L'école à la maison saison 2: serveurs défaillants, bugs et attaques informatiques

De nombreux professeurs et élèves ont été mardi matin dans l'incapacité de travailler. (Photo, AFP)
De nombreux professeurs et élèves ont été mardi matin dans l'incapacité de travailler. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 07 avril 2021

L'école à la maison saison 2: serveurs défaillants, bugs et attaques informatiques

  • Le ministre de l'Education évoque une «très forte attaque informatique venue de l'étranger»
  • Le Cned a indiqué son intention de «déposer plainte devant ces actes délibérés de malveillance»

PARIS: Tout devait être prêt pour l'enseignement à distance mais comme l'an dernier, l'école à la maison a débuté mardi avec des bugs liés à des serveurs défaillants et des attaques informatiques, selon le ministère de l'Education nationale.

Une partie des problèmes de connexion s'expliquerait par des attaques des serveurs, venues de l'étranger, a assuré Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Education nationale.

Dans un communiqué, le Cned (Centre national d'enseignement à distance) a indiqué mardi soir son intention de «déposer plainte», «devant ces actes délibérés de malveillance». Il évoque notamment «plusieurs dizaines d'attaques envers le site de continuité pédagogique “Ma Classe à la Maison”, qui n'ont pu être totalement bloquées par l'opérateur».

Selon le Cned, «l'ensemble des éléments techniques liés à ces cyberattaques ont été transmis ce jour à l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi)».

Un représentant de l'Anssi a confirmé que l'agence suivait «la situation», précisant que les équipes du Cned échangeaient «régulièrement avec les équipes de l'Anssi pour déterminer les meilleures mesures à prendre pour atténuer les effets de ces attaques». 

Dans un autre communiqué, le ministère de l'Education nationale, assure que «les cellules de crise des collectivités travaillent activement pour que les derniers dysfonctionnements soient réglés et que la fluidité soit pleinement rétablie dès mercredi matin pour tous les élèves».

Mais «combien d'élèves et de familles ont le sentiment de revivre la même impréparation, encore et encore ?», pouvait-on lire mardi sur Twitter. De nombreux messages faisaient état du même problème: «Et voilà, ça a planté à 9h02», «j'étais prête pour faire cours à distance mais ce n'était visiblement pas le cas de l'Education nationale»...

Ces problèmes surviennent alors que l'enseignement à distance a été généralisé pour cette semaine depuis la fermeture des établissements scolaires vendredi soir et jusqu'aux vacances de printemps unifiées à partir du 12 avril. Avant une rentrée le 26 avril en présentiel dans les écoles et en distanciel une semaine supplémentaire dans les collèges et lycées.

«La situation s'est améliorée un peu partout cet après-midi mais cela reste très compliqué car tout est très lent, notamment en Ile-de-France», a indiqué Sophie Vénétitay, du Snes-FSU, premier syndicat du secondaire.

«On se retrouve exactement dans la même situation que l'an dernier, on a l'impression qu'aucune leçon n'a été tirée. Il y a beaucoup de colère et d'amertume», selon elle.

Pendant ce temps, Emmanuel Macron s'est invité à un cours d'histoire en visioconférence avec des collégiens du collège Itard à Oraison (Alpes-de-Haute-Provence) leur promettant qu'il ne devrait pas y avoir de «nouveau confinement d'ici la fin de l'année scolaire» et que le brevet aurait bien lieu.

 «Attaque de l'étranger»

Les ENT (environnements numériques de travail) sont gérés par «les collectivités locales, qui dépendent d'un opérateur privé à Strasbourg victime d'un incendie il y a quelque temps, qui n'a pas pu faire face à l'afflux de connexions ce matin», a expliqué Jean-Michel Blanquer, en déplacement mardi matin dans une école à Paris accueillant les enfants des personnels prioritaires.

Dans un tweet, Michel Paulin, le dirigeant de cet opérateur privé nommé OVHcloud, a affirmé que «OVHcloud n'est pas responsable des dysfonctionnements de certains services d'éducation à distance».

Il ajoute aussi que «l'incendie de Strasbourg n'a aucun lien avec ces derniers» et que «des régions ENT affectées et des applications indisponibles ne sont pas hébergées chez OVHcloud !».

Concernant le dispositif du Cned «ma classe à la maison», qui a subi aussi des «perturbations», le ministre a évoqué une «très forte attaque informatique venue de l'étranger». 

«Malgré ces actes de malveillance», quelque «500 000 élèves et professeurs accédaient aux plateformes» à 10h et «150 000 classes virtuelles étaient actives».

De nombreux professeurs et élèves ont pour leur part été mardi matin dans l'incapacité de travailler. A l'instar de Max, élève de sixième à Paris, dans le IXe, qui devait assister à des visios en anglais et en histoire. «Je n'ai pas du tout pu me connecter», a-t-il raconté. Du coup, il n'a «rien fait de la matinée».

«L'impossibilité d'utiliser les outils institutionnels aux premières heures de cette nouvelle période d'enseignement à distance risque d'aggraver encore le décrochage», a réagi Sud Education dans un communiqué.


A Béziers, Robert Ménard instaure un couvre-feu pour les moins de 13 ans

Maire français de Béziers, Robert Ménard (Photo, AFP).
Maire français de Béziers, Robert Ménard (Photo, AFP).
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  • «Les parents des enfants concernés pourront faire l'objet de poursuites pénales»
  • En France, la responsabilité pénale d'un mineur peut être engagée, même si son âge et sa capacité de discernement sont pris en compte par les juges

MONTPELLIER: Le maire de Béziers (Hérault), Robert Ménard, a instauré un couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans dans plusieurs quartiers, a-t-il indiqué mardi, jour où syndicats et associations de gauche vont manifester "contre les idées d'extrême droite" dans cette ville.

Ex-proche de Marine Le Pen aujourd'hui fâché avec le Rassemblement national, M. Ménard a signé lundi un arrêté municipal stipulant que "tout mineur âgé de moins de 13 ans ne pourra, sans être accompagné d'une personne majeure, circuler de 23H00 à 06H00 sur la voie publique" dans trois "quartiers prioritaires".

L'interdiction s'applique "toutes les nuits" du 22 avril au 30 septembre. "En cas d'urgence ou de danger immédiat pour lui ou pour autrui", ces mineurs pourront être "reconduits à (leur) domicile ou au commissariat", prévoit l'arrêté.

"Les parents des enfants concernés pourront faire l'objet de poursuites pénales", prévient le texte.

Dans son arrêté, le maire de Béziers justifie sa décision par le "nombre croissant de jeunes mineurs livrés à eux-mêmes en pleine nuit", ainsi que par une "aggravation du nombre de faits", notamment de "violences urbaines", citant l'incendie d'une école il y a quatre ans, en 2019, et les "émeutes de juillet 2023".

Interrogé par l'AFP, M. Ménard n'a pas cité de chiffres précis mais affirme que la délinquance des moins de 13 ans constitue un "angle mort" des statistiques parce qu'on ne les amène pas devant le juge et qu'on ne les condamne pas".

Responsabilité pénale  

En France, la responsabilité pénale d'un mineur peut être engagée, même si son âge et sa capacité de discernement sont pris en compte par les juges des enfants qui les suivent.

Selon la "première photographie de la délinquance et insécurité en 2023", publiée début 2024 par le ministère de l'Intérieur, les moins de 13 ans ont représenté 2% des mis en cause dans les atteintes aux personnes (contre 36% pour les 30 à 44 ans) et 1% des mis en cause pour vols violents (contre 44% pour les 18 à 29 ans).

En 2018, le Conseil d'Etat avait annulé un arrêté similaire pris en 2014 par Robert Ménard pointant l'absence "d'éléments précis de nature à étayer l'existence de risques particuliers relatifs aux mineurs de moins de 13 ans".

M. Ménard a assuré que sa décision n'avait aucun lien avec la "Marche pour les libertés, contre les idées d'extrême droite" organisée à Béziers mardi à l'initiative de plusieurs syndicats et à laquelle doivent participer la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, et celui de la FSU, Benoit Teste.

Mardi, le maire Horizons de Nice, Christian Estrosi, a estimé sur BFMTV que "le maire de Béziers a raison" et qu'il souhaitait "renouveler" un arrêté sur les mineurs de moins de 13 ans, qui avait été en vigueur entre 2009 et 2020.

Un tel couvre-feu "relève davantage de la politique de façade", a regretté l'élue d'opposition (Ecologiste), Juliette Chesnel-Le Roux, reprochant à M. Estrosi "le rabotage des budgets école et logement".

En 2009, le couvre-feu à Nice avait aussi suscité la perplexité de syndicats de policiers nationaux, se disant peu enclins "à faire la nounou".

Depuis lundi, un couvre-feu pour les mineurs est en vigueur à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, pour une durée d'un mois "renouvelable".

D'autres villes en France ont pris des arrêtés similaires pour les mineurs sur des durées limitées, comme Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes) qui le fait depuis 2004 pour les moins de 13 ans.


L'intelligence artificielle va «simplifier» les démarches administratives, promet Attal

Le Premier ministre français Gabriel Attal visite les locaux de « France Services » à Sceaux, près de Paris, le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
Le Premier ministre français Gabriel Attal visite les locaux de « France Services » à Sceaux, près de Paris, le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • Devant la multiplication des acronymes de l'administration, il a aussi annoncé le lancement d'un audit
  • Attal a enfin confirmé que la procuration de vote en ligne, possible aux prochaines élections européennes, serait étendue aux autres scrutins

SCEAUX: Gabriel Attal a souhaité mardi mettre l'intelligence artificielle (IA) développée en France "au service" des usagers et des fonctionnaires et annoncé la création de 300 maisons France Services supplémentaires d'ici 2026 pour "simplifier" le quotidien des Français dans leurs démarches administratives.

"Osons mettre l'IA au service des Français. Débureaucratisons l'administration et simplifions les quotidiens", a affirmé le Premier ministre après avoir visité la maison France Services de Sceaux, dans les Hauts-de-Seine, qui utilise déjà une IA générative 100% française.

Gabriel Attal a effectué ce déplacement après avoir réuni une quinzaine de ministres à Matignon pour un 8e comité interministériel de la Fonction publique (CITP).

L'administration fiscale va déployer une IA 100% française nommée Albert, conçue par la direction interministérielle du numérique (Dinum), "pour rédiger les réponses aux 16 millions de demandes annuelles en ligne", a-t-il précisé.

Chaque réponse sera néanmoins validée ou modifiée le cas échéant par un agent. "Mais l'analyse de la réglementation sera automatisée, les réponses drastiquement accélérées et le travail des agents rendu moins pénible et plus intéressant", a-t-il fait valoir.

De même 4.000 projets environnementaux déposés chaque année dans les directions régionales de l'environnement seront désormais "pré-instruits par une IA", comme des projets de parcs éoliens ou d'aménagement urbain.

Toutes options 

Cette IA servira aussi "dès la fin de l'année" à automatiser la retranscription d'audiences judiciaires, le dépôt de plaintes ou les compte-rendus médicaux. Elle sera également mise au service de la détection des feux de forêts ou de la gestion RH des fonctionnaires.

"A l’IA les tâches rébarbatives, et aux agents publics, le lien avec nos concitoyens", a promis Gabriel Attal.

Devant la multiplication des acronymes de l'administration, il a aussi annoncé le lancement d'un audit, "ministère par ministère, pour passer en revue l’intégralité des contenus en ligne et des formulaires" et rendre le langage administratif "intelligible, accessible".

Le chef du gouvernement a enfin confirmé que la procuration de vote en ligne, possible aux prochaines élections européennes, serait étendue aux autres scrutins.

Depuis mi-avril, il est possible, pour peu que l'on dispose d'une carte d'identité nouvelle version, de donner sa procuration pour les élections européennes du 9 juin en ligne, sans avoir à se déplacer en commissariat ou en brigade de gendarmerie.

Gabriel Attal a également annoncé l'extension des espaces France Services, qui permettent aux usagers de se faire aider dans la plupart de leurs démarches administratives, à 300 villes moyennes d'ici 2026, ce qui portera ces "maisons" à 3.000.


À Paris, un Français crache sur une femme musulmane qui porte un hijab

Un homme marche dans une rue de la ville de Châteauroux, dans le centre de la France, près de Deols où se déroulera l'épreuve de tir des Jeux Olympiques de Paris 2024 au Centre National de Tir (CNTS), le 7 avril 2024. (Photo de Martin BUREAU / AFP)
Un homme marche dans une rue de la ville de Châteauroux, dans le centre de la France, près de Deols où se déroulera l'épreuve de tir des Jeux Olympiques de Paris 2024 au Centre National de Tir (CNTS), le 7 avril 2024. (Photo de Martin BUREAU / AFP)
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  • Fatima Saidi, une influenceuse marocaine qui a récemment visité la capitale française, a révélé sur son compte TikTok le racisme dont elle avait été victime
  • L’influenceuse a qualifié le comportement de cet homme de «raciste» et «machiste»

PARIS: Un incident a récemment suscité l'indignation: à Paris, un Français a craché sur une femme musulmane qui portait un hijab.  

Fatima Saidi, une influenceuse marocaine qui a récemment visité la capitale française, a révélé sur son compte TikTok le racisme dont elle avait été victime. 

 

Cette jeune femme de 22 ans a affirmé qu'un homme d'âge moyen qui faisait son jogging alors qu'elle se trouvait sur un trottoir a craché sur son hijab. 

Saidi a filmé son agresseur, qui a craché à nouveau, sur la caméra cette fois. 

Fatima Saidi a décidé de porter plainte contre cet individu auprès du commissariat de police de Paris Centre.  

L’influenceuse a qualifié le comportement de cet homme de «raciste» et «machiste».