis que Fahad Al-Jumaan de Hero Galaxy Studio a reçu le prix de l'inspiration.

Mostafa Fares a reçu le prix de la créativité et son collègue Ali Aseeri le prix du choix du public, tous deux représentant SYMMETRIC STUDIO.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts plus vastes déployés par le centre pour renforcer le rôle du Royaume dans l'industrie mondiale du jeu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com